AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Philippe Djian (938)


Bien des choses s'étaient arrangées à partir du moment où il avait compris qu'il ne serait jamais un écrivain, un véritable écrivain . Mieux valait le savoir . Une formidable renaissance, pour lui . Il avait conscience du fardeau qui lui était épargné . Sans doute quelque chose à l'intérieur de lui-même avait-il été fracassé, écrabouillé, mais quel soulagement au bout du compte, quelle libération . Il frémissait parfois à la simple éocation de la sidérante vie monacale à laquelle il avait échappé (qui revenait à manipuler un produit radioactif à mains nues jusqu'à finir brulé, ou respirer de l'amiante, si l'on s'en tenait au résultat final, à savoir . Aucun véritable écrivain n'y échappait. Il n'y avait aucune exception . Personne ne pouvait envier ces gars-là . Personne ne pouvait comprendre que l'on puisse choisir de se laisser dévorer le coeur sans broncher . La plupart des étudiants estimaient qu'il s'agissait d'un métier comme un autre .
Commenter  J’apprécie          60
je me demande comment on peut marcher vers l’enfer en chantant.
Commenter  J’apprécie          60
C'est l'espoir qui fait les culs. Pour s'asseoir et attendre.
Commenter  J’apprécie          60
Elle savait pas trop comment s'y prendre avec lui, tout ce qu'elle lui avait dit était vrai, simplement elle espérait un peu plus. Elle se servit un deuxième verre, il se présentait une chance énorme pour elle, elle jouait à être amoureuse, même si ça devait la briser en deux, elle trouvait ça tellement bon, il était à côté, il pensait sûrement pas à elle, elle s'en foutait, il y avait rien de pire que la solitude, elle pouvait mettre son tapis, elle avait une petite jupe en jean boutonnée sur le devant et des rides précoces, une âme sensible et des gros nichons, il fallait faire avec ça.
Commenter  J’apprécie          60
J'ai enfilé mes doigts de magicien pour la déshabiller, je me suis embarqué dans une partie de mikadp géant où chaque coup se jouait sur un souffle, j'en ai chié avec son pull, surtout pour lui passer la tête dans l'encolure, d'ailleurs elle a battu des cils à ce moment-là et j'ai senti la sueur perler à mon front, il s'en ai vraiment fallu d'un poil.
Commenter  J’apprécie          60
" Le jour baissait et j'observais deux types qui installaient un projecteur sur le toit voisin lorsque, accompagné d'un Ribeiro affichant un air sombre, le journaliste qui présentait le journal du soir a fait son apparition.
Il était très excité. D'emblée, au premier coup d'oeil, il a trouvé que le décor était parfait, que tout était encore mieux qu'il ne l'imaginait, les enfants, leurs souliers défaits, nos têtes d'otages aux traits tirés, nos teints blêmes et l'effrayante cagoule de l'homme derrière laquelle dansaient des yeux noirs et une bouche que la tension pinçait.
Il envisageait d'employer plusieurs caméras, de faire venir des électros et une fille pour le repoudrer, mais l'homme a dit : "Ca va faire beaucoup de monde, votre histoire. Alors si c'est comme ça, j'en sais rien." p.41
Commenter  J’apprécie          60
Perdre un lecteur est pire que de recevoir cent coups de fouet. Perdre un lecteur est une terrible sanction.
Commenter  J’apprécie          60
Pas l'ombre d'une ombre n'avait effleuré son visage.
Commenter  J’apprécie          50
Les dernières heures de la nuit sont les plus étranges  et rien ne vaut le frisson des premières lueurs du jour.
Commenter  J’apprécie          50
** Will , le ' héros ' de cette nouvelle a accepté de sa compagne ( Nelly ) une injection dans la verge qui rend sa bandaison ultra-performante , au point que Corinne , sa meilleure amie veuille aussi y goûter **

Pour moi , ça a été plutôt une bonne période . Corinne se débrouillait régulièrement pour nous ménager quelques heures par-ci , quelques heures par-là , Nelly était une sacrée bonne copine et elle s'est jamais doutée de rien . Je souffrais juste un peu du manque de conversation , mais je voyais bien que je comptais dans leurs vies et c'était réconfortant , j'étais un témoin privilégié et docile . Je connaissais les limites entre la vérité et le mensonge et je savais qu'on pouvait pas aller plus loin avec les gens , c'était déjà beau .

Avec les premiers jours du printemps , les ennuis ont commencé . Mon engin a fini par prendre une drôle de couleur , ça virait au vert jaunâtre et imperceptiblement , il ramollissait . Je devenais nerveux et il m'arrivait de bâcler les séances , je trouvais un prétexte , j'étais pas dans mon assiette ou ça me prenait de ne pas rentrer du tout , après le boulot , je me tirai n'importe où et le jour se levait plus tôt ....... Je sentais que j'allais devenir malade et j'avais des douleurs dans le ventre qui m'étourdissaient .

Corinne a laissé tomber . J'y arrivais plus ...... Avec Nelly , ça s'est passé un peu mieux . Nelly étais plus douce , plus sensible et je n'ai pas pu lui cacher bien longtemps dans quel état j'étais . Un soir avant de cavaler au boulot , je lui ai sorti mon truc en pleine lumière , les dents serrées . Elle est devenue toute blanche .
-- Oh Will , il faut voir un médecin .......
Commenter  J’apprécie          55
....il faisait une journée orageuse , je me sentais énervé .Les femmes lançaient des rires aigus et les types transpiraient sous le soleil , ils se tenaient par petits groupes colorés et discutaient et chacun voulait s'en tirer le mieux possible , ils semblaient tous prêts à baiser et chaque regard brillait du même désir secret , du même besoin tragique , du style oh regardez-moi , je vous en prie me laissez pas tout seul .... En tant qu'écrivain , je suis heureux de vivre à une époque où la plupart des gens sont cinglés , torturés par la solitude et obsédés par leur forme physique . Ca me permet de travailler tranquillement mon style .
J'étais là en train de me demander quelle direction j'allais prendre quand une femme m'a pris par le bras , une femme sur le déclin avec un sourire violent et bronzée à mort .
-- Quelle chaleur , elle a fait . je peux vous aider à trouver un verre si c'est ce que vous cherchez....Elle portait une robe en lamé , elle semblait incapable de se tenir tranquille là-dedans , sans compter une paire de nichons incroyables et un parfum délirant ..........
Commenter  J’apprécie          50
Le bruit des vagues était le même depuis des millions d'années, j'ai trouvé ça reposent, je dirais encourageant, rassurant, étourdissant.
Commenter  J’apprécie          50
La circulation était dense, on était emporté dans un torrent de lave qui sillonnait la ville dans toutes les directions et hoquetait comme le sang dans des artères thrombosées.
Commenter  J’apprécie          50
Je suis calme. Concentrée et tendue. Je n'ai pas peur. J'ai eu plusieurs fois l'occasion de constater que la peur disparaît lorsque l'on ne peut plus reculer et je suis dans cette situation. Je suis déterminée. J'attends.
Commenter  J’apprécie          50
Il était seul , à présent. sans l'ombre d'un doute. Il le savait avant de l'avoir compris.
Commenter  J’apprécie          50
Les femmes avaient quand-même le don, elles avaient l'instinct, pas besoin de les briefer pendant des heures, songeait-il, elles savent reconnaître un homme blessé.
Commenter  J’apprécie          50
Il était deux heures du matin. Perdre sa fiancée dans ces eaux-là vous causait un mal indéfinissable, particulièrement difficile à situer. J'aurais dit les jambes, mais peut-être sentais-je quelque chose au niveau du ventre, ou là, juste au milieu du dos. Ce n'était pas une des ces douleurs aiguës qui vous frappaient en plein jour, non, c'était plutôt comme un poison très lent qui agissait par paliers et qu'on aurait coupé d'euphorisants car la plongée se déroulait sans heurts, dans le calme et la résignation.
Commenter  J’apprécie          50
Joan rentra presque à la nuit tombée. A cause d’une fille qui avait la grippe et qu’il fallait remplacer au pied levé. Pour tomber en plein dans les embouteillages. Elle imaginait Marlon qui tournait en rond, de plus en plus nerveux à l’idée de se retrouver seul dès que le crépuscule s’annonçait. Il avait tout le temps été comme ça, elle s’en souvenait très bien. ET encore aujourd’hui il dormait avec la lumière allumée. L’angoisse du soir qui descendait, du jour qui s’éteignait. Il la guettait derrière la fenêtre lorsqu’elle se gara.
Commenter  J’apprécie          50
Il y a tant de batailles à mener dans cette vie qu'il n'y a rien de plus prodigieux au monde que le parcours d'un honnête homme. Mais combien d'entre nous franchiront l'arrivée ? L'être humain est si désespérant par nature, si prompt à se rouler dans la fange.
Commenter  J’apprécie          50
Il y a là quelques auteurs, quelques scénaristes avec lequel nous travaillons, quelques cinéastes qui ont fait des clips pour nous et l'appartement tout entier est rempli de tant d’ego qu'en cas de coupure d'électricité l'assemblée se mettrait tout simplement à luire.
Commenter  J’apprécie          50



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Philippe Djian Voir plus

Quiz Voir plus

Philippe Djian - méli-mélo de titres

Avant d'attaquer ses titres, on commence par son année de naissance.

1939
1949
1959
1969

12 questions
102 lecteurs ont répondu
Thème : Philippe DjianCréer un quiz sur cet auteur

{* *}