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Critiques de Serge Brussolo (1683)
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David Sarella, tome 1 : Frontière barbare

Ce qui est fascinant avec Serge Brussolo c'est que l'on sait d'où on vient mais on ignore totalement où on va aller et par quel chemin.

Cela peut s'avérer assez déstabilisant à la découverte de cet auteur, puis finalement on se laisse emporter, et c'est toujours une aventure sombre mais pleine de découvertes, d'exotisme, d'idées saugrenues et pourtant géniales.



Vous l'aurez compris, ce roman ne déroge pas à la règle. Brussolo déborde tellement d'inventivité que sur certains passages, dont celui d'ouverture, on se dit qu'il pourrait faire un roman entier rien qu'avec l'idée utilisée pendant seulement deux dizaines de pages.



J'ai apprécié cette lecture. Il s'agit d'un bon petit planet opera, pas franchement joyeux, mais dépaysant et assez visuel. le héros subit une vie tristement solitaire, il subit un futur de plus en plus déshumanisé, de plus en plus vide d'émotions. Vivre son deuil, jouir d'un moment de tristesse, de nostalgie, de déprime est mal vu, ça relève d'un comportement socialement déviant, car il existe des pillules contre ça, alors à quoi bon vouloir souffrir. La cellule familiale n'est plus la même non plus. Les enfants peuvent, très tôt s'en affranchir, ils peuvent également avoir des parents de substitution.

Mais le clou de l'histoire, c'est bien l'histoire d'amour de notre héros, l'amour destructeur dont il est dépendant. Il en est drogué, et il le sait. Brussolo pose la question de la composante réel du sentiment d'attraction que l'on nomme l'amour. Jusqu'où on est prêt à aller, qu'est-ce qu'on est capable d'accepter et d'endurer, tout en connaissant le danger, la menace ?



C'est un récit assez touchant au fond. On plaint le personnage principal, tout comme les différents êtres gravitant autour de lui. Et le constat final est terrible, à savoir que le libre arbitre ne semble pas exister, ou n'est qu'une simple illusion. Les protagonistes sont tous les victimes, les fruits des régles, des moeurs, des traditions de la société. On en prend conscience à différents degrés, mais la force nous manque pour nager à contre-courant.





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La moisson d'hiver

Il s’agit là, mais ce n’est que mon humble avis, d’un des romans les plus réussis de Brussolo et je ne m’étonne guère qu’il puisse avoir obtenu le Grand Prix RTL Lire. Les prix valent ce qu’ils valent mais ceci dit, ils mettent tout de même en avant quelque chose. Et chaque fois que je lis un roman de cet auteur, je suis agréablement surprise. Le thème est toujours différent et Brussolo sait tenir en haleine son lecteur.



C’est ici dans un contexte de guerre que les personnages vont évoluer. Seconde Guerre Mondiale, certes, mais surtout guerre intrinsèque, guerre des sentiments dans cette famille déchirée où l’Amour a cédé la place à la violence. Comment un enfant peut-il trouver ses marques ? La seule figure un tant soit peu cordiale est celle du grand-père, Charles Lehurlant, surnommé l’Amiral, malheureusement décédé. Le pauvre Julien, dont la seule famille se résume à sa mère, Claire, essaie de vivre avec cette dernière dans une maison où un engin est prêt à éclater à tout moment. Mais là encore, c’est une autre bombe qu’il faut désamorcer : la mère est-elle véritablement folle ? Qu’a-t-elle fait pendant les années où son fils était en pension ? Quel est ce mystérieux dossier caché à l’étage ? Pourquoi a-t-elle tué de sang-froid leur chien démineur, le seul qui pouvait les protéger ? Un doute plane sur le décès du père et Julien se demande si ce n’est pas elle l’assassin. De ce fait, ne risque-t-il pas lui aussi sa vie à ses côtés ? Existe-t-il une véritable malédiction sur les Lehurlant ? Et qui vient traîner dans ce coin perdu la nuit ?



Voilà autant de questions qui vont également tourmenter le lecteur qui, s’il croit trouver des solutions, se rendra vite compte que n’est pas Sherlock Holmes qui veut !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Boulevard des banquises

Encore une intrigue qui nous emmène directement loin dans les dédales de l'imaginaire incroyable de Brussolo. Cet auteur est épatant là-dessus.



Par contre, alors que dans d'autres romans que j'ai lu de lui, il avait tendance à partir dans tous les sens niveau rebondissements et souvent à un rythme soutenu, ici dans Boulevard des Banquises l'intrigue ne progresse pas franchement très vite. J'oserai même dire que ça se traine souvent. L'auteur a volontairement et grossièrement fait le choix de s'évertuer à décrire, détailler strictement et profondément le décor : la ville, l'environnement, tout ce qui est visuel pour les personnages tout d'abord. Ensuite, il va prendre un malin plaisir à reporter son talent et sa folie imaginative sur la héroïne qui est, elle-même, écrivain. Ce n'est donc plus Brussolo qui délire à chaque séquence, mais bien son principal personnage qui n'a de cesse de voir à travers ce qui l'entoure, ce qu'elle touche et sent, un paquet de trucs absolument fantastiques.

Alors attention tout de même, car le récit dans sa globalité souffre du coup de cet amas de descriptions. Personnellement, j'ai trouvé que cela alourdissait l'histoire et ralentissait le déroulement des événements.



Un bon petit livre, distrayant, qui gagne à être aussi court finalement....
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Les geôliers

Il y a des livres, qui, à peine ouverts, vous embarquent immédiatement dans un voyage aussi délirant qu'haletant.

C'est le cas ici où la première page donne le ton, on y voit un homme terrorisé qui fuit de toutes ses forces un endroit malsain et on enchaîne ensuite avec une scène qui se déroule un an plus tard. On croit deviner un morceau de l'histoire et hop, un bond dans le temps et on est 15 ans plus tard dans la peau d'une jeune scénariste de film à qui l'on propose un boulot un peu spécial.

L'intrigue peut sembler très simple puisqu'il s'agit pour cette jeune femme d'écrire le script d'un futur film qui racontera la vie d'une meurtrière, mais avec Brussolo, les choses sont rarement telles qu'elles se présentent.

La frontière entre la réalité, les hallucinations, les cauchemars et les fantasmes n'est jamais clairement définie.

Ajouter à tout ça une forte dose de bizarrerie que l'on trouve aussi bien dans la personnalité controversée du réalisateur du film que dans l'existence même d'un village étrange, dans la quête acharnée d'une femme qui croit que les extra-terrestres vivent parmi nous, dans le quotidien de gens vivants au sein d'une secte loufoque, et dans la multitude de faits inexpliqués qui surgissent au fil des pages.

J'ai adoré me plonger dans ces pages où chaque chapitre apporte un élément nouveau, tout en nous faisant douter de tout ce qu'on lit, car chaque scène peut être comprise et interprétée de façon différente selon le point de vue de celui qui en est témoin.

Comme souvent avec cet auteur, il se dégage une certaine forme de poésie de ses histoires, on trouve de la délicatesse, de la magie et de la compassion au coeur même de l'horreur et de l'incompréhensible.

Chacun de ses romans est unique et foisonnant d'idées, de descriptions d'endroits fabuleux ou horribles et de personnages flirtant dangereusement avec la folie.



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Le hasard et la nuit



Je ne sais pas ce que consomme Serge Brussolo, mais apparemment c'est de la bonne.

J'en profite cependant pour rappeler à tous les enfants qui me lisent que la drogue, c'est mal.

L'un des qualificatifs qui revient le plus souvent pour décrire les récits de l'auteur français est "halluciné".

Et comme avec tant d'autres de ses romans, le hasard et la nuit m'a donné l'image d'un écrivain rédigeant frénétiquement toutes les idées complétement délirantes qui lui passaient par la tête de façon à broder une histoire.

Comme s'il s'engouffrait dans sa propre logique démentielle en enchaînant les situations les plus saugrenues sans forcément trop savoir où il va en commençant.

Mais c'est aussi pour ça que je lis ses oeuvres aussi souvent : Son imagination de dingue est unique en son genre et fourmille de situations inédites.



Ainsi, dans le présent roman, tout commence après la cinquième guerre mondiale, dans un futur indéterminé ou l'humanité a commencé à coloniser l'espace et à envoyer des arches sur d'autres planètes habitables : La terre est condamnée.

Jusque là, tout va bien, c'est un thème bien connu en science-fiction. Je pense par exemple à l'excellent le papillon des étoiles de Bernard Werber dont l'unique voyage aura lieu sur des générations au vu de la distance à parcourir dans l'espace.

Brussolo lui ne s'encombre pas de réalisme, on met les gens dans des caissons d'hibernation, on fait passer le vaisseau par un trou noir servant de raccourci et en dix ans à peine les colons arrivent à bon port.



A titre d'exemples, voilà quelques illustrations des multiples inventions folles empruntés à l'auteur juste au long de ces deux cent pages :

- le vaccin anti-cannibalisme.

"Des centaines d'excités commencent à refuser la vaccination, exigeant désormais la liberté fondamentale de dévorer son prochain."

En effet, dans un monde où la nourriture fait défaut, de nouvelles lois régissent la planète Terre. On y interdit la reproduction tout en confiant des bébés robots aux femmes en mal d'enfants, on encourage les sacrifices humains en l'honneur des nouveaux dieux ( autant de bouches en moins à nourrir ! ), mais il est important de rester civilisé d'où cette piqûre nous permettant d'aller à l'encontre de nos pulsions anthropophages.

Ce vaccin n'existait hélas pas encore en 1816 lors du naufrage de la frégate Méduse.

- L'implantation de faux souvenirs

Les colons de l'espace sont plongés durant la durée de leur voyage dans un hyper sommeil. Pour éviter qu'ils ne se réveillent amnésiques, un dénommé Tobias Contino leur transmet de nouvelles personnalités ou des vies antérieures de son cru.

Ce personnage secondaire n'est autre qu'un alter ego de Brussolo lui-même.

"Il est complètement court-circuité de la calebasse à cause des radiations"

Non seulement parce qu'il écrit lui aussi un roman dont le titre est le hasard et la nuit, mais surtout parce qu'il va implanter à l'héroïne, Julia, les souvenirs et le caractère de Junia.

Junia n'étant autre qu'un personnage récurrent de l'univers de l'auteur, et plus précisément de sa saga sur le roi squelette.

"Il s'agit d'un conte médiéval mettant en scène une femme géante, anthropophage, qui porte à cheval sur ses épaules un guerrier cul-de-jatte."

- Une ville qui s'enfonce dans la terre, sous le poids des péchés de son roi

Si en raison de la distanciation sociale nous devons désormais souvent faire la queue avant de pouvoir entrer faire nos courses en grande surface, la ville d'Arcoterra fait quant à elle attendre ses visiteurs à l'extérieur parce qu'elle doit réguler son poids afin de ne pas sombrer trop profondément dans les entrailles de la planète.

Quatre ballons dirigeables participent par ailleurs à ralentir sa chute, tandis que tous les habitants sont d'une maigreur redoutable pour contribuer à l'effort collectif.

"Tout se passe comme si la ville était aspirée par les sables mouvants."

Et je n'évoque pas le taureau qui parle ni la prêtresse muette qui elle s'exprime au travers des incisions qui lui sont infligées sur le corps, comme autant de bouches sanglantes et provisoires.



Qualifié de space opéra, le hasard et la nuit est bien avant tout un roman d'anticipation qui raconte sous forme de road-movie les aventures de Julia sur une autre planète aux coutumes étranges, à la faune particulière, aux croyances uniques.

Par contre, pour les personnes qui confondent parfois les différentes littératures de l'imaginaire, ce livre ne les aidera pas parce que Brussolo s'amuse justement à y mélanger les genres.

Une fois les pérégrinations de Julia entamées aux confins de l'univers, le livre bascule du futurisme pur vers une forme de fantasy. le lecteur quitte les robots et la technologie pour entrer dans un monde légendaire dans lequel on ne serait pas surpris de rencontrer Bilbo le Hobbit ou Daenerys de la maison Targaryen.

"Qu'est-ce qui les attend là-bas ? Une sorte de Graal de paccotille ? Une épée magique, un sceptre enchanté ..."

Ainsi, sur cette planète sans nom, Julia croisera les Sylvains qui font penser à des elfes de par leur communion avec la nature, une cité moyennageuse, et même des oeufs de dragon qui ont forcément été pondu par un cracheur de feu ancestral.

Et dans ce décor digne de Donjons et dragons viennent se produire des évènements surnaturels : Même dans ce monde étrange aucune explication rationnelle ne peut expliquer que les paysages se transforment parfois en lieux de désolation, ou que toute la population se retrouve âgée d'un siècle au même instant avant de retrouver leur âge normal.

Et c'est là qu'intervient le fantastique, Brussolo bouleversant tous les codes avec un plaisir non feint.



Comme souvent dans ses romans, on retrouve des personnages masculins aux réflexions misogynes.

"Les femmes n'ont pas le profil, trop émotives, trop dépendantes de leurs états d'âme."

"Les gens parlent, vous savez ce que c'est. Les femmes surtout."

"Vous, les femmes, vous êtes trop attachées à votre apparence."

Ces petites phrases assassines sont monnaie courante dans la bibliographie de Brussolo, qui à contrario choisit pour ses romans les trois quart du temps pour principal personnage une femme forte et maline : Wallah dans La fille de l'archer, Mickie Katz dans la série Agence 13 ou encore Peggy Mitchum dans certains de ses romans policiers, comme Baignade accompagnée.



Ici Julia ne me laissera pas un souvenir impérissable.

Sa psychologie est tellement peu développée qu'elle pourrait être interchangeable avec n'importe quel autre personnage féminin, à part quand Junia l'ogresse prend le pas sur ses initiatives.

Quant aux personnages secondaires, ils sont aussi intéressants que des huîtres, apparaissant et disparaissant dans l'indifférence générale.

C'est le gros défaut de l'auteur, mais après plus de cent cinquante livres et à l'âge de soixante-huit ans, on ne le changera plus.

Quel que soit de genre littéraire abordé, la folie de ses intrigues ne laisse de place qu'à une imagination colossale de situations improbables et inédites qui se multiplient au détriment de la psychologie souvent balayée en quelques traits sommaires.

Mais c'est un auteur à lire au moins une fois pour se faire sa propre idée, parce qu'aucun de mes mots ne saurait traduire la richesse de son inventivité, absolument unique.

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Le Livre du grand secret

Puck, un gamin de 11 ans passe ses vacances

chez un grand-père original

ancien héros, barbouze, écrivain

maintenant, un ermite à l'air un peu maboul

qui lui confie tout un tas de secrets

qu'il détient d'une source...très lointaine

et avant de passer l'arme à gauche

il lui confie un livre qui cache un très grand secret...

L avenir de l'humanité en dépend...

Un poids peut-être un peu trop lourd à porter

pour ses frêles épaules...



Serge Brusssolo mélange allégrement les genres thriller, SF, polar

brouille les pistes, les esprits , les lieux, les yeux...

et on se retrouve vite miro comme Puck

l'antihéros myope comme une taupe

embarqué dans une histoire fantastique qui le dépasse

Pieds et poings liés à un livre

qui le mène par le bout du nez

et l'oblige à vivre malgré lui une vie de fugitif...

Puck se retrouve bien seul face à un lourd dilemme.

Les autres personnages, un vieux marginal parano, un pisteur téléguidé

et un être lunaire sont tout aussi déboussolants

On ne sait plus où donner de la tête

La théorie du complot plane...

En tout cas son imagination délirante

et sa prose m'ont emballé.

Le livre du grand secret...déroutant

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La maison de l'aigle

Ce Brussolo traînait dans ma bibliothèque depuis un certain temps et je ne sais pas pourquoi mais avant de le commencer, je pensais tomber sur une histoire avec laquelle je n'accrocherai pas.



Mais contrairement à ce que j'imaginais, j'ai été prise par cette lecture dès le début de l'histoire.

Le climat général de ce roman est assez oppressant à cause de la seconde guerre mondiale qui éclate, mais également parce qu'une majeure partie de l'histoire se déroule en espèce de huis-clos dans une habitation.



Malgré la mièvrerie de Judith, le personnage principal, j'ai trouvé que Brussolo a su lui donner une certaine force qui fait que j'ai fini par l'apprécier et à m'y attacher. Elle est l'image d'une jeune femme fragile, dotée de codes auxquels elle devrait se tenir, mais qui se cherche secrètement. de plus, elle se trouve malgré elle au milieu d'hommes austères et narquois qui ne voient que leur propre intérêt.

On partage avec elle l'ambiguïté de ses sentiments qui naissent pour certains d'entres eux.

J'ai surtout adoré le contexte artistique de la peinture qui est au centre de cette histoire.



Bref, un bon petit Brussolo que je suis ravie d'avoir découvert.

À lire !
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Cheval rouge

C'est l'été, au diable le sérieux !

Alors, pour s'offrir un bon moment de détente on peut sortir un petit Brussolo de derrière les fagots !

C'est ce que j'ai fait et bien m'en a pris !

"Cheval Rouge " est mon 25 ème Brussolo ,et encore une fois, je quitte son univers déjanté à regret.



Cette fois, on part pour le Texas, dans le désert, aux environs d'El Paso dans une communauté bizarre créée par un ancien acteur mégalomane , capitaine d'industrie richissime.

Rex Heller règne en despote sur son petit royaume,un parc à thème qui se construit ,à l'écart de la société, bénéficiant des mêmes droits qu'une ambassade, avec sa police (parodie des Hell's Angels ),son hôpital où on soigne à coups de saignées et de laudanum ( faut-il y voir une allusion à la population marginalisée qui n'a plus accès aux soins ? )

Pour échapper à la misère, tous les participants acceptent les règles :vivre en autarcie en costumes du XIXème siècle en renonçant à tout le confort moderne ,immersion totale pour officiellement parfaire l'impression d'authenticité aux yeux du futur public mais, la vraie raison fait froid dans le dos :il s'agit bien de soumission totale et perverse à un seul homme .

Là encore, " toute ressemblance avec une entreprise connue ....etc " ?



Et, bien sûr ce petit monde clos ne tarde pas à imploser en proie aux querelles intestines les plus classiques qui soient certes, mais très vite, on quitte le monde réel, le maître Brussolo veille !

En réalité, ce roman jubilatoire et déjanté cache une critique de moeurs bien contemporaine sous couvert de récit historique. Une alliance subtile.

On découvre un pan de la société confronté aux affres du chômage, un monde du spectacle où les acteurs sont utilisés puis jetés et bien sûr toutes les dérives qui en découlent.

Au passage, ce n'est pas avec un coup de griffe mais avec un coup de corne que l'auteur va déchirer l'aura des vedettes de rodéos mettant en exergue toute la sauvagerie de ces combats et la folie humaine qu'ils génèrent.



Et, pour les besoins de ce fameux parc à thème, la vie des pionniers est ressuscitée avec pléthore de détails plus minutieux les uns que les autres :beau travail de recherche !



Un bon roman qui va rejoindre mes préférés chez cet auteur prolifique.

Mais, déjà je lorgne vers ma réserve : la brussélite aigüe menace,et pour raison garder, l'alternance est de rigueur!

Les prochains ? sans doute "Les geôliers " ou "La fenêtre Jaune "

La transition n'est pas facile ,alors je vais chez Todd Robinson retrouver Boo et Junior les héros de "Cassandra ".C'est du polar,rigolard et gouailleur .
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Marion, l'ymagiere : Pèlerins des ténèbres

« Pèlerins des ténèbres » est un court roman foisonnant et déroutant.

Foisonnant car on y rencontre une multitude de personnages, lesquels ne sont pas toujours ce qu’ils semblent être.

Déroutant car on s’attend au récit d’un pèlerinage religieux et c’est finalement tout autre chose qui nous est raconté.



Dans une région non identifiée, à une époque plus ou moins moyen-âgeuse, des pèlerins prennent régulièrement la route des montagnes afin de rendre hommage aux reliques de Gaudémon, un martyr jadis écartelé, censé aider les infirmes.

Mais cette route au cœur des montagnes est dangereuse au point que des dizaines de pèlerins ont tout simplement disparus sans laisser de trace, et qu’un moine en est revenu complètement fou en racontant que le Diable en personne résiderait dans les montagnes.

Une nouvelle équipe s’apprête à faire à son tour le pèlerinage et parmi eux, Marion, une jeune femme, est envoyée par les moines afin d’élucider ces étranges disparitions.



L’atmosphère est particulière, entre des conditions climatiques difficiles, la peur d’être attaqué par des bandits, la difficulté du périple, l’angoisse de ce qui rôde à la nuit tombée…

J’ai beaucoup aimé cette ambiance faite de doutes, de peurs, de suspicions permanentes et de mystères.

Un récit efficace et bien mené.
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Danger, parking miné !

« Danger, parking miné » de Brussolo illustre très bien la difficulté qu'il y a parfois à attribuer une note à un ouvrage. Tout comme il existe de vrais bons films et des mauvais films délicieux, il existe de vrais bons romans mais aussi des livres plutôt mauvais mais qui, de par leur médiocrité même, procure un plaisir savoureux. le roman de Brussolo est à ranger dans cette catégorie des plaisirs coupables.



« Danger, parking miné » est un post-apo mettant en scène l'affrontement de deux clans, l'un vivant en haut des tours et l'autre sur les parkings en bas de ces immeubles.

L'équivalent au cinéma de « Danger, parking miné » ne serait pas à rechercher du côté des fleurons du genre comme « Mad Max » ou « la jetée » pour n'en citer que deux dans des registres différents. le roman de Brussolo fait plutôt penser aux bis ritals du type « le gladiateur du futur » ou « 2019 après la chute de New-York ». En effet, « danger parking miné » a vraiment un côté nanardeux. L'aspect post-apo dystopique est assez débile, l'écriture est pauvrette, les personnages complètement caricaturaux et l'intrigue très mince. Mais malgré tout ça, ou plutôt grâce à tout ça ce bouquin permet de passer un très bon moment. En lisant « danger, parking miné » je me suis amusée comme je me marre en regardant des acteurs de seconde zone cabotiner dans des nanars aux décors kitsch. En plus, Brussolo verse facilement dans la gratuité ce qui ne fait qu'ajouter à la drôlerie de l'ensemble.



« Danger, parking miné » est donc un mauvais roman sympathique. En terme de littérature, c'est nul mais en tant que nanar, c'est du 5 étoiles.



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Le manoir des sortilèges

Ca commence par un tournoi, qui dure, qui dure, chevaux éventrés, poitrails défoncés, corps humains disloqués sous les armures, et la pluie qui noie tout, la boue qui s’infiltre partout, l’apocalypse...Gilles est un écuyer particulièrement apte à s’occuper d’un chevalier et de son armure, mais ce tournoi signera pour lui un changement radical : son maitre ayant été tué par Foulques de Braz, celui-ci l’emmènera comme butin.





Ca continue par une chevauchée infernale à travers les campagnes et les forêts, en compagnie d’une jeune sorcière que l’inquisiteur a muselée avant de l’envoyer accompagner Foulques dans sa recherche d’un mystérieux grimoire vers un sombre château. Loups féroces, os glacés par le froid hivernal, nourriture rare, et cerise sur le gâteau : ce Foulques de Braz n’est qu’un monstre sanguinaire ne se repaissant que de rats ou pire, de petits enfants .





Ca persévère dans l’horreur avec l’arrivée au château d’une vieille sorcière, gardé par des moutons maléfiques et semé de pièges.





Des aventures, des rebondissements, il y en a !

Des sévices, des excès, des révoltes, des morsures, des meurtres, du sang.

De la folie, de la sorcellerie, de l’amour.

Quelques invraisemblances, aussi, autant dans la forme que dans le fond.

Bref, on ne s’ennuie pas et c’est bien écrit, même si la trame m’a paru assez simpliste.





Si vous voulez savoir comment ça se termine, suivez Gilles, il vous protègera, c’est un bon gars.

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Cycle des Ouragans, tome 1 : Rempart des na..

Autant j'avais été soufflé rapidement hors de l'histoire de la Horde du Contrevent, autant ici j'ai été, encore plus rapidement, happé par l'intrigue.



Serge Brussolo nous narre ici le premier épisode d'un planet opera époustouflant, une sorte de quête initiatique pour un trio de héros charismatiques.

Chacun possède ses propres raisons, mais chacun poursuit au final le même objectif, qui est de gagner l'épicentre de tout ce tumulte, à savoir le volcan sacré, surnommé le Rempart des naufrageurs, responsable des vents, bourrasques et tempêtes de force titanesque. Plus on s'en approche, et plus les forces soufflantes et aspirantes peuvent être destructrices. Et entre chacune des manifestations de cette colère volcanique, l'accalmie permet aux personnages de progresser.



Ils vont alors aller de surprise en surprise, car leurs étapes les amènent à decouvrir des peuplades bien différentes, certaines caractérisées même par la pratique d'un véritable culte envers une planète à qui l'on attribue une intelligence et une raison d'agir de la sorte.

Chaque peuple s'organise différemment pour survivre face à un environnement franchement hostile.

Et c'est là que l'auteur fait montre de tout son génie, car il possède une imagination juste hallucinante qu'il conjugue à un vocabulaire d'une grande richesse et un ton souvent railleur et humoristique. C'est agréable à lire, tout en nous offrant des aventures périlleuses et passionnantes. de plus, c'est extrêmement visuel, ce qui facilite l'immersion.



J'espère que la suite sera à la hauteur, car il n'y a pas de réelle fin à cet épisode. Donc un conseil, si vous vous lancez dans la lecture de ce roman, assurez-vous déjà de pouvoir vous procurer le tome 2 - La petite fille et le dobermann, ou bien tout simplement l'édition la plus récente qui propose la trilogie : La Planète des Ouragans.
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Les geôliers

Ce roman conjugue avec bonheur plusieurs genres : thriller, fantastique, science-fiction, et plaira donc même aux personnes qui ne lisent pas habituellement de science-fiction.

L'atmosphère y est particulièrement oppressante et n'est pas sans rappeler celle que l'on trouve chez Lovecraft, quelque part entre "La Couleur tombée du ciel" et "Le Cauchemar d'Innsmouth".

L'action se déroule dans une petite ville américaine , Dipton, dont les habitants semblent avoir beaucoup à cacher et évitent les contacts avec l'extérieur...Pourquoi ce désir d'isolement ? Pourquoi Debbie Fevertown, une femme venue de l'extérieur et mariée à un des habitants, a-t-elle assassiné son mari et ses enfants ? Telles sont les questions auxquelles Jillian, l'héroïne du récit, souhaite trouver des réponses.

Jillian a fait des recherches sur la tueuse et accompagne un metteur en scène particulièrement "glauque"qui veut tourner un film sur Debbie dans la ville même où elle a commis ses assassinats !

Mais des incidents et des meurtres se produisent : qui sont les coupables ? La tueuse qui ne souhaite pas que l'on reparle d'elle ? Les habitants ? Que cachent-ils ? De qui... ou de quoi sont-ils les "geôliers" ?

Les réponses apportées à ces questions dans la dernière partie du roman seront inattendues et extrêmement inquiétantes...

Lecture de ce thriller fortement recommandée !
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L'Enfer, c'est à quel étage ? (Catacombes)

Atmosphère oppressante et quelques tensions garanties!



Dans ce roman, Brussolo nous plonge au cœur de l'hôtel particulier Van Karkersh, une demeure au passé plus que douteux où crimes et étranges rituels ont eu lieu.

On accompagne Jeanne venue y habiter pour travailler en tant que modèle nu pour un artiste sculpteur.

Bien sur les quelques habitants n'inspirent rien de bon et chaque nuit l'angoisse ne va faire que grandir.



Brussolo sait très bien faire perdurer cette atmosphère angoissante tout au long de son histoire. Généralement j'aime beaucoup les espèces de huis-clos où des événements étranges se produisent et ici on est servi!

J'ai dévoré ce roman, mais en le terminant je suis restée un brin sur ma faim. Je pense que je m'attendais à plus de terreurs liées à l'occultisme et aux sectes sataniques comme la quatrième de couverture l'annonçait. J'ai plus eu l'impression d'avoir retrouvé un univers fantastique avec des événements surnaturels.

De plus, le personnage de Jeanne m'a quelque peu agacé parfois. Elle est un peu comme ces filles niaises dans les films d'horreur, qui se jettent presque volontairement dans la gueule du loup. Mais on ne peut pas trop lui en vouloir (ceux qui ont lu le roman savent pourquoi).



Ce livre reste tout de même un bon Brussolo qui en vaut la peine, rien que pour aller faire un petit tour dans cet hôtel plutôt...surprenant.
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Les Brigades du Chaos, tome 2 : Promenade d..

J’ai acheté ce bouquin dans une brocante à Nantes pour tuer le temps ....



J’ai été totalement impressionné par ce bouquin bien que je connaissais un peu l’auteur : .......... .



J’ai lu ce tome deux , sans passer par le un et je précise par honnêteté , que je ne poursuivrai pas dans ce « cycle « par manque de temps .

Cependant commencer par ce deuxième tome , n’est pas très pénalisant .



Mais je voulais témoigner de l’imagination fascinante de l’auteur et de l’art consommé avec lequel , il transforme le fantasque en la chose la plus plausible et la plus évidente et naturelle qui soit .

Enfin disons de ses personnages , qu’ils sont incroyablement plus vrais que nature .

Ils animent le récit et sans être des caricatures , ils sont souvent emblématiques de réalités et de problématiques qui les transcendent .

Fréquemment , ces personnages et leurs destinés véhiculent un contenu édifiant et non moins fréquemment , ils sont touchants , en tout cas , c’est le cas pour ceux de ce livre .



Voici donc une apocalypse hallucinée qui est trépidante , fantasque et qui équivaut véritablement à explorer un tableau qui serait surréaliste ou encore à vivre dans celui d’un Arcimboldo halluciné .



Un roman étonnant où le monde est sens dessus dessous et à l’envers , que je trouve également d’un grand intérêt documentaire , si l’on souhaite explorer les processus qui rendent l’imaginaire plus réel que la réalité véritable .

A mon humble avis ces structures sont très lisibles dans ce roman assez court , très distrayant et brillamment réussi .

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Agence 13 : Dortoir interdit

Premier opus d’une série dont l’héroïne exerce le curieux métier de réhabilitation des scènes de crime. C’est l’occasion pour elle de croiser des personnages assez fantasques et de se retrouver au coeur d’histoires rocambolesques.



Ainsi , au cours de cet épisode , sa mission est de refaire le décor d’un bunker où se sont entretués des hommes qui y étaient enfermés pour une simulation de survie souterraine après un accident nucléaire.



Réhabiliter c’est bien, mais comprendre ce qui s’y est passé, c’est assez légitime. Surtout quand le commanditaire de la mission est un curieux personnage, qui reconstitue jour après jour une bataille de la guerre de sécession , avec des soldats tirant à balle réelle (pour plus de motivations des troupes!) et des robots tueurs qui sautent sur tout ce qui bougent. Au delà de la distraction pour original fortuné, ce curieux personnage est persuadé qu’il va mourrir décapité s’il ne parvient à tuer un fantomatique colonel. Et comme sa folie n’a pas de limite, sa famille entière est priée de se conformer à ses lubies et de respecter les traditions d’époque.



Notre héroïne aura donc fort à faire avant d’envisager une nouvelle déco!



Serge Brussolo réussit encore une fois à parfaitement intégrer des données historiques et sociologiques dans un écrit romancé et original. Ça se lit facilement et avec bonheur. L’héroïne est une jeune femme très sympathique , qui a bien des choses à nous révéler sur son passé.Voilà comment, entre deux romans, on devient accro à une série….
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Opération ''serrures carnivores''





Mon premier roman, avec cet auteur, c'est : «L'enfer, c'est à quel étage ? » Il m'avait laissé une très bonne impression, mais ce n'est pas pour tout le monde. C'est assez spécial, c'est un univers à part. Je veux découvrir un autre livre de lui, alors je me lance donc à l'aventure avec : «Opérations Serrures Carnivores» et je regarde la 4e de couverture, qui me laisse un peu perplexe.







Déstabilisant, Fascinant, Révoltant



Dès les premières pages, tu restes saisis, tu te demandes où tu viens de déposer les pieds, dans cet univers futuriste. Tu es stupéfaite. On s'aperçoit que le gouvernement a un petit rôle à jouer et qu'en fait c'est les robots qui décident de la justice et ils règlent ça très rapidement. Avec cette nouvelle méthode, on croit que la justice est rendue et qu'on protège les gens, mais c'est le contraire qu'il se produit. Des erreurs sont de plus en plus commises et l'ambiance devient tendu et sème la panique.



L'histoire :

On fait la connaissance de Mathias, il ne possède plus de pouvoir, en tant que policier. Sa copine est anxieuse et elle veut un scaphandre pour se protéger. Il refuse car il ne veut pas faire comme les autres. Il attend de voir, ce qui va arriver. Il n'écoute pas vraiment les ordres, il sait qu'il risque des conséquences, et c'est ce qu'il arrive. Il se retrouve hors-jeu. C'est alors, qu'on lui offre d'analyser un coffre-fort sophistiqué et on lui confirme qu'il n'y a aucune erreur. Au contraire, il voit une faille et il veut aller voir de près le système. Il doit faire un plan et il veut y aller par infraction. C'est une opportunité qui s'offre à lui, est-ce qu'il va être capable d'y accéder et de s'en sortir vivant ?







Quand on entre dans ce roman, on n'en ressort pas indemne. On aime suivre Mathias, on se met aussi à sa place. On voit avec ses yeux, comment est devenu la société, comment y pense, on approuve ou non ses gestes. Je me suis posée également quelques questions :

- Est-ce qu'on ferait comme lui si ça nous arrivait ?

- Est-ce qu'on achèterait un scaphandre et on suivrait la mode ?

- Est-ce qu'on resterait cacher dans notre scaphandre ou chez

soi ?

- Est-ce qu'on aurait peur de sortir au cas il arrive quelque chose ?

- Est-ce qu'on croirait tout ce que dit le gouvernement ?







Le livre «Opérations Serrures Carnivores», se lit très bien. C'est bien beau avoir des idées, il faut quand même en arriver, à être capable d'écrire un bon scénario. C'est plutôt réussi. Dans l'ensemble, son écriture est fluide, son vocabulaire est riche et complexe. Il nous décrit une société dans des termes plutôt pessimistes et individualismes. Est-ce que c'est surprenant ?

C'est une histoire très captivante à suivre, tu es enveloppé d'un climat fragile et malsain. Tu es toujours sur le qui-vive. L'auteur arrive à nous maintenir notre concentration, car on veut savoir comment cela va finir. Il parvient à nous décrire ses inventions, par des mots forts et ingénieux. Il arrive toujours à nous surprendre par son talent de conteur, son imagination débordante et son côté créatif. Je trouve important de le dire que son livre, a gagné un prix :

- Grand Prix de l'imaginaire (roman francophone) – 1988



Je trouve que l'auteur choisit très bien le titre de son livre et c'est quand tu as parcouru l'histoire qu'on comprend vraiment ce qu'est : «Opérations Serrures Carnivores.» J'avoue avoir eu une petite déception vers la fin, il nous laisse sur notre appétit. On ne sait pas ce qui va arriver, à

notre héros. C'est une belle lecture, que j'ai partagée avec Bernacho. À mes yeux, Serge Brussolo est un auteur à connaître et on devient vite dépayser quand on ouvre un de ses livres, et ce n'est sûrement pas mon dernier.



Siabelle

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La Mélancolie des sirènes par trente mètres de fond

Lize est scaphandrier dans la police, son travail consiste à aller régulièrement dans les galeries abandonnées du métro, celui-ci s'étant entièrement effondré trois ans plus tôt et étant désormais complètement inondé sous les eaux du fleuve.

Il existerait une rumeur selon laquelle des survivants auraient trouvé refuge dans des poches d'air souterraines...

Lize descend donc chaque jour pour recenser les cadavres toujours piégés dans les anciennes rames de métro et tenter de retrouver des survivants, dont sa soeur, disparue elle aussi lors de cette catastrophe.



Cette histoire m'a littéralement envoutée.

J'ai adoré suivre Lize, petite bonne femme perdue sans son armure de cuivre, évoluant seule dans l'eau et la boue, à la recherche de corps et de fantômes.

Bien qu'assez surréaliste, l'intrigue m'a tenue en haleine et semblait tout à fait crédible.

J'ai eu envie de croire que des hommes, des femmes et des enfants avaient pu survivre à cette catastrophe et avaient pu trouver un moyen de survivre dans ces conditions très particulières.



Le roman est empreint de poésie et d'une forme de magie, à l'image des créations artistiques complètement folles de la mère de Lize, qui a créé une sorte de construction terrifiante en hommage à sa fille disparue.

Je viens de lire plusieurs titres de cet auteur récemment et je suis à chaque fois conquise.

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Le cavalier du septième jour



A Pueblo Quinto, petit village d'Amérique latine situé entre le territoire des Indiens Wataphas et un gigantesque haras dont les chevaux se vendent à prix d'or, subsistent des croyances locales proches de la superstition.

"Les Indiens l'ont décrété maudit et ne s'y risquent jamais car c'est le territoire du Cheval Nocturne, celui qu'enfourchera le Cavalier du Septième Jour lorsqu'il décidera de parcourir la Terre pour éliminer jusqu'au dernier des représentants de la race humaine."

Un cavalier surgi hors de la nuit signant son forfait d'un A qui veut dire Apocalypse.



La seule personne sur qui semble reposer l'avenir des habitants du village et du monde entier se prénomme Ichiko. C'est une Indienne capable de parler aux chevaux, dotée de pouvoirs quasi-surnaturels pourvu qu'elle reste chaste.

"On voit en elle la grande prédatrice, l'ultime rempart interdisant aux chevaux assassins de déferler sur le bourg et d'en détruire les baraques à coups de ruades."

Dans cet environnement se côtoient bien des personnages hauts en couleurs :

- Maggie, une vieille folle qui a connu des jours de gloire en vendant des sculptures de totems aux phallus démesurés aux grands d'Hollywood.

"J'ai vu le dernier totem, tu touches au divin, à l'extase mystique."

- Olga, une serveuse d'origine russe

- Manito Caldéron, qui dirige d'une main de fer le haras particulièrement protégé ( mines anti-personnel, clôtures électrifiées, hélicoptère de combat ).

- Daryl, orphelin, homme de main de Manito et principal personnage du roman, qui possède un instinct quasi animal lui ayant permis par le passé de travailler pour le gouvernement américain.

"Un instinct vital, celui de détecter les prédateurs par la vue, l'odorat et le son."



Quelques autres noms viendront s'ajouter à ce curieux bestiaire, à l'instar de Sawana dont les traits du visage sont totalement figés par la chirurgie, après les brûlures dévastatrices qu'elle a subies après un accident de voiture.

Et oui, j'ai bien parlé de bestiaire parce qu'à l'imagination tortueuse de l'auteur capable d'inventer n'importe quoi et son contraire ( à peu près tout ce que je viens de dire sur la présentation des personnages s'avérera faux ) s'oppose comme souvent un manque total d'attachement. Leur personnalité est à peine esquissée, le sexe est comme toujours avec Brussolo réduit à un simple besoin physique, ils sont tellement interchangeables qu'on se fiche au fond de savoir qui est le traître ou quel méchant ne l'est pas au final.



Brussolo est l'auteur que j'ai le plus lu. Je ne dois pas être loin de cent-cinquante livres.

Son imagination démesurée, ses fausses pistes, son don pour exploiter jusqu'au bout ses idées m'ont longtemps fasciné, qu'il s'agisse de science-fiction, de fantastique ou de thrillers médiévaux. De toute façon avec lui on ne lit pas un genre mais on lit du Brussolo.



Je ne peux pas affirmer que Le cavalier du septième jour soit un mauvais roman. Je l'ai d'ailleurs lu rapidement sans avoir à me forcer un seul instant.

Mais soit la qualité n'est plus au rendez-vous, soit je suis simplement lassé comme je peux l'être d'un groupe de musique qui refait dix fois le même album.

Personnages sans charisme, retournements de situation si nombreux qu'ils en deviennent risibles, histoire totalement abracadabrante.

Après j'ai aussi changé en tant que lecteur et ça n'était pas simple de passer derrière le sublime Flots de Patrick Senécal.



Passez à côté de ce cavalier du dimanche, vous ne perdrez pas grand chose.

En revanche, Cauchemar à louer, Ascenseur vertical en approche rapide, Les pèlerins des ténèbres ou La main froide sont autant de titres, parmi une multitude, qui valent largement la peine de se retourner sur cet auteur qui demeure incontournable.



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Le Nuisible

Il y a trop longtemps que je n'étais retourné lire Serge Brussolo...

Le nuisible est un polar sombre et brillant. Luisant, plutôt. Trop brillant peut-être. Mais quel récit! quel sens du timing et de l'action!

Chez Brussolo, les maîtres Boileau et Narcejac ne sont pas loin. C'est diantrement malin... Peut-être "too much". Mais quel sens du drame, et d'une mise en scène digne du grand-guignol.

C'est lors de sa sortie, en 1981, que j'aurais dû lire ce livre! la vérité, c'est un peu dommage, m'est apparue assez rapidement même si cela ne m'a aucunement privé du plaisir de suivre ce récit des marécages de la haine et de la folie. Une histoire de personnages qui se tiennent toujours au bord du gouffre ou sur le fil du rasoir. Et les remords de dévorer Georges, victime d'une culpabilité qui continue de le ronger et à laquelle il rajoute une ultime couche d'infamie.

Sombre Brussolo, qui emmène son lecteur dans l'horreur des puits effroyables de la folie: celle de Jeanne et de son "petit garçon en noir" est singulièrement évocatrice et éprouvante pour le lecteur.

Sombre et saisissant Nuisible, presque maléfique et tout-à-fait addictif.
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