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Critiques de Sabrina Calvo (205)
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Toxoplasma

Du rétro cyberpunk fantastique, un roman fourre tout bordélique comme cette Commune qui ne veut pas expirer.



Des chats, des ratons laveurs, des VHS qui combattent des Betamax, une marionnette chien, des mots québécois au parler hacker, des anti-spécistes, des punks, un crapaud-garou, une possible conspiration, du vaudoue, des films de série Z, (liste non exhaustive), le tout dans un Montréal communard.



On commence par des animaux décapités pour finir par une course poursuite contre un drone militaire, en passant par une vision des lol-cats qui envahissent le réseau en lui refourguant la toxoplasmose. Sabrina Calvo nous entraîne dans un drôle de périple autour de la nature de la réalité, un cyberpunk analogique halluciné dans un futur très années 80.



Vous dire que j'ai compris - ou aimé - ce roman serait mentir. Il faut sûrement être atteint de toxoplamose pour tenter une totale compréhension de ce roman non identifié. Sabrina Calvo réinvente le cyberpunk, plus analogique que digital, plus poétique que métaphorique, plus militant que politique. C'est un rêve étrange auquel il faut se raccrocher à quelques items pour y déceler un sens. Bourré de références à la contre culture, ce roman est un peu trop alternatif pour moi, je m'y suis perdu, sans repères pour me raccrocher. Une herméneutique radicale pour une expérience littéraire vraiment autre. Au final, je ne savais plus reconnaitre si j'étais face à une critique sous-jacente ou à un hymne d'amour lancée pêle-mêle aux années 80, aux hipsters, aux hackers, aux punks, à l'anarchie.



Ce que l'on ne peut reprocher à l'auteure, c'est d'avoir son propre imaginaire, et un sens de la formule qui fait mouche :



"La vie est trop courte pour s’épiler la chatte, sœurette."



"Dans une litière, le chat d’Ichi se lèche l’anus sans se soucier du monde autour de lui."



"Le jour où le nazisme sera rentable, tous les capitalistes seront nazis. "



Cependant, pas sûr après ce voyage d'aller voir Sous la colline ce qui s'y passe.
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Délius, une chanson d'été

Les quatre mousquetaires de la fantasy. Voilà le surnom utilisé par certains pour désigner quatre jeunes auteurs français jugés particulièrement prometteurs dans les années 1990 : Mathieu Gaborit, Fabrice Colin, Laurent Kloetzer, et Sabrina Calvo dont « Délius » est le tout premier roman. Initialement paru en 1997, le texte fait l’objet en cette rentrée 2019 d’une nouvelle publication dans un superbe écrin (la couverture est signée Cindy Canévet) : l’occasion de (re)découvrir cet ouvrage malheureusement un peu tombé dans l’oubli. L’autrice y met en scène un duo de personnages truculents en la personne de Bertrand Lacejambe, botaniste de génie résidant à Marseille, et son ami Fenby, anglais exilé en France et profondément marqué par sa rencontre il y a plusieurs années avec ce qu’il pense être des créatures féeriques. Tous deux voient leur quotidien perturbé lorsqu’une troupe pour le moins hétéroclite débarque un jour dans leur demeure afin de leur confier une enquête pour le moins intrigante. En effet, voilà plusieurs semaine qu’un assassin sème les cadavres un peu partout dans le monde sans que les enquêteurs ne soient en mesure de définir ni le profil de l’homme, ni son mobile, ni la façon dont il procède. Ne voyant guère de rapport avec leur corps de métier, nos deux compères sont sur le point de refuser avant que la curiosité de Lacejambe ne soit titillée par un détail surprenant : les visages des victimes expriment tous une profonde béatitude et leur corps est intégralement recouvert de fleurs. Il n’en fallait pas plus au botaniste pour abandonner séance tenante toutes ses activités et se lancer à corps perdu dans cette enquête dont il pourrait bien regretter de s’être mêlé.



Le texte est d’une grande sensibilité et fait référence à de nombreux artistes dont l’autrice s’inspire et auxquels elle rend plus ou moins explicitement hommage. La musique occupe ainsi une place centrale dans le roman, surplombé par deux figures majeures des XIXe et XXe siècle : la musicienne et compositrice Kate Bush et Frederick Delius, compositeur anglais qui à l’honneur de figurer au nombre des personnages du roman. La poésie occupe aussi une place essentielle : quelques poèmes de P. D. Finn sont reproduits et servent de fil conducteur au récit qui, sous la plume de Sabrina Calvo, développe sa propre poésie. Toujours dans le domaine littéraire, difficile également de passer à côté des références à deux personnages emblématiques de la littérature anglaise. Que ce soit par leur physique ou par leur attitude, nos deux héros ont en effet des allures très reconnaissables de Sherlock Holmes et John Watson : le premier est un génie dans son domaine mais s’avère complètement farfelu, le second est terre-à-terre et plus doué pour les interactions sociales. Le clin d’œil ne se limite d’ailleurs pas qu’à une simple ressemblance puisque la petite troupe responsable de l’affaire fait à plusieurs reprises nommément référence au célèbre détective qui semble être considéré par certains comme un personnage bien réel (ce que d’autres réfutent absolument). Il est aussi amusant de constater qu’Arthur Conan Doyle figure lui aussi parmi les personnages du roman, l’autrice utilisant habilement certains pans de sa biographie pour les faire coïncider à son histoire (sa fascination pour le spiritisme, notamment). Toutes ces références participent à donner au roman une ambiance très particulière dont on comprend sans mal pourquoi elle a séduit tant de lecteurs lors de sa première parution.



En dépit de l’indéniable poésie qui se dégage du texte, le roman reste tout de même très particulier. Ne vous attendez pas à une enquête ou un récit conventionnel, vous serez déçu ! L’autrice fait en effet régulièrement le pari de l’absurde et s’amuse à faire perdre aux lecteurs et aux personnages tous leurs repères, enchaînant les situations plus burlesques les unes que les autres (c’est un aspect qui m’avait aussi gêné dans « Arcadia » de Fabrice Colin, un roman qui présente des similitudes avec celui de Calvo). Certaines scènes ou dialogues paraissent ainsi complètement surréalistes, au point qu’on a souvent l’impression (notamment dans la seconde partie) de se retrouver dans un univers à la « Alice au pays des merveilles », avec une multitude de personnages bizarres et des situations complètement absurdes. C’est amusant parfois, déroutant souvent, en tout cas ça ne laisse pas indifférent. Si certains pans de l’intrigue m’ont laissée dubitative, plusieurs trouvailles sont en revanche franchement originales. L’autrice n’hésite pas, par exemple, à se livrer à des tours de passe-passe narratifs très astucieux qui donnent un charme supplémentaire au roman (pour changer de point de vue entre plusieurs personnages, notamment, ou en entretenant volontairement le flou autour de la manière dont l’assassin tue ses victimes). Les personnages et l’univers souffrent quant à eux des mêmes problèmes que l’intrigue et peuvent rebuter par leur bizarrerie et leur manie d’aller à l’encontre de toute logique.



« Délius » est un roman très particulier et, si l’aspect burlesque du récit en déconcertera plus d’un, la poésie qui s’en dégage ne laisse pas indifférent. A noter que l’autrice a écris un autre roman mettant de nouveau en scène le duo Lacejambe/Fenby (« La nuit des labyrinthes ») qui devrait également faire l’objet d’une republication.
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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Sunk

Connaissant à la fois des lectrices qui avaient dévoré des Sunk avec bonheur et des lectrices à qui il était tombé des mains, j'étais plutôt curieuse de tenter l'expérience moi-même.

A vrai dire, je n'ai pas été particulièrement emballée. Il ne m'est pas tombé des mains, non, mais je n'ai pas réussi à entrer réellement dedans et au milieu j'ai nettement du lutter pour ne pas reposer le bouquin en question, trouvant que ça tournait en rond et ne faisait vraiment aucun sens. Je sais, je sais, c'est une part du principe de l'humour absurde mais j'ai toujours eu tendance à trouver que celui ci fonctionnait mieux en minuscule dose.

Trois étoiles quand même car je vais l'admettre: j'ai aimé la fin.
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Délius, une chanson d'été

Le livre le plus délirant jamais écrit -mis à part la suite-. Une enquête avec des indices complètement loufoques. Une ambiance féerique à vous faire dresser les cheveux sur la tête. De la poésie, de l'humour, du suspens : "une oeuvre de jeunesse" d'après la description qu'en fait son auteur ; Rimbaud eût dit la même chose...

A lire absolument !!!
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Wonderful

Le roman « Wonderful » a obtenu le prix Julia Verlanger, pour ma part, je lui dédis le prix du livre ennuyeux de mes lectures 2021 ex æquo avec « En approchant de la fin ». Ici, on est dans un récit pré-apocalyptique, c’est-à-dire qui se passe juste avant une catastrophe qui doit décimer la vie terrestre, en l’occurrence la chute de la Lune sur la Terre. On pourrait s’attendre à une guérilla de survie, mais nous sommes au pays de sa majesté avec tout le flegme britannique. Tandis que nous nous battons, nous barbares, pour des rouleaux de papiers toilettes, eux seraient du genre à tendre la main pour vous le donner. Bref, si vous voulez de l’action, de la violence, du dynamisme… passez votre chemin. C’est dans la continuité d’un Ballard.



Que dire, à part qu’il ne passe pas grand-chose, même rien sur le tiers du livre, soit la contenance de ma lecture. Après, m’être bien ennuyé et sachant que le reste serait du même acabit, j’ai décidé de refermer définitivement ce livre avec un désagréable goût de perte de temps. C’est bien dommage quand je vois qu’une grande majorité des lecteurs, ont adoré ce roman, mais je ne suis pas le seul à ne pas parvenir à continuer et le finir, ce qui me réconforte un peu.



Ce livre avait de bonnes idées, je pense à la tension que l’on aurait pu avoir avec la chute imminente de notre joli astre, sans oublier les factions, la décadence de la famille royale remplacée par la branche Victoria. Ce bouquin rejoint une liste déjà importante de mes lectures abandonnées.
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Wonderful

Wonderful... le bouquin qui traînait dans ma pile à lire depuis holala.. et qui s'est retrouvé dessus, donc allez zou, hop, lu.



Pitch :

Vous écoutez Blue FM... La radio de la fin du monde... Pour que votre fin soit plus douce, pour que vous dansiez sur le bord du monde, alors que le monde touche à sa fin...

Le ciel va nous tomber sur la tête... La lune surtout... Et pourquoi la fin du monde ne se ferait pas en musique ?



Vachte j'ai des livres chelous !

Vous savez les livres où vous panez rien, vous lisez et vous panez rien... vous aimez, vous lisez encore, mais vous panez pas plus, à peine.

Vous lâchez prise, avec ce livre obligé de lâcher prise. Si vous vous accrochez ne serait-ce qu'à un zeste de rationalité, vous allez vous perdre encore plus. Ça ne passera pas. Pas du tout.

Alors vous lâchez prise, vous oubliez que vous panez rien... que vous êtes aussi perdu que Loom...



Loom ce médecin de fin du monde, qui pense à Pooh en train de mourir de chagrin dans un complexe cinématographique où l'on passe des Hitchcock...

Loom qui court, Loom qui pense, Loom qui veut comprendre (comme nous).

Loom qui se retrouve aux prise avec des entité étranges, des aventures foutraques, des rencontres exubérantes... surréaliste.

Surréaliste épicétout !



Fou, un trip sous acide, avec une bande son...

Avec Tom Waits et sa voix éraillée, avec les dessins d'Arthur Rackham... avec les étoiles.

Avec les rêves, les folies, avec les oripeaux de normalité jetés aux oubliettes, pour faire place à la féerie, la dinguerie, bizarrerie baroque.

Rencontrer la reine Mab dans les jardins de Kensington... rencontrer Clochette même si elle s'appelle autrement... faire un clin d'oeil à Barrie et à son Peter Pan, ou à Alice et son pays des merveilles...

Danser, manger du chocolat...

Le tout sur fond d'une musique qui craquelle...

Les costumes sont changeant, ceux des rêves de l'enfance qui viennent effacer les respectabilités d'adulte... ne plus avoir peur et se balader en costume de homard de dinosaure... de Dodo...



Une dernière chasse aux trésor, une dernière aventure... Pour faire passer le temps, pour ne pas y penser à cette fin du monde qui pèse... Pour oublier le vide en nous, autour de nous, le vide des écrans de télé qui vomit sa neige.... Et ce grand vide qui se rapproche à pas de géants...



La fin du monde est là, à quoi bon... redevenir des mômes, avec des rêves de mômes et des ballons gonflés à l'hélium qui crissent... vont-ils finir par s'envoler dans le bleu du ciel ? Pour être enfin libre ?
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Délius, une chanson d'été

Le résumé de ce roman pourrait ressembler à une blague : un tueur en série, un botaniste, des fées et Arthur Conan Doyle entrent dans un bar… Personnellement, c'était plutôt pour m'attirer, et je peux dire que je n'ai pas été déçue, bien au contraire.

J'ai découvert l'existence de ce livre grâce à la bibliographie sur le steampunk réalisée par la bibliothèque Reiner Maria Rilke de Paris (rendons à César ce qui est à César, je vous encourage d'autant plus à consulter cette bibliographie sur le genre vous intéresse : http://b14-sigbermes.apps.paris.fr/userfiles/file/Bibliographies/steampunk/steampunk.html#6). Je l'avais mis sur ma liste de lecture, et n'ai fini par m'y mettre qu'un an après. J'avais alors complètement oublié de quoi il s'agissait, et j'ai été assez surprise de me retrouver avec un roman à la couverture que je trouvais plutôt peu engageante, et à la police d'écriture minuscule (dans la première édition chez Mnémos, il a ensuite été réédité chez J'ai lu). Bon, jusque-là ce n'était guère prometteur. Puis j'ai commencé à lire, et là, oubliées la couverture et l'écriture, j'ai été happée par cette histoire policière loufoque, atypique et féérique (littéralement).

On croise dans ce roman toute une série de personnages, du compositeur Délius au botaniste marseillais Lacejambe, en passant par Arthur Conan Doyle et le tueur en série autour duquel tourne l'intrigue. En effet, un jeune homme triste assassine et garnit les corps de ses victimes de fleurs. On fait donc appel à Lacejambe, botaniste excentrique, pour retrouver le coupable. Chaque personnage suit alors son chemin dans cet univers étrange, onirique, beau et effroyable que construit David Calvo.

Il y avait longtemps que je ne m'étais pas délectée autant d'une lecture, prise par surprise et entraînée dans cette aventure, je ne lâchai le livre qu'à contrecoeur. Je ne saurais trop vous conseiller de sauter le pas et de vous laisser tenter par ce voyage, vous laisser guider par la prose de David Calvo.



Je viens de découvrir qu'il existe une suite, je compte bien me jeter dessus rapidement !

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Délius, une chanson d'été

Un roman fantastique qui marie, étonnement avec un certain succès, tueur en série et féérie! Dans une ambiance victorienne, un genre de Sherlock Holmes de la botanique se lance sur les traces d'un poète assassin qui rempli le ventre de ses victimes de fleurs. Des personnes réelles, comme Arthur Conan Doyle et le compositeur Frédérick Délius, y sont également mises en scène, et certaines croyances ou superstitions préexistantes, comme les valses féériques et le vin de comète, sont récupérées pour créer une intrigue originale.



C'est un roman plein de fantaisie et d'humour, une enquête onirique et déjantée, où il est surtout question du pouvoir de l'imagination, qui est à la fois un don et une malédiction pour les artistes torturés. J'ai eu un peu de mal à embarquer au début, parce que l'intrigue policière est plutôt absurde, mais finalement, j'ai bien aimé! Je pense bien lire la suite.
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Délius, une chanson d'été

J'adore Sabrina Calvo. Chacune de ses œuvres est un habile exercice d'équilibriste entre un univers haut en couleurs mâtiné d'éléments plus absurdes les uns que les autres, et un ton et des thèmes profondément mélancoliques. C'est un mélange auquel tout le monde n'adhèrera pas, mais en ce qui me concerne, je trouve le dosage parfait.



Ici, l'on est dans du pur steampunk. Dans une fin de 19e siècle alternatif, un cadavre est retrouvé sur une plage... farci de fleurs fraîches. Sherlock Holmes étant indisponible pour mener l'enquête pour la bonne raison qu'il n'existe pas, c'est à Bertrand Lacejambe, botaniste français de son état, accompagné de son acolyte anglais Fenby, que revient la tâche de débusquer l'assassin. Très vite, il apparaît que l'affaire est liée de près au petit peuple des fées (dont Fenby cherche à démontrer l'existence depuis une troublante expérience) ainsi qu'au compositeur Frédérick Délius.



En toute honnêteté, plusieurs mois après avoir fini ce roman, je suis bien en peine de me rappeler les tenants et aboutissants de l'enquête principale. Mais cela ne m'a pas empêchée d'en garder un souvenir marquant. Ce que j'en retiens, c'est particulièrement son atmosphère onirique et loufoque ainsi que certaines images fortes (notamment Délius qui se balade dans Paris et perçoit le paysage sous forme de symphonies).



À lire pour l'univers, les personnages et les thèmes plutôt que pour l'intrigue.
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Maraude

Compagnon de Melmoth furieux, sorti il y a un peu plus d’an, Maraude(s) nous entraine dans les rues de Belleville et des quartiers alentour à la rencontre de sa faune, de ses habitants et de ses luttes. Nous sommes dans le même univers, peut-être à la même période que l’histoire de Fi, peut être quelques années après. Et le fait que ce texte soit co-signé par dilem, l’un des personnages de Melmoth furieux, en plus de bri (pour Sabrina Calvo) brouille encore un peu plus les pistes.

Dans Maraude(s), nous allons arpenter la Commune libre de Belleville en partant à chaque fois ou presque de la place Henri Krasucki, qui est dans la vraie vie une petite place tout à fait en dehors des grands axes et des circuits touristiques, mais un des véritables cœurs de Belleville avec ses bars, sa librairie et sa vie de quartier. Si vous êtes Parisien ou habitant à proximité, je ne saurais trop vous encourager si le temps le permet de choisir l’une des maraudes racontées et d’en suivre le parcours en cherchant les immeubles, les parcs, les arbres présentés dans le livre.

Si vous n’habitez pas du tout dans le coin, vous pouvez quand même apprécier la balade, ou plutôt la lecture, en vous plongeant dans un monde où les luttes, la débrouille et l’art se mêlent, et où surtout la guerre est presque gagnée. L’Empire (de Melmoth ?) est exsangue et il ne reste que des poches de résistance violente entre différents lieux autogérés, différentes communautés libres qui lui livrent encore bataille ou qui s’affrontent entre elles tout en apprenant à échanger. Tout n’est pas rose, car entre les traîtres bobos infiltrés dans la Commune ou l’exfiltration d’une combattante coincée dans le XVIIIe arrondissement, les pièges sont encore présents. Et si l’heure est à la promenade, elle est également à l’enfantement d’un monde nouveau. Période délicate s’il en est.
Lien : https://www.outrelivres.fr/m..
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Sauve qui peut : Demain la santé

Quinze auteurs et quinze textes pour envisager l’avenir de nos systèmes de santé. Et le moins que l’on puisse, c’est que ce n’est pas l’optimisme qui règne !



Parmi les idées qui reviennent le plus souvent dans les différents, on notera le big data, la surveillance généralisée du moindre de nos organes et l’impossibilité – physique ou sociale – de se sentir mal ; ainsi qu’une fracture de plus en plus forte entre les populations riches, qui auraient accès aux techniques médicales de pointe, et les plus pauvres, perdant progressivement l’accès aux spécialistes de la santé.



Tous les textes sont emprunts d’un sentiment de révolte qui fait certainement écho à l’actualité : il n’y a plus rien à attendre des élites politiques ou médicales, il faut s’auto-organiser, apprendre collectivement à réaliser les soins médicaux de base – chacun citoyen doit pouvoir être soigné par un de ses voisins. D’autres auteurs feront appel à la magie : coupeurs de feu, don de guérison par simple contact… des capacités innées qui échappent à tout contrôle scientifique et qui rétablissent une certaine égalité dans la population.



Point à signaler également, le recueil fait la part belle aux « expérimentations littéraires », notamment à différents types d’écriture inclusive. Étant assez neutre dans ce débat, je dois tout de même reconnaître que ça a plus freiné ma lecture qu’autre chose. Si les points médians ne m’ont pas dérangé, les « iels » ou la féminisation accentuée de certains termes m’ont empêché d’avoir une lecture fluide. De même, utiliser « il » et « elle » indifféremment pour le même personnage n’apporte à mon sens que de la confusion, et je ne vois pas très bien ce que ça ajoute au récit.



Comme dans tout recueil, il a des récits qui m’ont passionné et d’autres qui m’ont ennuyé. Je regrette juste que tous les textes partagent la même orientation politique, un peu plus de variété aurait été appréciable.
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Délius, une chanson d'été

Ce livre est délirant et étonnant. Délius, une chanson d’été est un OVNI littéraire poétique, un conte fabuleux. Les mots s’infusent de magie, de féerie. La laideur est ici transformée en poésie, en musique, en merveilleux. J’ai été emporté par la plume de l’auteure et par l’humour so british. Dans une époque victorienne, nous suivons les aventures d’un botaniste et de son acolyte elficologue sur les pas d’un meurtrier poète qui garnit les cadavres avec des fleurs. J’ai voulu prolonger cette lecture. Il y règne un souffle féerique, poetisé de folie. C’est avec délectation que j’ai savouré ce livre.
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Au bal des actifs : Demain le travail

Demain le travail est un recueil comprenant 12 nouvelles d’anticipation dont la thématique principale est le travail. Une façon pour nous de découvrir ce que les auteur.rices imaginent pour notre futur. Entre l’accumulation de petits boulots, sans savoir si demain on gagnera suffisamment, ou au contraire le travail étant réservé à une élite, autant vous le dire tout de suite : ce n’est ni glorieux, ni optimiste ! Mais voilà, chacun de ces récits nous fait réfléchir, nous touche différemment. Si je me souviens de mon appréciation de chacune des nouvelles, il y en a qui m’ont toutefois moins marquée et je ne me souviens de l’histoire que grâce à mes notes. En parcourant le net, j’ai vu que pour d’autres personnes, ce ne sont pas les mêmes nouvelles qui nous ont impactés. Pour ma part, ce sont les premières et les dernières que j’ai le plus apprécié et dont je me souviens également le plus. J’ai d’ailleurs eu une très bonne surprise avec Le Parapluie de Goncourt qui traite du « labeur de l’écriture » (p.466) : on y découvre un premier texte, des échanges avec des correcteurs, l’éditeur, etc. C’est vraiment très intéressant ! Pâles mâles et Canal 235 m’ont également beaucoup touchée ; la précarité des héros ne peut laisser indifférent.e.

Je ne vais pas vous parler de toutes les nouvelles individuellement (quoique si vous voulez un retour sur une nouvelle en particulier, je peux le faire en commentaire) ; j’ai trouvé qu’elles étaient bien écrites, chaque auteur.rice ayant son propre style, une narration et un angle d’attaque du sujet différents. Le recueil est dense et certaines histoires sont assez dures à digérer ; il faut alors un temps pour laisser la réflexion faire son bonhomme de chemin.

J’imagine qu’il y a eu des échanges entre les écrivain.es car certains textes font écho les uns aux autres. Alors oui, Vertigeo ne ressemble en rien à Parfum d’une mouffette, mais les textes sont présentés de façon logique ; rien ne semble avoir été laissé au hasard. De plus, oui, ce sont des nouvelles, c’est donc moins développé que pour un roman, et pourtant chaque histoire se déroule de façon cohérente, est suffisamment étoffée pour qu’on puisse d’y plonger pleinement. Quant aux fins, qu’elles soient ouvertes ou non, elles sont bien amenées et les histoires ne s’arrêtent ni trop tôt ni trop tard.



Au bal des actifs. Demain le travail est un ouvrage réflexif riche, proposant des visions différentes quant au monde du travail de demain. Ce n’est pas le genre de livre qui se dévore en quelques jours, non, c’est le genre de livre que l’on prend le temps de découvrir, qui nous fait réfléchir.

Une bonne découverte que je recommande vivement, mais pas à n’importe qui. Demain le travail ne vous fera pas rire, ne vous fera pas passer un moment plaisant. Ce qui ressort le plus, d’après moi, est vraiment la réflexion autour du travail.
Lien : https://malecturotheque.word..
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Utopiales 2011 : Anthologie

7 textes pour cette anthologie 2011 des Utopiales. 7 textes sur la thématique "Histoires", ce qui laisse le champ large aux auteurs choisis pour cette nouvelle édition de la désormais traditionnelle anthologie publiée chez ActuSF. Le livre est très joli, avec sa couverture à l'image de l'affiche du festival, qui m'avait tapée dans l'oeil dès mon arrivée. Seule bizarrerie : le format est légèrement plus petit que celui de l'an passé, ce qui ne facilite pas le rangement harmonieux en bibliothèque.



Globalement, les textes sont de très bonne facture même si j'ai été moins enthousiasmée que pour l'anthologie 2010, qui il est vrai, avait été un coup de cœur. Mais ne soyons donc pas trop durs.



Le radeau du Titanic, James Morrow. Une nouvelle uchronique humoristique sur le naufrage du Titanic. La nouvelle n'est pas très réaliste et fait un peu blague de potache. Amusant mais pas impérissable et surtout trop long.



Le train de la réalité (fragment), Roland C. Wagner. Une nouvelle qui se passe dans l'univers de l'uchronie Rêves de Gloire, du même auteur. Si l'écriture "langage parlé" ne m'a pas rendu facile la lecture de cette nouvelle, j'ai tout particulièrement apprécié la chute.



L'invention du hasard, Norbert Merjagnan. Je ne suis pas arrivée à accrocher à cette nouvelle. Je n'ai pas tout compris, je crois.



Lignes parallèles, Tim Powers. Caroleen et BeeVee sont jumelles. Lorsque BeeVee meurt, elle se met à écrire avec la main de Caroleen. Ce qui va causer quelque quiproquo avec la jeune voisine qui venait souvent aider les deux vieilles jumelles. Nouvelle sympathique.



K**l me, I'm famous, Eric Holstein. Une histoire de musique rock et de vampires. Sympa mais vite oublié on va dire.



Salvador, Lucius Shepard. Une nouvelle fantastique sur la guerre qui retourne bien son lecteur. Glauque à souhaits.



Pragmata, David Calvo. Amis procrastinateurs de tous poils et de tous horizons, cette nouvelle est faite pour vous. Ne retardez pas encore le moment de la lire. Jouissif. Allez, un petit extrait :



"J'ai établi plusieurs grands principes aggravant la procrastination.

- la branlette

- le pétard

- Wikipedia / Twitter

- Les jeux vidéos

- La douche

- Dormir.

Je me demande ce que je vais sacrifier en premier."



Le nouvelle est disponible en son intégralité sur le site d'Angle Mort. Cessez de retarder l'échéance, vous n'avez AUCUNE excuse. Toi, là dans le fond, éteins cette console immédiatement !
Lien : http://ledragongalactique.bl..
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Wonderful

Les romans de Calvo sont un peu comme les films de Tim Burton ou Jean-Pierre Jeunet ; ils ont une esthétique qui les rend vraiment particuliers.



L'histoire est folle, décalée, dégentée-, comme d'habitude-. C'est une suite de tableaux magiques et poétiques. J'ai adoré les évocations de la neige et de l'hiver qui m'ont fait revivre des émotions vécues dans d'autres romans ou nouvelles de l'auteur. Il y a les fées, Londres, les mythes fondateurs, l'époque révolue des calèches et des belles dames. J'ai particulièrement aimé le voyage dans le Kaléidoscope où les personnages voyagent dans un univers mi-2D entre la carte et le décor de théatre avec des véhicules jouets. De plus la plongée dans le monde fantastique est d'autant plus vertigineuse que le roman commence à notre époque.


Lien : http://baobabcity.over-blog...
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Maraude

Extrait de ma chronique :



"Evidemment, toutes ces ambiguïtés ne constituent pas le coeur de Maraude(s), mais elles sont, sans doute, ce qui lui permet de battre haut et fort (au moins tout autant, sinon plus, que Les Furtifs de Damasio, un livre tout aussi "VNR / DTR" (page 39) que Maraude(s), mais sans doute (paradoxalement ?) plus utopique.





Comme son titre l'indique, Maraude(s) se structure avant tout autour de 8 tournées d'"inspection militaire" (page 11), servant à vérifier le bon fonctionnement des barricades protégeant la Commune de Belleville, mais aussi, par la bande, à circonscrire, un peu à la manière de la ritournelle de Deleuze & Guattari, un espace partagé, opposable à celui occupé par les nostalgiques de "l'Empire" (pages 27, 36, 43), aka "les fascistes" (page 11)."
Lien : https://weirdaholic.blogspot..
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Melmoth furieux

J'attendais avec impatience la sortie de Melmoth furieux et l'ai dévoré dans le weekend suivant sa sortie mais j'ai hésité quant à écrire sa critique car mon avis est mitigé.

L'univers "grunge" m'a beaucoup plu ; un peu l'ambiance du stade de sa BD Constellations mixée avec celle de l'île de Montréal de Toxoplasma. La bande de gamins qui tourne autour de l'héroïne est trash et perchée à souhait.

J'ai apprécié aussi les nombreux moments de vie qu'on passe avec les différentes "tribus" de ce quartier libre qui vit en autarcie forcée-choisie en récupérant, recyclant et upcyclant tout.

Sabrina Calvo semble avoir "trouvé" son style : un mélange sucré-salé de niveau de langue très "impressionniste".

Ce roman rassemble les thématiques et motifs que l'autrice affectionne : Disney, les palmiers, les années 1980, l'enfance, le jeu, le "protocyberpunk"... mais il se déroule dans une nouvelle ville : Paris et développe un nouveau sujet : la couture, qui est son terrain de jeu du moment - : https://www.limerence.is/ -.

Le schéma narratif est plutôt classique : gros méchant, mystères dévoilés pas à pas et grosse fight finale... C'est ce qui m'a un peu déçu car c'est assez inhabituel pour l'écrivaine qui pourra sans doute toucher un public plus large. -Je l'ai d'ailleurs prêté à quelqu'un en guise d'introduction à l'univers de l'auteure dont je lui rebats les oreilles, avant de lui faire tester des histoires plus "ésotériques".- C'est peut-être une étape dans son chemin professionnel, un dernier combat "dans les règles" contre le schéma quinaire avant de le dézinguer dans un prochain opus (?) Certaines métaphores pourraient le laisser espérer puisqu'elle annonçait dans plusieurs interviews vouloir en finir avec les bons vieux clichés des fictions mainstreams -notament au festival Fantastiqueer quand elle décrivait les travers des fictions de Netflix : https://m.twitch.tv/videos/1062224812 -.

(J'ai mis des guillemets quand je ne trouve pas de mots plus appropriés même s'ils ne sont pas exacts.)
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Melmoth furieux

« Me prend soudain l’envie d’aller brûler Eurodisney. » Dès les premières pages de Melmoth furieux, Sabrina Calvo annonce la couleur. Ou plutôt l’un des tons de son roman, tour à tour rageur, fantasque, drôle, mélancolique, triste, doux, violent, rêveur, sarcastique… À moins que celui-ci ne soit une geste poétique écrite non en vers, mais en prose ?

Toujours est-il que ce livre nous raconte l’histoire de Fi, banlieusarde réfugiée dans la Commune de Belleville après que son frère se soit immolé par le feu lors de l’inauguration du parc d’attractions. Ce geste fut l’un des premiers d’une série aboutissant à la chute des différents gouvernements et au fait que Mickey et consorts tombent le masque.

Dans un monde à la fois proche du nôtre et très éloigné, sur la colline de Belleville, une poche de résistance lutte à coup d’idéal collectif, d’entraide, de jeux vidéo et de mode, de récupération et de sentiments. Dans cet endroit, Fi coud, aime et câline, mais, hantée par son frère, elle rêve de vengeance et de libération. Et se demande qui est Villon ? Comment lui et son canard à trois pattes sont-ils entrés dans sa vie ? Pourquoi ? Et peuvent-ils l’aider contre Melmoth ?

Laissez-vous porter par les mots et ne cherchez pas de linéarité dans ce récit : il n’y en a pas. L’œuvre est comme les tenues et les pensées de Fi : entremêlée et nouée jusqu’à la révélation finale. La protagoniste mélange les temps comme les tissus : son passé avec son frère dans une cité de banlieue, son présent dans un Belleville recrée à l’image de la Commune de 1871 entre peur et utopie joyeuse et un futur possible, celui de sa Croisade des enfants contre Eurodisney.

Alors que l’histoire se dévide, elle passe d’un réalisme fantaisiste au pur féérique en passant par la noirceur de certains assauts évoquant Strange Days. Il y a de la magie à l’œuvre dans ce texte, entretissé de références croisées et détournées, qu’elle soit détournée par des puissances mercantiles ou renouvelée et réemployée par Fi et les autres communards. L’histoire comme la mode ne sont-elles pas une éternelle réinvention du monde ?

Avec Melmoth furieux, laissez-vous surprendre dans les rues de la ville, casque sur les oreilles, à partager ses joies, ses luttes et ses peines tout en contemplant le plus beau panorama de Paris.
Lien : https://www.outrelivres.fr/m..
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Sunk

Nouvelle addition à ma collection de la bibliothèque dessinée, Sunk est un ouvrage en bichromie bleu canard-noir, choix de nuance de bleu qui prend tout son sens à la lecture ! Un nouvel ouvrage atypique dans sa forme, mais aussi dans son fond.



L’eau monte… à moins que ce ne soit l’île qui descende ? Le résultat est cependant le même : les habitants doivent fuir vers le sommet pour échapper aux flots ravageurs et à leurs résidents carnivores. On suit Sébastien et Arnaud, deux frères qui ont toujours vécu dans la pauvreté d’un petit village de Sunk, passant leur journée à rêvasser, boire des picon-bières ou se disputer. Sébastien est le plus gentil des deux. Naïf, rêveur, altruiste, il est bon avec tout le monde, mais son frère le considère comme le simplet de service qu’il doit sauver malgré lui. Arnaud est quant à lui méchant et méprisant avec chaque personne qu’il croise. Il n’a de respect pour personne à part lui-même et se considère comme l’élu qui sauvera le monde.



Leur quête commence lorsque l’eau arrive à leur village. Il rejoignent une équipe de bras cassés afin d’aller chercher de l’aide au-delà de la Grande Barrière. Commence un voyage incroyable, fait de rencontres improbables, d’aventures loufoques, d’absurdes surprises, bref, d’un joyeux bordel , dans lequel l’eau n’a de cesse de grimper. Les morts s’accumulent… mais parfois ils ne sont pas morts ! C’est un récit farfelu, abracadabrantesque, parfois vulgaire et sale, d’une grande violence, philosophique et WTF à la fois. Il ne faut s’attendre à rien, car tout peut arriver. Il faut d’ailleurs parfois s’accrocher pour suivre et certains éléments m’ont tout simplement échappé.



Il faut mieux ne pas trop s’attacher aux personnages que l’on croise. Bien qu’on ne sache pas ce qui arrive à chacun, on se doute du destin funeste qui attend ceux qui ne continue pas l’ascension de l’île. La galerie de personnages présentée par les auteurs est fascinante : on passe de la vieille mémé qui vend son ragout de fiente à une petite taupe toute mignonne, d’une mystérieuse armure à des champigolos , d’un maire canin à une clé du mystère, d’un dieu Canard et ses fidèles à une serveuse aguichante…sans oublier l’énigmatique maitre du Sémaphore. L’artiste s’en donne à cœur joie pour illustrer cette ribambelle éclectique !



Le style d’écriture est en tous points en accord avec le récit : il se veut parfois poétique, parfois vulgaire, souvent absurde, mais toujours juste. Ce roman a été rédigé à 4 mains et je me demande vraiment comment les auteurs y ont travaillés ensemble pour obtenir ce résultat hors normes. Les chapitres alternent entre le point de vue de Sébastien et d’Arnaud et donnent une vision bien différente de la réalité qu’on est en train de vivre en fonction de la perspective.



La mise en page de ce roman est tout aussi incroyable que son contenu : la couleur bleu fait ressortir cette omniprésence de l’eau. Où qu’on regarde on la sent sur le point de déborder, elle nous presse à tourner les pages pour ne pas à notre tour nous retrouver noyé et dévoré par les voraces requins. Les textes et les dessins s’entre-mêlent et forment un tout visuellement très réussi.



Un roman court illustré surréaliste : deux frères diamétralement opposés entreprennent ensemble un voyage incroyable vers le sommet de l’île, alors que l’eau continue inexorablement de monter (ou l’île de descendre). Une mise en page qui allie superbement textes et illustrations originales, dans les tons noir et bleu canard. Encore une belle réussite pour la Bibliothèque Dessinée !
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Toxoplasma

Alors qu’une formidable révolution a éclaté, l’île de Montréal est assiégée par l’armée fédérale. Une Commune y a éclos tandis qu’Internet a disparu et que l’électricité n’est plus une valeur très sûre. Tous les insulaires attendent une hypothétique fin du monde. Parmi ceux-ci, vit Nikki qui mène une enquête pour tenter d’élucider d’atroces meurtres d’animaux. Elle va être aidée par des adeptes de course dans les bois du cyberespace et une marionnette. Sa vie devient peu à peu un fil tendu entre rêves et réalité, alors qu’elle commence à entrevoir l’essence d’une conspiration.



« Toxoplasma » est le neuvième roman de David Calvo, paru en 2017, et salué par le Grand Prix de l’Imaginaire 2018. Ce long roman mêle habilement différents genres et thèmes, l’auteur aimant surfer aux lisières des styles de l’imaginaire.

Pour entrer dans l’œuvre et poursuivre la lecture jusqu’à son terme, il faut accepter de suivre David Calvo dans ses escapades tout à la fois débridées, fantasques et en même temps tenues par un fil d’intrigue solide ; accepter de suspendre une compréhension entière pour entrevoir quelques parcelles de sens, çà et là, suffisamment nourrissantes pour continuer le chemin. Et quel chemin ! L’auteur nous promène entre comique et drame, spiritualité et réflexions politiques, mythologie et cyberpunk, origines et tension vers un avenir, l’ensemble étant servi par une plume merveilleuse.

David Calvo sait créer des images fortes, poignantes dans un style poétique, n’hésitant pas à détourner des mots de leur sens pour leur donner un autre envol, un souffle créatif. La conspiration devient ainsi cette respiration avec l’autre.

Car au fil de l’enquête portée par trois femmes, c’est une conspiration qui peu à peu est mise à jour, la forêt devenant lieu des origines et de la clôture, en un Ouroboros scellant un renouveau.

Une œuvre fantasque et une expérience aussi exigeante que bouleversante, dont on ressort conquis.
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