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Critiques de Michel Ragon (135)
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Le marin des sables

Un peu déçu par cette bande dessinée que l'on m'avait vantée.

Certes le cadre historique est intéressant, c'est l'époque où nos valeurs morales supérieures s'imposaient aux indigènes d’Amérique.

Les quelques rappels de la servitude volontaire consentie par les pauvres européens qui s'engageaient avec des rêves plein la tête se retrouvant à effectuer les basses besognes de leurs propriétaires est une entrée intéressante.

La guerre entre espagnols et français également, par barbares natifs interposés.

Le personnage de l'Olonnais me semble dans cette bande dessinée assez loin de l'image que j'avais du personnage historique. Si un adjectif le qualifiait dans mon esprit, c'était cruel. Ici, c'est presque une gentille victime homosexuelle jetée dans le maelstrom de la grande histoire et contraint à quelques massacres de ci et de là...

Graphiquement, j'ai trouvé l'ensemble très coloré mais fade. Paradoxal...

Aucun abordage violent, les scènes s'y référant ont été habilement évitées pour y préférer des pages rougies par le sang des victimes.

Pour faire album jeunesse? Pour éviter de dessiner des choses difficiles?

Je ne sais pas, n'ai pas tranché mais cela m'a laissé un arrière goût d'incomplétude. Tant pis.

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Les mouchoirs rouges de Cholet

Lu lycéenne Ce roman historique m'avait marquée par son réalisme et sa violence.

Pas férue de la période révolutionnaire française, j'avais néanmoins salué l'approche psycho-sociologique de l'auteur dans ce roman, à savoir une sorte de témoignage rural testamentaire au sortir des événements. Michel Ragon raconte la résurrection d'une population meurtrie, muée par la fierté, l'espoir et l'instinct de survie, incarnant la mémoire vivante des Chouans, après l'un des épisodes les plus sombres de notre histoire.
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Mané - Katz

1982 - Relecture 27 mars 2024



Les grands rangements de Printemps, dont celle des bibliothèques débordantes, ont du bon !



Classant mes ouvrages sur les Arts, j'ai retrouvé un petit trésor déniché chez un bouquiniste en 1982, alors que cette monographie sur Mané- Katz, était déjà parue en 1961...

Un peintre - sculpteur ukrainien, dont l'univers, les sujets et les origines font immédiatement songer à ceux de Chagall...



"C'est une peinture, de toutes manières, qui parle avec ses mains, une peinture de conteur oriental bavard qui passe sans transition de la fougue passionnée au burlesque, de la pitrerie à la mélancolie, glissant vite à l'angoisse.

Un personnage de bouffon revient souvent dans ses souvenirs.Et dans ses personnages priant, mains tendues, il y a également du clown tragique, des clowns de Dieu.Malheur aux sacrilèges, mais n'y a- t- il pas quelque pitrerie sublime dans les gestes de tous les prêtres, qu'ils soient fétichistes, israélites ou catholiques ?

Et le judaïsme, plus que tout autre, avec ses lamentations, ses cris, ses imprécations, ne comporte-t-il pas une part de boufonnerie tragique.Il me semble que Mané- Katz s'en soit fait l'écho, peut-être involontairement d'ailleurs, et dans sa peinture, et dans sa vie."



Et " cerise sur le gâteau ", le texte est rédigé par un écrivain -autodidacte estimé et critique d'art, à la carrière brillante: Michel Ragon....



La publication est typique des années 1960: un mélange de reproductions en noir et blanc; celles en couleurs , en moindre quantité, étaient soigneusement " contrecollées "...(*dans cet album, 12 reproductions en couleurs et 52 en noir)



Cette monographie a , de plus,le mérite d'être " bilingue": anglais et français...



En lisant avec attention le texte de Michel Ragon, j'apprends que Mané-Katz à également réalisé quelques portraits (*** en allant " surfer" sur Google, je n'ai trouvé que celui de François Mauriac, magnifique d'intensité et d'expressivité...)



"Il a peint des nus et des " torses", dont " La Jeune fille au peignoir bleu", qui est au Musée de Mons.Ses natures mortes, surtout autour des années 1920, sont nombreuses. (...)

Et il faudrait citer encore ses marins, ses phares, ses tempêtes, ses cirques.Il n'a pas négligé le domaine du portrait.En 1923, fréquentant à Berlin beaucoup de Poètes et d'écrivains russes, il fit le portrait d' Ilya Ehrenbourg qu'il conserva longtemps, jusqu'à ce que la nécessité le contraigne à le vendre deux cents francs.En 1937, il fit à Londres le portrait de Paul Valéry.Au Mexique, il brossa celui de Pablo Cazals.Enfin, pour l'exposition des " Peintres Témoins de leur Temps", consacrée au Portrait, il réalisa celui de François Mauriac.

Il lui arrive de détourner parfois la loi de Moïse en ce qui concerne la représentation du visage humain.Ainsi pour la synagogue de Belleville, qu'il va prochainement décorer, a- t-il prévu d'y faire figurer des personnages dont les têtes ne seront que des taches.Ce qui ne veut pas dire qu'ils seront pour cela moins expressifs."



Bien que l'oeuvre soit très empreinte de l'histoire et du folklore yiddish, Mane- Katz à toutefois abordé tous les genres...au demeurant. ..



Belle relecture que je vais faire " voyager" et partager en l' apportant dans 48 h, à une amie peintre , à proximité des montagnes jurassiennes !

Impatiente de savoir si elle connaît cet artiste singulier, qui appartint aux Montparnos , à l' École de Paris !...



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Georges et Louise

Documenté et nuancé.



Michel Ragon nous offre une page d'histoire faite de personnages riches et complexes, bien loin de l'hagiographie que l'on voit si souvent de certains d'entre eux. Prenant pour prétexte la longue amitié de Georges Clemenceau et de Louise Michel, d'ailleurs peut-être plus proche du respect mutuel que de l'amitié, il nous conte d'une belle plume leurs destins respectifs, mais aussi ceux de bien d'autres les ayant côtoyés, soutenus ou combattus. Des derniers jours de la Commune à l'accession au pouvoir de Clemenceau, de leur première rencontre à la mort de Louise Michel, fin de siècle et fins de régimes sont au rendez-vous de cette période troublée. Bien documenté, agrémenté de notes bien utiles sur certains personnages moins connus et d'une bibliographie succincte, voilà un petit livre dont je ne regrette ni l'achat (20 centimes d'euros d'occasion !), ni la lecture.

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Ils se croyaient illustres et immortels ...

Un atypique qui raconte les derniers jours, souvent dans le dénuement le plus total, de quelques célébrités notamment de la littérature française.

Instructif, facile à lire et, soyons honnête, facilement oublié.



Une dizaine de pages maximum pour chacun ce qui est peut-être dommage car on aurait aimé en apprendre davantage sur la vie de certains.



Une curiosité donc, qui nous cultive mais ne laissera pas un souvenir impérissable.
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Le Musée du XXe siècle de Michel Ragon

Paris, Sur les quais , samedi 17 février 2024-



COUP DE COEUR !



Déniché par hasard une vraie pépite, auprès d'une bouquiniste passionnée et passionnante ( quai de l'Hôtel de Ville)...Moment de discussion sympathique autour de Léon Werth, l'ami de St Exupéry." Victoire " ( prénom de cette bouquiniste) était ravie d'échanger sur cet écrivain qu'elle trouvait injustement méconnu...Ce qui explique sûrement son plaisir redoublé d'échanger sur cet auteur avec une cliente qui connaissait !!



Et au final, je suis repartie enchantée, avec ce catalogue consacré à un écrivain- critique d'art que j'affectionne tout particulièrement depuis fort longtemps : Michel Ragon...que j'ai rencontré la toute première fois par ses recherches et écrits sur les " écrivains prolétaires "...; ensuite j'ai pris connaissance de ses textes sur l'Art et l'architecture, pour finir par ses romans très vivants sur Rabelais et sur

l' Amitié entre Clémenceau et Louise Michel...



Revenons à cette publication datant de 20 ans.Il s'agissait d' un hommage de la Vendée au célèbre critique d'art et à l'auteur des " Mouchoirs rouges de Cholet" accompagné par les oeuvres de ses amis peintres et sculpteurs: Atlan, César, Corneille, Dubuffet Harting, Guitet, Poliakof, Viallat, Soulages Vasarely, Mathieu, Fautrier, Zao Wou- Ki, etc.



De très beaux textes de ses autres amis écrivains finissent d'illustrer à merveille le parcours aux milles vies de cet autodidacte, grands amis comme Michel Chaillou, Amin Maalouf, Robert Sabatier, etc.



(***un incident d'enregistrement m'a " écourté brutalement cette critique !!!)



Je notais , entre autres, mes préférences d'oeuvres entre celles de Gaston Chaissac (" le volet à tête verte"- 1964 & " Totem à deux visages"- 1960), Jacques Poli ( " Entrée de la vie "-1995), Zao Wou-ki

( " 5 juin 99"- 1999),Hans Hartung ( " T 67- h 25" - 1967) .).... Moins familière et moins attirée par l'art abstrait, j'ai toutefois choisi ce catalogue -hommage pour le parcours très large, très ouvert de ce romancier- critique d'art audacieux...



Grâce à la lecture de ce catalogue, j'ai découvert l'existence d'un roman, prenant comme objet " l'art contemporain ", intitulé " Trompe- l'oeil" dont je ne connaissais pas l'existence.Je vais partir de suite " en chasse"...



Très joyeuse et satisfaite de cette acquisition, qui m'a appris un bon mombre de nouveaux éléments sur cet écrivain, que j'ai suivi depuis très longtemps,

sans oublier ses 10 années de bouquiniste sur les quais...



En plus du domaine de l'art abstrait, où notre écrivain vendéen excellait, une seconde part de ce texte s'attarde sur son oeuvre littéraire...Un parcours époustouflant aux mille ramifications !



Les textes des amis alternent avec des entretiens, dans lesquels Michel Ragon s' explique au mieux, dans son oeuvre double de Romancier et de critique d'art...sans omettre son parcours d'autidacte, orphelin de père, très pauvre, qui, sans sa détermination et sa curiosité insatiable, n'aurait jamais eu accès à l'Art et à la Culture, en général !



"Comment se prend la décision d'écrire un roman plutôt qu'un autre ? Comment s'effectuent le choix du sujet et le passage à l'acte? Vu de l'extérieur, c'est un processus qui reste un peu mystérieux.



- Il n'y a pas de recette.C'est le résultat d'un besoin, d'un hasard, d' une rencontre et c'est différent pour chaque livre.

" L'Accent de ma mère " est né de la mort de ma mère et de mon désir de voir ce qu'il y avait derrière son accent.

Ça a été pour moi un moyen de redécouvrir ma culture première et l'ambiguïté entre mes deux cultures, rurale et savante.Je pensais que ce livre serait unique, une sorte de testament qui expliquerait à quelques uns de mes amis mes contradictions, mes complexités...."









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Le marin des sables

Un one-shot sanglant sur un homme, l'Olonnois, qui va prendre la mer en tant que matelot dans le but de se rendre dans les caraïbes.

Au cours de son voyage, il va croiser différents personnages, des tribus, prendre part à des massacres jusqu'à devenir le capitaine d'un navire.



J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce récit et à voir où cela allait me mener. C'est triste et très sanglant. Je n'ai clairement pas été le bon public pour cet ouvrage.

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La mémoire des vaincus

Un livre passionnant, Une approche subtile de l'Histoire au travers d'un personnage fictif nommé Fred Barthélemy qui nous fait rencontrer les personnages les plus illustres (et parfois hélas) de la gauche du 20ème siècle. De France, d'Allemagne, de Russie ou d'Espagne, l'auteur nous fait découvrir les rêves brisés de toute une génération de la classe ouvrière
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La mémoire des vaincus

"Le pouvoir est maudit, c'est pourquoi je suis anarchiste"

Louise Michel





Récit de la vie d'un homme et de ses idées, "La mémoire des vaincus" oscille entre la fresque historique et la biographie romancée, pour mener le lecteur dans les méandres de l'Histoire et vers des piles de livres à lire, s'il se trouve captivé par le propos.



Cela tombe bien, Fred - Gavroche des années 1910, rencontre un jour les livres chez le libraire libertaire Paul Delesalle et ce sont ces livres, les publications de tous ordres que l'adolescent va avidement faire siens, dans la librairie de cet homme, qui vont déterminer sa vie. Tout autant que les rencontres fortuites quand il faut trouver un endroit où passer la nuit, un endroit où se mettre à l'abri avec Flora, petite fille évadée d'une vie trop dure et dont il se sent responsable.



Des Tranchées de la Grande Guerre à la Révolution Russe, des balbutiements du communisme russe au Front Populaire en traversant la Guerre d'Espagne, c'est l'honnêteté d'un homme épris d'une idéologie qui est contée : des erreurs, il en fera, qu'il ne contestera pas, trop innocent, trop naïf, trop pressé de voir la vie quotidienne changer, devenir plus équitable mais l'égalité masque la liberté et en perdant la primordialité de cette notion précieuse de liberté, il se laisse emprisonner dans un régime politique dont il s'aperçoit vite qu'il n'est qu'une prison autre pour l'homme simple qui n'aspire qu'à vivre de son travail.





Passionnant récit qui nous fait rencontrer les grands hommes de l'époque, qui nous fait croiser les meneurs d'idées. Captivant propos qui nous présente de nombreuses pistes pour lire davantage L Histoire avec autant de lampes éclairantes qu'il y a d'interprétations sans ne garder que celle des manuels et celle de ceux qui la déguisent pour s'en arranger.



A ceux qui pensent qu'"Anarchie veut dire Terrorisme", donnez le livre.

A ceux qui pensent que "les idées libertaires sont dépassées", donnez le livre.

A ceux qui pensent que l'égalité est le fondement, parlez leur de la liberté comme emblème premier.



Alors oui, c'est un récit de l'Histoire teinté d'idées libertaires, oui, c'est une histoire de l'Anarchie au vingtième siècle, mais quelle gifle, quel bonheur de penser que l'utopie pourrait se réaliser. Ce livre donne le droit de rêver à une autre vie. Quel espoir de se dire que la vie sans gouvernants, sans pouvoir, sans jalousie pourrait être, que le vivre-ensemble pourrait être une réalité, que le mot solidarité pourrait prendre toute sa puissance.

Il suffirait de quelques hommes de bonne volonté et de quitter ce mode de pensée qui fait que l'homme désire toujours, jalouse toujours, est avide et jamais résigné de son bonheur.





Fred a traversé les chaos de l'Histoire, il nous reste de sa "mémoire", à méditer les possibilités de ses idées... "Vaincu", il ne l'est pas puisqu'il a su me convaincre, mais peut-être l'étais-je déjà, persuadée qu'un mode de vie autre existe et qu'il serait urgent d'y attacher nos regards.





« Des prétendus morts nous accompagnent, vivent avec nous, en nous, plus que tant de vivants que l'on côtoie chaque jour avec indifférence. »
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La louve de Mervent

Acheté dans une ressourcerie du Gard parce que j'avais déjà lu Michel Ragon ("La mémoire des vaincus" et" Georges et Louise") "La louve de Mervent"m'a éclairé sur une période que je connais mal:les guerres de Vendée, la Chouannerie et cette période post-napoleonnienne.

Les guerres de Vendée ,ce sont ces "pésans" qui combattent le roi en place Louis XVIII pour en mettre un autre Henri V via la régence de la Duchesse de Berry.....De 1832 à 1836 ,les chouans disparaitront spasmodiquement de la forêt qui les abrite.Et c'est justement cette forêt là si bien décrite par Michel Ragon qui m'a séduit dans ce récit historique.J'ai aussi apprécié la description de la vie quotidienne de cette paysannerie vendéenne.Tête de Loup et sa compagne la Louve de Mervent forme un couple de hors-la loi sympathique et inoubliable.
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Les mouchoirs rouges de Cholet

Les révoltes vendéennes.





Voici un beau roman historique qui décrit un village de Vendée de 1796 à 1820.

C'est une belle peinture de cette province : la vie quotidienne y est bien restituée, les personnages y sont attachants, un peu nombreux à mon goût.



Mais il n'évite pas les erreurs historiques… notamment en confondant vendéens et chouans !
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La mémoire des vaincus

Seul livre intéressant trouvé dans une boite à livres jusqu'à maintenant : c'était important d'en faire une critique :) !



Il s'agit d'une fresque historique (ma passion) qui nous emmène au coeur de l'ébullition politique de toute l'Europe du 20e siècle. Il retrace la vie d'Alfred Barthélémy, le personnage principal (fictionnel), anarchiste français qui nourrira de grandes aspirations libertaires et pacifistes. Il sera, entre autres, appelé au front pendant la première guerre mondiale, puis envoyé en Russie pour dialoguer avec le gouvernement révolutionnaire soviétique après la révolution de 1917.



Les aventures de Fred sont liées par un premier fil conducteur : il essaie de connecter ses idéaux anarchistes avec les réalités de terrain qu'il observe partout en Europe, c'est-à-dire les tentatives d'abolir les systèmes de domination existants et de faire la révolution. Il exprime cette tension qui existe entre les idées d'égalité et de liberté : les mouvements politiques qui veulent instaurer plus d'égalité se retrouvent à rogner sur les idéaux de liberté, et à utiliser la force militaire. Il y a un deuxième fil conducteur, évoqué par le titre : l'oubli de certaines luttes et certaines figures historiques, qui sont mises dans ce que Trotski appelle "les poubelles de l'histoire". Qui écrit l'Histoire, et comment est-elle écrite ? Ce sont des questions que posent la lecture de ce récit.

--

Cet ouvrage est à la fois très agréable à lire, très beau, par l'hommage qu'il rend à ces figures oubliées, et assez pessimiste sur la réalité des luttes passées (et donc, potentiellement, de celles à venir).



Je vous encourage à prendre le temps (il en faut un peu quand même) de lire ce livre si vous voulez en savoir plus sur l'histoire politique européenne du 20e siècle (avoir Wikipedia à portée de main est recommandé même si pas indispensable).
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Le Roman de Rabelais

Un grand plaisir de lecture qui vous donnera envie de vous replonger dans les aventures de Gargantua et de Pantagruel. Il faudrait expliquer davantage au Lycéen.ne.s et collégien.ne.s l'intention, l'esprit qui portait la plume de François Rabelais. Protégé de la famille Du Bellay, amoureux de la Dame à la Licorne, ami de Philibert de l'Orme, apprécié de François 1er, n'aimant pas la "nouvelle poésie" des jeunes Ronsard et Joachim du Bellay, à la fois moine, écrivain, médecin, botaniste, François Rabelais ne laisse pas indifférent. Honnissant la papauté, se méfiant du pouvoir,l dénonçant 'hypocrisie de la société des riches et des puissants, aimant le peuple et l'inventivité de sa langue, ami d'Etienne Dolet de Clément Marot, Rabelais aura toujours craint de tomber entre les mains de l'Inquisition, et de ses bourreaux. Ce 16e siècle n'était pas un siècle de liberté, l'obscurantisme traîner ses flambeaux dans chaque région . Michel Ragon nous donne envie de replonger dans les heures de ce siècle, de le mieux comprendre. Un très bon roman.

Astrid Shriqui Garain

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Ma soeur aux yeux d'Asie

Deux récits s'emmêlent agréablement. Les souvenirs de l'auteur de l'été 1940, passé en Vendée, avec sa demi-soeur aux yeux d'Asie. Et les années 1910 à travers les lettres de son père, soldat sans instruction, envoyées de Saigon, du Tonkin ou du Cambodge. On comprend mieux, en lisant ces pages, le cadre mental qui a conduit beaucoup de Français à accepter, avec enthousiasme parfois, tant l'occupation française Outre Mer, que l'occupation allemande de la France. Si la pauvreté des campagnes et l'ignorance crasse des questions politiques ressortent, Michel Ragon décrit avec une belle humanité les membres de sa famille.
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Ils se croyaient illustres et immortels ...

Petit livre vite lu car bien écrit et très intéressant.

Même si certaines histoires sont très connues (Clémenceau), d'autres le sont beaucoup moins (Pound).

L'écriture est fluide et agréable. On entre vraiment dans les derniers instants de ces personnages célèbres. Et j'ai appris plein d'anecdotes.

Bref, j'ai passé un très bon moment de lecture et j'en ressorts enrichie.
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Histoire de la littérature prolétarienne de lan..

De la lecture pour des années !



Pour être un écrivain prolétarien, il faut, selon Henri Poulaille, être né dans le prolétariat, être autodidacte, être ouvrier manuel, employé, instituteur ou encore paysan. Fort heureusement, Michel Ragon ne se contente pas de ces normes trop strictes pour établir son ouvrage. D'ailleurs, si l'on s'en tient à ces critères, Henri Poulaille lui-même, qui a tant fait pour la littérature prolétarienne à travers ses publications, ses journaux , ses "clubs" d'écrivains, serait exclu du cercle des écrivains prolétariens.





En commençant son récit à partir du moyen-âge avec les chansons de métiers et de compagnons comme témoins à travers les âges, jusqu'au XXè siècle, Michel Ragon nous dresse un portrait complet de ce que sont ces récits qui se veulent avant tout témoignages.



C'est surtout à partir de 1850 que l'on retrouve des écrits venus jusqu'à nous et c'est un inventaire critique de ces auteurs que nous propose ce livre avec, tout au long du récit, des extraits de chansons ou d'écrits ainsi qu'en fin d'ouvrage une petite biographie de chacun des écrivains cités.



Avant cela, Michel Ragon définit en détail ce qu'est cette littérature qu'il ne faut pas confondre avec la littérature libertaire.

Il raconte les luttes avec notamment le parti communiste qui cherchait à récupérer ces écrivains et dénonce également tous ces auteurs tel Lamartine, Sand et plus tard Aragon, par exemple, qui se veulent écrivains prolétariens alors qu'ils n'ont jamais connu le milieu ouvrier.





Un très bel ouvrage dans lequel Michel Ragon, comme toujours, a mis toute sa fougue, sa passion et ses connaissances pour faire revivre ces très nombreux auteurs qui souvent n'ont écrit qu'un seul livre témoignage et qui sont ensuite retombés dans l'oubli.

Un seul regret, bien souvent ces écrivains n'ont pas été réédités et leurs ouvrages sont très diddiciles à trouver.



Merci à Michel Ragon pour toutes ces découvertes qui promettent de belles lectures instructives.
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L'accent de ma mère

L'histoire intéressera ceux qui ont des ancêtres vendéens et qui ne connaissent pas la Vendée.



L'auteur nous raconte son enfance à Fontenay-le-Comte et sa jeunesse à Nantes. Sa mère, avec laquelle il passe toute sa jeunesse, est issue du monde paysan et il est orphelin de père, ancien militaire de la "Coloniale".

On découvre - ou redécouvre - les paysages, quelques mots du parler dont les célèbres mogettes et la fressure ainsi que certaines habitudes et manières de vivre.

L'auteur nous parle également de quelques photos et nous relate le contenu des carnets remplis par sa mère.

Il nous parle de leurs lectures, de Rabelais mais, aussi, des grands moments historiques de la Vendée comme la Chouannerie, l'Acadie et le "Grand Chambardement", etc.



Mais



Sa vision de l'histoire de Vendée est très personnelle et, si elle ne manque pas d'intérêt, je ne suis pas certaine qu'elle puisse être prise comme base pour reconstituer la vie d'ancêtres vendéens.

Il y a un petit côté "confession", recherche de rédemption qui est un peu gênant, tout comme le fait que ses racines semblent encombrer l'auteur qui apparaît un peu condescendant.

La construction de quelques phrases est déroutante et des répétitions ralentissent la lecture.
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Le Cocher du Boiroux

J'ai trouvé plusieurs livres de Michel Ragon dans la bibliothèque et j'avoue que j'aime beaucoup ses romans. Il décrit la vie de ses personnages avec beaucoup de détails.

Le cocher de Boiroux en particulier est très agréable à lire. C'est un roman court, avec beaucoup de dialogues.

Henri revient auprès de son père, le châtelain du Boiroux. Il retrouve Clovis, son ami d'enfance qui est devenu le cocher. Son père se meurt, le château tombe en ruine et les mystères planent.
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Ma soeur aux yeux d'Asie

Michel, 16 ans et sa demi-soeur "aux yeux d'Asie", Odette 22 ans se retrouvent en juin 1940 chez leur tante en Vendée.

A travers les lettres de leur père, ils découvrent sa vie de marsouin en Indochine.

Se mêlent aux lettres du père les évènements de l'été 1940 vécus par la famille (la tante Suzanne, son mari, sa fille et son gendre)

Et Michel et Odette se découvrent frère et soeur, semblables et si différents.

C'est un très beau roman autobiographique, très agréable à lire.

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La mémoire des vaincus

Dans cette vaste fresque libertaire et prolétarienne, Michel Ragon balaye un siècle d'histoire marginale, mettant en scène Fred Barthélemy, dont la destinée a tenu à un enchaînement de circonstances qui l'ont entraîné partout où l'histoire s'est écrite au XXème siècle, partout où le sang d'hommes et de femmes sacrifiés par le système, a coulé abondamment : première guerre mondiale, révolution russe, front populaire, guerre d'Espagne, jusqu'à mai 68, dernier combat en date.





Que d'événements incroyables analysés par un homme ordinaire, anonyme, isolé, pauvre, démuni, qui a rêvé d'arracher aux maîtres du monde leurs privilèges ! Michel Ragon rend hommage à tous ceux qui un jour, alors que leurs origines sociales ne les prédisposaient guère à l'accès à la culture, à la connaissance, ont lu par hasard, dans une obscure officine de bouquiniste, quelques pages de Victor Hugo et de ses Misérables, et qui à la suite de cette découverte fortuite et lumineuse, avec un appétit de crevard, ont volé ce qui leur était interdit : la beauté, la poésie, la vérité. L'utopie peut-être.





Cette première incursion dans l'histoire libertaire qui prône l'anti-militarisme, l'anti-stalinisme, la critique moderne du marxisme, l'avortement légal, l'amour libre, le naturisme, le nudisme, l'écologie, m'incite à approfondir cette découverte.





Un homme qui dit : «Je ne fais pas de politique, mais quand je vois un pauvre type dans la rue, je lui tends la main » (p. 307) éveille d'emblée ma curiosité et me donne envie de faire un bout de chemin en sa compagnie.
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