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Critiques de Michel del Castillo (136)
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Tanguy

Tanguy est un petit garçon perdu dans l Europe bouleversé par la guerre.il connaitra la peur 😓 l exil,la faim,l horreur des camps de concentration.mais il découvrira partout de merveilleuses solidarité de déchirantes amitiés.Tanguy traverse le monde atroce des adultes en guerre avec un Coeur d enfant,sans rancune et sans haine.et c'est pourquoi il sera sauvé.
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La nuit du décret

Un roman magistral ! quel talent !



Michel del Castillo nous livre à travers ce roman qui se déroule dans les années 70, une belle réflexion sur le pouvoir, la dictature franquiste, les exactions commises par les deux camps : des horreurs aussi bien chez les partisans du Caudillo que chez les républicains.



Jusqu’où peut-on aller pour obtenir des aveux, en décortiquant chaque pan de la vie d’un suspect, pénétrant au plus profond de l’intime pour mieux le manipuler, le réduire à néant.



Don Avelino a été un véritable inquisiteur durant toute sa vie et il continue à officier dans la police malgré tout ce que l’on sait de ses méthodes. Sa conception de la justice fait froid dans le dos. Il est toujours plongé dans ses dossiers, notant tout, sur des fiches de couleurs différentes. On imagine un tel flic à l’heure actuelle, avec Internet et les réseaux sociaux !!!



La façon dont il tisse sa toile autour de Santiago est décrite de façon magistrale : le pervers dans toute sa splendeur, persuadé d’avoir raison, d’être le bras armé de Dieu. La description qu’en fait l’auteur est d’une telle intensité qu’on le visualise pratiquement devant soi et on sent le malaise engendré, presque la peur.



Il entre dans une pièce ou s’assoie en face du suspect, et déjà, les autres se sentent coupables même s’ils ne savent pas de quoi. Et il en joue et rejoue encore et encore comme tout pervers. Il n’a rien à envier à Josef Mengele, Klaus Barbie ou autres tortionnaires…



Un roman sur la fascination aussi : Santiago a fait son enquête auprès de ses supérieurs avant de partir, il a lu tout ce qu’il a pu trouver dans les archives de la police, a entendu les confidences d’une collègue qui l’a bien connu. Il va même visiter sa maison natale.



Il est fasciné par l’homme avant même d’avoir croisé son regard vide, froid, cruel. Cet homme est-il un reflet de lui-même, car après tout, lorsqu’il était enfant, il a fait quelque chose dont il n’est pas fier et peut-il y avoir un lien ? Sa mutation est-elle vraiment le fait du hasard.



Santiago a choisi d’entre dans la police, pratiquement dès l’enfance : « Je découvrais que la rétention d’une information vous faisait le maître absolu d’un homme. Il suffisait que le coupable sût qu’on la gardait. Ma vocation était née : j’entrerais dans la police. » P 106



Franco meurt pendant la période de transition entre les deux postes de Santiago, ce qui n’est pas anodin, car on voit les réactions des gens, les pleurs, la sidération puis le frémissement de la liberté qui va se retrouver.



J’ai particulièrement apprécié les pages consacrées à Barcelone en 1939 et la manière dont la peur a été distillée sur la Catalogne et également celles consacrées à la réflexion sur le sacré et le profane, la Question (on imagine bien Don Avelino en Torquemada) et la torture, la police et l’inquisition, l’œil qui torture dans la réalité comme dans la tombe avec Caïn.



Un petit mot sur le titre : la Nuit du Décret, « c’est l’ultime Nuit de Dieu… La Nuit de l’ultime Révélation qui précède le Jour de l’Éternité »



Michel del Castillo, dont je n’avais encore rien lu, alors que son œuvre est importante, a une très belle écriture, et tient le lecteur en haleine jusqu’au bout, avec une fin géniale. Ceux qui aiment l’imparfait du subjonctif, les phrases bien construites, avec une grammaire parfaite seront comblés.



Ce livre, assez dur mais passionnant, souvent glaçant, qui a reçu le prix Renaudot, est sorti en 1981 et décrit de fort belle manière la société espagnole de l’époque et certains de nos contemporains tentés par les extrémismes devraient s’y plonger…



MAGISTRAL donc mais je l’ai déjà dit…
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La tunique d'infamie

J’adore les romans historiques.



Miguel del Castillo les déteste.

« Le roman historique anesthésie toute angoisse en donnant l’illusion qu’on peut appréhender le passé parce qu’il existerait, par-delà les différences, une nature humaine, égale à toutes les époques. Or, nous ne saurons jamais ce qu’un homme du 17e siècle a vraiment ressenti, ni quels furent ses enthousiasmes ou ses angoisses ».



D’où ma déception, légère, mais réelle.

Je me faisais une joie enfantine de participer directement à la vie d’un inquisiteur, évêque de Palencia, de surcroît. Eprouvait-il du bonheur à voir souffrir ses victimes ? Que pensait-il réellement de sa fonction ?

Mais je ne suis pas dupe de mes espérances, je reconnais que ce n’est pas possible de le savoir, sauf s’il y a des documents réels à l’appui, évidemment.



N’empêche, je reconnais que le style de l’auteur est savoureux et que la forme narrative adoptée est originale et ne manque pas de piquant.

Les chapitres vont par paires : la première partie narre le voyage de l’auteur aux sources de l’inquisiteur Manrique, un homme qui le hante depuis des années. La deuxième partie, c’est purement et simplement la réponse de cet inquisiteur !

C’est donc très instructif, très intéressant comme la foi et les relations de la religion catholique avec les Juifs, avec les Juifs convertis au catholicisme.



En ce qui concerne la vie personnelle de l’inquisiteur, nous avons devant les yeux un homme austère, entier, passionné mais ne supportant pas la frénésie, qui recèle quelques secrets dont il lui est difficile de se défaire. L’auteur est plus implicite quand il parle de lui-même et fait référence à des évènements personnels analysés dans ses autres livres, mais pour un lecteur néophyte, c’est plus problématique.



Donc ce « roman réflexif » à tous points de vue est bien intéressant, bien écrit et mérite la peine qu’on se glisse dans la tunique d’infamie, qui au passage, est la tunique portée par les condamnés de l’Inquisition.

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Le temps de Franco

Une fois n'est pas coutume, voici une critique écrite non pas par mes petites mimines mais par celles de mon mari.





Il y a une semaine, les députés espagnols votaient l'abdication du roi Juan Carlos, au pouvoir depuis le 22 novembre 1975.

Je profite donc de cet évènement pour faire un retour sur un très bon ouvrage reçu en cadeau pour Noël. Il s'agit de Le Temps de Franco de Michel del Castillo. Plutôt qu'une – nouvelle – biographie de Francisco Franco Bahamonde, l'auteur qualifie son livre de récit. Il le fait donc entrer du côté de la littérature.



Il nous entraîne au cœur de cette période de l'Espagne allant de la naissance à la mort du Caudillo, le temps de Franco. Les souvenirs de Michel del Castillo, né à Madrid en 1933, qui parsèment l'ouvrage, sont appuyés par une solide et sérieuse bibliographie (Benassar, Beevor, Preston, Nourry, etc.)

Le style est clair et l'ensemble se lit de manière très fluide.



Le maître-mot qui ressort à la lecture de l'ouvrage est pondération.

En effet, l'auteur, qui se définit comme véritable Républicain, va au-delà des légendes qui ont entouré - et entourent encore pour certaines - le règne du dernier dictateur européen du XXème siècle. Ces mythes, du côté nationaliste comme du côté républicain, ont souvent empêché toute vision objective sur ce long régime autoritaire.



S'il apparaît que Franco était viscéralement anticommuniste, il portait surtout au-dessus de tout, son amour pour l'Espagne, ou du moins pour sa vision de l'Espagne. Une Espagne catholique plutôt que réellement fasciste au sens propre du terme. Légaliste, il mettra du temps à envisager un coup d’État qu'il sait violent et irréversible.



Le régime et la répression qu'il exercera seront féroces, surtout dans les premières années. Mais, de l'autre côté, le coup d'état semblait inévitable face aux troubles qui gagnaient l'Espagne des années 30.



J'ai beaucoup apprécié cet ouvrage pour sa neutralité et sa modération. Par ailleurs, Michel del Castillo ayant quitté l'Espagne avec sa mère, républicaine, en 1939, on ne peut l'accuser de connivence avec le franquisme.



Toutefois, je regrette que la période 1960-1975 soit traitée un peu trop rapidement, cette dernière étant charnière, l'après Franco s'y jouant.


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La gloire de Dina



Un long roman, avec des longueurs, quelques fois pesantes, qui raconte Dina, une belle femme, une mère fantasque qui abandonne, tour à tour ses trois enfants Aldo , Brunetto , Sandro , au fil de ses conquêtes, des aléas de sa vie. Cette vision n’est qu’une des façades qu’il faut gratter pour en découvrir d’autres en lisant par exemple ce qu’en dit Sandro dans un de ses romans , et une autre version fouillée, décryptée par un autre de ses enfants pour mieux comprendre cette femme multiple , inconstante libre et captive par les contraintes de la société, mais malgré tout, mère aimante.

On sent que Michel del Castillo, se met aussi en scène pour évoquer sa propre mère Cándida Isabel del Castillo, infidèle et vagabonde, avec qui il partagera un moment sa vie dissolue et dispendieuse, un roman, un autre pour recoller les morceaux, complété le vide d'une relation , pour tenter d’y voir plus clair dans sa vie, en décryptant celles des ces personnages.

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La nuit du décret



Vous qui entrez dans ce roman, abandonnez vos certitudes. Vos connaissances sur l'humain ne vous permettront pas de connaître vraiment Avelino Pared. Une part de cet homme reste à jamais irréductible à toute compréhension. Avelino Pared est un franquiste. Soit. Avelino Pared est l'incarnation de la police inquisitoriale. Soit encore. Mais Avelino Pared, hors de ses fonctions, reste en fonction. Inquiétant. Troublant. Consumé par sa croyance en l'ordre et l'efficacité, Avelino Pared est le prototype de l'intolérance, si prototype, il devait y avoir. Le prototype de l'âme policière, si prototype il y a.



L'histoire pourrait paraître quelconque mais sa brillante construction porte le roman au sommet… du roman. Franco agonise et la dictature vit ses derniers jours noirs. Un jeune policier est muté. Avant son départ pour Huesca, il enquête sur son futur supérieur à la réputation sulfureuse. Fascination et monstruosité émergent du dossier qui se constitue. Des secrets bavent discrètement. De ces secrets qui renvoient aux blessures de celui qui cherche. Santiago Laredo ignore que tout est écrit d'avance. Du moins, en ce qui le concerne. Pas par Dieu ou une quelconque divinité. Par un homme dont l'art est de jouer sur la crédulité de l'autre.



Machiavel est un petit joueur face à la figure d'Avelino Pared. Seul, Big Brother peut rivaliser. Ou notre société connectée en permanence. Mais rien n'est simple ici. Michel Del Castillo ne cède pas à la tentation d'un manichéisme de bon aloi où le tenant de la dictature serait méchant-méchant et le républicain gentil-gentil. Il y est question d'autre chose qui touche l'homme au plus près.



Publié en 1981, ce roman visionnaire, ce thriller avant l'heure au dénouement stupéfiant, raconte "la chasteté du mal", "la lascivité du bien". Un fossé oppose ceux que la foi anime (n'importe quelle foi) et ceux qui s'interrogent. Mais ce fossé sépare aussi ceux qui osent savoir et ceux qui ne veulent pas comprendre. Bien des raisons engendrant haine, conflit, meurtre entre les hommes.

Il fallait bien du talent pour nous conduire sur le fil du rasoir, là où l'existence taille dans le vif.

La nuit du décret fut une nuit blanche pour moi.

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La religieuse de Madrigal

"La religieuse de Madrigal" est un roman historique prenant de par son côté terrible, révoltant bouleversant et angoissant. Ana fille du demi-frère du roi d'Espagne Philippe II est enfermée dans un couvent des l'âge de 6 ans. Enfant illégitime, elle sera cachée de tous et devra se plier aux ordres et à l'ordre social. C' est également un livre surprenant de par sa forme, forme qui m'a complètement séduite.

C'est mon premier livre de Michel del Castillo mais une chose est sûre c'est que j'en lirai d'autres. J'ai beaucoup apprécié sa façon d'écrire et la construction de ce roman. Le fait qu'il fasse un parallèle entre la vie d'Ana d'Autriche et la sienne renforce l'intérêt que j'ai eu à découvrir son écriture. Par ailleurs ses réflexions sur les romans historiques m'ont interpellées car elle rejoignent mes propres interrogations.

Le fait que ce roman se situe en Espagne et qu'il y ait de nombreuses références à ses villes, Madrid, Séville, Burgos, Tolede... est également un plus pour moi.

D'autres titres de Michel del Castillo sont d'ores et déjà dans mon pense bête.
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Le temps de Franco

Michel del Castillo n’était pas historien de formation, et il le reconnait humblement. Fils d’exilés républicains, abandonné par ses parents, il a grandi entre camps de réfugiés, STO et maison de redressement. Pas le bon moyen pour faire de grandes études. Bien qu’abondamment sourcée, son œuvre manque donc un peu de rigueur académique et de précision ; le déroulé de la guerre civile notamment reste assez flou. Pour autant, cette biographie est une référence. La raison en est simple : l’effort de neutralité. Soixante ans après sa fin, la guerre d’Espagne déchaîne toujours les passions.



Patiemment, il déconstruit aussi bien les thuriféraires que les opposants acharnés, ceux qui ont paré le Caudillo de toutes les vertus comme ceux qui lui ont dénié la moindre qualité. Pour cela, il s’appuie simplement sur les faits. Oui, Franco fit tuer sans le moindre état d’âme des dizaines de milliers de civils, couvrit les atrocités commises par ses troupes. Oui il était dénué de culture, bigot, et selon l’expression de l’auteur « son uniforme lui tenait lieu de cadre de pensée ».



Il n’en était pas moins un militaire brillant, qui accomplit de véritables exploits pendant la guerre du Riff, notamment la retraite de Chaouen. C’était aussi un diplomate excellent, qui réussit à tenir son pays en dehors de la Seconde Guerre mondiale ; un bon politicien, qui unifia un camp nationaliste initialement aussi divisé que les Républicains ; un homme d’état pragmatique et réaliste, sous le règne duquel l’Espagne connut un développement économique et humain sans précédent, et qui sut décoloniser rapidement et pacifiquement. Même en tenant compte de l’encadrement de la population, on ne peut pas non plus nier sa popularité, ni qu’il fut peut-être le seul dictateur de l’histoire à avoir planifié une transition vers la démocratie.



L’auteur s’attaque également au camp républicain, rappelant notamment que la mainmise des staliniens sur ses institutions n’avait rien d’une légende, et que, contrairement à ce qu’on pu dire certains historiens, la répression et les massacres côté républicain n’avaient rien de « spontanés ». Ils n’étaient pas aussi centralisés que côté franquiste, car chaque milice disposait de sa « tcheka » qui agissait comme bon lui semblait et exécutait qui elle voulait ; pour autant le ministère de l’Intérieur gardait sur elles un certain contrôle, et touchait notamment sa part sur les « réquisitions ». Une analyse qui mériterait cependant d’être poussée plus loin, tant l’équilibre des pouvoirs était précaire au sein de la République espagnole.



Surtout, il dénonce l’aveuglement dont l’extrême-gauche a toujours fait preuve sur le sujet. Oui, le camp républicain a fait usage des mêmes méthodes que le camp franquiste. Oui ses milices ont pillé, violé, assassiné. Moins que leurs adversaires, certes. Mais est-ce une raison suffisante pour ne pas en parler ? On ne peut guère soupçonner l’auteur de sympathie personnelle avec le franquisme ; en revanche, il ne cache pas sa sympathie pour les anarchistes, et son hostilité aux staliniens. Mais peut-on vraiment l’en blâmer…
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Tanguy

En préambule, petite information technique : en tentant d'enregistrer sur Babelio avec le code ISBN – 9782081249691- figurant sur le livre «Tanguy histoire d'un enfant d'aujourd'hui» chez Flammarion, collection "étonnants classiques" je trouve « le soleil des Scorsa » avec la couverture correspondant à Tanguy dans cette collection ! Voulant éviter toute confusion, je me suis donc contentée de cliquer sur ce titre dans une collection !

Tanguy – Histoire d'un enfant d'aujourd'hui-, c'est l'histoire des vingt premières années de l'existence meurtrie de Michel Janicot (patronyme paternel) qui deviendra Miguel del Castillo (nom de sa mère),

C'est le récit violent d'un jeune être traumatisé, maltraité durant son enfance et son adolescence , victime des mensonges, des trahisons, de l'incurie de ses parents, ayant dû affronter de terribles épreuves : les tourments de deux guerres, celle d'Espagne, la seconde mondiale, son abandon par sa mère, sa déportation dans un camp de concentration, la faim, le froid, la mort, et peut être pire que tout, les sévices endurés dans la maison de redressement, tenue par des religieux, les privations sans fin, les coups démultipliés, les outrages sexuels …

Un premier roman autobiographique, avec un narrateur externe, Tanguy ce n'est pas JE c'est IL , une distance volontaire pour se prémunir, une sorte de papier bullé utilisé pour amortir les chocs de la narration, une barrière fictive pour ne pas sombrer dans l'émotion, pour tenter de moins souffrir.

Un livre où del Castillo livre sa juste vérité, son unique vérité, son « âpre » mais « sincère vérité. »

Comment peut-on endurer tant de monstruosité et pouvoir poursuivre son chemin ?

Grâce à l'écriture comme exutoire, c'est elle qui lui accordera la survie, qui lui permettra de poursuivre sa route, coûte que coûte « Je suis un enfant des livres, qui m'ont engendré, élevé, maintenu en vie » « Ecrire (pour) surmonter le malheur ».



J'ai terriblement aimé ce livre bouleversant.

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Tanguy

Comment un enfant de neuf ans peut il encore croire en l'humain quand à ses côtés il n'y a plus ni père, ni mère , ni famille , quand devant lui s'ouvrent les portes d'un camp de prisonniers en Allemagne?



Il a déjà connu celui de Rieucros en Lozère mais il y était avec sa mère. Là il est seul, désespérément seul face à la barbarie , face à la faim, à la peur, au désespoir ... ensuite ce qui l'attend à son retour de captivité à Barcelone ne sera guère différent mais il y avait Gunther et il y aura Ubeda et le Père Pardo et Sebastiana ..



L'enfant naîf et passif va grandir, endosser l'habit d'un adolescent en colère . Il lui faudra retrouver coûte que coûte la trace de ses géniteurs ...



Publié pour la première fois en 1957, Tanguy, le premier roman de Michel Del Castillo , reparait en 1995 enrichi d'une préface de l'auteur . Tout y est dit ou presque.

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Les aveux interdits, tome 1 : Le faiseur de..

Comme j’ai déjà eu l’occasion de la mentionner ici, j’ai découvert Michel del Castillo par hasard, pourrait-on dire… Au détour d’une gondole de supermarché à l’occasion de la sortie de « L’adieu au siècle », le journal de l’année 1999, suivi pour l’année 2000 de celui rédigé par Alain Minc, tellement négligeable à coté de celui de del Castillo.

Michel del Castillo, c’est un style… Je me précipite sur autre chose, du même… Ce sera « La guitare » dont je sors groggy…



Nous sommes en 1965 et Michel del Castillo à trente ans… Aussi décide-t-il de revenir sur son adolescence, précédemment évoquée dans « Tanguy » ; non pas pour préparer son image posthume, comme cela arrive parfois chez d’autres, mais plutôt pour s’aider à vivre.

Il faut dire que pour lui, la vie à ses débuts n’a pas été un long fleuve tranquille : de père français et de mère espagnole républicaine, il sera abandonné par son père et devra se réfugier en France avec sa mère à la victoire de Franco ; sa mère qui le livrera aux Allemands qui le déporteront. Il finira dans un pensionnat espagnol des plus particuliers : un bagne pour enfants…



Là débute « Le faiseur de rêves », à l’asile de Dumos, un endroit où les gifles pleuvent plus vite que la nourriture et les récompenses.

L’auteur sera confronté au sadisme de moines « tortionnaires » et plus tard en « troisième section », à des employeurs esclavagistes. Heureusement, dans ce monde de brutes, Monsieur Léon, le prof de français qui lui fait découvrir les grands textes, Dostoïevski, … Monsieur Léon, un prof comme on se les rêve, malgré son béret sale et son litre de rouge dissimulé sous le bureau : un prof qui détecte, un prof qui suggère, un prof qui accompagne, légèrement transgressif par rapport à l’index…même pas peur… Bref, un prof qui forme. Et puis il y a frère Manuel, jusqu’à ce qu’il décède de la tuberculose…



Comme d’habitude chez Michel del Castillo, on est pris dans un maelström, non pas imaginé ici, mais bel et bien vécu par l’auteur. Un auteur dont le style toujours très fluide confine à la poésie quand il décrit les plaines de Castille ou l’Andalousie vue d’un train de marchandises : et même Madrid ou Barcelone.



« Le faiseur de rêves » est le premier tome d’un dyptique intitulé « Les aveux interdits ». Il me tarde de dénicher d’occase le deuxième tome, « Les premières illusions » pour poursuivre cette lecture riche en enseignements.



Le coin du bibliophile : mon exemplaire, de 1965 est dédicacé : « Pour Michel Roger – musicien de talent donc faiseur de rêves –, en le remerciant d’avoir prêté ses mains expertes à l’instrument des mes [illisible] .

En vraie sympathie.

Michel del Castillo

Bruges le 25 oct.1972.

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La tunique d'infamie

Puissante lecture , qui invite à réflexion, qui m'a transportée dans le temps, à la fin du XVI, au XVII, et au XX, et dans l'espace , en Espagne : Grenade, Soria- sur les traces de Machado - , dans les Alpujaras, Salamanque, Compostelle, Lugo, Cordoue, Madrid, Valladolid … et dans les Flandres : Bruges, Furnes… en compagnie de Miguel del Castillo, le narrateur du roman, habité viscéralement depuis sa naissance (« Il avait vécu en moi depuis la minute de ma naissance, attendant l'instant propice pour se révéler ») par Don Manrique Gaspar del Rio, né en 1584 à Grenade, évêque de Palencia, ancien juge au Conseil suprême de l'Inquisition.

Tout au long du récit nous partageons leurs dialogues et les confidences de Manrique , longs monologues-confessions.

Miguel del Castillo , fidèle biographe de Manrique (« Je respirais son odeur, je percevais son souffle, j'éprouvais sur ma peau la brûlure de son regard »), est aussi son alter ego (« un fantôme haut et livide »), dédoublement obsessionnel de personnalité, un Je qui en se dédoublant devient « un double je » .

La tunique d'infamie – San Benito - c'est cette casaque dont on revêtait l'hérétique lors de la procession solennelle des autodafés , avant sa montée au bûcher, sur laquelle on inscrivait son patronyme et que l'on suspendait ensuite dans les églises et les cathédrales, à la vue de tous, pour perpétrer la mémoire de l'infamie, de telle sorte qu'une parentèle , une fois souillée, le demeurait jusqu'à la fin des temps, une exclusion sociale à perpétuité .

Pour del Castillo, à travers ce roman, ce sont ses vieux démons qui refont surface , c'est sa tâche originelle qui se révèle , cette part d'ombre qui resurgit en pleine lumière et qui le condamne à souffrir « Mes profondeurs baignent dans l'hispanité, tantôt niée, tantôt exaltée. Je ne me sens plus l'âge de lui échapper ».

Une lecture où l'on côtoie Antonio Machado, Erasme, Cisneros ,Philippe II à l'agonie dans l'Escurial , et tant d'autres personnages illustres . (j'ai relu, dans la foulée ce long poème de Verlaine (… »C'est le Roi, ce mourant qu'assiste un mire chauve,

Le Roi Philippe Deux d'Espagne, — saluez ! —

Et l'aigle autrichien s'effare dans l'alcôve... »)



Don Manrique , orphelin est recueilli par son oncle, le chanoine de Palencia, Don Almagro . Le siège épiscopal devenu vacant, Almagro est désigné pour succéder à l'évêque défunt. C'est là que les choses s'enveniment. Almagro est victime d'une dénonciation anonyme : un San Benito où figure son patronyme est suspendu dans la mezquita (la cathédrale) de Cordoue, cela suppose qu'un de ces ancêtres a été condamné par l'Inquisition à subir un autodafé. Si cette accusation s'avère fondée, Don Almagro ne pourra pas occuper cette fonction et ne pourra plus jamais jouir de la moindre distinction honorifique . Il part en Andalousie et là, Il parvient à faire taire la rumeur, mais à son retour, épuisé, il décède en laissant un bel héritage à son neveu.

Quelques années plus tard, après de brillantes études à l'université prestigieuse de Salamanque, alors qu'il est devenu un redoutable inquisiteur, chargé de traqué et de punir les faux conversos, -inflexible mais pas sadique comme un Torquemada « Nous obéissions au principe monarchique qui élevait Sa Majesté Catholique en symbole visible de l'Unité ») - c'est au tour de Manrique d'être confronté à de pareils tourments. qui vont l'entraîner à abandonner puissance et gloire pour un exil anonyme à Furnes, petite cité flamande. Dans une ultime confidence, il en révélera la cause.

Une plongée dans cette Espagne, où une simple dénonciation anonyme envoyait un homme, une femme au bûcher, cela rappelle d'autres pratiques plus récentes…

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La religieuse de Madrigal

Au XVIème siècle, l’histoire d’Ana d’Autriche, fille bâtarde de Don Juan, le demi-frère du roi d’Espagne Philippe II.

La petite Anna est enfermée dès sa sixième année au couvent de Madrigal où elle grandit cachée de tous.

Adolescente, elle s’enivre des faits héroïques de Don Sébastien, le téméraire roi du Portugal, disparu sans laisser de traces.

A la veille de prendre définitivement le voile, Ana se cabre, refuse le destin qu’on lui impose malgré elle, proteste, plaide pour sa liberté bafouée, rédigeant même une lettre au Saint-Père dans laquelle elle invoque les droits de sa personne.

Mais aucune voix ne s’élèvera pour la défendre. Enfant illégitime, elle doit être cachée et n’a pas d’autre choix que de se soumettre à l’ordre social.

Une brève éclaircie vient pourtant éclairer sa jeune vie. Un homme mystérieux se présente un jour à la porte du monastère ; il dit s’appeler Gabriel de Espinosa. Nul ne sait d’où il vient mais son allure, son maintien, son élocution trahissent une haute naissance. On prétend même qu’il serait en réalité Don Sébastien, le roi disparu du Portugal, celui-là même dont Ana rêvait lorsqu’elle était enfant.

Entre eux naît une passion aussi soudaine que dévorante.

Mais en ce siècle de convenances, un couple osant s’aimer dans l’enceinte d’un couvent, brave aussi le courroux de l’opinion publique…



C’est une bien jolie histoire que nous conte ici Michel Del Castillo.

L’originalité de cette œuvre intense, portée par une écriture volontairement dépouillée et subtilement poétique, vient de la façon qu’a l’auteur de se démarquer du roman historique traditionnel pour introduire sa propre histoire dans le récit et tenter de saisir la jeune Ana d’Autriche à travers le prisme de ses propres expériences, car lui aussi a connu le sentiment d’abandon et la solitude.

Une fraternité se crée alors avec la jeune fille mise à l’écart, non désirée; fraternité d’orphelin qui partage sa détresse mais aussi sa réclusion forcée. Il parvient ainsi à nous faire approcher leur enfance à tous deux.

De la sorte, c’est sur une partie de sa propre vie qu’il projette la lumière.

Cette dimension autobiographique donne une force particulière au roman qui possède de surcroît un caractère symbolique puisqu’il révèle, dans une société fondée sur les castes, la situation des oubliés de l’Histoire et notamment les femmes.

L’interrogation sur l’identité, thème qui traverse toutes les œuvres de l’auteur, est ici aussi effective, ainsi que les blessures d’enfance et la soif de liberté.



Michel Del Castillo, grand écrivain à la production littéraire immense et souvent primée (Prix Méditerranée 2006 pour « Le Dictionnaire amoureux de l’Espagne ») est, comme il se plait à le souligner, « un enfant des mots » ; un homme dont l’histoire est aussi intense que les fictions qu’il nous donne à lire, un être abandonné qui aurait pu mal tourner s’il n’avait rencontré la littérature et le pouvoir des livres et des mots. Sa vie a été dure et il revient de loin. Son enfance, difficile, est digne d’un roman à rebondissements : chaos de la guerre, franquisme, abandon de la mère, misère des camps d’internement et maison de redressement…Et c’est dans cet enfer qu’il découvre la littérature qui va le sauver de l’indigence.

C’est certainement pour cela que ses œuvres portent en elles une écriture vraie, sincère, en butte contre toutes les idéologies qui enferment les êtres dans les geôles étroites de leur conscience, et révèlent les sentiments authentiques de l’homme qui a connu la souffrance et aspire à un profond besoin de liberté.

En se gardant de toute érudition inutile, l’auteur offre ainsi avec « La religieuse de Madrigal » un beau roman, inspiré et humain.

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Mort d'un poète

Subjuguée !



Je viens de découvrir cet auteur et la puissance de son écriture me laisse bouche bée.

Roman policier d'abord, mais surtout véritable diatribe sur la dictature, l'oppression, la manipulation.



Tchardine, poète mondialement connu, vient de mourir. Aussitôt après Ali Tasko, son secrétaire et dernier amant, est assassiné. Qui a commandité ce crime, et pourquoi ?



L'action se passe en Doumarie, dictature régie d'une main de fer par le Guide lumineux, l'invincible Maréchal, Carol Oussek. C'est le ministre de la Justice, Igor Vedoz, grand admirateur du poète, qui est chargé de cette enquête. Mais bien vite, il se rend compte que cette

mission n’est qu'un piège. Il ne sait pas s'il doit vraiment dénoncer le coupable (car il connaît déjà la réponse) ou plutôt retrouver les documents que Tchardine avait en sa possession et qui lui garantissaient sa survie et sa liberté d'aller et venir.



Inévitablement, l'univers de ce roman nous évoque la Roumanie et son sinistre Ceaucescu.

La population affamée, quasi réduite en esclavage est muselée et incapable de réagir. Chaque parole, chaque action est observée. La dénonciation est monnaie courante.

L'Histoire est rejetée. Les villes anciennes rasées et reconstruites à la démusure du Guide lumineux.

La peur règne partout, même au sein du comité révolutionnaire représenté par les douze ministres qui savent qu'un mot peut suffire à anéantir leurs privilèges. Leur allégeance passe par une soumission totale : on partage tout avec l'Invincible maréchal, même son intimité.



Mais ce roman est aussi une magnifique histoire d'amour. L'histoire d'un homme, qui à l'approche de sa mort, va découvrir et (re)connaître l'amour en la personne de son secrétaire, jeune voyou inculte dépêché par les services secrets. Jeune voyou qui apprendra, au fil des mois, à appréhender la beauté et la liberté à travers les mots de Tchardine.



Très beau roman de Michel Del Castillo qui revendique la force de l'écriture, dernier espace de liberté, face à un pouvoir totalitaire.

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La guitare

Il est des livres dont on sort ébloui, émerveillé… Cette œuvre de Michel del Castillo, « La Guitare » publiée en 1957 (la même année que Tanguy son premier roman) n’est pas de ceux là… On en sort ahuri, médusé…

Il s’agit du récit d'une tranche de vie d'un nain difforme et repoussant, haï des siens mais qui cherche en vain à atteindre leur cœur. Riche de vingt fermes il tentera de les donner à ses métayers, à la mort de son père, contre reconnaissance en vain… Devant une telle ingratitude, il les reprendra toutes ces fermes, ainsi que les femmes des fermiers, et deviendra méchant, tel qu'il se plait à le dire, "un monstre» ; du moins c’est ainsi qu’on l’appellera désormais dans le voisinage, où tout le monde se détourne ou fuit sur son passage…

Seul Jaïro, le guitariste Gitan de passage en Galice lui fera caresser l’espoir de toucher le cœur de ses « semblables » par la musique. Aussi, se fait-il violence, pendant un an , avec l’aide de Jaïro, pour atteindre un niveau compatible avec son grand projet : se produire en récital aux « Fêtes de l’Eau » organisées en hommage aux disparus en mer…

Dans ce récit, le narrateur s'adresse à plusieurs reprises directement au lecteur, l’agresse… Ou lui explique qu’on ne peut comprendre la Galice qu’à la condition d’en être natif.

Michel del Castillo alterne le violent (les agissements du et contre le nain ; on lapide ici, Monsieur, dans le cimetière) et le lyrique quand il décrit les paysages embrumés des rias de Galice, ou un accord de guitare.

Quelle puissance, dans ce « petit » récit. Ahuri, vous dis-je…

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Tanguy

L'auteur nous raconte son enfance. Obligé de quitter l'Espagne au moment de la guerre civile, réfugié en France, Tanguy va vivre l'abomination des camps de concentration, l'enfer d'une maison de redressement en Espagne et bien d'autres moments marquants. On ne peut qu'être sensible au parcours de cet enfant malmené par la vie et par les hommes. Un témoignage bouleversant écrit avec sobriété. A découvrir.
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Rue des Archives

"On écrit pour consoler et enchanter l'enfant qu'on porte en soi"

Cette phrase qu'écrit Michel de Castillo dans son roman Rue des archives résume toute sa quête pour comprendre ce qu''il est. À cette fin, il s 'est même imaginé un double : Xavier qui lui reste un enfant,, à qui il confie ses interrogations, ses non dits.

Rue des archives, c' est la rue où habitait la mère de l'auteur, elle meurt et le voilà qui se retrouve dans cet appartement à classer ses papiers, à décortiquer leurs vies.

Cette femme aura eu quatre enfants, tous abandonnés, délaissés au gré de la vie de celle ci, républicaine espagnole, emprisonnée, qui traverse la vie sur un fil en brisant les siens.

À la lecture de ses papiers, l'auteur démêle et tente de retrouver ses demi frères victimes aussi de l'effroyable naufrage de leur mère.

Ce livre est assez bouleversant par son sujet mais il revient sur une question fondamentale chez l'écrivain mais aussi chez bon nombre de lecteurs que nous sommes.

L'écriture est elle une rédemption à des vies brisées ?

Je terminerai sur cette ultime phrase du livre



"Nous avons perdu la sombre et fantastique magie des contes"
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Le temps de Franco

Livre important et pour moi capital car il m' a amené à une "révision déchirante" sur la guerre d'Espagne .

Au delà de la biographie ,très complète, d'un "militaire chimiquement pur" au courage physique indéniable, à l'étroitesse intellectuelle identique, chef de guerre inspiré et victorieux, politique avisé et prudent, dictateur qui brilla par sa longue vie et sa froide cruauté, ce livre raconte l'histoire de l'Espagne et de cette fameuse guerre civile où la République ne pouvait pas vaincre dans les circonstances qui furent celles de l'époque mais il m'est particulièrement douloureux de reconnaitre que si les nationalistes avaient été vaincus, les choses auraient été encore pires !

Dans cette guerre (et Michel del Castillo le montre très clairement, preuves à l'appui ) et même avant son déclenchement, l'imbécillité romantique des anarchistes, les querelles et les magouilles des socialistes (Ca ne vous rappelle rien ?) et la montée en puissance des communistes staliniens ont fini par faire du camp républicain (théoriquement légitime au départ ) une abomination dont la deuxième guerre mondiale puis la guerre froide qui suivit ont donné de nombreux exemples ( dont KATYN n'est qu'un des plus éclatants ) . La lecture de la postface de Michel del Castillo (20 pages) est particulièrement éclairante .

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Dictionnaire amoureux de l'Espagne

Monsieur Michel del Castillo



La " neutralité " ne sied pas à un intellectuel doué d'éthique .



Vous nous parlez de Franco , dont la gouvernance aurait été bénéfique à l'Espagne . De quelle Espagne parlez-vous ? De celle des nantis , des ex-franquistes , soutiens de la dictature ou bien du petit peuple ? De ceux qui avaient l'affection de Federico Garcia Lorca ?



Dans les années 60 j'ai eu à connaître ce qu'était la police espagnole qui surveillait même les passagers des trains , y ayant un compartiment réservé à cet usage .



Ne vous en déplaise , sous la gouvernance franquiste l'Espagne était une dictature policière et non un état de droit .



Il était mal vu de refuser de chanter l'hymne phalangiste " Cara al sol " , vous ne pouvez l'ignorer , vu qu'on a du vous le faire chanter lorsque vous avez tâté des maisons de redressement franquistes .



Malgré cela , dans ce livre et dans votre biographie du dictateur , vous dressez un portrait quelque peu attendri du fasciste en chef .



Monsieur del Castillo , choisissez votre camp , pas de demie mesures et ayez l'honnêteté de dire à qui le décollage économique de l'Espagne a d'abord profité . Et qu'en est-il de nos jours sous la gouvernance successive des franquistes Aznar et Rajoy ?
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Tanguy

Si le concept de résilience a un sens, lisez Michel del Castillo. Oubliez l'enfance choyée entourée de'amour et de joies...Difficile de vivre pire !

Né en 1933 en Espagne, il fuit en France avec sa mère communiste après la victoire des Franquistes (son père, un Français les a abandonnés et est reparti en France, il'auteur raconte sa vie dans "De père Français"). Interné dans un de ces tristes camps du Sud de la France, il est séparé de sa mère qui repart en Espagne. Alors qu'il repart seul la rejoindre à l'âge de dix ans, il est arrêté car fils de communiste et livré comme otage par sa propre mère et est envoyé dans des fermes et des camps de travail allemands. En 1945, il revient en Espagne où il passe son adolescence dans un camp de redressement pour mineurs près de Barcelone. Il s'enfuit et bénéficie de quelques années heureuses dans une école près de Madrid. A aucun moment, il ne réussit à lier un lien d'amour avec ses parents.Sa mère est au mieux indifférente et au pire l'abandonne lui refusant la moindre affection.

Michel de Castillo essaie dans ce récit de retrouver son regard d'enfant naïf sur les guerres et encore plein d'espoir sur la possibilité de bonté des hommes, d'amour et de bonheur.
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