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Critiques de Pierre Magnan (336)
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Les Charbonniers de la mort

lecture exigeante.



1910. Dans la montagne de Lure, les notables ne savent plus quoi inventer pour passer le temps.

Dernier plaisir inavouable à la mode, se pourvoir en aphrodisiaques pour la fête «galante» de la Saint-Pancrace.



Un plaisir fourni par une famille de charbonniers, qui va faire des dégâts.

Quatre morts et deux personnes sévèrement touchées, dont le sous-préfet, supérieur direct du brigadier Laviolette, chargé de maintenir l'ordre en ce pays.



On pourrait penser que l'affaire va en rester là, mais les séquelles de ces infortunes vont faire encore beaucoup de dégâts...



Parcourir cette histoire a été compliqué.

Le premier tiers du roman, on a l'impression que tout est dis, on ne voit pas ce qui pourrait arriver de plus, on sait ce qui s'est passé, on a évoqué tous les protagonistes, on a alors du mal à voir l'intérêt.

Heureusement, çà s'emballe un peu plus par la suite.



Le phrasé de Magnan, les termes ou métiers sont complexes à interpréter aussi.

Mieux vaut avoir un petit aperçu historique et géographique de la région avant d'entamer ce livre, afin de s'imprégner pleinement du contexte.



Et puis beaucoup de familles ou de protagonistes se ressemblent, prévoyez de noter qui est qui au fur et à mesure de la lecture.

Çà ne vous permettra probablement pas de découvrir l'intrigue finale, correcte, mais vous serez bien moins dans le flou, et aurez je pense plus de plaisir que je n'en ai eu lorsque j'ai parcouru cette œuvre.

(plus d'avis sur PP)
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Le parme convient à Laviolette

Un roman de la fin : fin d’un amour,fin d’un personnage . Laviolette a le cœur brisé , le corps ruiné par l’âge mais on fait appel à lui pour résoudre un quadruple meurtre . L’enquête qu’il mène le portera sur ses propres traces , de glycine en cochon truffier, ravivera ses peines .. Jusqu’où le mènera ce chemin ?
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Élégie pour Laviolette

Laviolette suite et fin .Suite car le roman débute sur les conséquences directes de « Le parme convient à Laviolette » et fin car il s’agit véritablement d’un œuvre testamentaire . Testament du personnage qui s’achemine vers sa fin , comme par hasard le lieu principal de l’histoire est un cimetière . Testament de l’auteur lui-même décédé peu après et qui fait de ce roman une sorte de récapitulation de son œuvre ( amour des paysages de sa région, regard lucide et attendri sur les gens qui les peuplent , sensualité et hédonisme) et de sa culture ( vaste et fine malgré la modestie de cet autodidacte). Une pensée émue pour cet homme que j’ai apprécié au fil de rencontres et pour un auteur de qualité trop sous-estimé .
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Périple d'un cachalot

Pierre Magnan est surtout connu pour ses romans policiers se déroulant dans sa région de Dignes. Mais il serait dommage de s'en tenir à cette facette de l'auteur, j'avais déjà particulièrement apprécie Chronique d'un château hante, je me suis donc lancé sur ce périple, le titre moyennement engageant, la couverture aussi, il fallait que j'aime l'auteur.

Bien m'en a pris, car ce roman, à la langue savoureuse de Magnan qui pourrait au début passer pour un roman régional, puis un roman historique, puis une tartarinade burlesque se révèle pleins de subtilités, de poésie, de goût de vivre.

Les jeux de l'amour autour du cadavre d'un cachalot, fallait oser, mais quel plaisir, de ces livres que l'on se ressasse après la dernière page comme un bon vin au palais, l'on s'attache à ces personnages (à tous), avec leurs défauts et leur grandeur, et si le cachalot n'est que le prétexte à cette savoureuse compagnie, on s'attache aussi à son sort.

Un livre que le recommande fortement pour qui ne connaît que le commissaire Laviolette.
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Un grison d'Arcadie

Un vrai Magnan. Un style difficile mais un style riche qui nous met vraiment dans l'ambiance. Merci Monsieur Magnan !
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Pour saluer Giono

Nous sommes en 1990. Pierre Magnan, de retour dans ses ”Basses-Alpes” se souvient de ses jeunes années et de sa rencontre avec Jean Giono. Sous forme d’autobiographie, l’auteur nous livre un portrait vivant de son mentor qui lui fit découvrir la littérature et sa passion pour l’écriture. Giono dans son refuge du Contadour près de Manosque laisse venir à lui tout une colonie d’admirateurs fascinés venant cueillir à la source la bonne parole de leur gourou (tel qu’on ne le disait pas encore) ou messie ou ce qu’ils veulent en faire. Lui, avec la distance du créateur se prend au jeu et les emmène à travers la nature, parmi les chemins caillouteux, au sein des montagnes où naissent et serpentent les sources rafraîchissantes et bienfaitrices. Là il se livre à des discours sur la nécessité ou non de résister à l’engagement militaire, laissant à chacun le choix qui luit sied le mieux ou disserte sur les œuvres qu’il n’a pas encore écrites ou sur celles qui lui vaudront la condamnation d’une censure plus prompte à sévir qu’à réfléchir.

À travers de nombreux souvenirs, sous forme d’anecdotes, Pierre Magnan empreint d’une véritable nostalgie, dans son acception la plus pure - douleur du passé - nous emmène, lui, sur son propre chemin de l’écriture, avec les rencontres et les amours passées, telle Thyde Monnier qui le fera éditer pour la première fois.

Ce livre n’est pas un roman, mais une succession d’histoires autour de Giono. Quelquefois difficile à lire, c’est malgré tout avec un plaisir non dissimulé qu’on se plonge dans la prose si particulière de Pierre Magnan, avec ses images si vivantes et son vocabulaire si riche teinté de de Provence.

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Élégie pour Laviolette

Un peu déçue.

Il est rare que je préfère les films aux livres. J'aime bien regarder les enquêtes du Commissaire Laviolette, peut-être en partie parce que j'apprécie les deux acteurs qui ont incarné le commissaire (et aussi quelques rôles secondaires)



Je n'avais plus lu depuis longtemps de romans de Pierre Magnan, et il m'a semblé que ce serait une bonne idée de découvrir celui-ci.

Mais finalement je me suis un peu ennuyée, et un peu embrouillée aussi. Je n'ai pas tellement suivi l'histoire, et j'ai trouvé le texte souvent un peu trop bavard.



D'entrée ce livre se présente comme une suite, et c'est assez agaçant quand on n'a pas lu ou plus en mémoire le précédent, vu que ça y fait pas mal allusion dans le début.

Le reste de l'histoire ne m'a pas vraiment accrochée.

Par contre, j'ai aimé retrouver des lieux que je connais un peu et que j'aime beaucoup ; Pierre Magnan donne vraiment envie de partir dans les Hautes et Basses Alpes (même si à présent, Basses est vraiment trop péjoratif parait-il :-/ )

Et la langue employée par l'auteur est très agréable, un peu recherchée, juste ce qu'il faut pour un vrai plaisir de lecture.
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Le sang des Atrides

ISBN : 978-2070410279



Le roman sans doute le plus "mythique" de Magnan, bien avant "La Maison Assassinée." Pourquoi ? Ce n'est pas tellement en raison du Prix du Quai des Orfèvres - grandement mérité - qu'il décrocha en 1978 mais plutôt parce que, d'emblée, l'auteur impose un style et une ambiance bien particulières, qu'il réussira à sauver dans la majeure partie de ses opus policiers. Un style qui a la bonne odeur mouillée du terroir, ce mélange d'herbe fraîche, de meules qu'on dresse et de fumier qu'on étend - le commissaire Laviolette, héros récurrent de Magnan, à la fois gourmet et gourmand, n'est d'ailleurs pas le dernier à faire honneur à la délicieuse cuisine locale qui va avec le paysage - mais aussi à nous faire percevoir, à nous autres, citadins nés des villes de grande solitude, la puissance magique qui émane de la terre, du sol, de la Nature. Pourtant, l'action du "Sang des Atrides" se situe à Digne, qui, si modeste qu'elle soit, n'en est pas moins hautement citadine. Une ville de province-type ou presque : il s'y passe beaucoup de choses, tout, d'ailleurs, a le droit de s'y passer mais une seule réserve : la discrétion la plus absolue.



Question discrétion, Laviolette et le juge Chabrand, au profil fin et acéré de Robespierre - ou, pour ceux qui aiment simplifier, le costaud et le maigrelet - ne vont guère être à la fête avec cette série de meurtres qui s'ouvre par la découverte, sur le parcours des éboueurs, d'un cadavre en vêtements de cycliste, celui de Jean, dit Jeannot, Vial. Un beau garçon et sacrément costaud. Un seul coup, frappé avec un objet contondant (mais lequel ? ) a suffi à l'envoyer rejoindre ses ancêtres. Un coup à la tête. Un seul, répétons-le.



En d'autres termes, un sacré bon tireur, que notre assassin fantôme.



Or, quand on est bon dans une spécialité, cette spécialité fût-elle le crime, voire excellent, comme c'est le cas ici, semble-t-il, eh ! bien, que fait-on ? On continue, pardi !



La ronde, un instant figée autour du camion des éboueurs, reprend donc de plus belle. Exclusivement masculine au début, avec des pratiquants obstinés de la Petite Reine ou alors, des amateurs qui venaient tout juste de débuter. Laviolette et Chabrand ont beau flairer dans tous les coins, pour l'instant, la bicyclette paraît bien le seul point commun qui lie les uns aux autres tous ces corps désormais sans vie. Une exception se fait jour néanmoins quant au genre lorsque, à la moitié du livre à peu près, la douairière du coin, la Chevalière, s'il vous plaît - le titre est tout ce qu'il y a de plus authentique - y passe également. Et Laviolette, fin observateur, se rend compte que la vieille dame, qui écrivait encore à la plume d'oie et séchait ses missives avec l'antique recette du sable, a rédigé un billet avant de sortir pour sa dernière excursion. A la ville. Mais elle n'est pas passée par la poste et aucune trace de la fameuse lettre dans son panier ...



De surcroît, la Chevalière distrayait son grand âge en observant ses voisins par une lorgnette de marine qu'elle avait dressée dans ce même bureau où elle a tracé ses derniers mots. Et, comme chacun sait, la curiosité ...



Chabrand et Laviolette comprennent évidemment que la douairière avait vu quelque chose ou quelqu'un ayant un rapport certain avec la série de crimes. Techniquement parlant, bien qu'elle reste sûrement celle qui en a appris plus qu'il n'en fallait, elle n'est d'ailleurs pas la seule à avoir vu ou aperçu l'assassin. Certains témoins affirment avoir vu la silhouette du meurtrier : de petite taille, une cape, un béret, le tout chaussant du 39 (je crois) et, chose assez rare, ces témoignages concordent tous.



D'autres ajoutent qu'il était aussi vif et rapide qu'un renard. On peut donc écarter tous les papys de la ville, c'est déjà ça ...



Mais une idée frappe à la fois le commissaire et le juge : cette petite taille, ce costume surtout ... cela n'évoque-t-il pas un enfant, habillé comme dans les années cinquante ?



Au début, ces messieurs n'y croient pas. Disons qu'ils essaient de repousser, avec la plus vive énergie, une hypothèse qui les choque parce que, finalement, le papy ou en tous cas l'adulte qui tue avec autant de préméditation reste dans la norme. Tandis qu'un enfant ... Si tant est qu'il s'agisse bien d'un enfant ...



Le style de Magnan est celui d'un jouisseur qui, lui aussi, devait aimer bien boire et bien manger. Les McDo et lui, comprenez-vous, cela faisait certainement deux ... C'est un style un peu pesant, diront certains. Je préfère : qui a les deux pieds sur terre et qui marche fièrement, en faisant raisonner les talons de ses grosses bottes boueuses. On aime ou on n'aime pas. Dans les romans dits "de terroir", ça passera certainement mieux mais le talent de Magnan, celui qu'on ne saurait lui contester, c'est d'avoir réussi à imposer ce style pourtant si marqué (un style qui, en général, dans le genre policier, disons-le comme nous le pensons, ne produit que d'infâmes petites crottes de mulots des champs ) et à le greffer, avec un succès éclatant, sur le langage et la technique du genre policier. Le tout avec un naturel parfait, en tous cas dans ce premier volume qui date de 1977. Ca et là, bien sûr, il y aura des ratés, des répétitions mais ici, la sauce prend de manière impeccable.



Quant à l'ambiance ... Ecrasante, brumeuse, pluvieuse, amère, inquiétante, elle donne l'impression de rôder dans tout le livre dans le seul but de protéger l'assassin. En fait, elle fait comme cet assassin : elle rôde et, pour être glauque - à la française et à la provinciale peut-être mais glauque tout de même - elle en jette, croyez-moi !



Cette parfaite synchronisation entre le style et l'ambiance ne fera peut-être pas illusion à certains lecteurs délicats, lesquels feront la moue sur les faiblesses de l'intrigue. En effet, pour une minorité (dont aucun membre n'a jamais essayé d'écrire une seule ligne ), "Le Sang des Atrides" fait preuve de faiblesses dans l'intrigue. Personnellement, je n'en ai distingué aucune même si j'admets que ce livre est un roman où l'on rentre de plain-pied, d'un seul coup, à moins qu'on ait la malchance de piétiner des années à la porte. Le titre, déjà, peut inciter certains à la méfiance. Les Atrides ... Les souvenirs d'école ... Des cours d'Histoire ... Les tragédies grecques ... Hum ! bien suspect, ça ! Ne devrait-on pas signaler Pierre Magnan et son roman à l'Education nationale - ou qui se prétend telle ?



Eh ! bien, non ! Magnan reprend un thème antique, c'est vrai, mais il le modernise avec cohérence et sans faiblir un seul instant. On sent parfois qu'il se surveille, qu'il a peur de basculer, d'en faire trop ou pas assez ... Mais non, c'est pour ainsi dire parfait. Vous en redemanderez, croyez-moi. . Si je parviens à dénicher "Le Tombeau d'Hélios", d'ailleurs, nous en reparlerons. D'ici là, bonne lecture ! ;o)
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La maison assassinée

Imperméable aux pluies de bombes de la grande guerre, impertubable face aux affres de la destinée, Séraphin Monge est un être ténébreux comme la vie en crée parfois. Sombre comme les combes de haute provence, solitaire commes les iscles de la durance, tortueux et torturé comme les yeuses de son pays natal. Qui est ce robuste survivant, frappé par le sceau de la souffrance et des calamités, de cette vie rude des villages de haute provence que dépeint avec brio Pierre Magnan. Renfermé, taciturne, désirant rejeter le lourd fardeau qu'il porte telle une croix, et qu'il désire balancer le plus loin possible. Essayant de remonter, son destin emberfilicoté, Monge séme le trouble, la crainte à Luyr. Il arrivera au prix de la souffrance, de la résignation, à soulager quelque peu son âme noire comme le fond du puits où sommeille de bien étranges révélations. Magnan en maître du récit nous balade, fait valser avec vraisemblance nos sentiments envers Monge. On voudrait pouvoir l'aider, l'épauler, mais inexorablement on sait par avance que nous ne pourrons rien pour lui. Défaussant les sentiments d'amour qui l'entourent, se jetant comme un forcené contre les remparts qui le ceinturent, Monge est perdu. Perdu par le sort des rancunes, prédestiné à la souffrance et l'errance. Puisse-t-il avoir trouvé la quiétude au coeur de cette fôret, qu'on imagine sombre et touffue, où il s'est retiré jusqu'à la délivrance.

Un récit noir, sans possible imagineable, fatalement.

J'ai eu l'immense privilège de recontrer Pierre Magnan, et lui ai demandé ce qu'il pensait de l'adaptation cinématographique de son livre. Il me confia que Lautner lui avait demandé qui il verrait dans le rôle de Monge. Il repondit : personne.

Il trouvait que Bruel était trop angélique, pas assez torturé pour incarner Monge. De plus il me confia que les dialogues avaient été confiés à Daeninck et que cela l'avait chagriné tant leurs univers sont distincts. Pour ma part, je trouve que le film est plutôt réussi et donne l'envie de lire le livre.Bonne lecture.



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Laure du bout du monde

Encore une occasion de découvrir un auteur vers lequel je ne serais pas allée spontanément, le cataloguant un peu vite en "terroir". Oh bien sûr nous sommes au fin fond de la campagne, la terre n'est pas riche, le froid peut être rigoureux, le progrès tarde à arriver là durant ces années 1940-1960.



La petite Laure naît chez les Chabassut, toute petiote, rejetée par sa mère, mais heureusement grand mère et tantes la tirent d'affaire. Intelligente, dure à la tâche, dure à la douleur, la petite grandit, réussit très bien à l'école, récolte la lavande, s'occupe des troupeaux, fait la plonge, parcourt des kilomètres, piège les oiseaux, aide ses parents avec ses bras et l'argent récolté.



L'histoire est intéressante, la vie du village est bien rendue, et surtout le style de l'auteur est travaillé et, comment dire, étincelle.

Mais (vous le sentiez venir, ce mais...) , beaucoup trop de malheurs s'abattent sur cette petite fille puis adolescente, dont elle se remet bien vite d'ailleurs. Sa force éclate dès le début, elle a toutes les qualités, elle marche avant ses un an, elle apprend à lire avant d'aller à l'école, même ses premières règles, elle les a avant ses camarades de classe...

Les personnages sont vite classés en "les bons qui savent voir " et "les moins bons", avec peu d'évolution.

Au fil de la lecture j'ai été lassée par cette accumulation de malheurs qui s'abattent sur Laure, l'attitude indifférente de sa famille (après le décès des grands parents surtout). Par exemple, est-il vraisemblable de la laisser boîter suite à une fracture? Ni famille ni adultes à l'école n'interviennent pendant des mois...



En résumé : roman intéressant pour l'ambiance rurale très bien saisie, quelques personnages forts et surtout un très beau style.
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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Laure du bout du monde

Ressuscitée à sa naissance par les soins intensifs et attentionnés d’une grand-mère pugnace, Laure est une petite fille miraculée et chétive qui va grandir à Eourres, un petit village des Hautes-Alpes. Elevée au sein d’un environnement familial morose, elle évolue dans le quotidien laborieux d’une existence partagée entre la culture de la lavande et l’élevage des moutons. Combative, dotée d’une grande générosité de cœur et d’une étonnante ouverture d’esprit pour son jeune âge, la fillette forcera l’admiration de ses proches. En dépit d’une corpulence malingre, sa force de caractère, son intelligence et sa réussite impressionneront très vite son entourage, suscitant autant d’admiration que de jalousie.



A la faveur d’une écriture fluide et délicate, Pierre Magnan réussit à nous entraîner dans un récit qui dépeint avec réalisme et précision la rusticité des personnages dont le caractère un peu rugueux s’est forgé au contact des paysages montagnards où la douceur des printemps verdoyants masque la rudesse des hivers glaçants.



Se déroulant entre les années soixante et soixante-dix, l’intrigue aborde également, avec sensibilité et sans faux-fuyants, le thème délicat de l’émancipation des femmes et de leurs difficultés à s’affranchir d’un milieu rural isolé au sein duquel la pauvreté côtoie l’austérité d’une destinée, encore largement dominée par le patriarcat. Un très beau roman qui se lit d’une traite avec un seul petit bémol en ce qui concerne l’épilogue que j’ai trouvé un peu trop abrupt et triste.



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Le Commissaire dans la truffière

Je suis fan de Pierre Magnan, de son univers à la Giono et de sa plume si singulière. J'ai eu plaisir à retrouver ici le personnage fétiche de Magnan, le commissaire Laviolette, mais je dois avouer que, une fois n'est pas coutume, j'ai eu du mal à entrer dans le roman. Trop de préciosité dans la langue peut-être, le sentiment que Magnan se regarde écrire au point, parfois, de perdre son lecteur (impression évidemment subjective !). Il m'a fallu une bonne centaine de pages pour apprécier vraiment ma lecture, le temps que l'intrigue se clarifie et que les personnages gagnent en épaisseur. Comme souvent cela dit, l'intrigue policière et le dévoilement final ne sont pas l'essentiel. Le plaisir se fonde bien davantage sur la saveur des dialogues, la beauté des descriptions, et le charme de ces paysans bas-alpins aux noms improbables.
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Le sang des Atrides

Le nom de Pierre Magnan, comme celui de Jean Giono, son maître, mentor et ami, est attaché à une région précise : les Alpes de Haute-Provence, et plus particulièrement, dans l’Ouest du département, les environs de Manosque et Forcalquier.

Les deux auteurs ont, chacun en leur temps, et parfois ensemble, placé leurs personnages dans ce pays de moyenne montagne, où la nature et le ciel convolent à longueur d’années en noces tour à tour sereines et orageuses.

Comme toutes les régions d France et du monde, c’est le pays le plus beau du monde – pour ceux qui ont la chance d’y habiter ; c’est aussi un pays où, comme ailleurs, les gens vivent et meurent, où les passions vont et viennent, où la chaleur soleil et la folie du vent poussent parfois les hommes et les femmes hors des petits sentiers et hors des grands chemins. Heureusement, il y a des hommes comme le commissaire Laviolette et le juge Chabrand pour ramener ces égarés sur la grand-route.

« Le Sang des Atrides » (1977), constitue la première enquête du commissaire. Avec le juge Chabrand, ils forment un couple bizarre : lui, à quelques mois de la retraite, bon vivant : « Il était abruti d’étonnement d’avoir un crime sur les bras un lundi matin, lendemain de banquet, privé de son seul collaborateur, l’inspecteur Courtois, en congé de printemps » ; l’autre, de trente ans plus jeune, au « profil de sinistre incorruptible », un Robespierre provençal, en quelque sorte, mais qui qui vaut beaucoup mieux que l’air qu’il se donne.

L’affaire qui les occupe est assez intrigante : un serial-killer (en français normal), un sériyale quilère (en français de là-bas) sévit depuis quelque temps : ses victimes, des jeunes gens dont le point commun est d’être jeunes, beaux, apparemment baignant dans une félicité récente, mais sans bornes, et tous adeptes du sport cycliste. Leur compétence dans le domaine de la pédale (comme auraient dit Pierre Dac et Francis Blanche) n’entre pas en ligne de compte, mais en revanche tous ont été occis par un coup de fronde bien ajusté : un galet à la tempe. Rude enquête pour nos deux limiers. D’autant plus que le nombre des victimes augmente de façon exponentielle. Les fausses pistes sont aussi nombreuses que les galets de la Bléone, ou les schistes d’or du torrent des Eaux-Chaudes, deux cours d’eau qui, vous ne l’ignorez pas, constituent le système hydrographique où baigne la jolie ville de Digne.

On a beau en connaître un rayon, avoir pignon sur rue, ne pas hésiter à se mettre en selle, et tenir ferme son guidon, quand ça veut pas, ça veut pas, il faudra beaucoup de tours de pédalier avant que nos enquêteurs comprennent enfin le mobile du crime et son déroulé : une tragédie antique héritée des Atrides, avec un Oreste et une Electre du cru, mettant un terme aux errements d’une Clytemnestre locale…

Dire que c’est du Giono, serait certainement exagéré, Pierre Magnan, avec tout son talent reste le disciple, et figure un pas en arrière du maître. Toutefois il nous concocte ici un petit polar régional très agréable, sans tomber dans la « couleur locale », et avec ce qu’il faut de profondeur humaine pour bien saisir les personnalités : nous les avons déjà croisées chez Giono, dans ces mêmes décors, mais ce cadre policier leur donne un air de connaissances qui nous les rend proches et nous les fait aimer et apprécier…

Et puis, comment ne pas évoquer les deux séries-télé qui se sont emparées du personnage :

En 1981 et 1982 avec Julien Guiomar dans le rôle-titre : deux épisodes ont été tournés : « Le Sang des Atrides » et « Le Secret des andrônes ».

De 2006 à 2016, la série-culte avec l’inoubliable Victor Lanoux en commissaire Laviolette : huit épisodes : « Les Courriers de la mort », « Le Sang des Atrides », « Le Tombeau d’Hélios », « Le Secret des andrônes », « Le Commissaire dans la truffière », « Le Parme convient à Laviolette », « Les Charbonniers de la mort » et « Le Crime de César »





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Le Commissaire dans la truffière

Le petit avis de Kris

Qui aurait dit à Laviolette, venu à Banon (Basses-Alpes) pour y déguster une omelette aux truffes, qu'il y trouverait un nid de hippies assassinés? Comme toujours, c'est par un raisonnement poétique qu'il viendra à bout de l'énigme du tueur déguisé en éleveur d'abeilles.

Du bon Magnan, mais je m'aperçois que mes goûts ont changé !
Lien : https://collectifpolar.com/
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Le sang des Atrides

Le commissaire Laviolette , futur retraité, un homme calme féru de culture et de lettres accompagné de son collègue le jeune juge Magnan. Les deux hommes vont arpenter la ville de Digne à la recherche d'un tueur récidiviste se servant d'une fronde, arme peu banale mais manier avec la précision et la dextérité d'un maitre. La précision des tirs feront comprendre au commissaire qu'il ne peut s'agir que de meurtres prémédités mais la découverte de l'assassin et de ses motifs ne pourra que nous surprendre. Ce que je reprocherais au roman, c'est le manque de description de la ville. J'aime bien imaginer les lieux et pouvoir me déplacer avec les personnages et voir le milieu dans lequel ils évoluent. Cela m'a un peu manqué dans ce roman.
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Les Charbonniers de la mort

Nous sommes en 1910, dans les 'Basses-Alpes' (aujourd'hui Alpes-de-Haute-Provence, il convient de ménager les susceptibilités avec des termes dégradants comme 'inférieur', 'du nord', etc.).



Des hommes se livrent à un étrange trafic, qui pourrait prêter à rire s'il n'avait pour conséquence de semer la mort.

Le brigadier Laviolette est chargé de l'enquête, et elle s'avère délicate car des notables sont impliqués, et une loi du silence semble s'être installée.



Encore un roman truculent de Pierre Magnan, que j'avais découvert avec 'La Maison assassinée'.

Comme les autres de la série 'Laviolette', il nous immerge en Provence, avec des personnages hauts en couleur et une intrigue pleine de surprises et d'humour.
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La Maison assassinée, tome 2 : Le Mystère de Séra..

C'est toujours un plaisir pour moi de relire les romans de Pierre Magnan. Mais lorsqu'il dépasse les 300 pages, il perd sa finesse habituelle. Comme pour "Les courriers de la mort", une petite centaine de pages en trop m'ont déçu. L'histoire s'en trouve embrouillée, déséquilibrée.
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La maison assassinée

Cela pourrait s’appeler « Le retour de Séraphin Monge » , survivant de la guerre , survivant du massacre de sa famille quand il était bébé, épaules d’Hercule et gueule d’archange (pas Séraphin pour rien) , il revient et il n’est pas content . Assoiffé de vengeance , il s’en prend d’abord à sa maison familiale qu’il démolit de ses mains . Et ce faisant sème le trouble dans le village où les coupables , ceux qui savaient et n’ont rien dit , se sentent soudain menacés … Un roman très noir ( à noter que dans le film Bruel manque un peu de biceps ..il fallait caster Schwarzy !)
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L'amant du poivre d'âne

J'aime beaucoup ce livre qui raconte avec une extrême sensibilité la petite enfance de l'auteur à Manosque dans les années trente . On trouve des points communs avec Jean le Bleu de Giono (qui fut le maître et l'ami de Magnan) dans cette évocation d'un monde qui a totalement disparu. Un grand art de conteur et une belle écriture. J'ajoute que Pierre Magna décédé il y a peu était un homme extrêmement attachant (J'ai eu la chance de le rencontrer plusieurs fois) .
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La maison assassinée

je viens de découvrir cet auteur recommandé par un ami à travers ce livre qui m'a enchanté. Autant captivée par l'histoire ce mystérieux Séraphin que par cette écriture, à la fois authentique et recherchée, enrichie d'un vocabulaire inconnu pour moi, ancien et poétique. Je viens de le finir et comme d'habitude, pour ne pas me séparer trop vite des livres que j'aime, je vais sur Babelio pour partager les avis, et je m'aperçois qu'il y a non seulement une suite mais aussi une adaptation ciné, de 1988! Heureuse d'avoir connu cet auteur
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