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Critiques de Pierre Magnan (336)
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Laure du bout du monde

Laure ne pèse que 750 grammes lorsqu’elle vient au monde. Ses premiers jours sont difficiles mais la petite s’accroche, quitte à boire le lait d’ânesse. Érudite, curieuse, attachante, la petite grandit avec une soif d’apprendre et de happer le monde de ses petits doigts.



Paul Magnan que je découvre ici nous offre un univers rural, bien ancré dans les terres et l’âpreté de la vie à la campagne dans tout ce qu’elle a d’obsolète. Le bonheur c’est une affaire de riches répétera le grand-père. La lune, le soleil ils sont là parce qu’ils sont là, des réponses qui ne suffisent pas à Laure.



J’avoue que ce roman me titillait depuis un moment mais qu’il ne m’aura pas subjuguée car il m’a manqué les émotions et les sentiments dans ce portrait de fillette hors du commun. J’imaginais certainement plus de poésie, moins de descriptions sur la campagne ou alors une corrélation entre la nature et Laure que je n’ai pas cernée ici.



Ce roman devrait ravir les amateurs de nature et de simplicité essentielle.
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L'arbre

Briii braaan!

Le braiement d'un âne ? L'enfant crut que son grand père avait une attaque. Non, le vieux montrait au pitchoun, le chêne majestueux vieux de 5 siècles, qui brûlait dans la nuit, à Montfuron, près de Manosque en Provence.





Vous ne me croyez pas? C'est une galéjade ? Les pompiers de Saint Laurent y crurent, quand ils arrosèrent l'arbre, en vain, avec les lances à incendie, dans la nuit noire...





Seulement l'arbre ne flambait que pour avertir de la mort prochaine, le malheureux qui se promenait alentours. Mais attention, l'arbre ne parlait pas au futur défunt, seulement à celui qui l'accompagnait...





Le vieux Truche, après la messe de Noël, et après avoir éclusé quelques bouteilles de rosé, vit l'arbre s'illuminer ! Mais ses 2 aînés (19 et 20 ans), un peu gris, ne voyaient rien.

Frit confit, les promeneurs...

Voilà comment commença la légende !





Alix Peyre épousa Polycarpe, le petit fils Truche, et "ce fut la légende de l'arbre qui détermina son choix."

Pour garder ce chêne majestueux, elle étouffa son amant, sous ses fesses, après avoir tué son mari, le Polycarpe!





Il croyait pouvoir jouer au "cacou" devant sa légitime, car elle le dégoutait.

Faut pas emboucaner une grosse, con...





Il faut vous dire sieur'dames, que l'Alix était devenue énorme... Comme une grosse barrique, coquin de sort!





" Mon cher maître, vous êtes solide comme un chêne !

Pour le tronc, ca va. C'est le gland qui m'inquiète." Théophile Gautier.
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La maison assassinée

J’ai beaucoup aimé me plonger dans ce récit qui suinte l’odeur de la terre, celle qui vous glisse entre les doigts lorsqu’elle est sèche, celle pour laquelle, l’homme et la femme se dépassent parce qu’ils en tirent la nourriture, avec toute la dureté de la ruralité et le côté sauvage des paysages de la Haute Provence dans les environs de Forcalquier.



Je n’écrirai aucun commentaire sur le mystère qui entoure l’arrivée de Sébastien Monge.

Notre amie « Nameless » a fort bien résumé ce récit et je la remercie de sa chronique incitative qui m’a donnée envie de lire ce livre dont je n’avais vu, jusqu’à présent, que la version cinématographique, réussie d’ailleurs après avoir lu le livre. Patrick Bruel ne m’a pas quitté tant il a su incarner Sébastien Monge bien que ce dernier soit blond dans l’œuvre de Pierre Magnan.



Dans une écriture ciselée de mots inusités de nos jours comme triqueballes, haquets et fardiers et de quelques mots en patois, Pierre Magnan nous offre une tragédie réunissant tous les ingrédients indispensables à la réussite de son énigme policière. La vengeance, l’amour, la violence des éléments, les passions humaines, le mystère et la mort le tout saupoudré de superstitions et de croyances invraisemblables ! A l’image de mes arrières grands-parents qui étant de l’assistance publique, portaient le malheur et se retrouvaient mis à l’écart du village : L’infamie impactant aussi leurs enfants.



J’ai été particulièrement éblouie par l’écriture de l’auteur qui a quitté l’école à douze ans, j’en suis restée sous le charme pendant toute ma lecture. Pierre Magnan sait si bien mettre en scène cette nature sauvage en accord avec la scène qu’il dépeint sous nos yeux, passions humaines et déchainement de la nature s’accordant parfaitement dans ses chapitres. Il sait s’appuyer sur la violence des éléments pour mieux faire ressortir la violence qui caractérise les passions humaines.



On ressent fortement l’amour qu’il porte à sa région, il y a du Giono chez Magnan qui d’ailleurs fut son maître et ami, mais sans lyrisme. Ici, pas de place pour le lyrisme, il y a une mission qui n’appelle aucune poésie. Il y a aussi l’amour de la langue de Molière, celle qui se parle « ave l’assent », celle qui nous ancre dans une région. C’est un conteur exceptionnel comme ceux de notre enfance, pour moi ce fut Henri Vincenot. Un bain de jouvence que cette écriture, un peu comme un retour aux sources !



J’ai trouvé ces quelques lignes qui évoquent le vent nommé La montagnière. Ce vent qui est confondu avec le mistral mais qui se met à souffler durant toute la nuit et qui descend du nord-est :



« Pontradieu était devenu le rond-point du tumulte. Sept cent cinquante arbres croissaient dans le parc, sans compter les cèdres qui le débordaient en désordre. La plupart d’entre eux dépassaient trente mètres de haut car leurs racines plongeaient dans la rivière souterraine qui double la Durance. La montagnière y vrombissait à travers bois comme sur un buffet d’orgues. Elle y écrasait son accord tonitruant qui n’en finissait pas de s’amplifier Toute la malédiction de la nature déchirait cette rumeur continue qui se déversait en cataracte dans les oreilles et rendait chacun prisonnier de soi-même ».





J'ai eu la surprise de découvrir que Pierre Magnan était aussi le créateur du commissaire Laviolette qui est, aussi, indissociable du regretté Victor Lanoux.





C'est une belle découverte et nous devons rendre hommage à ce site qui nous permet de remonter le temps pour découvrir ou redécouvrir des auteurs de talents.

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Les Promenades de Jean Giono

" Bleu, blanc, le ciel de Provence

Blond, blond, le soleil de plomb

Et dans tes yeux, mon rêve en bleu, bleu."

Marcel Amont.





Une promenade en Provence, de Manosque, du Mont Ventoux, au Lubéron...

Écoutez les cigales chanter, près du Moulin du Montfuron.

Emerveillez vous devant le four à chaux, sous la lumière blanche, dont s'est souvenu Jean Giono, dans " le hussard sur le toit".





Prenez votre bâton de marche :"Alors, un beau matin, sans rien dire, la colline me haussa sur sa plus belle cime, elle écarta ses chênes et ses pins, et Lure m'apparut au milieu du lointain paysage."





Accompagnez Jean Giono, dans sa quête, avec son "assent" qui traîne et vous entraîne et qui n'en finit pas...





"Mistral, cigales et tambourins

A toutes mes chansons donnent un même refrain

Et quand vous l'entendez chanter, dans mes paroles

Tous les mots que je dis, dansent la farandole." Fernandel.

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La Provence de Giono

Un beau texte de Pierre Magnan sur les pas de Jean Giono à travers cette magnifique Provence avec de très belles photographies de Daniel Faure qui nous font découvrir ou revoir des lieux mythiques qu'il s'agisse de simples champs ou de ruelles de villages provençaux.



Les phrases ajustées de Pierre Magnan s'harmonisent parfaitement avec les photographies de Daniel Faure en leur conférant une dimension poétique que l'oeil seul ne saurait déceler mais, grâce à ce petit plus d'une écriture en adéquation avec l'image, le lecteur pénètre au coeur des saveurs provençales, celles des marchés devenus quelquefois un peu trop touristiques, mais aussi celle des vieilles pierres éclatant de chaleur au-dessus de la Durance, celle des fleurs printanières qui laisseront très vite la place aux senteurs musquées de l'été, quand les lavandes se mêlent au romarins pour produire un encens à nul autre pareil.



Il faut sans cesse garder à l'esprit le fait que Giono a célébré la Provence sans concession à sa beauté, en allant au coeur de l'âme de ses habitants, en dévoilant des ciels que seule une plume exceptionnelle peut restituer, qu'il s'agisse des constellations telles que Orion dans Que ma joie demeure ou simplement ces hauts plateaux proches du Ventoux où le regard s'immobilise tellement ils expriment les merveilles de ce pays.



A chacun d'imaginer le parcours de ce chantre de la Provence éternelle et d'admirer avec sa sensibilité personnelle les images de ce beau livre.
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L'enfant qui tuait le temps

Alors là, je reste interdite car moi qui connais Pierre Magna (un auteur de chez moi et que j'ai eu l'occasion de rencontrer avant qu'il ne quitte ce monde) pour ses enquêtes policières avec son irremplaçable commissaire Laviolette, je dirais que cet ouvrage m'a laissée pantoise.



Que feriez-vous si vous aviez le pouvoir d'arrêter le temps ? C'est lors d'un arrêt dans notre belle Provence que Chronos et son fils Zeus (oui, oui, je parle bien des dieux grecs) qui, attirés par une irrésistible odeur de gratin dauphinois, sont accueillis dans une auberge où ils vont assister à la naissance d'un enfant. Chronos décidera alors de le doter de son pouvoir : celui de maîtriser le temps à sa guise. Le jeune Elie, au fils du temps (sans mauvais jeu de mots ) va découvrir ce don qui lui a été offert et saura d'instinct comment s'en servir. A l'aube de ses dix ans et alors qu'il sait quand et comment (et surtout pourquoi il l'utilise) certains n'hésiteront d'ailleurs pas à faire appel à lui afin de réparer certaines injustices de la vie.



Un roman extrêmement bien écrit certes mais assez déroutant, surtout, comme je le disais en débutant cette critique, si l'on connait son auteur pour ses autres écrits et en particulier ses romans policiers ! A découvrir car cela demeure une belle histoire, déstabilisante certes, mais une belle histoire néanmoins !
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La maison assassinée

Cela faisait un moment que je voulais lire cet ouvrage car, comme la plupart des ouvrages de Pierre Magnan, cela se passe tout près de chez moi.



Ici, cela commence par l'assassinat de toute une famille dans une ferme près de Lurs, la famille Monge. Toute ? non, seul un bébé de trois semaines du prénom de Séraphin est épargné. En ce début de XXe siècle, le petit Séraphin est élevé par des Bonnes Soeurs avant d'être appelé sous les drapeaux pour accomplir son devoir de citoyen durant la Première Guerre mondiale, dont il reviendra indemne au pays et où il apprendra qu'il a hérité de la maison de ses parents puisque tous les terrains ont été vendus mais personne n'a voulu de cette dernière car ils la croyaient hantée.

Aussi, Séraphin, en côtoyant les gens du village, apprend-t-il ce qu'il est advenu de sa famille car personne, jusque-là, n'avait osé lui dire la vérité. Séraphin savait seulement qu'il était orphelin et rien de plus mais une fois au courant de ce qu'il est en réalité advenu de sa famille, assassinée cruellement à l'arme blanche, Séraphin n'aura plus qu'une idée en tête : découvrir la vérité et ce qu'il s'est réellement passé ce funeste soir.



Le livre se base essentiellement sur cette quête qui est mêlée d'embrouilles et de fausses pistes. Le lecteur n'est pas au bout de ses surprises car, tout comme Séraphin, il apprend de nouveaux éléments, vrais ou faux d'ailleurs, au fil des pages.



Un ouvrage entraînant, aux multiples rebondissements et à l'écriture fluide et limpide. A découvrir !
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La naine

Jean, 14 ans, dépenaillé, crasseux et boutonneux, vaque à ses occupations dans l'imprimerie où il a été recruté pour faire les sales boulots, lisant à ses heures perdues tous les livres qui lui tombent sous la main, perdu dans des fantasmes érotiques qu'il nourrit en épiant les voisines, des femmes mûres de préférence. Car l'été est chaud, très chaud dans ce village des Alpes de Haute-Provence de l'après guerre, les femmes se mettent à l'aise à l'ombre des pas de portes, prennent le frais sur les terrasses, et les commérages vont bon train...



Surtout depuis que les dames du Nord, ainsi nommées car elles viennent des impasses obscures du village s'installer sur la place ensoleillée bordée d'érables, grandes commères, ont découvert que la Naine, aussi laide que méchante, est tombée amoureuse du Jean dont l'insouciance s'horrifie d'une telle malédiction...



Et quand la Sanson, sorte de sorcière que tous craignent, s'en mêle, les morts s'accumulent au passage de la maudite Naine, qui ne tire certainement sa méchanceté que de la sinistre farce que lui a fait l'existence...mais jalouse et frustrée elle sème la désolation.



Dans sa langue truculente Pierre Magnan nous régale encore une fois avec son sens aigu de l'observation des moeurs de ce temps jadis, pas si éloigné du notre sur beaucoup de points, alliant cruauté et tendresse, causes réelles et fantasmées, superstition, réalisme et fantastique dans ce récit qui emprunte beaucoup à son propre vécu. Un régal.
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La naine

Ce livre, La naine, est-ce un roman ? Sans doute oui. Il est rempli d'étrangeté. À forte connotation autobiographique, l'auteur Pierre Magnan écrit en préambule de ce récit les mots suivants : " Tous les protagonistes de ce roman ont emprunté les traits physiques de personnages qui ont existé. Ces êtres étaient les meilleures gens du monde, absolument dénués de passion, de méchanceté comme d'imagination. Il ne leur est rien arrivé d'autre que de naître, prendre le soleil et mourir. L'histoire dont je les ai chargés, je l'ai forgée de toutes pièces. "

Ici l'auteur édifie une ville imaginaire ou qui fait semblant de l'être, aux apprentissages bien réels, sous le soleil de Provence, qui pourrait très bien être Manosque. Il invite le narrateur, un adolescent de quatorze ans à nous en approprier les rues, les coins, recoins, ses secrets, ses envoûtements et surtout ses personnages comme tout droit sortis d'un conte un peu gothique...

Nous sommes au début des années vingt, les cicatrices de la Grande Guerre sont encore dans les mémoires, à vif...

Jean, qui s'appelle en réalité Chrysostome, est embauché comme typographe dans l'imprimerie locale où il est exploité, se voyant confier les tâches les plus ingrates. Il est sale, voire crasseux, malchanceux et malhabile, un visage empli d'acné à faire peur aux filles. À ses heures perdues, il découvre la littérature, le Rouge et le Noir, Eugénie Grandet, l'Annonce faite à Marie... Il aime faire de la lecture un rempart contre le mépris, peut-être un peu comme certains d'entre nous ici...

Il découvre aussi l'érotisme en épiant quelques voisines d'âge déjà mûr qui prennent le soleil en tenue très légère derrière les paravents de leurs balcons ou de leurs jardins...

C'est l'été de ses quatorze ans, une saison brûlante à bien des égards...

Une jeune fille, naine, qu'on appelle La Naine ou bien encore Nène, laide et méchante, vendeuse de chapeaux dans une boutique qu'elle tient avec sa soeur, aime follement Jean. Mais la réciproque n'est pas vraie...

Nous découvrons cette ville mythique et mystique à travers les déambulations érotiques de Jean, sans cesse pourchassé par la naine, éperdument amoureuse, jalouse aussi de ses pérégrinations. C'est à la fois cocasse, coquin, mystérieux et douloureux à la fois..

Cette ville pleine de mystères est comme faite pour que les pas se perdent dans ses calades. Et puis tout là-haut sur la place principale, il y a les dames du Nord souvent en cercle, elles savent tout avant les autres, parfois mieux que les autres, elles semblent un peu tirer les ficelles des vies de cette ville, font, défont, refont l'histoire à coup de chuchotements... Parfois elles avancent en procession.

Il y a ici toute une galerie de portraits saisissants, à commencer par La Sanson, sorte de sorcière qui, un jour, intime au garçon l'ordre d'aimer la naine. Cette injonction est presque une menace...

Il y a l'Agassonne, il y a Germaine, il y a Gentiane, il y a l'avocate, il y a Victor et son père l'Orfeo Bellatroce et bien sûr il y a la naine, des personnages qu'ont croirait parfois possédés par une malédiction...

Ah! La naine... Tissant sa toile autour de Jean, le traquant comme un oiseau de proie. Son regard d'amour qu'elle jette parfois sur lui, implorant la pitié, mélange de douleur et de force maléfique...

Dès lors, cette ville est prête à voir se déverser sur elle tous les sortilèges possibles dans les méandres de ses rues et l'errance de ses habitants... Les vivants et les morts qui se côtoient, se frôlent sans cesse...

Et puis un jour, un cirque maudit, hanté par la tragédie, revient à cette ville...

J'ai aimé la langue, le style ample, riche de Pierre Magnan, son côté lyrique, truculent. Il y a ici une poésie du sublime et du tragique. Ce sont des mots gorgés de soleils, d'effluves et d'épines.

J'ai aimé ce roman d'apprentissage, conte cruel, fable d'une éducation sentimentale espiègle, tendre, triste, douloureuse, effleurant par moments le fantastique...

Jubilatoire !
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Élégie pour Laviolette

Le commissaire Laviolette que nous avions enterré lors de son ultime enquête, Le parme convient à Laviolette, est miraculeusement ressuscité ! Et n’en est pas à un miracle près ! Ce qui va contribuer à modifier sa vision du monde et à le rendre – dans cette dernière affaire – plus indulgent face à la faiblesse des hommes…et des femmes et plus critique envers la raideur de la justice…

Bien qu’à la retraite depuis sa mort ratée, il est envoyé à Gap par le conseiller Honnoraty, afin d’enquêter avec le juge Chabrand à propos d’une veuve qui a perdu deux maris à très faible intervalle et de manière peu orthodoxe…les deux infortunés ayant succombé sous les assauts érotiques de la belle…et unique héritière.



Assez pour éveiller les soupçons de la justice et des vieilles du village qui n’en sont plus à une histoire croustillante près pour les distraire de leurs veuvages interminables dans cette contrée sauvage au climat rigoureux. D’autant que les défunts maris sont enterrés dans un étrange cimetière, ouvert aux quatre vents sur un panorama splendide et loin de tout caveau familial. Des tombes fières, dont l’une est gravée d’un poème de Valery, « Le Cimetière marin » avec une faute que le commissaire se fera un devoir de rectifier. De quoi le ravir, lui rescapé de la mort et miraculé de la vue, ce qu’il n’avouera jamais…fidèle à sa foi d’athée.

L’affaire se complique alors que Chabrand s’éprend de la terrible veuve, Aurore, flanquée de deux inutiles enfants, aussi beaux que dispendieux. Et que Laviolette hérite d’une tontine, cause de toutes ces morts suspectes.



Si le scénario est un peu scabreux, on est charmé par la langue, l’humour et la profonde connaissance de la nature humaine que nous narre Pierre Magnan, profondément attaché à son pays bas-alpin et qui réussit parfaitement à nous en transmettre la beauté et le mystère. Ainsi que les caractères de ses habitants, sculptés par les rigueurs de leur habitat. Encore un régal.

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Les Charbonniers de la mort

Avec sa verve habituelle, Pierre Magnan nous conte une histoire pour le moins scabreuse se déroulant à l’époque du brigadier Laviolette, grand père de notre commissaire du même nom. Déjà, il y a plus d’un siècle, au fond de ces bourgades bas-alpines, les Notables organisaient des parties fines les nuits de pleine lune…Et suite à l’ingestion d’un aphrodisiaque pas très catholique vendu aux bourgeois par des charbonniers, population pauvre vivant à l’écart dans les montagnes et parlant un patois mêlé de piémontais, les voici mourant dans des positions obscènes et des souffrances atroces…



Un individu mystérieux va se lancer dans une vengeance aveugle, répandant la poudre fatale dans la soupe des malheureux, tuant aveuglément et sans nuances. Secondé par son fidèle Chabrand, le brigadier enquête, recevant témoignages et dénonciations, mais les morts continuent à s’accumuler. Il jette son dernier dé en mettant au point un stratagème pour piéger le criminel, n’hésitant pas à mettre en danger la vie de son propre fils, Modeste et déployer toutes les brigades de gendarmes de la région. En effet l’affaire est grave et le poison perfide…



Magnan s’amuse avec cette histoire rocambolesque et son humour permet d’alléger l’horreur du récit car les dégâts sont innombrables : morts violentes, incestes, assassinats, tout ce que la débauche des nantis peut entraîner de conséquences pour les autres…Malgré quelques longueurs, il nous tient en haleine jusqu’au bout dans ce roman à la langue alerte où l’amour et la mort dansent une folle sarabande…

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La maison assassinée

A la fin du 19e siècle, une famille de Lurs, village des basses Alpes situé entre Peyrhuis et Ganagobie, est sauvagement assassinée : l'aïeul, le père, la mère et deux jeunes enfants. Seul rescapé : un nourrisson de trois semaines.



Vingt-cinq ans plus tard, au sortir de la première guerre mondiale, Séraphin Monge est devenu un bel homme qui va faire vibrer le cœur des plus belles villageoises. Mais le spectre de sa mère l'empêche des les aimer. En effet, de retour au village, il n'a pas tardé à apprendre l'histoire malheureuse da sa famille. Il n'a qu'une idée en tête, détruire la maison du crime qui est restée inhabitée, maudite par les villageois depuis des années. Et il s'y attelle, pierre par pierre, ignorant badauds, visiteurs et admiratrices...



Mais il va alors découvrir des indices qui vont le mettre sur la piste des vrais coupables. Il va décider de se venger. Or un homme le précède dans ses visées punitives...Gaspard Dupin, le père de Fabrice à la gueule cassée, revenu défiguré de la guerre, puis Didon Sépulcre, père de la belle Rose, vont être assassinés dans d'étranges circonstances. Et qui en veut à la veuve Charmaine, également amoureuse de Séraphin ? Parviendra t-il à ses fins pour le troisième larron, père de la belle Marie qui se meurt d'un mal mystérieux ?



La plume magnifique de Pierre Magnan, chargée de patois provençal et de poésie, nous transporte au cœur de ces mœurs villageoises qui trainent dettes, rancœurs et secrets de génération en génération mais où l'étranger de passage se trouve le premier accusé en cas de tragédie...On y respire avec lui l'air venu des montagnes, qui fait bruisser les arbres et sortir la Durance de son lit quand arrive l'orage...Et remonter les souvenirs des morts à la surface trop lisse des miroirs des vivants. Une réussite !

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L'occitane

Retrouvé dans la bibliothèque de mes parents, j'ai eu soudain l'envie de lire cet ouvrage de Pierre Magnan que je ne connaissais absolument pas et que je ne regrette vraiment pas d'avoir découvert !

Qui aujourd'hui ne connaît pas les produits de cosmétique "l'Occitane" ? Peut-être encore un certain nombre d'entre vous alors laisser-moi voua apporter quelques précisions sur ces derniers. Ce sont en réalité des shampoings, gels douches, savons, huiles et parfums qui sont devenus aujourd'hui une marque réputée et connu dans le monde entier. Pierre Magnan, dans cet ouvrage, nous raconte son histoire mais surtout celle d'un homme, Olivier Baussan, qui, parti de rien, est arrivé à tout.b Car si l'Occitane est avant tout aussi réputé, c'est que ses produits se basent sur du bio et n'utilisaient à la base que des plantes qu'Olivier trouvait dans les Alpes-de-Haute-Provence, lieu de son enfance et qui verra plus tard naître les premiers magasins de l'Occitane, notamment à Peyruis, Volx et Manosque pour ne citer qu'eux. Puis, ces plantes, Olivier est allé les chercher ailleurs, tels le beurre de karité au Burkina Faso, ce qui lui a permis de donner un emploi à nombre de femmes, pour qu'elles puissent lui enseigner son savoir. Oui, Olivier ne respecte pas que la nature, il respecte avant tout les hommes et Pierre Magnan le classe d'ailleurs dans la classe de ses grands homme, qui, en plus de vouloir préserver notre planète, veulent sauver l'humanité...Ma éloge envers Olivier serait néanmoins injuste si je ne citais pas les noms de ceux qui l'ont toujours soutenu, depuis le début de son aventure, à savoir sa première belle-mère, Jacky, Jeannot et Marie-Paule et j'en passe !



Un ouvrage très vite lu, très bien écrit et qui m'a permis non seulement de découvrir un homme au grand coeur mais de mieux connaître les produits que j'achète régulièrement (non pas pour moi, mais pour faire plaisir à ceux que j'aime...) ! A découvrir !
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Le sang des Atrides

J'ai lu ce livre pour deux raisons : la première est que Pierre Magnan est l'auteur sélectionné pour la prochaine rencontre du "Club-lecture" auquel j'appartiens, et la deuxième est que ce roman se déroule dans ma ville, celle où je suis née et celle où je suis revenue habitée, celle de Digne (aujourd'hui Digne-les-Bains). Bref, c'est donc avec un réel plaisir que j'ai découvert cet ouvrage parsemé de quartiers que je connais fort bien à Digne et de noms qui sont typiques des Basses-Alpes. Certaines familles existent d'ailleurs encore...



Pour en revenir au roman à proprement parler, il s'agit d'une histoire de meurtres, tous commis (à une exception près) sur des jeunes hommes, relativement beaux et pratiquant tous le vélo. Le commissaire Laviolette, qui n'est pas loin de la retraite et le juge Chabrand qui, lui, au contraire, est dans la force de l'âge puisqu'il a tout juste 30 ans n'ont que ces maigres indices pour débuter leur enquête. Quant à l'arme du crime, elle reste pour le moment introuvable.

Pierre Magnan nous emmène ici dans une intrigue qui est à priori inimaginable et pourtant..., il nous brouille parfois en nous conduisant vers de fausses pistes et c'est cela qui fait de cet ouvrage un très bon roman policier. Avec son écriture fluide et légère, ce dernier se laisse déguster en un rien de temps et le lecteur ne demande qu'une chose : lire d'autres enquêtes du célèbre commissaire Laviolette. A découvrir !
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La folie Forcalquier

Pour rejoindre Forcalquier en ce début de l'année 1871, les chemins sont peu sûrs à travers les basses Alpes. Félicien Brédannes, l'herboriste, vient de faire l'acquisition un peu forcée d'un corbillard qu'il compte utiliser pour aller vendre ses onguents et produits de beauté à travers la région. Repeint en bleu il sera parfait. Mais alors qu'il chemine au pas de son fidèle cheval auvergnat, Cinabre, à travers la nuit noire, il fait de troublantes rencontres...un condamné partant pour l'échafaud, quelques cadavres, une guillotine en flammes. L'époque est troublée, la République peine à naître, l'Empire à disparaître. Et à peine rentré chez lui, le voilà invité à une soirée au château de Gaussan chez le comte Pons. L'occasion de rencontrer les notables du coin et leurs charmantes épouses...Mais le dîner est interrompu par un crime.



Félicien est un personnage libre, célibataire farouche, grand séducteur, aimant l'amour, se servant d'un solide bon sens, d'une connaissance intime de ses semblables et de sa région pour affronter la vie avec une bonne dose d'insouciance et d'humour. Confronté malgré lui à des évènements qui se trouvent mystérieusement liés entre eux, il va se trouver embarqué dans une véritable enquête pour laquelle il va mobiliser tous ses sens au service d'une vérité qui se révèlera inattendue...Pierre Magnan nous dépeint toute une galerie de personnages, dont quelques fortes figures de femmes, pris dans le chaos d'une époque mais faisant corps avec ce pays magnifique bien que rude qu'il sait si bien nous rendre vivant. On s'y perd un peu mais on s'y retrouve dans l'enchantement d'un style et d'une imagination si fertiles.
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Les Promenades de Jean Giono

Un magnifique ouvrage pour qui veut, comme l'annonce le titre, mettre ses pas dans "Les promenades de Jean Giono"

C'est ce que je fais personnellement à de multiples reprise en compagnie d'autres amoureux de la langue de Jean Giono et de la contrée qu'elle habite et caresse.

Les photographies sont particulièrement bien réussies (Daniel Faure) ainsi que les cartes et autres illustrations (dont des aquarelles de Lucien Jacques "découvreur" de Giono).

On pourra suivre "Le promeneur immobile" en des lieux où il a effectivement été en chair, en os ... et en pensée.

Pierre Magnan était la personne la plus à même d'écrire les textes de ce livre car il est à la fois un homme de la matière, (dont la terre et ce qu'elle rend possible) un écrivain de talent ("La folie de Forcalquier") et quelqu'un qui a connu Jean Giono alors que lui-même était tout jeune, et Giono encore en partie en devenir, à Manosque, dont il est lui aussi originaire.

Ce livre complète un autre ouvrage, plus bibliographique, que Magnan a écrit sur le grand pacifiste, "Pour saluer Giono".

Ainsi on pourrai se promener en bonne compagnie

au Contadour (lieu des rêves du pacifisme avant la seconde guerre mondiale) dans le Trièves, merveilleuse région des Alpes, où Giono a notamment écrit une partie de son théâtre (le semeur de graines ...)

sur la montagne de Lure, autour de Manosque, sur le Ventoux, et dans le pays des Baronnies (où Magnan a situé le dénouement de la folie de Forcalquier)

Dans la catégorie des beaux livres, par son format, sa qualité générale, il vaut mieux l'ouvrir avant de partir en ballade et la nourrir de l'imaginaire que convoque Pierre Magnan et partir ensuite avec les cartes IGN et ... un ou deux roman de l'un et de l'autre.



(M'a été prêté par la principale de notre petit collège, qui figure sur la carte dans la partie des Baronnies, une admiratrice de Giono et de Magnan.)

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Laure du bout du monde

Laure est née prématurément à Eourres, village perdu des Hautes Alpes, où ne vivent que les naturels et « quelques individus incapables de digérer le monde d’aujourd’hui ». Elle est rejetée par une mère trop jeune qui voit avec cette naissance se refermer sur elle le piège d’un mariage sans amour, la vie rude à la ferme dans ce pays inhospitalier, la malédiction de la pauvreté. Nourrie au lait d’ânesse, pouponnée par sa grand-mère et sa tante Aimée, ce petit bout de 750 grammes, est né sous de sombres hospices mais avec une farouche volonté de vivre, puis en grandissant, d’apprendre… Mue par une force hors du commun, elle sait lire à 4 ans, s’occuper du troupeau à 5 ans, faire face à des conditions de vie pénibles, des parents hostiles, échapper dès l’âge de 13 ans à la concupiscence masculine. Car la jeune paysanne est la proie idéale particulièrement dans ces contrées reculées des années 50-60…



De sa plume enchanteresse, Pierre Magnan nous peint le portrait attachant d’une fillette intelligente et courageuse, qui a très vite compris qu’elle ne pourrait compter que sur elle-même. Une très belle leçon de vie, nourrie comme la plupart des livres de l’auteur par sa passion pour sa région natale et ses habitants, qu’il sait rendre vivants et présents malgré leur distance géographique et temporelle. Ce sont nos ancêtres, pas si lointains, oubliés de l’Histoire, auxquels il redonne la parole par la magie du roman. Et s’il ne nous épargne pas les mesquineries, les jalousies, les brouilles centenaires entre familles voisines, les mœurs frustes, les enfants mal soignés, il nous offre quelques belles figures d’êtres généreux comme Flavie, la grand-mère ou Séraphin. Une belle lecture.

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Le sang des Atrides

Un coureur cycliste est retrouvé assassiné dans la rue Prête-à-partir de Digne, Basses-Alpes à l'époque. Le commissaire Laviolette est sur le coup avec le juge Chabrand. L'affaire s'enlise. Quelques mois plus tard, une deuxième victime puis une troisième. Egalement des cyclistes, tous jeunes, tous tués de la même manière : un galet en pleine tête tiré par un lance-pierre. Quel est le lien entre ces trois crimes ? Pourquoi la vieille Adélaïde de Champclos va t-elle également succomber ?



Une bien sombre affaire de vengeance qui conduira notre commissaire sur la piste de descendants des Atrides sous la figure d'un Oreste des temps modernes poussé par une bien triste Electre. Une fois encore on se laisse charmer par cette histoire de moeurs provinciale, ce pays à la fois rude et fascinant, ces personnages entiers qui vont au bout de leur destin. Une tragédie alpine magnifiquement servie par la langue savoureuse de Pierre Magnan.
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La maison assassinée

Aaahhh, PATRIIIIIIICKKKKK ! Dieu qu’il était beau dans ce film, sorti en 1988, à cette époque lointaine où je souffrais d’un mal étrange nommé Bruelmania (non, pas de folie devant une pizzeria pour moi, faut pas pousser non plus).



Ce film, il m’avait scotché, il m’avait fait frissonner. Vous pensez bien, toute une famille massacrée chez elle, égorgée et un bébé, laissé vivant dans son berceau.



Le twist final m’avait éclaté, subjuguée, pour ne pas dire « troué le cul ». C’est bien simple, ce film fait partie de mes préférés et lorsqu’il repasse à la télé, je me replonge toujours avec plaisir dans ses ambiances sombres de meurtres, tout en étant sous le soleil de la Haute-Provence. Entre nous, ça fait longtemps que je ne l’ai plus vu repasser à la téloche (ou alors, vu que je ne regarde quasi plus, j’ai loupé le coche).



Si j’ai vu le film de nombreuses fois, par contre, je n’avais jamais lu le roman. Et pourtant, je l’avais acheté, puisque je l’ai retrouvé dans mon stock dantesques de romans à lire. Oups, un oubli qu’il me fallait vite réparer !



La première chose qui saute aux yeux, c’est l’écriture de l’auteur : poétique, avec de belles grandes phrases, travaillées, sauf lorsque ce sont des petites gens qui parlent, là, il se coule dans le moule et nous les fait parler de manière réaliste, manquait plus que l’accent chantant.



Le vocabulaire est très riche aussi, composé de mots dont je ne soupçonnais même pas l’existence. Larousse ou Robert vous serons bien utiles au cours de votre lecture. D’ailleurs, vu l’écriture, vu les mots employés, on pourrait croire que le roman fut écrit en 1896, année où eut lieu de crime horrible.



Le roman est semblable au film, ou plutôt, le contraire : le film a respecté le roman, hormis pour un nom de famille changé et sans doute quelques détails dont je n’ai plus souvenir.



Le final, lui, je ne l’avais pas oublié et malgré que je savais, il m’a à nouveau sauté à la gueule, surtout qu’ici, Séraphin semble se détacher du fantôme de sa mère et la voir autrement, sachant qu’elle a aimé un autre homme que son paternel. Belle mentalité, Séraphin !



Les mystères sont bien présents, les secrets paraissent se trouver sous chacune des pierres des petits chemins. Que savent vraiment les gens de ce qu’il s’est passé lors de cette nuit tragique du 29 septembre 1896 ?



Ce sera au fur et à mesure du récit que la lumière se fera, mais avant qu’elle n’arrive, Séraphin aura des fausses pistes, des suspects et surtout, une ombre mystérieuse qui tue à sa place.



Un bon roman policier qui vous plongera dans des ambiances sombres, celles des secrets, celle du sang répandu, celle des familles.



Un roman où le vent souffle, où les éléments peuvent se déchaîner, où le cœur de Séraphin, son âme, tout son corps en entier souffre de ne pas avoir connu sa mère, de ce crime horrible et qui devra faire son chemin de croix pour arriver à un peu plus de quiétude, s’il y arrive un jour. Séraphin est un jeune homme tourmenté et ça se ressent très fort dans le récit.



Un roman policier où il faut attendre la fin pour que le puzzle de ce crime se mette en place et que tous les témoins, muets jusqu’à ce jour, se mettent à parler, enfin ! Un roman policier qui parle de pardon, de rédemption, de vengeance et que se faire justice à soi-même est dangereux, car on peut se tromper de coupable, comme la justice le fit, 25 ans plus tôt.



Une lecture où j’ai revu la jolie petite gueule d’amour du Patrick Bruel de 1988, petite gueule qui me faisait baver devant… Plus maintenant, je suis adulte, même si j’apprécie toujours les chansons de ce chanteur (oui, je sais, casseroles au cul, là, ça me fait moins plaisir).


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Le Secret des Andrônes

Sisteron, sa citadelle, ses ruelles en pente, ses andrônes, escaliers polis par les siècles et les intempéries, enfouis sous les arcanes des maisons, vieille ville médiévale au cœur des montagnes alpines, est cette fois le théâtre d'une nouvelle enquête du commissaire Laviolette.



Madame Gobert, riche invalide acariâtre mène d'une main de fer ses aides soignantes...qui sont assassinées à tour de rôle par un mystérieux individu dissimulé sous un imperméable à capuche. Epinglées à chaque fois d'une étrange façon.



Enquête tarabiscotée à l'image de l'architecture de cette cité des Alpes qui a épousé le paysage aride de son décors montagneux. Enigmatique et secrète comme ses habitants capables de garder de lourds secrets dans une tacite solidarité de montagnards afin de dérober au commissaire la clé du mystère...ou le fourvoyer sur des pistes sans issue.



Bien que plaisant à lire et toujours aussi lucide dans l'observation des mœurs de ses semblables, ce n'est pas mon Magnan préféré. Mais il vaut malgré tout le détour pour les amoureux de la région et quelques scènes bien angoissantes...dans les ténèbres des nuits sans étoiles et les méandres de la cupidité humaine.
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Peinture : Impressionnisme (4)

Considéré comme précurseur de la peinture moderne cet avant-gardiste admirateur de Velàzquez et Goya fit scandale avec deux tableaux mémorables, l'un exposé au Salon des refusés (1863) l'autre présenté au Salon officiel (1865). Très proche des impressionnistes qu'il soutient dans leur positionnement esthétique ainsi que matériellement mais soucieux de ne pas rompre avec le Salon officiel, il conserve une grande indépendance à leur égard et ne participe à aucune des expositions du groupe quand bien même il devient apparenté à l'une de ses membres en 1874, date de la première exposition impressionniste. Vous avez reconnu :

Gustave Courbet
Eugène Boudin
Camille Corot
Édouard Manet
Henri Fantin-Latour

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Thèmes : peinture , histoire de l'art , impressionnismeCréer un quiz sur cet auteur

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