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Critiques de Sabrina Calvo (205)
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Hacker la peau

"Hacker la peau" nous emmène à Lyon, dans un futur proche ou un présent alternatif, pour rencontrer une communauté LGBT+ militante qui fait face à l'oppression de l'extrême droite qui vient de remporter les élections laissant ses partisans les plus violents agir en toute liberté.

J'ai aimé les couleurs et les ambiances que le dessinateur a mis en scène. J'ai aimé la poésie et la magie incarnées par les deux femmes du trio amoureux qui met en lumière trois façons de s'opposer à l'oppression : l'art pour Molly, la spiritualité pour Prin et la violence pour Axl.

Par contre, les relations ambivalentes entre les personnages qui mêlent amour passionné et agressivité m'ont mise mal à l'aise ; je n'avais pas envie de me projeter dans ces personnages aux réactions disproportionnées. Ils étaient à l'image du monde dur dans lequel ils vivaient...
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Délius, une chanson d'été

Pour être honnête avec vous, je ne sais pas par où commencer. Ce roman est tellement particulier … A la fois intriguant et déstabilisant.



J’ai eu du mal à entrer dans l’histoire, à m’habituer au style de l’autrice tantôt macabre, tantôt loufoque. Parfois drôle, parfois touchant. On passe notre lecture à osciller entre la féérie, la magie, dans une ambiance assez légère et quelque chose de beaucoup plus sombre, plus oppressant.



L’alternance de point de vue régulière et habilement orchestrée amplifie ce contraste, nous entrainant dans des esprits intelligents, torturés, passionnés ou malades.

Je ne dirais pas que je me suis réellement attachée aux personnages, ni les deux héros, ni les secondaires. Mais j’ai tout de même ressenti une certaine empathie pour le « grand méchant de l’histoire » (mais je n’en dirais pas plus …).



Concernant l’intrigue elle-même, elle tient la route. L’association de la fantasy et de l’enquête plus traditionnelle est intéressante, mais loin d’être ordinaire. En fait, ce n’est pas une lecture où l’on cherche à comprendre chaque détail, chaque piste, chaque scène dans l’idée d’avoir une image très concrète de l’histoire. Et je pense que c’est ce qui m’a posé problème dans cette lecture, bien que je sois habituée à la fantasy, j’ai régulièrement été déstabilisée par la tournure que prenait les événements.





En bref, Delius une chanson d’été est un petit ovni littéraire : surprenant et qui peut parfois laisser perplexe au point de ne plus trop savoir où en est l’histoire. Mais surtout dépaysant. Avec ce roman, on plonge dans un univers féérique, magique, poétique où l’art à une grande place. Et comme tout art est subjectif, chacun verra dans ce roman ce qu’il veut y voir. Que l’on adore cette histoire ou que l’on soit totalement passé à côté, une chose est sûre : cette lecture ne laisse pas indifférent. Alors, aurez-vous le courage de sauter à pieds joints dans ce monde unique et fascinant ?
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Melmoth furieux

Il y a des bouquins que tout le monde encense, et que je ne goûte pas. Mais alors pas du tout.

Celui-ci en fait partie.

Pourtant, dans l'idée, tout devrait me plaire. L'histoire d'une fille qui veut brûler Eurodisney , parce que la souris yankee lui a tout pris: son enfance, son logis, sa famille, ses espoirs. Elle se retrouve à zoner dans une mythique Commune de Belleville, un Paris fantasmé, un univers de squatters serviables et solidaires. Un monde qui se rétrécit , grignoté par les bulldozers de Mickey, un monde dont elle tente de recoudre les morceaux, inspirée par le poète François Villon , bizarrement réincarné en une sorte de chapelier fou.

Bref, un micmac bien sympa dans l'intention.

Et par-dessus tout ça, une écriture qui m'a tout de suite rebutée. Hélas. Je ne parle pas seulement des termes "inclusifs" à la mode, non. Les "ielles", les "toustes", ça pourrait encore passer. Mais le reste, c'est surtout une emphase poussive, une révolte de carton-pâte, un patchwork de clichés sur la misère, le prolétariat, les artisans, en un mot la pauvreté.

Alors sans doute, on m'objectera que je n'ai rien pigé. Que c'est onirique, émouvant, subtil et libertaire.

Comment le dire ? A mes yeux, c'est justement tellement onirique et romantique que ça frise le mépris pour la réalité, pour Belleville, pour la Commune et tout le reste.

Un Eurodisney littéraire, quoi.
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La nuit des labyrinthes

J’avais lu et adoré Délius, une chanson d’été l’an passé et il me tardait de découvrir ce que l’avenir réservait à notre duo de choc. C’est Cindy Canévet qui est une nouvelle fois aux commandes pour l’illustration de couverture, et elle a réalisé travail sublime, élégant et délicat, aux tons chauds automnaux et aux notes florales. On retrouve nos protagonistes atypiques 8 ans après la fin de l’enquête qui bouleversa leurs existences.



Que s’est-il passé pendant ces 8 années ? Et bien, pas grand chose : la dépression a gagné notre botaniste qui a décidé de se terrer chez lui, et Fenby, son fidèle assistant, affirme être une fleur. Le soir de Noël, poussé par Fenby qui veut voir du monde, Lacejambe se laisse entrainer contre son gré dans une soirée mondaine. L’hôtesse Engandine est ravie de le revoir, mais c’est son mari Ours-Antoine qui va raviver la curiosité du botaniste en lui confiant une étrange mission : trouver la meilleure Marina de la ville afin qu’il puisse gouter un souvenir de son enfance avant de mourir. Un problème se pose cependant : la fleur qui pousse habituellement partout semble avoir disparu… Voilà un mystère à résoudre pour notre botaniste et son assistant fleur/elficologue !



On part ensuite aux côtés de Lacejambe et Fenby pour une aventure des plus improbables et des plus folles. J’ai adoré les escorter dans les rues de Marseille, suivant des pistes douteuses, qui les menaient toujours plus proches de la folie, entre souvenirs du passé et présent insensé. On a l’impression de suivre Alice Liddel dans une de ces fantasques épopées au pays des merveilles, allant de non-sens en non-sens sans s’en étonner le moins du monde, sauf que notre duo plonge dans les profondeurs d’une Marseille à un doigt de l’implosion.



Alors que le premier tome était plutôt léger et féérique, celui-ci est bien plus sombre ; tout comme les cheveux du botaniste qui ont arrêtés de changer de couleur pour se maintenir d’une teinte noire. On y retrouve cette beauté, cette poésie, cet onirisme, cette charmante magie enfantine, mais elle finit toujours par se teindre de noirceur, d’occulte et de sang. Encore une fois, on se demande si on est bien dans la réalité ou dans un monde fantasmé, reflet de la psyché personnelle en détresse du botaniste.



Bien que la nuit soit à la fête, les catastrophes s’enchainent, Lacejambe assiste à chaque fois aux désastres, spectateur impuissant (voire insensible) qui tente de coller les pièces de puzzle ensemble alors que le monde et son monde s’écroulent autour de lui. En quête d’une simple fleur, c’est finalement un complot impliquant toute la ville qu’il va tenter de débusquer. Au cœur de ce labyrinthe, une voix le guide. En tant que lecteur, nous l’entendons nous parler, elle semble habiter les éléments du décor, les animer. Qui est au final ce mystérieux Vivaux que Lacejambe semble bien connaître ?



Ce roman, d’une richesse incroyable, porte aussi un message écologique : il a été prédit que la disparition de la Marina serait le signe de la fin. Les hommes ont usé les ressources de la ville jusqu’à la lie, l’encombrant de déchets, d’immondices jusqu’au débordement, et finalement elle se venge. Le diadème est discret dans ce tome, bien qu’il fasse encore son apparition. Sa présence n’a pas fini de nous hanter. On en saura peut-être plus dans le prochain tome : « Laocoon, hymne d’hiver ».



Un second tome plus sombre que le précédent : l’autrice reprend son duo de protagonistes atypiques et nous propose, au départ d’une simple mission, de partir dans les directions les plus improbables, et de finalement enquêter sur un mystère bien plus grand. Un roman d’une richesse incroyable, passant de l’absurde à la folie, de la magie au cauchemar, du funeste passé au présent insensé. Une lecture irrationnelle, débridée et empreinte de mélancolie, de poésie et de folie comme je les adore !
Lien : https://livraisonslitteraire..
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La nuit des labyrinthes

Après avoir enchantée de sa plume volubile la rentrée de la fantasy française en 2019 avec Délius, une chanson d'été, Sabrina Calvo est de nouveau à l'honneur chez Mnémos.



En effet, avec La Nuit des Labyrinthes, l'autrice signe une nouvelle enquête menée par son improbable duo d'apprentis détectives. Huit ans après leur dernière investigation menée à Londres et même outre-Manche pour mettre la main sur un poète-tueur, Bertrand Lacejambe et son secrétaire Fenby reprennent donc du service. Dans ce nouvel opus, on les rencontre à Marseille où ils sont conviés à une soirée mondaine pour le réveillon de Noël. Peu amateur de ces réjouissances, le botaniste s'y rend de mauvaise grâce mais retrouve tout son intérêt quand on le charge d'élucider l'étrange disparition de la plus commune des fleurs. Voilà de quoi pimenter sa soirée qui s'annonçait de prime abord si assommante...



Dans ce roman, on retrouve les personnages de Sabrina Calvo quelque peu changés. En effet, Bertrand Lacejambe est ressorti meurtri de sa dernière enquête. Il est, de fait, beaucoup moins fantasque et nettement plus sombre. La perte tragique de cet innocent l'a profondément transformé. Sa dépression et sa tristesse colorent donc ce nouveau récit d'une certaine morosité. Néanmoins, ce nouveau mystère lui donne le coup de fouet dont il avait tant besoin pour sortir de cette spirale infernale. Fenby est lui aussi bien différent. Il n'est plus vraiment humain depuis la dernière fois mais se rapproche davantage des êtres féeriques qu'il a rencontré lors de leur dernière aventure. Mais rassurez-vous, ils forment toujours une paire insolite de héros qui nous entraîne dans une succession d'événements aussi ahurissants que renversants.



En effet, l'autrice utilise les mêmes éléments qui font le charme de ses récits. Ainsi l'absurde côtoie toujours la beauté, notamment celle de la nature et des fleurs car le merveilleux est floral chez Sabrina Calvo. Ce maelstrom de fleurs enivre et enchante autant ses personnages que ses lecteurs.



Avec La Nuit des Labyrinthes, l'autrice mêle à sa fantasy de l'uchronie. Originaire de Marseille, elle a souhaité mettre la cité phocéenne au cœur de son intrigue. Elle multiplie donc les clins d’œil à des épisodes marquants de son Histoire comme la peste de 1720 qui a décimé la moitié de sa population ou encore la Commune de Marseille qui a été réprimée dans le sang dans la nuit du 4 au 5 avril 1871 par le général versaillais Henri Espivent de la Villesboisnet. Ainsi, au fil de ses recherches, le botaniste est lui-même hanté par son passé car de douloureux souvenirs remontent à la surface, notamment l'assassinat de ses parents lors de cette fameuse nuit sanglante d'avril et l'incarcération plus tard de son meilleur ami. Or, aussi insensé que cela puisse lui paraître, tout semble le ramener à son passé mais pourra-t-il vraiment en accepter toutes les conséquences ?



La Nuit des Labyrinthes est un roman qui part finalement dans tous les sens. Tantôt on remonte le fil des souvenirs d'un homme marqué par le regret, tantôt on flirte avec les sociétés théosophique et franc-maçonnique qui œuvrent dans l'ombre des rues de Marseille ou dans l'intimité des salons mondains pour étendre leur joug sur toute la communauté.



Sabrina Calvo a épicé son texte d'un soupçon de diablerie, d'occulte et de secrets pour nous dépeindre un merveilleux surprenant, mais non moins poétique... suite sur Fantasy à la Carte.
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Sauve qui peut : Demain la santé

« On avait changé de lunettes et un continent immense avait surgi » : quinze nouvelles pour tenter d’imaginer les lignes de fuite de notre rapport social et politique aux systèmes de santé. Impressionnant.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/11/15/note-de-lecture-sauve-qui-peut-demain-la-sante-collectif/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Délius, une chanson d'été

Délius,… est une formidable aventure peuplée de personnages hauts en couleur et de rebondissements inattendus ! Ce texte foisonne de détails qui teintent l’histoire et lui donnent une personnalité unique et déborde de références qui enrichissent le texte selon que le lecteur les connaisse ou non.



Sabrina Calvo a une écriture savoureuse et très affirmée. Son univers ressemble au notre mais à quelques détails près, à quelques normalités près : il n’est, par exemple, pas si aberrant que ça qu’un botaniste ait les cheveux qui changent de couleur après avoir ingéré une drôle de substance ou encore qu’un oiseau réponde au téléphone et prenne des messages si son humain est absent ! En plus de cela, l’autrice travaille la mythologie féerique d’une belle manière : tout au long de l’histoire, on danse entre rêves, réalité, hallucinations et théories fantasmagoriques et l’exercice est bien maîtrisé.



Je n’ai pas été complètement conquise par tous les aspects de ce roman. Je me suis même sentie un peu perdue parfois (tout ce qui tourne autour du Diadème m’est passé au dessus, ce que je trouve très dommage) mais Sabrina Calvo ose, elle prend des risques avec sa plume et, ça, j’ai beaucoup apprécié !
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Délius, une chanson d'été

Délius, une chanson d'été, c'est avant tout une enquête menée par un duo irrésistible, composé du célèbre botaniste et chasseur de monstres français Bertrand Lacejambe et de son acolyte, l'elficologue britannique B. Fenby. Clin d’œil à Sherlock Holmes et à son bon docteur Watson, à n'en pas douter.



Londres est secoué par une série de meurtres odieux. Pire, l'assassin semble avoir même sévi outre-Manche. Il essaime des cadavres aux visages heureux et aux corps remplis de fleurs. Quel est donc encore ce fou qui semble tuer au hasard, ne distinguant ni âge ni sexe dans le choix de ses victimes. Pourvu que Jack l’Éventreur ne soit pas de retour. La police est sur les dents et ne sait plus à quel saint se vouer pour retrouver le coupable. L'inspecteur chargé de l'investigation a l'idée avec d'autres de faire appel au plus fin limier d'Angleterre, j'ai nommé Sherlock Holmes ! Vous trouvez ça drôle ? Eux sont pourtant très sérieux. Ni une ni deux, les voilà qui vont taper à la porte d'Arthur Conan Doyle. Une démarche qui a, d'ailleurs, fort amusé le célèbre écrivain. Mais malheureusement n'a point aidé notre communauté d’hurluberlus. Heureusement pour eux, il existe Bertrand Lacejambe, qui en plus d'en connaître un rayon sur les fleurs, ça tombe bien, est aussi, à ses heures, un excellent enquêteur. C'est ainsi que le botaniste et son compère se sont mis sur la piste de ce poète-tueur.



Cette année, les éditions Mnémos ont choisi de dépoussiérer un vieux texte de fantasy victorienne pour mettre en valeur le genre. Belle idée que de mettre à l'honneur une plume qui redonne tout son éclat à la féerie. Ce roman est une véritable expérience poétique qui nous fait pénétrer dans un univers bourdonnant de couleurs, de sons, et de sensations.



L'autrice articule son intrigue autour de la poésie, particulièrement de deux magnifiques poèmes de P.D. Finn qui nous accompagnent tout au long du livre. Elle fait preuve d'une grande sensibilité artistique et donne à son texte un réel esthétisme. Elle s'est réapproprié le merveilleux pour nous entraîner dans un voyage surprenant où la magie est là où on ne l'attend pas. Elle prend, par exemple, forme dans des vers déclamés, dans des notes fredonnées, dans la nature elle-même, les fleurs deviennent ainsi des vecteurs de prodiges.



Sabrina Calvo nous offre dans ce roman un maelstrom de petites histoires qui s'entremêlent dans un joyeux bazar.



Mélomane des mots, Sabrina Calvo laisse sa verve s'exprimer ici avec fougue pour nous léguer un texte assurément incontournable de la fantasy française... pour plus d'infos...allez sur Fantasy à la carte
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Au bal des actifs : Demain le travail

Les auteurs des nouvelles de science-fiction présentes dans ce recueil n'ont pas une vision joyeuse du monde du travail dans le futur, c'est le moins qu'on puisse dire : travailler jusqu'à la mort, multiplier les jobs pour réussir à s'en sortir avec l'ubérisation poussée à son paroxysme, vente de son corps, nouvelles technologies au service de l'exploitation des hommes et des femmes où l'intimité même disparaît, la quête de l'argent remplace l'art, tout le monde est lui-même évalué. Certaines nouvelles m'ont fait penser à des thèmes d'épisodes de la série d'anticipation Black Mirror.

Comme dans toute anthologie, la qualité des oeuvres est variable, ou en tout cas certains thèmes m'ont moins plu. Le principe même de la nouvelle empêche de s'attacher à certains personnages avec la rapidité et l'effet de chute.

Et puis... il y a la nouvelle d'Alain Damasio, à la fois cruelle et poétique, virtuose et touchante, avec une belle femme créatrice et vivante. L'important, ce n'est pas le travail au sens du trepalium romain, l'instrument de torture, mais l'art et l'amour.
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Toxoplasma

impossible d'arriver à le lire pour ma part, style trop "spécial"
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Elliot du néant

Calvo a une écriture et un imaginaire réellement très original qui fait qu'on est toujours surpris même si on n'adore pas ce qu'il écrit.

Dans ce livre, Calvo nous emmène très loin dans son monde et avec un compagnon de voyage dont la poésie est difficile, à savoir Stéphane Mallarmé. le compagnonnage est d'ailleurs compréhensible car l'écriture de Calvo est, elle aussi, très poétique. Elle l'est plus dans Elliott du Néant que dans les précédents livres que j'avais lu, Délius, une chanson d'été (magnifique à mon goût) et Wonderful. Cependant, l'intrigue avance vraiment péniblement dans la première moitié du livre comme si Calvo peinait à se débarrasser de notre réalité commune pour imposer la sienne. La deuxième partie du livre est plus enlevée, plus magique aussi même si la fin m'a déçue. Bref, je me suis accrochée au monde de Calvo plus qu'à l'histoire pour aller jusqu'à la fin. Ce n'est pas ma meilleure expérience de lecture mais elle en valait tout de même la peine.
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Utopiales 2011 : Anthologie

Pour son édition 2011, le festival des Utopiales (festival international de science-fiction de Nantes) a choisi la thématique « Histoire(s) ». Cette anthologie regroupe 7 nouvelles, hétéroclites dans les thèmes abordés, l’imaginaire auxquelles elles renvoient, ainsi que le style.

Le lecteur côtoie tour à tour les nombreux survivants du Titanic qui ont pris place sur un immense radeau et dérivent jusqu’au carrefour de la première guerre mondiale, ou encore des vampires à la beauté aussi redoutable que la soif inextinguible de sang humain. Ce peut être aussi des militaires américains qui perdent le sens de la réalité dans les forêts du Salvador.

Si des 7 auteurs présentés ici, je connaissais Tim Powers et son célèbre roman « Les Voies d’Anubis », cette anthologie m’a donné l’occasion de découvrir des auteurs au talent indéniable. J’ai adoré l’imaginaire et la plume de Norbert Merjagnan dans « L’invention du hasard » qui met en scène, avec beaucoup d’humour et une inventivité géniale un échange de corps sur fond d’une loterie du chaos. « Pragmata » de David Calvo est une nouvelle aussi déconcertante que géniale, construite sur une habile mise en abyme du travail d’écriture. Enfin, « Le train de la réalité (fragment) » de Roland C. Wagner est une nouvelle loufoque et décapante sur le thème de la musique, de la France des années 60 et de la guerre d’Algérie.



Une anthologie en forme de puzzle aux morceaux hétéroclites qui composent un ensemble inédit, rempli d’un talent créatif indéniable ! C’est une œuvre protéiforme qu’on peut avoir du mal à classer dans un genre : science-fiction, uchronie, fantastique ? Peut-être un peu tout cela…
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Hacker la peau

Cette bande dessinée se déroule dans l'univers militant des queers.

Les graphismes sont vraiment très beaux mais j'ai ressenti un décalage entre cet univers et moi-même.

Le texte était parfois peu compréhensible (vocabulaire et expressions) et je ne me suis donc pas sentie comme une invitée dans cet univers mais plutôt comme une intruse.

C'est dommage !



C'était une lecture assez déroutante et complexe. La relation entre les personnages était un peu étrange et je n'ai ressenti d'attachement pour aucun d'entre eux.

Le discours politique était intéressant mais encore une fois je suis passé au-dessus...

La fin était un peu plus poétique, voire lyrique et là, ça m'a plu davantage !

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Délius, une chanson d'été

Avant tout, j’ai beaucoup ri. Et j’ai ri très fort avec sir Arthur C. Doyle quand il pique un fou rire. Burlesque, parodique, absurde - le héros prend d’étranges décisions et suit les pistes les plus étranges pour démasquer un assassin poétique. On se perd à suivre une fleur (on est pas trop sûr pourquoi) ou un rêve (tiens mais, que fait-on là? ) Sur les toits -bataille avec des ramoneurs puis sur un bateau - les personnages s’intervertissent et finalement l’énigme se résoudra, bien sûr, on est pas trop sûr comment.



Joyeux, fou, burlesque, steampunk et original- une jolie parodie de Holmes et ses semblables . Avec quelques touches féeriques bienvenues
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Délius, une chanson d'été

Soyons clair dès le début, je n'ai pas aimé ce livre. Il m'a pourtant été conseillé par ma libraire du Nuage Vert, mais, autant elle m'a permis de découvrir des pépites, autant cet ouvrage là m'a laissée la sensation d'avoir été flouée.



D’après la quatrième de couverture et de ce que m'en avait dit ma libraire, je m'attendais à un récit policier dans l'esprit victorien, le tout en finesse et poésie. C'est cette idée et la sublime couverture qui m'ont tentées, j'avais envie de lire de la fantasy un peu différente de d'habitude. Malheureusement, ce livre m'a déçu pour plusieurs raisons.



Tout d'abord, parce que l'histoire racontée au début n'est pas celle qui clôt le livre. En fin de compte, pour l'autrice, l'histoire de meurtre n’était pas si importante que ça, ce n’était qu'un prétexte pour raconter autre chose dans son univers. Cela a donc créer une frustration en moi parce que j'avais justement commencé ce livre pour l'ambiance policière qui semblait s'en dégager. De plus, cette histoire se veut onirique ce qui se clôt régulièrement par des phrases alambiquées sans queue ni tête et des situations totalement absurdes. Malheureusement, je suis totalement hermétique à ce genre, qu'il soit littéraire ou cinématographique, la suspension consentie de mon incrédulité y est bien trop mise à mal et je n'arrive pas à me plonger dans le récit.



Ensuite, le style d’écriture ne m'a pas du tout convenu. C'est un point qui m'a frappé dès la première page mais j'ai persévéré en me disant qu'il allait soit s’améliorer une fois que l'histoire serait réellement lancée, soit que je m'y habituerai. Ça n'a, bien évidement, été ni l'un ni l'autre. Pour moi, il y a beaucoup trop de dialogues qui n'apportent rien, ni à l'histoire, ni aux personnages. Ils sont creux et plats et donc inutiles alors que la majorité des lignes de paroles pourraient être condensés en descriptions bien plus intéressantes. De plus, dans ces nombreux dialogues il n'y a quasiment aucune incise qui permettrait d'identifier facilement le personnage qui parle, son humeur ou le ton de la phrase, c'est donc très difficile de se projeter dans la conversation et de la visualiser convenablement. Pour l'exemple, la première page du récit contient vingt-deux lignes de texte dont dix-neuf lignes de dialogues pour trois personnages, avec seulement deux nommés... J'imagine que l'effet recherché par ce style d’écriture spécifique n’était pas cela mais pour moi ça a donné un aspect décousu et haché au récit. J'ai eu l'impression de lire du théâtre, ce qui, je trouve, n'a aucun intérêt.



Il y a également pour moi un gros soucis avec les personnages. Comme il n'y a presque pas de précisions ni sur les descriptions physiques ou psychologiques, ni sur les locuteurs, c'est très compliqué de s'attacher aux différents protagonistes et donc, suivre leurs histoires ne m'a absolument pas passionné. Le duo principal d’enquêteurs est un copié-collé au rabais de Sherlock Holmes et du Docteur Watson, en plus loufoques et en moins brillants, donnant l'impression de sortir des déductions totalement au hasard. Il y a d'ailleurs l'apparition d'Arthur Conan Doyle en tant que personnage dans ce livre, ce qui est un procédé qui généralement me déplaît car une fois de plus cela ébranle ma suspension consentie d'incrédulité en me ramenant sans cesse au monde réel et non au monde créé par le livre.



Si j'ai poursuivi ma lecture jusqu'à la fin alors que le style d’écriture et les personnages ne me convenaient pas dès le début, c'est en partie à cause d'un faux suspens instauré par l'histoire. Je voulais savoir quel était le rituel floral instauré autour des meurtres car rien n’était décrit lorsqu'un personnage retrouvait un cadavre. Je me suis d'abord dit que ça devait être un élément vraiment important de l’enquête qui permettrait de retrouver le meurtrier, ou que ça devait être dû à une certaine pudeur d’écriture, mais en fait non, on apprend le principe du rituel qu’après plus de la moitié du livre sans qu'aucune conséquence n'en découle. Cela me permet également de mettre en lumière ce que, personnellement, je considère comme une grosse faute d’écriture, voire une trahison de la part de l'autrice : les personnages voient des choses qui ne sont pas retranscrite au lecteur. Comment s'immerger dans l'histoire lorsque nous sommes mis à l’écart ainsi ? C'est du suspens créé de façon totalement artificielle et je trouve que ce n'est pas acceptable. Qui plus est dans une histoire policière dont un des codes principaux est que le lecteur peut trouver lui même le coupable avec les éléments fournis par le récit. Ici, ce n'est clairement pas le cas, ce qui me fait dire, comme je l'ai énoncé plus haut, que l’enquête n'est qu'un prétexte.



Le dernier point que je vais aborder concerne une fois de plus l'histoire en elle même. On est catapulté dedans sans aucune explication sur l'univers, comme si le lecteur se devait déjà de tout connaître. Plusieurs fois je me suis demandé si ce premier tome était réellement bien le premier ou s'il y avait un tome en plus que j'avais raté, ça n'aide vraiment pas à l'immersion dans le récit.



Pour conclure, ce livre m'a déçu et a été source de nombreuses frustrations pour moi, je ne peux donc pas vous le conseiller.
Lien : http://plume-et-encre.over-b..
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Melmoth furieux

Je découvre l'oeuvre de Sabrina Calvo avec son dernier roman publié tout récemment. Dès les premières pages, j'ai été surpris par le style : inventif et étonnant, presque déroutant. Il m'a fallu un peu de temps pour m'y habituer, mais j'ai fini par être emporté par le récit.



Le style comme les thèmes du récit m'ont rapidement fait penser au dernier roman d'Alain Damasio, Les Furtifs. Ce n'est pas étonnant : ils sont tous deux publiés par la même maison d'édition, La Volte, et ils appartiennent tous deux au collectif Zanzibar. Ils partagent assurément le même imaginaire révolutionnaire, la même critique de la société capitaliste néolibérale, et la même volonté d'imaginer des alternatives et de les illustrer par la fiction.



Cette volonté traverse tout le roman, c'est un hommage vibrant à la Commune de 1871 dont on sent la puissance dans l'imaginaire collectif de celles et ceux qui en partagent les valeurs. Au-delà, le roman célèbre les luttes, les résistances.



Disney apparait alors comme le symbole d'un capitalisme triomphant et de la société de consommation de masse. Les "souris noires" et leur arsenal militaire évoquent cette Police instrument de contrôle et de répression du capitalisme. Dans le roman de Sabrina Calvo, l'illusion a été dissipée, les multinationales ne font même plus semblant : le pouvoir n'est plus à l'Elysée ou au Palais Bourbon, mais à Marne-la-Vallée où règne Melmoth, manager anonyme en costume-cravate, avatar du capitalisme déshumanisé. Face à cette domination implacable, des poches de résistance tentent de survivre aux forces de l'ordre et aux bulldozers qui reprennent du terrain centimètre par centimètre. Comme la Commune de Belleville, cadre du roman.



Sabrina Calvo propose un roman déroutant mais fort. Il faut peut-être un peu de temps pour entrer réellement dedans, mais je pense que cela en vaut la peine. C'est de la science-fiction comme je l'aime : intelligente, inventive et engagée.
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Melmoth furieux

Aujourd'hui il est devenu plutôt rare que je décide de lire un roman. Mais la quatrième de couverture de cet ouvrage de Sabrina Calvo m'a mis l'eau à la bouche... "brûler Disney" évidemment 🙂

C'était décidé, j'allais faire une pause dans mes lectures axées essai et sciences humaines, une petite respiration romanesque venait s'intercaler au programme.



J'ai tout d'abord énormément apprécié le style d'écriture un peu "saccadée" de l'autrice.

Au fur à mesure de mon avancée dans l'histoire j'ai eu l'agréable et en même temps désagréable impression d'entendre la description d'un ami ou d'une amie me parlant d'un de ses rêves... où est la réalité... où est le fantastique... je n'ai pas du tout de suite apprécié cette nébuleuse écriture...dans laquelle nous embarque cette histoire onirique.

Mais finalement le désir de connaître le fin mot de l'histoire m'a bel et bien embarqué... dans cette aventure pas du tout cousue de fils blancs.



Je ne peut qu'inviter les lecteur•ices curieux•es a tenter le coup, ça passe ou ça casse mais pour sûr l'histoire n'est pas Commune 😉
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Délius, la nuit des labyrinthes

Cela fait 8 ans que Lacejambe et Fenby sont revenus de leurs péripéties en Amériques et qu’ils ont démasqué l’étrange Fleuriste. Ils ont retrouvé leur routine à Marseille et se rendent à une petite fête mondaine. Mais alors que la soirée va bon train, Lacejambe se voit confier une nouvelle mission, idéale pour ses talents de botaniste : trouver une Marina, la fleur la plus commune de Marseille. Mais la petite plante est introuvable … C’est ainsi que notre extravagant duo se lance sur une nouvelle enquête florale et déjantée.





Je tiens tout d’abord à remercier Babelio et les éditions Mnémos pour ce magnifique envoi, car il faut le dire, je trouve la couverture de ce livre vraiment jolie et représentative de son univers végétal et féerique.



J’ai commencé ce second tome juste après le premier. Et bien que Delius, une chanson d’été m’avais un peu déconcerté et laissé perplexe à plus d’une occasion, j’ai été moins déstabilisée par le style atypique de l’autrice. Je suis assez facilement entrée dans l’histoire, intriguée par l’étrange disparition de la Marina. Cependant, on se sent parfois un peu perdu dans les événements qui ne semblent pas toujours très cohérents, laissant le lecteur dans le flou, comme dans une brume sombre où l’on ne distingue pas l’horizon.



Malgré tout, j’ai apprécié retrouver Lacejambe et Fenby avec leur humour décapant et leur personnalité excentrique. J’ai souris de nombreuse fois devant leurs réflexions ou leurs réactions parfois, disons le, surprenantes.



Je vous recommande de découvrir les folles aventures de Lacejambe et Fenby. Mais, comme je l’ai dis dans ma chronique sur le premier tome, c’est un univers et un style assez unique qui ne plaira pas à tout le monde. Il faut garder en tête qu’il ne faut pas trop réfléchir lors de cette lecture et qu’il faut se laisser porter par la magie et les surprises qui se trouvent derrière ses pages.
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Délius, la nuit des labyrinthes

Je n’ai pas lu Délius, une chanson d’été, le premier roman mettant en scène Bertrand Lacejambe et Fenby. Les enquêtes sont globalement indépendantes, donc ce n’est pas forcément dérangeant, mais il est assez frustrant de ne pas avoir toutes les références que l’on sent être distillées ici et là. Je conseillerais donc clairement de tout de même commencer par le premier opus.



L’enquête proposée par ce roman n’est aucunement linéaire et prévisible. Non seulement elle touche au domaine de l’imaginaire, du fantastique, mais l’autrice se plaît également à jouer avec l’absurde. Le résultat est donc particulièrement confus. Si, au départ, j’ai su me laisser porter par cette imagination poétique et onirique, j’ai trouvé de plus en plus difficile de suivre la trame déroulée par l’autrice et je me suis retrouvée dans le flou total au milieu d’histoires de fleurs (disparues, mortes, à forme humaine…) totalement absconses et de scènes complètement burlesques et incompréhensibles.

Pourtant, l’atmosphère sombre, le personnage dépressif de Lacejambe, la folie et la poésie macabre qui semblait suinter de ce livre auraient pu me plaire. Si la plume de l’autrice se révèle onirique, elle nous entraîne davantage dans un cauchemar que dans un rêve. Cependant, de la même manière qu’un songe s’efface peu à peu au réveil, je ne suis pas parvenue à conserver en mémoire le fil de ce récit évanescent.

J’aurais aimé être hypnotisée par ce récit atypique, mais ma lecture s’est décousue (tant par désintérêt progressif que par la faute de sollicitations dans ma vie professionnelle et personnelle) et j’ai alors fini par me lasser de cette histoire sans queue ni tête et par abandonner toute envie de perdre davantage de temps sur un roman qui m’avait déjà totalement perdue. J’ai survolé la seconde moitié, lu la scène finale qui m’a semblé encore plus hallucinante, chimérique et déroutante que ce que j’avais déjà lu.



Même si elle n’a pas été un argument suffisant pour poursuivre ma lecture, la plume de Sabrina Calvo m’a totalement séduite : soignée, imagée, poétique, elle s’est révélée très joliment travaillée et dotée d’un riche vocabulaire.

En outre, avoir pour cadre la ville de Marseille m’a semblé fort sympathique. Bien que n’ayant aucun lien avec cette ville dans laquelle je n’ai jamais mis les pieds, j’ai trouvé agréable de partir pour une cité que je n’ai jamais croisée dans mes lectures (du moins, parmi les genres de l’imaginaire). Cela change de Paris, notamment.



L’absurde est toujours pour moi un genre sensible : je n’y suis pas forcément immédiatement réfractaire, mais je n’y adhère pas souvent. Or, en ce moment, j’ai besoin d’histoires un peu plus cohérentes, m’emportant rapidement dans leur univers et leur intrigue, je n’ai pas la concentration et l’énergie pour lutter et m’accrocher à un livre : ce roman s’est donc avéré totalement inapproprié dans mon état d’esprit actuel, mais il n’était pas inintéressant pour autant. En effet, La nuit des labyrinthes reste une expérience littéraire qui demande d’accepter de se laisser entraîner sur des chemins invraisemblables et obscurs.

Si vous aimez l’absurde, si vous êtes disposé·e pour une aventure improbable, peut-être que la rencontre avec ce titre sera plus agréable pour vous que pour moi.

Quant à moi, je n’exclus pas la possibilité de laisser un jour une chance à Délius, une chanson d’été et, s’il me convainc davantage, de retenter l’aventure avec celui-ci.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Melmoth furieux



Avec, comme bien souvent chez Sabrina Calvo [ Toxoplasma, Baiser la face cachée d'un proton, Les signes démentiels, Melmoth Furieux...nos univers se croisent ^^ ] une de mes peintures en illustration intérieure :)



https://peggyannmourot.com/melmoth-furieux/


Lien : https://peggyannmourot.com/m..
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