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Critiques de Léon Tolstoï (1432)
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Les Fables

Les Fables traduit du russe et illustré de Jean-Pierre Pisetta chez Allia, avril 2024

Je ne connais pas Jean-Pierre Pisetta, mais ce monsieur a d'entrée le mérite de mettre ici à la portée du plus grand nombre des fables, contes, histoires vraies..choisis écrits par le célèbre Léon Tolstoi à l'issue de Guerre et Paix. L'écrivain russe avait alors des projets plein la tête, notamment celui de créer une école pour les enfants des paysans de son domaine. À cet effet, il mit en forme comme manuel scolaire les Quatre livres de lecture dont il existe plusieurs versions évolutives. La version finale sauf erreur date de 1872, quand il entreprend Anna Karénine . Les sources de ces histoires appartiennent en partie à la tradition remaniées, ramenées au russe de la main de Tolstoi ou créées de toutes pièces par lui-même à partir d'éléments vrais.

Quand on l'interrogeait sur l'oeuvre dont il était le plus fier, les Quatre livres de lecture lui venaient spontanément à l'esprit ! Jusqu'à sans doute la mise en forme de Résurrection qui intervint 20 ans plus tard et qu'il considérait comme étant le reflet exact de son âme, son oeuvre la plus aboutie.



Sous la direction de Charles Salomon aux Éditions Gallimard, l'oeuvre a paru en français a l'issue de la Grande Guerre que je sache, version rééditée par les Belles Lettres en 2014. En 1979, les Éditions Classiques proposèrent des textes choisis à partir des Éditions Gallimard ayant pour titre Contes et histoires vraies de Russie, illustrés par Michel Gay.



Merci en tout cas à la volonté de ces gens qui s'inscrivent dans une sorte d'intemporalité .pour que demeure l'oeuvre du maître russe. Les Fables de la Fontaine furent bien empreintes de culture hellénique.



Tolstoi avait écrit en épigraphe des Quatre livres de lecture ceci : « Mon ambition, la voici : que pendant deux générations tous les enfants russes, depuis ceux de la famille impériale jusqu'à ceux des paysans, soient formés par ce livre et en tirent leurs premières impressions poétiques et que je puisse mourir tranquille, l'ayant écrit. ( Lettre à sa cousine bien-aimée Alexandra Tolstoi. 12 janvier 1872)



Un mot sur Pisetta, concours de circonstances, je disais hier ma colère de voir passer la littérature italienne à dos de mulet transalpin vers la France. Ce passeur qui travaille sur 3 axes : France, Russie, Italie dont il est originaire fait écho à ce que je disais : sa traduction de l'oeuvre présente avec postface, illustrations en clin d'oeil pour les enfants était prête depuis 1986.



Le festin de ce recueil dans sa forme originale fut tellement copieux que l'on y trouvait des nouvelles comme la Chasse à l'ours, le Prisonnier du Caucase qui fit l'objet d'un film. Je ne vous dis pas la fraîcheur primesautière de ces écrits, nous avons le sentiment d'être mis en situation grandeur nature ici dans la forêt de la campagne russe, là dans les montagnes du sud où règnent des forces tribales et insoumises où l'on sent le souffle profond de Leon Tolstoi dans la force de l'âge et au faîte de son art.



Ces contes, fables, histoires vraies, nouvelles, après 1 siècle et demi d'existence se sont déjà patinés avec le temps sans prendre une ride. Je les vois dans leur caractère singulier et atypique pour les civilisés que nous sommes encore se bonifier dans 50, 100 ans .. ainsi l'ambition de Tolstoi a travers ces écrits sera supplantée par quelque chose de plus grand encore et sa mémoire aura atteint là son paroxysme eu égard au monde de la démesure qui était le sien.



Ce sont de ces sommets littéraires prenant l'aspect de manuel scolaire que l'on voit l'existentialisme de l'auteur qui se donnait pour but de préserver la nature et la culture slave empreintes aux influences d'où qu'elles viennent et séculaires. Ce n'est donc pas sans rapport qu'il abandonna plus tard la chasse et qu'il se mit à réprouver les guerres. Les ennemis n'étaient pas forcément ceux que l'on croit.









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Anna Karénine

La recherche du bonheur

Influencé par les adaptations au cinéma, j'ai très longtemps dédaigné le roman "Anna Karenine" de Tolstoï alors que j'aimais bien "Guerre et Paix" que j'avais lu dès l'adolescence.





C'est principalement dû au fait que le cinéma faisait toujours la part belle au personnage un peu sulfureux, très romanesque d'Anna Karenine, auquel je n'adhérais pas plus que ça. Evidemment, pour rentrer dans des longueurs raisonnables de film, le reste du roman était au mieux résumé, au pire ignoré.





Puis, il y a deux ou trois ans, pas plus, on m'a offert le roman. Pour conclure cette longue introduction, je dois avouer que je n'ai pas aimé le roman. Non, je l'ai simplement adoré.

J'en suis à ma deuxième relecture complète sans compter quelques relectures partielles (pour le plaisir).





D'abord, pour en rester à des généralités, Tolstoï a bien plus équilibré le poids du personnage d'Anna Karenine en lui opposant d'autres personnages très différents.



Un point important, et qui me semble être une clé de ce roman, c'est que Tolstoï parle d'un milieu qu'il connait parfaitement parce que c'est le sien : il est russe, il est un aristocrate, il est un gros propriétaire terrien et l'agriculture est une de ses passions. Il exècre les milieux citadins de Saint-Pétersbourg qu'il considère comme artificiels et se complait dans ses terres, en famille, dans une vie calme. J'ai lu que le personnage de Kitty était un mélange de sa femme Sonia et de sa belle-sœur.

Le héros principal du roman a pour nom Levine qui est un dérivé de son propre prénom Léon ou Lev.

La construction du roman interpelle quant à l'importance relative des couples "Kitty/Levine et Anna/VronskI dans l'esprit de Tolstoï

Le roman commence et finit par évoquer Levine et Kitty.

Dans la première moitié, ils sont des entités qui sont "indépendantes", dans la deuxième moitié, ils sont mariés.

A l'exacte moitié du livre, il y a la grande scène que j'appelle la "réconciliation de Kitty et de Levine". C'est le point d'orgue du roman, le sommet. C'est un passage que je lis lentement tellement il me comble.

Anna Karenine n'apparait qu'au bout d'une petite centaine de pages et disparait une petite centaine de pages avant la fin.





Encore une généralité, on retrouve les caractères des plus beaux héros de "Guerre et Paix", le prince André et le comte Pierre Bezoukhov dans le personnage de Levine. De même, on retrouve avec un immense plaisir Natacha Rostov en Kitty. On peut aussi dire que Hélène Bezoukhov (la première femme de Pierre) porte les prémices d'Anna Karenine, ce qui n'est pas vraiment flatteur pour cette dernière.

C'est dire à quel point les cinéastes, en faisant la part belle à Anna Karenine, ont faussé l'idée de base de Tolstoï. J'ai lu dans la préface du roman écrite par André Maurois, qu'on avait reproché à Tolstoï la place plus importante laissée au couple Kitty/Levine alors qu'on considérait que le sujet central était le drame d'Anna. En fait, pour Tolstoï, le sujet central est le contraste entre le "bonheur familial" et les "entrainements de la passion".





Mais revenons au personnage d'Anna Karenine. On pourrait en parler des heures de cette femme belle et brillante, épouse d'un haut fonctionnaire, mère d'un fils qui va être séduite par un officier russe beau, riche, ayant beaucoup d'entregent mais frivole, arrogant, joueur, immature. Au départ c'est un jeu, à la fin, un drame. Compte tenu de l'époque très corsetée de la société russe, elle est tombée dans un piège infernal où sa fierté (slave) lui empêche le retour en arrière qui, pourtant, est toujours resté possible. C'est en quelque sorte, une âme slave qui va vivre sa passion jusqu'au bout. Mais au bout de quoi ? A la fin, elle ne sait même plus si Vronski l'aime encore et se heurte aux regrets de ce dernier d'avoir laissé sa carrière militaire.





Le mari, Alexis Karenine, est un des beaux personnages du roman. On comprend qu'il est beaucoup plus âgé qu'Anna. Il est pétri de respectabilité mais il est touchant dans sa souffrance. C'est un homme cher à Tolstoï dans la mesure où c'est un homme d'action et de décision dans sa vie professionnelle et capable de pardon dans sa vie privée. C'est quelqu'un de profondément sincère.

On a déjà parlé de Levine qui est une copie conforme de Tolstoï. Comme Alexis Karenine, c'est un homme d'action, impliqué dans la vie avec ses paysans, capable de mettre la main à la patte et avec un objectif d'amélioration de la condition ouvrière. Il est en prise avec l'actualité et il est réjouissant de lire ses émois et débats sur les moyens de sortir de la féodalité. Mais c'est un grand timide et un grand tourmenté qui doute de lui-même et qui prend en pleine face un échec amoureux. C'est l'âme slave par excellence. Il est, lui aussi, fondamentalement sincère.





Finissons par Kitty, la citadine, jeune écervelée qui va regretter une décision qu'elle prend sans en mesurer l'enjeu. C'est une femme simple et douce qui brûle ses ailes par naïveté. Elle suivra un chemin initiatique lors de son séjour dans une station thermale et découvrira l'abnégation et la bonté. La conjonction des astres Kitty et Levine finira par avoir lieu apportant la construction d'un bonheur finalement pas très compliqué à trouver dans une vie de famille à la campagne. Kitty est aussi une personne d'une grande sincérité.





Bien d'autres personnages apportent leur pierre à l'avancement du roman et font l'objet de scènes d'émotion pure comme, par exemple, l'agonie du frère de Levine.





Pour conclure, Anna Karenine est un très grand et très puissant roman où les inoubliables personnages sont tous passionnants à suivre avec des moments extrêmement forts.

Le roman est une quête du bonheur. En juxtaposant différentes situations susceptibles d'y mener, Tolstoï nous propose une réponse possible sur les moyens d'y accéder.
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La Sonate à Kreutzer

Un nouveau tolstoi c’est parti



Très bon court roman lu en a peine deux heures et qui soulève des thèmes toujours d’actualité avec une justesse et une intelligence pour l’époque remarquable.

Les personnages ne sont ni trop détaillés pour ne pas nous déconcentrer du sujet principal de l’œuvre ni trop peu.

L écriture est facile d’accès et j’ai été assez émue par ce roman.

Presque un coup de cœur que je recommande.

A bientôt !
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Le Diable

Un petit roman ou une longue nouvelle, comme vous voulez, Tostoï étant plutôt connu pour ses romans fleuves, que j'ai lu déjà il y a plusieurs années mais je m'aimerais maintenant lire en VO ! Commencé en 1889 mais publié à titre posthume en 1911.

Dans "le Diable", nous avons fortement l'impression de voir l'auteur dans le jeune Eugène Ivanovitch Irténiev qui "était appelé à une brillante carrière" nous en dit la première phrase, d'autant que Semionovskoe ressemble aussi énormément à Iasnaia Poliana. Le propriétaire terrien qui veut bien traiter "ses" paysans et ne veut plus céder à la tentation de la chair avec Stépanida après son mariage avec l'insignifiante Lise Annenski.

Mais à chaque fois qu'il croise Stépanida, "et soudain un désir ardent le brûla, et, telle une main, étreignit son coeur".

Belle description des doutes auxquels est confronté Eugène qui ne veut pas faire de mal à son épouse et qui doit donc lutter contre cet amour irrépressible.

La fin m'a cependant étonné, connaissant la religiosité de l'auteur.

A découvrir.
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Maître et Serviteur

Le géant de la littérature russe serait certainement étonné d’apprendre que la plupart de ses écrits, dont la nouvelle « Maître et serviteur, » parue en 1895, continue de faire écho dans la société actuelle - et je ne pense pas qu’à la Russie - presque deux siècles plus tard.



C’est cela la magie d’un bon classique! Cette capacité de continuer à vivre de manière intacte dans l’histoire humaine sans perdre aucunement le propos initial.



Parce qu’avec Léon Tosltoï on a toujours droit à des personnages extraordinaires et à une véritable critique de la société russe, avec des réflexions pleine de bon sens, ce court format est un régal.



Maître et serviteur » est l’un de ces contes typiques de l’auteur, où le pauvre domestique habitué à ne réclamer pas davantage de miettes que ce qu’on lui donne, semble plus entier, plus riche d’enseignements que don « Maître », inhumain, désolidarisé de la réalité, vaniteux et cupide. 



Les ambitions sociales démesurées ont toujours corrompu et corrompront toujours certaines âmes humaines.



La plume incisive et férocement satirique de Tolstoï fait mouche à chaque fois.



Dans cette petite nouvelle de moins d’une centaine de pages, l’auteur russe cherche à montrer la transformation profonde des personnages face la mort et le crépitement de lucidité qui peut étinceler dans les moments fatidiques, faisant voler en éclats une vie menée de manière bien peu humaine.





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Anna Karénine, Tome 2

"En écho à cette tragédie programmée, on entend toute l'âme d'un peuple et les premiers craquements de l'empire russe en train de se lézarder. L'inoubliable Anna Karénine, c'est l'apogée du génie littéraire de Tostoï".

Ce tome est aussi intéressant à lire que le premier. L'histoire est aussi triste.

Ce tome se lit aussi facilement que le premier tome. J'ai autant apprécié ce tome que le premier.

Le style est parfait. Excellente histoire. La couverture ainsi que le titre correspondent à l'histoire.

Roman à lire.

Auteur à suivre
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Anna Karénine, tome 1

"En gare de Moscou, deux jeunes gens s'aiment au premier regard. Femme d'un haut fonctionnaire, ornement de la société tsarine de son temps, Anna Karénine éblouit le frivole comte Wronsky par sa grâce, son élégance et sa gaieté. A ce bonheur, à cette passion réciproque porteuse de scandale et de destruction, ils ne résistent pas longtemps."

Ce roman écrit par TOLSTOI est vraiment plaisant à lire. Je connaissais cet auteur et ce roman. J'ai eu l'oportunité de pouvoir le lire et je ne le regrette pas.

Le style est vraiment parfait. J'ai lu ce tome avec grand plaisir. L'histoire est fascinante.

Je vais lire la suite avec le second tome.

A lire absolument
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Le Diable

Le diable (1889-1909) est une nouvelle posthume de Léon Tolstoï. Eugène Irténiev, jeune propriétaire terrien se sent tiraillé entre Sté­pa­nida, son ancienne maîtresse, une paysanne, et Lise, sa nouvelle épouse, romantique et irréprochable. Un dilemme, décrit du seul point de vue masculin, et une descente aux enfers magnifique écrit.
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La Sonate à Kreutzer

Pas le livre le plus connu de l'auteur mais un tres bon 0etit ouvrage tres agreable a lire sui vous ravira si vous etes amateur de litterature russe car j'y ai retrouve l'aame de Tomstoi et son genie litteraire.Une nouvelle bien ficelée,originale qui se lit trs facilement
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Anna Karénine

Incroyablement moderne pour la fin du XIX ème siecle ! Je m'attendais à quelque chose de plus classique et redondant mais pas du tout. J'ai adoré suivre au fil des pages ( attention Page Turner) la vie bourgeoise de cette époque avec tout ce que cela implique...

Je lirai d'autres œuvres de Tolstoï

Absolument pas déçue, je recommande, malgré le pavé, fortement cette lecture
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La Mort d'Ivan Illitch - Maître et serviteur ..

Un classique à lire absolument.

Trois nouvelles dans ce recueil. Trois récits. Trois confrontations à un thème universel souvent tabou aux yeux de la société : la mort. Simple, implacable, effrayante…



Personnellement, je ne m’attendais pas à être aussi émue par « La Mort d’Ivan Illitch ». L’histoire est pourtant banale. Ivan Illitch, un homme lambda, magistrat de premier ordre, ayant une vie lambda, sans artifice. Une normalité effarante. Jusqu’à ce qu’advienne un événement fâcheux, puis une déchéance progressive, une lente agonie… Nous sommes les témoins du cheminement tortueux des pensées d’Ivan Illitch, de sa terrible solitude face à ce qui lui arrive. Ivan Illitch, seul, incompris, torturé par la douleur physique mais également mentale. Mentale car ce-dernier sent du fond de ses tripes le trépassement arriver. Lentement mais sûrement. Tout en se rattachant farouchement par moment à l’espoir. L’espoir de guérir de ses maux contre toute attente ! Nous aussi en tant que lecteurs nous nous y accrochons, à cet élan de vie, même si nous sentons autant que le personnage la finalité arriver, sans pitié. L’expression « voir sa vie défiler devant ses yeux » juste avant de s’éteindre y prend tout son sens. Ivan Illitch soliloque sur sa vie, ses aspirations, qui lui paraissent au final complètement illusoires. Ses réflexions existentielles poussent autant le lecteur à réfléchir et à se questionner sur sa propre vie. « Et si moi aussi je mourrais demain, serais-je satisfait de ma vie ? N’aurais-je aucun regret ? Étais-je réellement heureux ? »

La fin du récit signe la fin de l’histoire d’Ivan Illitch et de ses tourments, cela de façon abrupte et sans fioritures.



Lev Nikolaïevitch Tolstoï a su parfaitement retranscrire dans ses écrits ce qu’est la mort, avec une précision limpide et déconcertante, notamment la perception que l’on a de la mort, ce qu’elle inspire pour le commun des mortels. Il faut également soulever sa critique de la société que l’on retrouve à travers ces trois nouvelles, de ses mœurs et de ses conventions, des différentes classes sociales, de l’égoïsme et de la vanité des hommes…



Alors qu’au final, nous finirons tous au même endroit, peu importe le statut social.



Je finirai cet avis avec ce passage de « La Mort d’Ivan Illitch », simple mais puissant, démontrant le déni puis la sidération du personnage :



« « Caius est un homme, tous les hommes sont mortels, donc Caius est mortel. » Mais il n’avait jamais voulu le prendre à son compte, jugeant que ce raisonnement, applicable à Caius, ne valait rien pour lui-même. […] En effet, Caius est mortel. Il faut qu’il meure. C’est la loi. Mais moi, moi, Vania, moi, Ivan Illitch, avec toutes mes pensées, toutes mes sensations, n’est-ce pas autre chose ? Il est impossible que je doive mourir. Ce serait trop affreux ! […] S’il fallait que je meure, comme Caius, je le saurais, une voix intérieure me l’aurait crié… Mais non, je n’observe rien, mais rien de tel. Je sais parfaitement, et tous mes amis savent que nous sommes différents de Caius… Or, voilà que tout change ?… Ce n’est pas possible !… Ce n’est pas possible et pourtant cela est !… Comment ça ?… Que dois-je penser ?… »
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Enfance

Ce récit est le premier roman du célèbre écrivain, le premier volet d’une trilogie d’inspiration autobiographique et l’occasion de ses premiers succès littéraires. Plus tard, vers 1883, il rejettera ces écrits, les trouvant bien trop sentimentaux.

Pourtant, c’est une bonne façon d’aborder sa plume, déjà belle et sensible, il exprime des sentiments mais sans rien de larmoyant, sans trop de pathos. Y transparaissent déjà son amour pour les gens du peuple, ordinaires, avec de beaux portraits (la servante Natalia Savichna et le précepteur Karl Ivanovitch) et un sens certain de l’observation des autres et de la construction d’un récit.

Il s’agit plus de quelques souvenirs d’enfance que d’une autobiographie qui par ailleurs n’est pas basée sur des souvenirs véridiques : Tostoï, contrairement à son personnage, avait perdu sa mère à l’âge de deux ans, la figure maternelle est donc ici une pure création littéraire ; son père et son frère sont assez différents aussi de son père et de son frère réels, il semble que le modèle en soit plutôt un voisin et son fils (il faut dire que Tostoï a perdu son père à l’âge de neuf ans, l’année où il est parti pour Moscou).

L’’essentiel de ce récit se déroule peu avant son départ avec son frère pour Moscou, prétexte à s’attarder sur ce qu’il va quitter, suivi de quelques épisodes de ses premiers pas dans Moscou avec la découverte des conventions et des belles manières, souvent hypocrites, jusqu’à ce que son enfance s’achève prématurément avec le deuil de sa mère.

C’est un beau récit, mais pas un récit inoubliable, cependant il est très intéressant si on s’intéresse à l’œuvre et surtout à l’évolution de Léon Tolstoï dans son ensemble.
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La Guerre et la Paix, tome 2

Me voici a écrire le résumée de ma lecture de ce deuxième tome de Guerre et Paix alors qu'il y a déjà un bon moment que je l'ai terminée. J'avais bien aimée le premier tome mais j'ai trouver ce deuxième opus vraiment plus pénible. Ont dirait que toutes les actions ne sont que survolé et il y a assurément plus de guerre que de paix de ce tome. Je n'ai donc pas détestée mais je n'en ressort pas intéressé comme au premier tome! Mais au moins, j'aurai réussie a terminer ce roman qui est presque une mission impossible!!
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La Guerre et la paix : Intégrale



L'écrivain et ancien militaire, Léon Tolstoï, a consacré cinq ans à la rédaction de son chef-d'œuvre, "Guerre et Paix". Ce roman volumineux de plus de 2 000 pages se distingue par sa fluidité de lecture, qui est peut-être une conséquence de la tradition littéraire française.

Tolstoï adopte une position antimilitariste. Dans son roman, il ne porte pas d'accusations contre les généraux impliqués dans les guerres napoléoniennes. Pour lui, la guerre est inévitable.

Les paysans sont fréquemment tenus pour responsables de l'incendie de Moscou, alors que généraux et politiciens, qu'ils soient français, autrichiens ou russes, luttaient pour sauver la ville en proie aux flammes. Cependant, les circonstances exactes de l'incendie de Moscou en 1812 demeurent floues, avec plusieurs hypothèses en lice, y compris celle suggérant que les Russes auraient délibérément incendié leur propre ville. Malgré ses origines russes, Tolstoï vouait une admiration à Napoléon et était bonapartiste. Il croyait que les tribulations de la guerre poussaient ses personnages, tels que Pierre Besoukhow, les Rostov et les Bolkonski, à évoluer, pour le meilleur ou pour le pire.



Le roman débute par un échange entre des aristocrates russes à Saint-Pétersbourg, capitale des Tsars, où l'aristocratie parle un mélange de français et de russe. Ce cadre introduit trois familles centrales, incluant des personnages clés tels que Natacha Rostov et son frère Nicolas Rostov, ainsi qu'André Bolkonski et sa sœur Marie, et Pierre Besoukhov qui revient de France après ses études à Paris.

Et cela se termine par un long épilogue qui débute avec deux mariages : celui de Natacha et Pierre Besoukhov, et celui de Marie Bolkonski et Nicolas. Les deux couples se sont épris l'un de l'autre après avoir surmonté de nombreuses épreuves, notamment les décès d'André Bolkonski, de Petia Rostov, le jeune frère insouciant de Natacha qui idolâtrait la guerre, du vieux prince Bolkonski, et du vieux comte Rostov, qui ne s'est jamais remis de sa faillite et de la mort de son plus jeune fils. Parmi les personnages principaux et secondaires, seuls restent à la fin du roman : Natacha, Pierre, Nicolas, Marie, la vieille comtesse Rostov, le docteur Dessale, Sonia Rostov (la cousine de Natacha), Mademoiselle Bourrienne, et Boris Denisov, le meilleur ami de Nicolas devenu général.

Deux aspects m'ont semblé notables, bien que certains lecteurs les trouvent exagérés : des personnages tels qu'André Bolkonski et Petya Rostov, ainsi que le vieux prince Bolkonski, ne survivent pas à la guerre. Ils succombent tous. D'autre part, comme dans toutes les guerres, les maladies et la famine ont fait plus de victimes que les combats eux-mêmes. Napoléon, malgré sa grande armée, n'a pu lutter contre les intempéries, la famine et les épidémies qui ont décimé tant les Russes que les Français. Face à la nature et aux imprévus, que peuvent faire les hommes ?

Ce roman pacifiste révèle que, bien que les guerres finissent inévitablement par anéantir les hommes, elles engendrent également, temporairement, la paix.
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Ma vie

À la base, cette histoire est le récit d'une paysanne qui vivait dans le pays de Tolstoi qui fut colporté à la belle-soeur de ce dernier Tatiana qui elle-même le rapporta à son beau-frère, écrivain que l'on sait pour en faire une oeuvre littéraire et lisible par tous. Oui c'est un rapport que Tatiana fait à son beau-frère, forte de prises de notes les plus fidèles possibles, sachant qu'elle trouverait un écho chez lui, chose qui ne manqua pas.



Tolstoi n'a évidemment pas signé ce livre et n'était pas coutumier du genre, il déclare à cet effet qu'il a procédé à de sérieuses retouches pour que l'histoire racontée puisse accéder à la connaissance du plus grand nombre. Il ajoute même qu'il n'écrit pas comme le récit lui fut raconté et que s'il avait fallu qu'il le conçoive, il aurait tout chamboulé là dedans. Donc son idée primesautière est de respecter le récit dans son esprit, sa psychologie, mais le verbe passe à la moulinette tolstoienne, et là dessus Tatiana ne s'est absolument pas trompée en lui confiant ce qui lui échut de la paysanne, la transmission entre les meilleures mains qu'on pouvait trouver dans le pays indubitablement, avec la conscience de n'être qu'une passeuse utile du verbe qui s'envole à l'écrit qui reste et de cette chance que ce qu'il faut qui reste dans les mémoires d'homme accède à l'intemporalité.



On doit aussi quelque chose au traducteur Charles Salomon qui en 1923 a décidé pour le compte de Grasset de publier ce texte remanié en ayant obtenu les autorisations des auteurs, cela va de soi.



Il y a eu depuis un certain nombre de traductions de cette oeuvre. Des thèmes proches jusqu'à aujourd'hui, je pense notamment à Irene Frein avec son livre : Je te suivrai en Sibérie, ont attiré les prosateurs et les poètes quant au sort tragique de la femme suivant le mari au Goulag ou dans les camps de relégation sociale en Sibérie pour une longue peine, par acte d' amour ou par devoir comme ici. On a le sentiment que les ressorts ne sont jamais usés dans la littérature pour traiter de ce sujet ô combien tragique. C'est moins évident en Occident quand on voit parfois plutôt le contraire où une femme profite de la réclusion de son mari pour se barrer ou tromper. Il y a quelques exemples fameux qui ont défrayé la chronique. Et après on vient dire d'ici toutes sortes de saletés sur les russes à la faveur du conflit Ukraino-russe. Oui ces femmes russes furent exemplaires, voila c'est dit.



Alors ici dans le récit poignant de la paysanne Alissia, la vie conjugale déjà lui réserve un sort peu enviable, son diable de mari qu'on ne lui a pas demandé de choisir va faire des conneries et sera relégué dans un camp en Sibérie. Elle est en couches et mère de deux enfants, comme la loi le lui permet, elle va suivre son mari plutôt que de subir une libération du servage qui dans les effets immédiats ne changera pratiquement rien. Dire qu'elle aime son mari, est-ce que la question se pose alors, elle est avec lui, lui a donné des enfants, et elle le restera. Elle le restera y compris dans des conditions ignobles de vie en Sibérie, jusqu'au jour où embringué dans une affaire sordide son mari meurt. Alors en Sibérie, prise en charge avec ses enfants dans un régime moins sévère, elle va connaître un semblant de vie jusqu'à se trouver bien de temps en temps, mais le mal du pays la gagne ..



Que Tolstoi ait vu dans ce récit des choses intéressantes en rapport avec les combats humanistes qu'il mène, ça ne fait pas l'ombre d'un doute, et il y a donné de son bon coeur. Mais je comprends à la lecture de ce livre qu'il aurait vu les choses autrement si ça n'avait tenu qu'à lui de penser cette histoire. Je ne suis même pas sûr quelques années plus tard s'il aurait accepté de se prêter de la sorte à ce genre d'exercice quand germe alors l'idée dans son esprit d'abandonner « toute activité littéraire destinée à distraire le public ». Cette vacuité, cette inanité est réelle chez lui, il arrive à un moment de sa vie où en couple avec Sonia, il coule des jours heureux à Iasnaia Poliana, est déjà père.. mais il est en proie au doute, connaît des crises d'angoisse existentielle et est en butte au sort du monde qui se déroule devant ses yeux avec des injustices sociales criantes. Ajouter ce livre, cette histoire à son oeuvre vient en quelque sorte charger la mule, alors qu'il a besoin d'un vrai et grand dessein pour lui-même. C'est une histoire de plus dont il a déjà fait le tour à plusieurs reprises et au contraire, il lui faut maintenant prendre le taureau par les cornes s'il veut museler ses contrariétés et sa rébellion née.. J'entends alors de cette séquence le grand spécialiste de Tolstoi en France et regretté Michel Aucouturier me souffler dans le creux de l'oreille : « ce sera Guerre et Paix ! » qui lui fera perdre son chapeau et même reléguer la tenue de son journal intime à des temps plus congrus !
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La Guerre et la Paix, tome 1

C’est un roman qui semble à première vue rébarbatif, ou trop touffu. Mais en fait, c’est un génial feuilleton, plein de personnages délicieux et colorés, d’intrigues savamment distillées, d’informations historiques passionnantes. Une œuvre majeure de la littérature de tous les temps.
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Les Cosaques

Une aventure de jeunesse



Olenine décide de fuir la vie moscovite. Le jeune homme est écœuré par cette vie dont il ne fait rien, par l’ennui et les dettes, le cœur froid, persuadé de ne jamais aimer.



Il décide de s’engager pour le Caucase et rejoint un village cosaque. Là, il va découvrir une autre façon de vivre, plus simple et cruelle, plus proche de la nature. Il va aussi rencontrer Marion qui va emporter ses convictions sur l’amour.



Avant de donner mon avis sur ce roman, petit coup de colère contre la quatrième de couverture qui dévoile toute l’intrigue. Franchement, je ne comprendrais jamais l’intérêt de ces quatrièmes qui gâchent le plaisir de lecture en dévoilant tout du roman.



Heureusement, la plume de Tolstoï permet de se remettre de cette déception. On retrouve une peinture de cette vie cosaque : il en montre la simplicité si décriée par la bonne société moscovite, qui n’est au contraire, pour lui, qu’une meilleure compréhension de la vie et de la nature.



On sent aussi une profonde mélancolie à la lecture de ces pages.



D’une part, car Olenine, malgré tout l’amour et le respect qu’il a pour ce mode de vie cosaque, est condamné à n’être qu’un étranger, toujours mal considéré.



Et d’autre part car l’on sent que ce mode de vie disparaît, petit à petit. Les anciens regrettent leurs vie d’avant, les usages qui se perdent.



Au final, c’est un beau roman dont j’ai apprécié la lecture mais sans coup de cœur.
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La Guerre et la Paix, tome 2

Une œuvre magnifique pour qui que ce soit qui est intéresser par l'histoire et qui apprécie les auteurs étrangers.



"La Guerre et la Paix"est un monument de lecture, Tolstoï nous permet de revivre les guerres napoléonienne , d'un point de vue des russes mais aussi du coté français.



Le plus dur dans ce roman, est la pléthore de nom a retenir, beaucoup de personnages du simple hussard, cosaques au grand bourgeois...

Une œuvre splendide qui demande beaucoup de temps et de patience et il ne faut pas décrocher.
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La Mort d'Ivan Illitch - Maître et serviteur ..

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D'où vient le mal

Réflexion morale sur les différents maux qui polluent notre existence terrestre. Un conte qu'instruit un ermite dans la forêt en rencontrant rassemblés au cours d'une nuit un corbeau, un serpent, un pigeon et un cerf. Il les interroge tour à tour sur ce qui semble être à leurs yeux le mal le plus terrible qui nous concerne tous : chacun a sa version, et chaque version requiert force intérêt, et le pèlerin tranche en finalité en rappelant ce que tout le monde ferait bien de savoir ….

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