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Critiques de Michel Ragon (135)
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Les mouchoirs rouges de Cholet

Ceci n'est pas vraiment une critique mais c'est une petite histoire à propos des Petits Mouchoirs de Cholet. J'ai habité pendant 6 ans à Cholet et je n'ai jamais entendu parlé de ce livre. J'habite maintenant à Edimbourg en Ecosse et en allant dans un magasin de souvenir avec une amie de Cholet, le vendeur (qui était Belge) nous a parlé de ce livre qu'il avait beaucoup aimé.

J'ai lu le livre et je l'ai beaucoup aimé et j'ai beaucoup appris sur la Vendée.

Ce qui m'a le plus rappelé mes années choletaises et vendéennes (n'oublions pas que Cholet ce trouve dans le Maine-et-Loire) c'est aussi la part qu'a le cure dans l'histoire. Je recommande chaudement ce livre à tous les curieux de l'histoire
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L'architecture des gares (1984)

Un livre passionnant, largement illustré, sur des lieux passionnants et chargés de départs, de retours et de drames....du stricte point de vue architectural, cela va de soit.

Un beau travail.
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Le Roman de Rabelais

Roman historique très agréable à lire qui permet de découvrir une oeuvre, un homme et une époque. Rabelais croyant sincère (il est moine) s'attire les foudres de la Sorbonne catholique et du rigide Calvin en écrivant Pantagruel et Gargantua. C'est un changement d'époque auquel on assiste, celui du passage de la première Renaissance française, celle de François Ier qui correspond à la jeunesse de François Rabelais, à sa joie de vivre à celle d'Henri II, une époque plus policée symbolisée par la langue de Ronsard et Du Bellay que Rabelais juge trop pauvre, trop épurée, ennuyeuse mais qui a du succès pendant que Rabelais finit seul, pauvre et oublié. Sa langue truculente symbolise la fin d'une époque.
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Dictionnaire de l'anarchie

Je me suis fait avoir. La couverture en jette, le texte de 4e est attirant. Mais il n'y a rien d'intéressant dans ce livre. C'est juste une opération commerciale : passez votre chemin.



Les choix opérés pour ce dictionnaire brassent large : Bakounine cotoie le chanteur Renaud, Emma Goldman croise Merlieux… ville citée simplement parce qu'elle organise un salon du livre libertaire ! Onfray a droit a 3 pages d'écriture élogieuse (Onfray, un anar ? sérieux ???), par contre il y a des oublis incompréhensibles, Cronstadt par exemple. D'autant plus que le tout est présenté sans vrai approche critique, juste plaqué à la suite l'un de l'autre dans la seule logique alphabétique (mais c'est un dictionnaire, après tout).



Bref, c'est chiant à lire, j'ai rien appris, j'ai pas compris les choix effectués… Même pour une première introduction au sujet, ça ne fonctionnera pas : un bouquin naze de chez naze.
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Le Cocher du Boiroux

En Vendée , à la limite du Marais Poitevin , Henri , le fils du châtelain du Boiroux rentre chez son père gravement malade . Il découvre un domaine laissé à l'abandon . Son père donne dans un éthylisme avancé et le cocher , ex-ami d'enfance , lui bat froid . Sa nourrice s'est réfugiée dans les greniers du château et est devenue quasi-folle . Elle finit jetée par la fenêtre . Un domestique est trouvé pendu . Le père meurt . Henri vend le domaine et lègue au cocher une petite ferme .

Soudain , le cocher disparaît avec sa femme . Henri part à sa recherche ...

Un roman un peu mélancolique , mais qu'on lit d'une traite , car il est très bien écrit et les personnages sont attachants . Il nous décrit en fait , le crépuscule de la petite noblesse campagnarde sacrifiée sur l'autel de la modernité .

" L'industrie nous nargue , dit le châtelain . Elle arrache de nos campagnes de bons valets qui , dans ses usines se transforment en mauvais sujets . Elle nous envoie des machines qui rendent inutiles la main d'oeuvre des pauvres . Les métayers et les fermiers mettent à la porte leurs domestiques . Que peuvent-ils faire sinon d'aller travailler pour les industriels si on veut bien d'eux ?"

En fait , une exploitation en remplace une autre et rien ne change sous le soleil.

Le mérite de ce très beau livre est de nous donner à réfléchir sur la valeur du travail humain , sur l'influence du progrès et de la modernité sur la vie d'un terroir .
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Georges et Louise

Ce petit roman raconte l'amitié entre Georges Clémenceau, parlementaire puis ministre radical et Louise Michel, la passionaria de la Commune de Paris. L'histoire est inspirée de faits réels. La complicité entre Georges et Louise fut d'une exceptionnelle longévité. Ragon rappelle comment celui qui avait fini par devenir le premier flic de France fut un des derniers fidèles de l'institutrice anarchiste qui, à la fin de sa vie, vivait tant bien que mal de conférences auxquelles plus personnes n'assistait. Un livre touchant et bien documenté.
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Georges et Louise

Pourquoi Georges et Louise et pas Clemenceau et Michel?

Tout simplement, l'auteur a voulu nous indiquer l'estime ,l'amitié et le respect qu'il y'avait entre ces deux personnages .Quoique très différents,ces deux personnages à la personnalité complexe traversent l'histoire de la fin du XIX éme siècle s'admirent avec leurs contradictions.

Le pouvoir est un execrcise périlleux.Louise Michel disait que le pouvoir était maudit.Georges Clemenceau ,un des meilleurs tribun de l'époque ,a succombé au pouvoir ,après la mort de Louise, sans mettre ses idées en pratique .La question reste ouverte !!



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La mémoire des vaincus

Livre trop simple, expliquant en rien histoire des libertaires.

Trop de retour sur l’expérience russe du héros.

je lui donne deux étoiles, car cela se lit
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Le Roman de Rabelais

Découvert dans la petite bibliothèque de mon village, cet ouvrage m'a beaucoup plu. Certes, certains passages semblent un peu longs, comme dans d'autres livres, et on n'en voit pas toujours l'intérêt. Toutefois, le sujet traité par Michel Ragon est passionnant : c'est la vie de Rabelais racontée - et romancée, un homme dont les idées étaient en avance sur son temps.

Cette lecture m'a donné envie d'approfondir mes connaissances sur la vie de cet humaniste, et de reprendre un jour prochain la lecture de Gargentua, qui m'avait un peu rebuté il y a quelques années.
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La mémoire des vaincus

Dans cet ouvrage de fiction en forme de biographie, Michel Ragon nous dépeint le portrait et la vie d'un libertaire de la première heure. Sont relatés ici, les grands évènements politiques du 20è siècle, vécus au plus près par cet anonyme que son biographe nomme Fred Barthelemy. C'est un roman dense, riche, qui met en lumière (et qui m'a permis de comprendre) l'histoire commune du mouvement anarchiste et de celui du communisme, mais aussi leurs profondes divergences.
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Un rossignol chantait

Les souvenirs d'enfance de l'auteur, fils unique auprès de sa mère veuve très jeune d'un militaire et de ses deux grands-parents, anciens domestiques que la lente érosion de leurs maigres économies amènent doucement à la pauvreté. Le monde des pauvres gens (les gens pauvres comme le précise l'auteur) de Fontenay le Comte, petite ville de la Vendée de l'entre deux guerres à une époque où l'on vivait petitement, voire chichement et surtout lentement, au rythme des chevaux et des chars à boeufs. Le grand-père, fier cocher de maître, mourra aveugle. Sa femme, la lumineuse grand-mère de Ragon, n'arrivera pas à échapper à la misère et finira sa vie à l'hospice.

Une réflexion intéressante sur une époque difficile et oubliée qui nous est complètement devenue étrangère. Le temps d'avant l'usine, la voiture, la télé et toutes les commodités modernes. Chacun cultivait un petit potager, faisait pousser sa vigne, récoltait quelques fruits et élevait quelques poules, des lapins et même une vache. Harmonie avec la nature, familiarité avec les animaux, quasi autarcie et économie (pour ne pas dire parcimonie) qui allait jusqu'à se soigner soi-même avec les plantes et rapiécer ses vêtements pour les faire durer toute une vie. Dans notre société de consommation et de gaspillage, il n'est pas mauvais d'entendre une voix qui nous rappelle d'où nous venons...
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Un si bel espoir

L'histoire d'Hector , architecte oublié , plein d'idées modernes comme l'utilisation du fer et du verre , démarre avec la Révolution de 1848 , se poursuit sous le Second Empire pour se terminer avec la Commune et la déportation en Nouvelle Calédonie .

Hector est l'ami de Courbet et de Proudhon . Il place tout son espoir dans le progrès , les nouvelles techniques et le chemin de fer . Ses idées architecturales sont reprises par d'autres comme Baltard , mais , lui ne pourra pratiquement jamais les mettre en application .

Son grand amour , ex-modèle du peintre Courbet , le quitte pour mener la vie dissipée des "lionnes" qui dévoraient les fortunes des gros profiteurs de l'époque . La malheureuse finira du choléra .

L'intérêt de ce livre vient surtout de la description d'une époque bouillonnante , le Second Empire , avec ses formidables bouleversements techniques , l'entrée dans le modernisme , l'arrivée d'un affairisme sauvage et malheureusement l'asservissement des ouvriers .

Tous les beaux rêves des utopistes saint-simoniens se fracassent sur la débâcle de 1870 . On découvre dans ce livre que les nouvelles techniques , loin de libérer l'homme , l'asservissent un peu plus puisque c'est le train qui a permis l'écrasement de la Commune de Paris d'abord en amenant rapidement les troupes de répression sur place puis en emmenant les déportés au retour !

Un livre passionnant , des personnages attachants que l'on quitte à regret . Un style clair , agréable . Michel Ragon se révèle être , en plus d'un écrivain régionaliste de la Vendée , un excellent spécialiste du roman historique .
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Le Prisonnier

Le prisonnier, dont le thème basé sur la correspondance entre un vrai détenu, "courtois" mais plein de "certitudes", fan d'un romancier célèbre dont il affirme connaître l'ex-femme Christine ex- "mannequin d'un grand couturier" et le romancier lui-même, piégé petit à petit,malgré l'exaspération ressentie, donc devenant "prisonnier des chimères" de son correspondant-lecteur, est un roman intéressant.

Le point de vue psychologique de cette relation épistolaire est très fouillé.

Voilà, l'écrivain "jaloux de l'intensité de l'amour du prisonnier pour Christine". Voici l'inconnu persuadé que le personnage romanesque de Flora a été inspiré par Christine.

"Parlait-il de la même Christine?"

L'écrivain la voit douce et l'autre perverse,violente et passible de dérives.

Ne s'agirait-il pas plutôt de Louise ex-maîtresse "effrontée,indocile,"papillon volage"?

Michel Ragon (romancier,essayiste,historien français contemporain qui a obtenu le prix des Lectrices de Elle, le Goncourt du roman historique pour Les mouchoirs rouges de Cholet et le prix des Maisons de la Presse pour Le roman de Rabelais),avec une écriture fluide et percutante à la fois, sait capter l'attention du lecteur et l'interroge sur l'image que l'on a de la personne aimée,sur la différence de milieu social pouvant faire capoter un mariage,sur le rôle joué par le "parvenu" dans un monde qui n'est pas celui de ses origines, sur les personnages issus de l'inconscient d'un romancier et sur la facilité qu'ont leurs fans à confondre réel et imaginaire!
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La louve de Mervent

Acheté dans une ressourcerie du Gard parce que j'avais déjà lu Michel Ragon ("La mémoire des vaincus" et" Georges et Louise") "La louve de Mervent"m'a éclairé sur une période que je connais mal:les guerres de Vendée, la Chouannerie et cette période post-napoleonnienne.

Les guerres de Vendée ,ce sont ces "pésans" qui combattent le roi en place Louis XVIII pour en mettre un autre Henri V via la régence de la Duchesse de Berry.....De 1832 à 1836 ,les chouans disparaitront spasmodiquement de la forêt qui les abrite.Et c'est justement cette forêt là si bien décrite par Michel Ragon qui m'a séduit dans ce récit historique.J'ai aussi apprécié la description de la vie quotidienne de cette paysannerie vendéenne.Tête de Loup et sa compagne la Louve de Mervent forme un couple de hors-la loi sympathique et inoubliable.
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Le marin des sables

Ce court récit, plein de fureur, de violence et de nostalgie décrit la vie - à peine romancée - de l'Olonnois, fameux pirate français du XVIIe.

Fuyant la pauvreté de la Vendée, un jeune homme plein de rêves atterri aux Caraïbes où il se fait boucanier. La vie est rude, l'amatelotage imposé et la découverte des indiens arawak passionnante, malgré les sombres présages de leur disparion. Très vite, le démon de l'aventure le pousse à rejoindre les flibustiers, et à s'associer avec leurs chefs les plus en vue afin de monter la première grande expédition contre Maracaibo.

Lu d'une traite, à 20 ans, ce roman fut le parfait relais des romans autobiographiques de Garneray pour affermir ma passion naissante pour la littérature maritime et sceller le destin de mes nuits à tourner des pages pleines d'embruns.
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La mémoire des vaincus

A travers le personnage fictif d'Alfred Barthélémy, ce roman est une histoire de l'anarchisme au 20° siècle.

Né à la fin du 19° siècle, le jeune Fred Barthélémy est un gamin des rues de Paris qui survit de débrouille dans le quartier des halles. Il fait la connaissance de Flora, fille de poissonniers, qui fugue avec lui. Les deux enfants sont pris en charge par le libraire Paul Delesalle et par le couple formé par Rirette Maîtrejean et Victor Kibaltchich (alias Victor Serge) chez lesquels se retrouvent aussi les membres de la bande à Bonnot. C'est à leur contact que Fred se forme, lit, devient anarchiste.



Les deux grands moments du roman sont le séjour du héros en Russie-URSS entre 1917 et 1924 et la guerre civile espagnole. Parlant russe, Fred est recruté par l'armée française en 1917 pour servir d'interprète à une délégation envoyée auprès du gouvernement de Lénine. De nombreux anarchistes russes soutiennent la bolchévique à ses débuts mais ils sont peu à peu "épurés" et Fred qui était devenu un proche et un collaborateur du régime prend conscience de ses crimes. J'ai particulièrement apprécié ce récit des dessous de la révolution russe du point de vue anarchiste. Les renoncements, les manipulations, la calomnie, les menaces, les coups de force sont décrits. Trotsky, particulièrement, est clairement montré pour ce qu'il est : un criminel de guerre. J'ai trouvé tout cela convaincant et fort intéressant.

En Espagne, les milices ouvrières qui s'opposent au putsch de Franco sont dominées par les anarchistes. Ici aussi les communistes vont faire le ménage : le soutien militaire de l'URSS à la république espagnole se double d'une politique de noyautage et de l'assassinat des révolutionnaires non staliniens.



A Paris Fred continue de s'informer et écrit, en vain, pour alerter sur les crimes de Staline. L'auteur montre bien comment toute critique du régime soviétique a longtemps été inaudible. Les "idiots utiles" du communisme sont pointés du doigt, ainsi de HG Wells qui encensait Staline : "Je n'ai jamais rencontré un homme plus candide, plus honnête, plus juste... Il doit sa position au fait qu'il n'effraie personne et que tout le monde a confiance en lui".



Ce sont tous ces aspects historiques qui m'ont le plus intéressée. A côté l'histoire personnelle et affective de Fred Barthélémy est le point faible du roman, ses relations avec les femmes stéréotypées et convenues. Il y a Flora, la première amoureuse, celle vers qui on revient toujours, la femme-enfant, chatte sauvage, petit animal impossible à mettre en cage. Il y a Claudine, épouse et mère simple et franche, gardienne du foyer pendant que son mari s'essaie -vite fait- au féminisme à l'extérieur. Et toutes les autres, "les lourdes et envoûtantes tentations de la sexualité".
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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La mémoire des vaincus

L'anarchisme est un mouvement politique populaire dont l'histoire est largement méconnue. La mémoire des vaincus raconte un pan de cette histoire à travers la biographie d'un personnage fictif, Alfred Barthelemy, militant qui s'est impliqué dans les luttes du début du XXè siècle en Europe.



Dans son enfance, Alfred, vagabond à Paris, côtoie par hasard les membres de la bande à Bonot avec lesquels il découvre l'engagement militant et les livres. Enrôlé sur le front en 1917, puis démobilisé, il est ré-affecté à une mission diplomatique auprès du nouveau gouvernement révolutionnaire soviétique. À Moscou, il fait défection et devient conseiller de Zinoviev, un haut dirigeant bolchevique. Il assiste à la dérive autoritaire et bureaucratique de l'état, notamment sous l'impulsion de Trotsky. Il s'y oppose tant que possible depuis l'intérieur du parti, mais fini par fuir lors de la mort de Lénine en 1924.



De retour en France, devenu ouvrier, il constate la popularité du parti communiste inféodé à Moscou. Alfred cache son histoire pour ne pas passer pour un traître à une révolution russe idéalisée. Il se marie et s'accommode pendant quelque temps de cette vie rangée. Son intérêt pour la politique reprend lorsqu'il croise Makhno, héros anarchiste ukrainien en exil, dans l'usine Renault de Boulogne Billancourt. Puis le front populaire arrive au pouvoir, et enfin il participe à la guerre d'Espagne.



Dans ce livre, on croise de très nombreux personnages réels, hommes et femmes politiques, intellectuels, artistes dont on découvre les prises de position et les contradictions. Ce parcours plonge dans les débats et les oppositions au sein de la gauche. En Russie et en Espagne les anarchistes ont été exterminés dans la violence par les communistes. Lors du front populaire, le pouvoir élu et les syndicats obtiennent des avancées sociales mais signent immédiatement des accords avec le patronat auxquels les anarchistes s'opposent.



L'anarchisme vise à libérer les individus de l'emprise de toutes formes de domination et de dépendance. Cette libération s'appuie sur une conscience aigüe de la responsabilité individuelle qui s'applique d'abord à leur hygiène de vie personnelle. Les anarchistes décrits ici étaient très éxigeants avec eux même : ils ne mangent pas de viande, ne boive pas d'alcool, font de l'exercice…



Pour advenir, l'anarchisme demanderait le même niveau de volonté et de conscience politique à tous. En attendant la réalisation de cette utopie, les anarchistes sont contraints de renier leurs principes fondamentaux lorsqu'ils se rapprochent du pouvoir :

- Ils sont anti-militaristes mais utilisent la force pour ne pas être écrasés.

- Ils sont contre l'état mais doivent se structurer et composer avec d'autres forces organisées et hiérarchisées.

Finalement, afin de ne pas se compromettre, leur seul levier reste la contestation du pouvoir.



"La prise de pouvoir par la gauche est un non-sens répliquait Fred. La gauche n'a qu'une mission : talonner les gouvernants pour leur arracher des progrès sociaux, pour leur rappeler sans cesse la devise de la République. Tout pouvoir, de par sa nature même est oppressif. Donc la gauche doit refuser de prendre le pouvoir, sinon elle se renie" (p. 399)



L'ambiance est un peu poussiéreuse, et wikipédia souvent nécessaire pour cerner les personnages et le contexte. Mais cette lecture instruit car elle expose un témoignage rare, issu de la gauche radicale, sur ce moment de l'Histoire :

- critique sur le communisme qui porte dans ses gènes la dérive autoritaire,

- et déçu devant les echecs répétés de l'anarchisme utopique.



En refermant le livre, la lutte finale semble encore bien lointaine.
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L'accent de ma mère

D'une voix entendue au téléphone en passant par l'histoire de la Vendée, sociale et linguistique, Michel Ragon nous fait part de son questionnement sur la distinction langue académique/patois, nous rappelant que les patois sont des langues à part entière et qu'ils ont une histoire. Vouloir à tout prix cacher ses origines, renoncer à sa langue maternelle, c'est renoncer à une part de soi. La langue de Michel Ragon et de sa mère, à qui il rend hommage dans ce livre, est celle de Rabelais mais aussi la langue toujours parlée en Acadie, région canadienne constituée de vendéens qui ont fait perdurer le patois. Récit très riche sur les codes sociaux, la distinction et les jugements qui sont faits quant aux usages de la langue française.
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Le marin des sables

Pirates et flibustiers, guerre, sang, chasse à l'or ... On retrouve tous les bons ingrédients d'un grand roman d'aventures !

Et l'Ollonois ! Quel grand personnage, il nous entraîne dans l'histoire de sa vie, ce garçon parti de rien qui a de grandes ambitions.

Un vrai roman de pirates !
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La mémoire des vaincus

Quel plaisir que de lire ce livre, trop peu connu vu tout ce qu'il recèle. Alors certes, passé les 80 premières pages, cela devient moins digeste et presque plus qu'historique mais que d'enseignements !



Le réflexe d'encenser le bolchevisme, même s'il peut nous paraître à certains égards salutaire de le faire, est bien malvenu. Tout autant malvenue que sa critique "par la droite" qui oublie tout l'espoir qu'il a apporté et les progrès réels (dont l'éducation et l'alphabétisation en un temps reccord sont les plus visibles ). Oublier aussi la tyrannie tsariste qui a amené la révolution d'Octobre est souvent une bien belle erreur. Ici, rien de tout ça, c'est une critique "par la gauche", qui n'idéalise pas, loin de là, cette époque; qui la noircie un peu trop sans doutes, mais quel roman historique en ressort.



Il est finalement très long mais aurait mérité quelques centaines de pages supplémentaires pour replacer de la romance (pas forcément sentimentale) pour rendre plus digeste et mettre sur un piédestal la richesse historique de ce roman.
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