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Critiques de Ruth Rendell (471)
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Oeuvres choisies : L'été de Trapellune - Un E..

Ruth Rendell, vous ne connaissez pas ?

Alors, vite ! Précipitez-vous. C'est à découvrir si vous aimez à la fois le roman , les intrigues et l'écriture travaillée.

Une belle découverte.

Que dire de plus ?
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La maison du lys tigré

Oui, La maison du lys tigré est classé dans les thrillers, Oui Ruth Rendell écrit des thrillers, mais pour moi ce roman n’est pas un thriller. Certes il y a un meurtre et la police va vaguement enquêter sur ce meurtre pour lequel le lecteur voit d’emblée deux coupables potentiels, mais l’enquête est légère et ce fameux meurtre n’intervient qu’à la page 200 sur les 368 pages que compte cette édition. On voit donc rapidement que cette enquête policière n’est qu’un prétexte, un prétexte à étudier la société anglaise.



En effet, les différents protagonistes de cette histoire sont tous des habitants de Lichfield House et leurs voisins. On dénombre parmi eux :



- Stuart, un magnifique jeune homme de 25 ans qui vit sur l’héritage d’une vieille tante, de prime abord tout le monde le pense gay,

- Trois jeunes étudiantes colocataires qui portent éternellement un jean et un tee-shirt, l’une est plutôt enveloppée, la deuxième est mince et la troisième entre les deux,

- Wally, le gardien, est un pédophile amateur, sa femme, Richenda fait les ménages,

- Olwen, retraitée et alcoolique, son but est boire à en mourir,

- Marius et Rose, deux ex hippies, Marius lit les sortes en choisissant un extrait de Le Paradis perdu,

- Michael médecin controversé et sa femme, Katie

- Duncan, retraité, il passe ses journées derrière sa fenêtre à imaginer la vie de ses voisins,

- Lys tigré et « sa famille », mystérieux asiatiques qui veulent rester en eux,

- Et bien d’autres.



Il y a tellement de personnages que aucun n’est approfondi, le lecteur a l’impression d’être Duncan en observant les personnages de loin sans vraiment les connaître, c’est aussi à mon avis le but du roman de dire que bien souvent nous vivons avec des personnes que nous imaginons bien plus que nous connaissons. Bien sûr le panel est large bien qu’un peu caricatural donc Ruth Rendell aborde les différents pans de la société mais franchement il ne se passe pas grand chose dans ce roman.


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Sage comme une image

Il y a trois histoires différentes qui se passent en même temps, alors au début de ma lecture j’ai eu beaucoup de difficulté à comprendre ce qui se passait. Cependant, je trouve que Ruth Rendell a bien réussi à décrire les sentiments que ressentaient chacun des personnages, ce qui est agréable pour un lecteur. On embarque davantage dans l’histoire !
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Une mort obsédante

Au départ, Tim explique qu'il veut raconter son histoire, et insère la première lettre qu'il a reçue. Il émaille son récit de ces missives, et au fur et à mesure que l'histoire avance, le lecteur comprend mieux ce que veulent dire ces courriers. C'est une ficelle qu'on retrouve assez souvent, et qui peut générer l'ennui. Cependant, ici, il n'en est rien. D'abord, les lettres racontent des histoires surprenantes, et pas forcément connues.

Ensuite, Tim s'attarde sur la façon dont son histoire a commencé. Cela aussi peut entraîner l'ennui, mais ici, cela permet au lecteur de comprendre la psychologie de Tim, de bien resituer le contexte, l'époque, qui font que certaines choses étaient moins acceptées que maintenant.



Une autre force de ce roman est que divers personnages s'expriment tour à tour. C'est d'abord le récit de Tim, puis une lettre d'Isabelle, puis une autre d'un autre personnage, lettre dans laquelle est enchâssée la fin du récit de Tim. Cela fait qu'on entre dans les pensées des personnages. On voit comment ils se perçoivent et perçoivent les autres. On les comprend mieux. On a l'impression qu'ils se confient au lecteur.

C'est aussi l'occasion pour Ruth Rendell de faire montre d'un grand talent: elle adopte les différents points de vue de ces personnages, et sait parsemer leurs dires de détails qui font que ce n'est plus Ruth Rendell qui écrit, mais Tim ou Isabelle. N'est-ce pas l'ambition de tout écrivain? Ici, c'est réussi!

[...]

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Rottweiler

De nombreux rebondissements ,un bon suspense mais moins angoissant que dans d'autres ouvrages de Ruth Rendell .

Elle s'attache plus à l'étude psychologique des personnages .
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Crime par ascendant

Recherche médicale ou crime. La frontière est peut être mince pour certains. Il n'est pas bon de fouiner chez les ancêtres.
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Promenons-nous dans les bois

L'histoire se passe en Angleterre, à une période où il pleut tant que les inondations sont imminentes.

Deux adolescents et la femme qui devait veiller sur eux le temps d'un weekend disparaissent.

L'inspecteur Wexford pense qu'il s'agit d'un enlèvement.

L'histoire était intéressante mais le rythme reste très lent (comme une journée d'automne par temps de pluie), et très rapidement je me suis doutée du dénouement.
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Mortel désir : Histoires de passions fatales

Je ne suis vraiment pas la bonne personne pour commenter. Je préfère les romans que les nouvelles. Mais en vacances c'est le seul roman qui m'est tombé sous la main il y a quelques années. Cela se lit bien. Cela se lit vite. Il y a quelques récits intéressant mais d'autres très ennuyants. Bref vraiment pas pour moi.
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L'Analphabète

Autant vous dire de suite que j’ai lu ce livre d’un peu plus de deux cents pages quasiment d’une traite. Dès le début, j’ai vraiment eu l’impression de plonger dans un fait-divers que l’autrice nous narrait tant c’est crédible et que la psychologie des personnages est superbement bien précise.

Je suis passée au début par un sentiment de compassion pour Eunice, qui ressent une certaine honte d’être analphabète et qui n’ose donc l’avouer à quiconque d’où une certaine difficulté de le cacher à la famille Coverdale mais, elle y arrive jusqu’au jour où….

Petit à petit, on découvre alors une autre personnalité d’Eunice qui peut faire froid dans le dos certes, mais qui en aucun cas, laisse présager qu’elle puisse commettre une telle tragédie. Alors, je me suis interrogée : aurait-elle agit de la même façon si elle n’était pas devenue l’amie d’une « folle à lier » ? ou bien sa honte d’être analphabète l’a poussé à faire n’importe quoi ?

Pour conclure, c’est un polar très bien écrit, qui tient en haleine, dans lequel on veut comprendre la psychologie d’Eunice et qui nous plonge par la même occasion dans les mœurs de la bourgeoisie de la campagne anglaise. Bref, une lecture dont je ne suis pas prête d’oublier !
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L'homme à la tortue

L’homme à la tortue de Ruth Rendell

Victor est un violeur récidiviste. Alors qu’il séquestre une jeune fille, David un policier, tente de négocier sa libération. David est blessé par un tir de Victor. Il sera parralysé sur toute la partie inférieure de son corps.

Quand Victor sort de prison dix ans après, convaincu que son tir était un accident, à ses objectifs d’insertion s’ajoute celui de reprendre contact avec David quand il apprend qu’il a écrit un livre. Victor voudrait dire à David qu’il n’est pas entièrement responsable de cet accident.

Ruth Rendell nous plonge dans les méandres de la pensée d’un sociopathe pendant 370 pages. Victor est un personnage terrifiant avec lequel le lecteur n’a pas vraiment les mêmes critères de la normalité. Inconscient de la gravité de ces actes, accompagner ce psychopathe devient oppressant et très déstabilisant.

On avance dans le roman sans vraiment savoir quel est ce rapport qui se crée entre David, son amie, Claire, et Victor.

Un livre adapté au cinéma par Almodovar sous le titre “de chair et d’os”.

Ruth Rendell a encore réussi à me captiver en me plongeant dans les réflexions, les pensées insoupçonnables d’un psychopathe de manière maitrisé, en maintenant la tension sur le lecteur de bout en bout. Je suis sortie un peu crispée mais ravie de cette lecture.

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L'homme à la tortue

Dans ce roman assez spécial, la grande dame du polar anglais Ruth Rendell nous propose une immersion dans la psyché d’un auteur de viols, Victor Jenner. On le suit à sa libération de prison, où il est resté une dizaine d’années pour avoir tiré sur un policier qu’il a paralysé. Au lieu de suivre le point de vue des victimes ou de la police, on voit tout à travers son regard, son point de vue sur les choses. Or, Victor Jenner est un sociopathe : il pense d’abord à lui et imagine que tout ce qui arrive, y compris le mal qu’il fait aux autres, est imputable à leur seule responsabilité. Il se fait également beaucoup de films et a une tendance à la paranoïa. C’est le genre de type qui emboutit votre voiture et en prime vous engueule (puis vous roule dessus) parce que vous étiez sur son chemin, et que par votre faute, il va prendre un malus. Victor, donc, n’est obsédé que par une seule chose à sa libération : confronter le flic paralysé qui lui a « volé sa vie ». Ce policier, David Fleetwood, a acquis une aura de héros depuis l’accident, il a une belle maison, il est fiancé à une superbe femme, qui ne laissera, d’ailleurs, pas Victor indifférent. Mais la rencontre va déboucher sur autre chose, qui fera espérer une nouvelle voie à Victor, et au lecteur, par la même occasion…



En dépit de ce que je viens de suggérer, ce roman n’est pas un itinéraire de rédemption. Connaissant Ruth Rendell dont j’ai déjà lu beaucoup de romans, je ne m’attendais pas à une fin « heureuse », ou à un criminel qui n’en était pas un. Victor est un sociopathe dans le plus pur sens du terme ; ce n’est pas un criminel spectaculaire, comme on peut voir dans les films, il est lâche et pas nécessairement sadique, ni même très intelligent (et pas bête non plus), mais envisage tout au seul prisme de son intérêt personnel. Il n’a pas eu une enfance terriblement malheureuse et il est même beau garçon. Il paraît que ce genre de personnes constituent une part importante de la population, et que la plupart ne basculent pas nécessairement dans la criminalité, quoiqu’ils puissent commettre de petits larcins ou délits sans jamais être attrapés ou ressentir le moindre scrupule. C’est ce genre de personnalité qu’on suit tout le long du livre, et l’auteur, en nous décrivant son parcours de l’intérieur, réussit presque à nous le rendre sympathique.

Ne vous attendez pas non plus à du trash ou d’éprouvantes descriptions de sévices : l’auteur réussit à nous immerger dans la tête d’un violeur en évitant le voyeurisme. Il n’y a que deux scènes de violence dans le livre, et elles sont relativement courtes et simples (quoiqu’assez percutantes) et, bien sûr, sans aucune complaisance (je viens justement de relire un polar où c’est tout le contraire). Ici, le viol n’a rien de sexuel, c’est « seulement » un acte de violence de plus, une façon pour Victor d’extérioriser l’immense colère qui l’habite. Là où Ruth Rendell est très forte, c’est qu’elle arrive à parler des choses sans les nommer (à l’image de cette fameuse « chose » qui fait si peur à Victor, et qui est, d’ailleurs, la clé de son comportement) et qu’elle s’attache à la psychologie de l’auteur de crimes, dans ce qu’elle a de plus ordinaire. On suit donc la vie quotidienne de Victor à sa libération, une vie morne et répétitive, solitaire, en se demandant sans cesse quand il va basculer à nouveau dans le crime. Des flashbacks sur son passé, par petites touches discrètes, nous fournissent certains éléments de sa psychologie. On commence à le prendre en pitié. Puis on assiste, petit à petit, au désastre qu’il fait de sa vie, on a envie de le secouer, qu’il se reprenne. On espère, même…

Pour les amateurs de polars bien noirs, le roman pourrait peut-être paraître plat et ennuyeux, tant il s’attache aux petites choses du quotidien, au lieu de parler d’enquête, de poursuites ou de crimes sordides. Je ne dis pas que le viol n’est pas sordide, mais finalement, on en parle peu : cela reste un mot tabou, dont on sent tout de même la menace constante, suspendue en l’air. Il est surtout question de la recherche de travail et d’argent de Victor dans la banlieue de Londres, de son obsession pour David et sa vie qu’il imagine privilégiée (alors que le pauvre homme est en chaise roulante). Or, ce sont justement ces petites choses, qui, en s’ajoutant les unes aux autres, en s’imbriquant, amènent à une situation qui peut s’avérer catastrophique. La fin, à la toute dernière ligne, nous donne la pièce finale de ce puzzle, encore une fois découpé et assemblé par une main de maître.



Je remercie Babelio pour l’envoi de ce roman qui m’intriguait dans le cadre de l’opération Masse critique « mauvais genres ». C’était l’un des rares Ruth Rendell que je n’avais pas lu, et maintenant, c’est fait ! Ce n’est pas mon préféré (qui reste pour l’instant La Demoiselle d’honneur, peut-être ex aequo avec La Maison aux escaliers), mais je l’ai trouvé captivant à sa façon et facile à lire. Je le recommande aux amateurs de l’auteur et à tous ceux qui s’intéressent aux tréfonds les moins reluisants de l’âme humaine !
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Simisola

malgré ses problemes familiaux, l'inspecteur Wexford accepte d'aider son médecin lorsque celui ci lui fait part de ses inquiétudes à propos de la disparition de sa fille.Les origines africaines de cette famille se retrouvent au coeur de l'intrigue alors qu'une jeune fille noire est retrouvée assassinée.Y a t il un lien avec la découverte du corps d'une jeune employée d'un bureau de recherche d'emploi.Les problemes de racisme,de chomage amenent l'inspecteur Wexford à orienter ses recherches :ont elles un point commun?le corps violenté d'une jeune fille noire sans identité que personne ne recherche apporte le doute sur les citoyens de sa petite ville de KingsmarkhamRuth Rendell apporte beaucoup d'humanité à son personnage principalBon roman policier
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La demoiselle d'honneur

Philip rencontre une jeune femme prénommée Senta, qui ressemble beaucoup à la statue d'une déesse qui agrémente son jardin. Il est ébloui par sa beauté, son teint pâle et son air mystique. Tous les deux tombent rapidement amoureux et Philip en oublie presque tous ses soucis personnels : son travail, sa mère et ses chagrins d'amour, sa sœur et ses problèmes d'argent...

Mais Senta est de plus en plus étrange. Il découvre une partie d'elle qu'il n'est pas sûr d'aimer. Jusqu'au jour où elle lui demande de tuer quelqu'un pour lui prouver son amour.



Si au début j'ai trouvé le roman long à se mettre en place, une fois l'ultimatum de Senta lancé à Philip je n'ai pas lâché cette histoire. Le personnage de Senta est superbement travaillé. Les pensées de Philip sont très bien décrites et le cheminement logique. L'ambiance de ce roman et plus particulièrement de l'appartement de Senta est très bien réussie. C'est froid, sombre et on navigue avec Philip dans ses interrogations : Senta est-elle folle ? Est-ce une menteuse née ? Une manipulatrice ?

Pas un coup de cœur mais un livre qui m'aura marquée c'est certain.
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Une vie si convenable

Prologue : 2011, Toby Greenwell confie à Grace un manuscrit des années 30, "L'enfant née d'une enfant", afin qu'elle évalue ses chances d'être édité, celui-ci n'ayant pu l'être au moment de sa rédaction, pour cause de bienséance, de qu'en-dira-t-on, d'hypocrisie, de lois particulièrement répressives dans cette Angleterre post-victorienne.





Dans le même temps, Andrew et Grace, frère et soeur, héritent de la maison bourgeoise de Verity, leur grand-mère maternelle, et décident d'y vivre ensemble. Grace, tout en enseignant dans une université, travaille sur une thèse : "les mères célibataires", trouvant les matériaux nécessaires à ses recherches dans la littérature anglaise. Andrew, quant à lui, bosse dans une maison d'édition et installe rapidement son amant, James, dans la maison de mamy.





La deuxième partie du roman, intitulée "1929, l'enfant née d'une enfant", est la plus longue. Maud, jeune fille de 15 ans en 1929 entre en scène. Ayant fauté, enceinte, la société corsetée lui rappelle rapidement où se trouve le droit chemin en lui laissant le choix entre être déportée ou se jeter dans la rivière.





Dans ce roman, comme dans les précédents, Ruth Rendell s'engage dans la lutte contre l'illettrisme et défend les droits des femmes et des enfants. L'écriture de Ruth Rendell à la fois élégante et classique, son vocabulaire précis et riche sans être condescendant servent son aptitude à analyser la plus infime des émotions ressenties par ses personnages. En plus de l'intrigue diaboliquement ficelée, "Une vie si convenable" est une grande page d'histoire contemporaine qui concerne toutes les femmes et ceux pour qui le mariage n'est pas un credo. Ruth Rendell évoque une époque pas si lointaine où la morale, la religion, la bien-pensance, les convenances, ostracisaient des hommes, des femmes, de toutes jeunes filles, ruinaient leur vie à tout jamais et les obligeaient à vivre dans le mensonge et la crainte d'une injuste justice.
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Le Goût du risque

Un Rendell comme les ouvrages précédents. Une écriture facile, des descriptions très précises, un vocabulaire riche. Une histoire menée de main de maître par l'auteure. Une fin inattendue quoique prévisible grâce à certaines réflexions. Les passionnés de"polars"doivent le lire.
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Sage comme une image

j'ai beaucoup aimé découvrir ce roman dont je ne connaissais pas l'auteure jusque là.

ce qui est captivant est la construction et l'élaboration des personnages, particulièrement complexes.

au fur et à mesure de la progression du roman, l'intrigue s'intensifie même si parfois j'ai eu un peu de mal à suivre celle-ci.

j'ai néanmoins passe un très bon moment de lecture. une superbe analyse psychologique !
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L'Analphabète

Titre original : A Judgment in Stone.



George et Jacqueline Coverdale sont des bourgeois aisés qui vivent au domaine de Lowfield Hall, vaste manoir où ils ont besoin d'engager une bonne. Les enfants Melinda et Giles sont demi-frère et demi-soeur car ils sont issus d'un précédent mariage de chaque côté, vivent aussi à Lowfield Hall.

Dès la première phrase du roman, Ruth Rendell installe le climat d'un destin implacable qui ne tient par la suite qu'à de petites choses : on sait que toute la famille va mourir assassinée par la bonne, Eunice et la narration va remonter le temps pour retrouver le fil des évènements qui s'enchaînent avec une rigueur mathématique. Il faut savoir qu'Eunice ne rechigne pas à l'ouvrage et apparaît les premiers temps comme une perle. Mrs Coverdale est ravie et George, bien que ressentant un malaise dès le départ ne veut pas gâcher le bonheur de sa femme. Prenant le lecteur à témoin, la narratrice explique comment les Coverdale furent les artisans de leur propre perte et que le lourd secret d'Eunice, son incapacité à lire et à écrire, dès qu'il se fait jour, la rend plus meurtrière que jamais. le personnage lui-même est un bloc compact d'insensibilité :

"une pierre qui respirait, voilà ce qu'était Eunice. Ce qu'elle avait toujours été."

mais rendue paranoïaque à l'idée qu'on puisse découvrir son "infirmité"; elle fuit livres et magazines comme la peste, la moindre note écrite lui paraît une source infinie d''ennuis, bien plus que le ménage de la grande maison . Ce bloc de pierre trouve son écho dans la scène du meurtre où les victimes sont rassemblés pour écoutant le Don Juan de Mozart à la télévision, qui a pour sous-titre « le festin de pierre", allusion à la statue du Commandeur qui emporte Don Juan dans les enfers, les protagonistes s'identifient chacun à un personnage. Ruth Rendell parsème des allusions littéraires, notamment le Shakespeare du « Conte d'Hiver» ou du « Marchand de Venise ». Le rôle de la folle postière et épicière, obsédée par un rachat improbable dans une secte, Les Adorateurs de l'Epiphanie, transforme sa rédemption en meurtre et se pose en soldat du Christ qui tue les impies, inventant à l'occasion ses propres citations bibliques comme elle invente ses médisances. le fils Giles, jeune adolescent byronien, amoureux platonique de sa demi-soeur, elle-même un peu caricaturale en étudiante gauchiste, cherche sa voie chez les sages hindouistes puis vers la religion chrétienne et parsème le tableau de feutre de sa chambre de citations sibyllines qui semblent autant de provocations pour Eunice .

Le film de Chabrol, « la cérémonie », s'inspire du roman à la sauce française. Eunice devient Sophie et l'incarnation de Sandrine Bonnaire- au visage admirablement fermé - lui donne vingt ans de moins. La fin est aussi plus brutale tandis qu'après la mort des Coverdale, le roman continue et l'enquête policière se résume ainsi à une vingtaine de pages avec les fausses pistes et là encore, des coïncidences, des petits faits comme par exemple le mot "enregistrement" (au magnétophone) confondu avec le mot "disque 33t", chose impossible en français mais que l'anglais désigne du seul mot de "record". En ce sens la traduction pèche un peu et l'on y trouve quelques anglicismes "présents" pour "cadeaux" ou encore plus étrange "pour dire le moins" au lieu de « le moins qu'on puisse dire"... Reste un roman très prenant qu'on ne veut pas lâcher de si tôt tant l'auteure a réussi un petit chef d'oeuvre de cohérence dont bien des auteurs de « littérature » pourraient s'inspirer.

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Sage comme une image

Malheureusement, je n’ai pas réussi à terminer ce livre. J’ai trouvé premièrement que la quatrième de couverture en révélait trop sur le roman, et je n’ai donc rien appris de plus que ce qui était déjà sur le résumé.

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On va suivre Teddy qui est élevé par ses parents, ne recevant aucun amour de leur part, puis on va suivre sa rencontre avec Francine qui a été témoin du meurtre de sa mère.

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L’ambiance est glauque à souhait, Teddy est élevé dans l’alcool, la drogue, la puanteur, j’étais mal à l’aise.

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Je ne me suis pas attachée aux personnages et je me sentais sale, et gênée car certaines situations étaient un peu étranges.

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Je me suis arrêtée à un peu plus de la moitié mais je n’ai vraiment pas réussi à rentrer dedans. Je vous en parle quand même car j’ai toujours été transparente avec vous.

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Autant il y a certains livres malaisant genre la terre des mensonges, Elma ou encore la vraie vie ça l’a fait, mais pas celui ci.
Lien : https://elinebouquine.wordpr..
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Le Meilleur des témoins (Qui a tué Charlie Hatt..

Un bon polar de cette auteure prolifique qui a pour cadre un mariage ! Et oui le temoin ici est un temoin de mariage et non de scène de crime et il va lui arriver une drôle d'histoire..Vous en saurez plus en feuilletant ce policier bien foutu,avec le style de l'auteur qui se lit sans s'arreter..A decouvrir !
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Histoires de...

Je n'ai vraiment apprécié aucune des neuf nouvelles policières de ce recueil. J'ai malheureusement trouvé mes lectures ennuyantes, peu originales et surtout peu enlevantes. J'aime bien les recueils de nouvelles, peut-être en ai-je trop lu sur ce thème? Ces nouvelles-là m'ont laissée complètement de glace.
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