C'est Vendredi Lecture qui m'a fait pensé à ce titre. L'un de ceux qui m'a le plus marquée... en mal. Vieillot, insupportable et inintéressant (n'importe quelle notice biographique aurait fait l'affaire). Michel Ragon a réussi à me dégouter de Rabelais (et quand après on se dit médiéviste c'est parfois mal compris...) avant même la lecture d'extraits.
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La vie romancée d'un architecte méconnue de l'avènement du second empire jusqu'à la commune de Paris et le bagne de Nouvelle-Calédonie permet de décrire toute une époque avec ses ombres et ses lumières. C'est un peu l'histoire de l'échec de l'utopie de Proudhon même si le triomphe de l'empire se termine dans la débâcle. Finalement personne ne gagne mais la vie continue !
Un roman historique très instructif.
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Ma déception.
Je me faisais une joie de lire un livre de cet auteur qui a écrit sur Louise Michel et au final j'ai abandonné très vite.
C'est une autobiographie et il semble que l'auteur n'est pas grand chose à nous raconter que la liste des gens plus ou moins célèbres qu'il a rencontré.
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Seul livre intéressant trouvé dans une boite à livres jusqu'à maintenant : c'était important d'en faire une critique :) !
Il s'agit d'une fresque historique (ma passion) qui nous emmène au coeur de l'ébullition politique de toute l'Europe du 20e siècle. Il retrace la vie d'Alfred Barthélémy, le personnage principal (fictionnel), anarchiste français qui nourrira de grandes aspirations libertaires et pacifistes. Il sera, entre autres, appelé au front pendant la première guerre mondiale, puis envoyé en Russie pour dialoguer avec le gouvernement révolutionnaire soviétique après la révolution de 1917.
Les aventures de Fred sont liées par un premier fil conducteur : il essaie de connecter ses idéaux anarchistes avec les réalités de terrain qu'il observe partout en Europe, c'est-à-dire les tentatives d'abolir les systèmes de domination existants et de faire la révolution. Il exprime cette tension qui existe entre les idées d'égalité et de liberté : les mouvements politiques qui veulent instaurer plus d'égalité se retrouvent à rogner sur les idéaux de liberté, et à utiliser la force militaire. Il y a un deuxième fil conducteur, évoqué par le titre : l'oubli de certaines luttes et certaines figures historiques, qui sont mises dans ce que Trotski appelle "les poubelles de l'histoire". Qui écrit l'Histoire, et comment est-elle écrite ? Ce sont des questions que posent la lecture de ce récit.
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Cet ouvrage est à la fois très agréable à lire, très beau, par l'hommage qu'il rend à ces figures oubliées, et assez pessimiste sur la réalité des luttes passées (et donc, potentiellement, de celles à venir).
Je vous encourage à prendre le temps (il en faut un peu quand même) de lire ce livre si vous voulez en savoir plus sur l'histoire politique européenne du 20e siècle (avoir Wikipedia à portée de main est recommandé même si pas indispensable).
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Deux récits s'emmêlent agréablement. Les souvenirs de l'auteur de l'été 1940, passé en Vendée, avec sa demi-soeur aux yeux d'Asie. Et les années 1910 à travers les lettres de son père, soldat sans instruction, envoyées de Saigon, du Tonkin ou du Cambodge. On comprend mieux, en lisant ces pages, le cadre mental qui a conduit beaucoup de Français à accepter, avec enthousiasme parfois, tant l'occupation française Outre Mer, que l'occupation allemande de la France. Si la pauvreté des campagnes et l'ignorance crasse des questions politiques ressortent, Michel Ragon décrit avec une belle humanité les membres de sa famille.
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Michel Ragon nous emmène, dans ce roman que je crois très autobiographique, à la recherche du personnage de son père, mort trop tôt de la tuberculose et ancien marsouin (fantassin dans l'infanterie de marine, troupes coloniales) en Indochine. Le prétexte de ce voyage est le rapprochement avec sa demi-soeur, ramenée du Cambodge par son père démobilisé alors qu'elle n'avait que trois ans.
Pendant le très particulier été 1940, les deux adolescents, Michel et Odette, vont découvrir au travers des lettres de leur père à la fois leurs origines familiales, le destin de ce père, mais aussi et peut-être surtout cette terre d'Indochine si lointaine et si marquante. La vision qu'ils en ont est déformée par les a priori du père, qui au fil des années va toutefois évoluer, un peu, si peu, dans sa vision des terres et des hommes du Fleuve Rouge et du Mékong.
La petite et la grande histoire se mèlent agréablement dans ce texte aux tonalités douces-amères, empreint d'une forme de nostalgie pour un monde paysan qui est en train de totalement disparaître dans les premiers mois de la seconde guerre mondiale.
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Michel Ragon a consacré ce livre à sa soeur, Odette, et à leur réciproque souvenir du père.
Comme il était de coutume à l'époque, les enfants légitimes étaient supposés « adoptés » lorsque la famille (le clan) les refusaient, ne les acceptaient pas. Ils faisaient taches ; une tache dans la vie du légitime responsable de la naissance. Tache dans le script de leur vie. Donc, ces enfants étaient réputés avoir été adoptés*. Là, Odette, aurait été ramenée des Colonies, comme par « bienveillance ».
Aristide lui-même, prisonnier de cet inconscient collectif, ne falsifie-t-il pas la vérité dans ses lettres envoyées à sa famille ? Est-ce qu'il voulait les tester sur ce point ? Nous ne le saurons pas puisque la correspondance ne comprend pas les réponses de sa famille.
Deux enfants, en 1940, se sont vus remettre par leur tante maternelle, les correspondances de leur père écrites à sa famille vendéenne. On comprend, au final, que les deux enfants d'Aristide sont en recherche de leur véritable identité : s'ils sont véritablement frère et soeur ? Ça fait toucher du doigt quelle a dû être leur enfance : est-ce vraiment ma soeur ? La soeur, elle, semble moins douter de la paternité de son père. de sa mère, elle ne sait rien. Ce qu'elle sait, c'est qu'elle est Française. Elle s'identifie en tant que Française.
Ça me semble être le fil rouge de l'histoire. Leur réciproque recherche. Eux-mêmes évoquent avoir parfois été las de ces lettres des colonies…
Le fait est que parfois j'ai lâché le livre de lassitude. Ma recherche était leur recherche. Saurait-on la vérité à la fin ? le secret serait-il levé ?
Le fait est, que ce livre, bien construit, permet de connaître un peu mieux la vie dans l'Indo-Chine d'alors, de l'Annam, du Tonkin, de la Cochinchine, et du Cambodge (des kmers), des chinois sur place, de la lutte avec le Siam, …
J'étais navrée pour ces soldats. Pourquoi s'engageaient-ils dans ces colonies ? Pour manger de la viande chaque jour (surabondamment) ? Pour commettre des exactions, pour rendre présentable son sadisme ? Pour devenir dépendant de l'alcool ou de l'opium ? Pour une retraite, prise après 15 ans de fonction, dont ils ignoraient semble-t-il qu'elle serait si maigre qu'ils ne pourraient plus manger de la viande du tout, quand ils ne deviendraient pas tout bonnement mendiants ? Si toutefois ils revenaient en France puisque beaucoup mourraient des multiples maladies locales (sur place ou plus tard dans la métropole). C'étaient souvent désespérant de lire ces anecdotes, ce racisme, cette ironie, … dans les missives, où il n'y avait rien d'autre à écrire. Et… ils y tenaient aux Colonies.
Au final, un livre plein d'intérêt.
*Ce n'est pas spécifique aux Colonies.
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« Je vous parle d'un temps
Que les moins de vingt ans
Ne peuvent pas connaître » (paroles chanté par Aznavour).
L’essai dont il est question ici est presque une mini autobiographie dans un espace-temps qui n’existe évidemment plus.
On parle des années 1945 à 2000, environ. D’une époque où l’art n’était pas autant à la merci de La Bourse.
Et que l’auteur, critique d’art sur de nombreuses années, semble résumer dans cette courte affirmation:
« Y a-il vraiment une crise (…) dans le marché de l’art? Disons que si les souteneurs tendent à disparaître, les putains restent » (P. 89).
Le livre a une valeur historique. L’auteur nous a quitté en 2020. R.I.P.
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J'ai emprunté ce livre dans le milieu des années 90 édité alors par Berger-Levrault et je m'en souviens toujours ! Excellent, bien illustré, très accessible et passionnant sur l'histoire des villes depuis la haute antiquité jusqu'à nos jours. Un must-have pour ceux qui s'intéressent au sujet.
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Que ça sent bon la nostalgie du temps passé où la vie s'écoulait paisiblement, mais aussi parfois durement, loin de ces trépidations et besoins actuels qui nous font vivre à cent à l'heure.
Les souvenirs de l'auteur fleurent bon l'enfance auprès de grands-parents plein d'amour pour leur petit-fils.
Beaucoup de descriptions si bien que l'on a facile à imaginer la scène et le mode de vie de l'époque.
J'aime ces romans, parenthèses de lecture qui, sans que je renie ma vie actuelle, m'aide à m'évader et à rêver le temps d'un instant.
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Mon Graaal perso, Michel Ragon /Fred Barthélemy ou comment couvrir toute une tranche de l'histoire du 20ème en restant passionnant,militant et bienveillant.
Merci Mr Ragon je continue de diffuser ce livre autour de moi,un MUST selon moi
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Lu lycéenne Ce roman historique m'avait marquée par son réalisme et sa violence.
Pas férue de la période révolutionnaire française, j'avais néanmoins salué l'approche psycho-sociologique de l'auteur dans ce roman, à savoir une sorte de témoignage rural testamentaire au sortir des événements. Michel Ragon raconte la résurrection d'une population meurtrie, muée par la fierté, l'espoir et l'instinct de survie, incarnant la mémoire vivante des Chouans, après l'un des épisodes les plus sombres de notre histoire.
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Si vous avez envie de vous balader dans le temps et la nature, la lecture de ce livre ne vous décevra pas. J'ai beaucoup aimé la simplicité, la douceur des propos et l'humanité de cet homme des temps jadis (une sorte d'Émile Jacotey). Chapitre après chapitre, ce paysan-écrivain (le premier) a su me charmer au point qu'une véritable nostalgie s'est emparée de moi à la dernière page. Son style n'a pas mal vieilli, bien au contraire.
Un livre très instructif sur ce qu'était la vraie vie dans les campagne françaises il y a un siècle.
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On lit l'histoire de la révolution française et toutes les cinq minutes, on entend parler de la révolte des vendéens. Alors forcement, on veut voir ce qu'il en est et en savoir un peu plus. Si vous vous posez les mêmes questions, ce livre et pour vous. Sinon, c'est que vous êtes vendéen !
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Une histoire belle et grave. On y découvre la vie difficile des vendéens à cette époque. Très érudit, on y apprend aussi toutes les légendes et coutumes vendéennes.
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Une fresque romanesque très documentée qui nous permet de vivre l’histoire du mouvement anarchiste et libertaire à travers l’Europe entière pendant tout le XXème siècle.
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Gustave est un personnage attachant qui finalement revoit sa façon d'appréhender le monde et le changement de celui-ci. Le passage des générations est parfois bien difficile.
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Franchement je màttendais a un livre plus interessant. Et moins ennuyeux. Je suis déçue
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