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Critiques de Serge Tisseron (119)
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3- 6- 9-12 : Apprivoisier les écrans et grandir

Psychiatre, chercheur en psychologie et co-rédacteur du rapport de l’Académie des sciences intitulé L’enfant et les écrans, Serge Tisseron propose ici, sous la forme d’un petit livre, des repères simples pour initier les plus jeunes aux écrans.



Il souligne à juste titre le contexte plus général dans lequel s’inscrivent les excès d’écrans, miné par le poids des enjeux commerciaux et les maux de notre temps – souffrance, stress, précarité sociale et professionnelle. Les dérives liées aux écrans ne se résoudront pas en culpabilisant leurs usagers : elles exigent une réflexion profonde sur nos modes de vie, nos contraintes et les raisons qui conduisent à laisser un enfant seul devant la télévision ou la tablette.



Les savoirs relatifs aux conséquences des usages des écrans à chaque tranche d’âge de l’enfance sont brièvement résumés, démontant au passage un certain nombre d’idées reçues sur les usages des réseaux sociaux par la jeune génération. Sur cette base, le livre dresse une feuille de route simple autour des quatre étapes que sont l’entrée en maternelle (3 ans), l’entrée en CP (6 ans), la maîtrise de la lecture et de l’écriture (9 ans) et le passage au collège (11-12 ans). Les repères donnés pour chaque âge visent à initier les enfants à l’auto-régulation tout en encourageant les pratiques créatrices et socialisantes mobilisant les technologies numériques.



Les pistes proposées sont donc stimulantes, même si j’aurais aimé recevoir des conseils plus précis pour les mettre en application. Pour mes moussaillons de dix et douze ans, j’ai retenu le principe de convenir d’un volume horaire clair, de privilégier des programmes spécifiques avec un début et une fin et d’éduquer à l’auto-régulation plutôt que de tomber dans une surveillance vaine. À la suite de cette lecture, nous avons évoqué les trois lois d’Internet (Tout ce qu’on y met peut tomber dans le domaine public ; Tout ce que l’on y met y restera éternellement ; Tout ce que l’on y trouve est sujet à caution) qui m’ont semblé pertinentes et percutantes. J’ai aussi pris le temps de les interroger sur leurs expériences d’écran et ils ont été ravis de m’en parler.



Une lecture intéressante, même si elle commence à dater. Cela se voit dans le poids accordé à Facebook par rapport à d’autres réseaux qui ont aujourd’hui plus de poids, mais aussi dans l’absence de développements plus récents, en particulier les campagnes de manipulation en ligne comme le scandale Facebook-Cambridge Analytica, face auxquelles les plus jeunes semblent particulièrement démunis.
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Boulimie d'objets : L'être et l'avoir dans no..

A priori, c'est le genre d'ouvrage que j'aborde avec suspicion: il s'agit non d'un essai mais d'une succession d'articles que rassemble certes la même thématique mais qui n'égalera jamais, selon moi, le plaisir qu'il y a à suivre une pensée organisée en chapitres et sous-chapitres (Outre mes nombreuses qualités, je suis également psycho-rigide: j'aime les sous-chapitres).

Donc, oui, bien sûr, tous les chapitres ne se valent pas (zut) et ceux qui méritent le détour souffrent d'un excès de synthèse (re-zut), mais j'ai tout de même gambergé des neurones, ce qui était le but.

À moins d'être étudiant en sociologie, je pense qu'on peut superbement ignorer les articles qu'on qualifiera charitablement de pointus comme "Ethnographie des acheteurs d'occasion en Belle Province" (s'il existe UNE personne qu'un titre pareil fasse saliver, qu'elle lève le doigt). On s'embêtera un peu (mais avec profit) à étudier "Les intérieurs parisiens" au XIX° siècle". On se découvrira avec étonnement de l'intérêt pour la vie chahutée des sacs plastiques (Pourquoi Leclerc a-t-il le premier supprimé les sacs plastique, hein? Parce qu'il est long d'y empiler ses emplettes et qu'il contribuait à allonger le temps d'attente aux caisses! Mais bon sang, c'est bien sûr!). Mais surtout, on s'éclatera à comprendre ce qui différencie l'objet de la chose (non, je n'en dirai rien; j'ai déjà eu à faire avec des mauvais coucheurs qui m'accusaient de spoiler une intrigue) ou à "penser l'énantiodromie" (qui par ailleurs ne rapporte pas grand chose au Scrabble).

Si on ajoute à tout cela une préface éclairante de Tisseron, on aboutit somme toute à une cinquantaine de pages vraiment intéressantes. Sur 200, ce n'est pas si mal. Certains polars ont des ratios beaucoup plus faméliques...
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Guide de survie pour accros aux écrans

Très présent dans les médias dès qu'une question se rapporte à ses thèmes de prédilection, à savoir le rapport entre les gens et les écrans quelqu'ils soient (enfin plus le petit écran que le grand écran de cinéma,Serge Tisseron, psychiatre français ultra médiatisé et renommé fait partie de ces experts dont j'aime beaucoup généralement les propos et les écrits et il m'arrive d'utiliser certains de ses préceptes comme règle éducatif.



C’est lui d’ailleurs qui a inventé la fameuse règle des, les «balises 3-6-9-12», sur les âges nécessaires pour amorcer une nouvelle étape d’appréhension des enfants aux nouvelles technologies.



Dans son nouveau guide, plus à destination de la dernière tranche d’âge de sa balise, soit les 11-12 ans (l’âge de son fils), il fait le point dans un nouveau guide sur l'utilisation massive d'Internet, des réseaux sociaux, jeux vidéos et téléphones portables chez les + de 10 ans.



Ce guide de survie pour utiliser du mieux possible Internet et les jeux vidéo et en éviter les pièges est truffé de conseils et d’anecdotes vraiment pertinentes et intéressantes à suivre.



Et surtout, fidèle à son habitude, et contrairement à d’autres pédopsy ( ex :Antier, Nourri…), Tisseron ne verse jamais dans la diabolisation et le systématisme.



Il n’élude jamais les dangers évidents des réseaux sociaux, celle de l'addiction aux jeux vidéos et de leur violence, mais aussi les images choquantes qui peuvent mises en ligne, mais il le fait en posant des règles claires et des conseils de bon sens : ainsi droit à l'image, identité numérique, réseaux sociaux, sont tous les thèmes abordés par Tisseron.



Et cerise sur le gâteau, quelques quizz et conseils vers des sites adaptés donnent de l’interactivité à ce guide idéal pour toute la famille qui serte de bonne référence comme éducation aux images pour les jeunes…et leurs parents !!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le mystère de la chambre claire

L'appareil photo est-il une prolongation de notre appareil psychique?



Pour Tisseron, c'est une évidence. Dans la chambre noire du boitier se déroule une mystérieuse opération dont sortiront des représentations qui ne doivent rien au hasard.



Comme tout langage, la photo est chargée de multiples significations, d'émotions, de lieux communs et de lapsus. Chacun peut s'en emparer, avec plus ou moins d'aisance et d'expressivité.



Chaque étape du processus photographique correspond à un besoin psychique: choix du sujet, cadrage, déclenchement, visionnage, rejet de l'image ou partage avec ses proches, il s'agit pour le photographe de s'approprier le monde, d'en introjecter certains aspects, et parfois d'en conserver des fragments pour accomplir un travail psychique. Travail sur la perte, la séparation, le deuil, travail sur soi, sa place dans le monde, son rapport au monde.

Et il n'est pas nécessaire d'être Helmut Newton ou Jacques-Henri Lartigue pour profiter des bienfaits thérapeutiques de la photo; n'importe quel amateur aura les mêmes chances de réussir l'expérience.



Depuis cette lecture, je me dis que tout photographe mérite le respect, même un bébé qui joue avec un faux appareil Fisher Price en plastoc et qui photographie "pour de faux". Même un touriste qui mitraille à bout portant, même une gamine accro du selfie.



La chambre claire fait référence à Barthes, dont Tisseron ne partage pas les analyses. Pour lui, la photo n'est pas un outil pour se défendre de l'angoisse de mort, mais un instrument de symbolisation au service des pulsions de vie.

"La chambre noire est la prothèse technologique que l'homme a su le plus efficacement adapter à ses besoins psychique d'assimilation du monde."

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Tintin chez le psychanalyste

Lu en 1985 à sa sortie, je ne pouvais pas manquer de découvrir qui se cachait derrière les personnages qui ont fait ma joie toute ma jeunesse.



Etude transgénérationnelle intéressante même en dehors de la lecture des BD.
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Secrets de famille mode d'emploi

Comment entrer, à petits pas, d'une démarche encore hésitante, dans le monde passionnant de la psychanalyse ?

En lisant cet ouvrage, par exemple, qui, bien qu'écrit dans une langue accessible au plus débutant des lecteurs dans ce domaine ô combien mystérieux, n'en ébauche pas moins un portrait fort fidèle de la discipline ! A charge du lecteur, intrigué, émoustillé, d'approfondir ses connaissances par al suite, avec d'autres ouvrages peut-être plus "professionnels".

Pour ma part, très intéressée par la psychanalyse, et tout particulièrement par la question de la Famille, je me suis vue, avec étonnement, découvrir des éléments qui, après coup, me semblent évidents. J'ai été amenée à réfléchir sur mes proches, sur ma propre personnalité, le tout, grâce à l'expression claire et limpide de Serge Tisseron, à ses exemples qui, sans être trop fouillés (tel n'est pas l'objectif de cet ouvrage), illustrent parfaitement ses propos.

Vous qui vous interrogez sur la famille, sur les conséquences que peuvent revêtir le vécu d'un parent caché à son enfant, sur cet enfant, n'hésitez pas, malgré la couverture qui ne donne pas vraiment l'eau à la bouche ... Ne dit-on pas qu'il ne faut pas se fier aux apparences ? ;)

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Les secrets de famille

Dans ce court ouvrage des éditions "Que sais-je?", le psychanalyse Serge Tisseron aborde un sujet que toutes les familles connaissent sans pourtant le nommer : le secret de famille.



Dans ce format imposé par l'éditeur, Serge Tisseron nous expose à la fois les mécanismes qui sous-tendent et font perdurer les secrets de famille, ainsi que les conséquences paradoxalement visibles de ceux qui en sont témoins et porteurs malgré eux.

Ce que j'ai trouvé aussi particulièrement intéressant, c'est une partie qu'on pourrait qualifier d'auto-critique en fin d'ouvrage où l'auteur explore les renouveaux des positionnements théoriques qui ont permis à la psychanalyse aussi de pouvoir aborder au plus juste cette thématique avec ses patients ; et , a contrario, ce qui dans les démarches adoptées jusque dans les années 1970 l'en avait empêché.



Si mon intérêt pour le sujet m'a poussé vers cette lecture , et le fait que je me sentais aussi concernée, à la fin de cet ouvrage je peux affirmer qu'au-delà de l'aspect purement "éducatif" , il m'a apporté un certain apaisement et des clés très pratiques pour aborder les problématiques que je pense avoir mis à jour dans ma lignée.



Une lecture que je ne peux que recommander pour ceux qui seraient dans ce même cas de "quête" au(x) secret(s).
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Tintin et les secrets de famille

Voici un livre qui m’a surpris car je m’attendais à autre chose. Vu le titre, je pensais que l’auteur traiterai de Tintin et des secrets de familles, dans le sens d’un lien entre les deux. Or, ce n’est pas tout à fait cela. Serge Tisseron parle un peu de Tintin au début et beaucoup des secrets de familles. dans une deuxième partie à destination des éducateurs ou de spécialistes.

La première partie m’a donc plutôt intéressé en centrant son étude sur le héros de BD et son créateur, même si il faut souvent s’accrocher pour comprendre tout le langage psychanalytique qui n’est pas toujours simple à suivre. Mais bon, je me suis accroché et je ne le regrette pas. On apprend beaucoup de chose sur le processus créatif d’Hergé et l’existence de tel ou tel personnages en lien avec son passé. Je pense qu’on pourrait faire de telles études avec tous les grands artistes, mais Tintin ayant bercé mon enfance, ces découvertes ont eu toute de même un petit goût de nostalgie pas désagréable.

En revanche, toute la deuxième moitié du livre, où Tintin est absent fut beaucoup plus dure à avaler. Le livre est court, je me suis donc forcé à terminer les 190 pages, mais ce domaine d’étude n’est pas mon sujet favori. C’est le style qui est parfois ardu, parce qu’en même temps je trouve que bien des aspects des secrets de familles et de leurs conséquences sur les vies des héritiers sont très utiles dans certaines situations de la vie ou pour comprendre le comportement ou le caractère de certaines personnes qui nous entourent.

Un bilan mitigé donc. Peut-être devrai-je plutôt lire Tintin chez le psychanalyste du même auteur ! Mai comme nous avons ici les conclusions de ce premier livre, je pense que je m’arrêterai là.
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Petit traité de cyberpsychologie

Beaucoup d'utilisateurs croient qu'un chatbot est un confident " exclusif et personnel"...



Les chatbots nous donnent l'impression de nous comprendre. De plus, ils peuvent m'informer mieux que des humains. Et, surtout m'écouter, me répondre et me conseiller!



Vos adolescents vous entendent ils encore, ou n'écouteront- ils plus que leur ordinateur personnel?



L'IA va évoluer, Simsensei se révèle meilleur en diagnostic et en résolution de problèmes psy qu'un psy humain faillible, en raison de son emphatie.



Au Japon, Hiroshi Ishiguro a créé un androïde, à son image, mais doit utiliser la chirurgie faciale, sur lui, afin que son apparence corresponde toujours à celle de son robot...

Je ne sais si c'est nippon, ni mauvais( pardon, c'est mon chabot qui est intervenu...)



Ray Kutzweil rêve de fabriquer un robot, à l'image de son père disparu, avec les mêmes goûts, habitudes et souvenirs...

Souvenez vous, dans "Ravage" de Barjavel, en 2052, les gens riches avaient leurs parents décédés chez eux...





Alors, devrons nous nous habituer à cohabiter, avec des parents décédés, ou à les débrancher ou à les remiser, à la cave?...



Ce livre donne à réfléchir, lisez le avant qu'un androïde ne le fasse et n'écrive une meilleure critique, à votre place...
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Le mystère de la chambre claire

Le titre de l’essai de Serge Tisseron donne le ton et le la. Il y est fait référence autant à l’œuvre de Gaston Leroux, Le mystère de la chambre jaune qu’à celle de Roland Barthes, La chambre claire. Dans une langue limpide, dense, précise qui s’appuie sur une culture ouverte, l’écrivain psychiatre joue des mots et entrelace des concepts freudiens pour tenter d’aller au-delà de l’image et ainsi définir les motivations secrètes du photographe lors de la prise de vue car « […] l’appareil… est en continuité immédiate avec sa vie psychique » ; l’appareil photographique permet de s’approprier le monde, tout au moins il peut le rendre plus compréhensible par l’intermédiaire de son image. Comme les aspirations et les désirs influencent la perception de notre environnement, la photographie ne saurait être objective et refléter sans parti pris la réalité : « De façon générale, seules existent dans notre vision les choses que le langage nous permet de nommer ». L’analyse et la critique de l’image photographique se fera donc en fonction de ses effets sur la vie psychique du spectateur.

Le psychiatre Serge Tisseron s’intéresse de près aux relations entretenues entre l’homme et l’image. La bande dessinée, la photographie, le dessin sont des médias qui lui ont permis de mettre en valeur ses talents de limier et de fin psychologue. Le Mystère de la chambre claire est plaisant à lire et sans cesse stimulant. Le lecteur peut ne pas être totalement séduit par des propos parfois trop psychanalytiques mais Serge Tisseron sait être passionnant et convaincant quand il devient littéraire et s’approche de l’indicible, à l’exemple de la démarche de Henri Cartier-Bresson rendue de la façon suivante : « Démarche quasiment mystique, à la fois de flottement maximum et de réceptivité optimale, une sorte d’accompagnement de la durée propre du monde. Le photographe est en équilibre dans l’air du monde comme les figures du mouvement dont il tente de fixer la course. Il se fait « funambule ». Parfois la danse jaillit de son corps comme l’expression de son désir d’adéquation physique à la structure rythmique du monde ». Le corps se trouve sollicité alors que tous les sens sont en éveil. Le chapitre suivant sur la photographie comme écran ou enveloppe du monde est exceptionnel. L’auteur élabore les concepts de l’« Un-visible » opposé au « vu-suel » avec brio et persuasion. Il est difficile d’exposer toute la richesse de l’essai tant les mots et les idées s’emboîtent impeccablement. Il faudrait encore évoquer la signification du flou en photographie, l’importance de la trace et sa relation à l’empreinte, le rapport de la photographie à la mémoire, à la vie et à la mort. Plusieurs photographies en noir et blanc bien choisies ponctuent le propos de l’écrivain. A la fin du livre, le lecteur a bien compris que l’acte photographique est une façon d’assimiler le monde qui l’entoure. Tout photographe amateur ou professionnel devrait faire son credo de la phrase de Serge Tisseron : « Pour cadrer un fragment du monde, il faut se sentir d’abord pris dans le monde ».



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L'empathie au coeur du jeu social

Révision de ma bibliothèque (16)



J'ai pris énormément de notes en 2017. Les feuillets dorment dans l'essai et je suis toujours heureux de les reprendre pour rédiger une notice longtemps après lecture.

Je me souviens avoir acheté ce livre pour deux raisons.

A) Serge Tisseron est un remarquable analyste de nos rapports avec les écrans.

B) J'en avais marre d'entendre dire que l'empathie, c'est savoir se mettre à la place de quelqu'un.

C'est beaucoup plus complexe que cette phrase bateau, à tourner les 226 pages de cet essai agréable à lire.

L'auteur distingue deux formes d'empathie : cognitive et émotionnelle.

La première consiste à avoir des représentations des contenus mentaux d'autrui.

La deuxième nous fait entrer en résonance avec les émotions de l'autre.

Définition générale : l'empathie est la capacité d'entrer dans l'intimité psychique de ses semblables, c'est-à-dire de ressentir ses émotions comme si c'était les nôtres. L'autre nous révèle à nous-même et nous le révélons à lui.

Cela posé, le champ ouvre sur une kyrielle de nuances, selon les lieux, les occupations et les rencontres. Les écrans sont bien présents. La télé qui tue l'empathie; les nouvelles technologies, qui éludent le corps et génèrent du stress. Or, présence corporelle et sécurité psychique conditionnement l'empathie. Le psychanalyste cinéphile s'appuie également sur quelques films, cités en miroir de l'empathie ou de la perte d'empathie.

Si vous voulez plus pratique, L'empathie, l'art d'être en relation, de Sarah Famery, peut vous convenir.

Les ouvrages sur cette faculté relationnelle pullulent. Celui de Serge Tisseron est un "must", d'ailleurs récemment décliné en volume de la collection Que sais-je ?.







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L'empathie au coeur du jeu social

Dans cet ouvrage, l'auteur définit ce qu'est l'empathie et comment l'homme l'utilise en fonction de son vécu. Il met en évidence le paradoxe entre l'empathie et la cruauté où l'être humain humain peut être capable d'empathie et s'en servir pour produire de grandes souffrances et les exemples du XX° siècle sont nombreux.

L'auteur met également en évidence le fait que l'empathie est mise à rude épreuve dans notre société de part les enjeux économiques, les troubles familiaux et les nouvelles technologies.

Alors comment l'homme fait-il pour mettre en veille cette fonction inhérente à l'être humain et comment peut-on la cultiver dans notre société moderne ?



Un livre très intéressant qui explique des fondamentaux, donne de nombreux exemples permettant de mieux comprendre.
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Petites mythologies d'aujourd'hui

Lu à sa sortie, relu difficilement ce mois-ci.

Je croyais expédier ces 260 pages en 2 temps - 3 mouvements et il m'a fallu tout le mois d'avril pour venir à bout d'un opus que j'avais savouré toute guillerette à sa sortie.

Mais pourquoi? (Sag warum diraient certains de ma génération qui ont emballé sec sur cet air).

J'ai trouvé trois explications.

1) Nicholas Carr a raison, Google rend idiot. Quand j'ai lu ce livre à sa sortie, Internet n'existait pas et j'étais capable de rester concentrée plus de 10 minutes d'affilée. Maintenant, j'en doute.

2) Tisseron est prolifique et médiatique; finalement lire un livre entier de lui équivaut à se passionner pour les oeuvres complètes de Trierweiler: les meilleures pages traînent dans tous les magazines, le reste n'est qu'enrobage. D'ailleurs, Tisseron se répète pas mal. Déjà, dans ce livre, il s'auto-cite beaucoup, et il a depuis recommencé à exposer sa théorie de l'image dans une bonne demi-douzaine d'ouvrages.

3) La prospective, c'est dangereux! Quand l'auteur me démontre que les ordinateurs sont voués à devenir de plus en plus ronds et colorés, je me dis que la psychanalyse est une bien belle science. Et puis je regarde mon i-mac. Et là, le doute m'étreint.

Donc, les "Petites mythologies d'aujourd'hui" sont déjà celles d'hier. Autant lire du plus récent. Ou alors un bon vieux roman. Ou alors Barthes.
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L'enfant au risque du virtuel

Revue de ma bibliothèque (19)



J'ai lu ce livre essentiel en première édition. Une seconde parution, augmentée de 12 pages est parue en 2012.

2006 paraît lointain à l'aune de l'évolution technologique. Mais le corps de cet ouvrage a trois mains est toujours bien vivant puisqu'il démonte les moteurs de la passion des jeunes pour les écrans, décrit les effets de cet intérêt prononcé la socialisation de l'enfant ainsi que l'impact sur les fondements familiaux.

Un long chapitre est consacré aux jeux vidéos, moins sur le devant de la scène aujourd'hui, pourtant toujours très capteurs d'attention sur console, tablette ou téléphone.

Cet essai relève les accointances entre espace psychique et espace virtuel, un monde sans limites, où l'adolescent peut tester des identités, se rapprocher de l'autre sexe, se défaire de son corps en mue ou encore prendre ses distances avec les parents en nouant des relations à l'autre bout du monde.

Internet se substitue à la famille en chair et en os, notamment via les réseaux sociaux, peu évoqués à une époque ou seul Facebook avait fait sa percée. Une piste parmi d'autres : la relation avec l'ordinateur renoue avec le plaisir des premiers accordages; le bébé a faim de relations autant que de nourriture.

Les auteurs poussent loin la réflexion, usent d'analyses parfois ardues à suivre. Heureusement, le trio mêle clinique et conceptualisation et réussit ainsi à expliquer la dépendance précoce aux écrans, dès la grossesse, répétitions de virtualisation échographique de l'enfant à venir, dont les images sont postées sur le réseau social préféré de papa ou maman. La machine permet de rester uni à son objet privilégié sans s'y perdre et s'en séparer sans le perdre. "La source de la passion pour le virtuel pourrait biens e trouver dans l'accordage multisensoriel précoce."

Ne cherchez plus les bases d'une nouvelle psycho(patho)logie du virtuel.





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Guide de survie pour accros aux écrans

Nous avons, avec ce livre, 15 thèmes, affirmations, problématiques d'ado face aux écrans. A chaque fois on trouve : un quiz pour se situer par rapport à la problématique, des explications (psychologiques, scientifiques) puis des conseils. Ces conseils ne sont pas moralisateurs mais proposent aux ados des pistes pour prouver, par exemple, à leurs parents qu'ils peuvent lui faire confiance.



C'est court, succinct, on va à l'essentiel. Cela permet de ne pas noyer les ados. En revanche, si vous, adultes, vous voulez plus d'infos, plus creuser, il faudra d'autres ouvrages.



Mais pour un début, à mettre entre toutes les mains des ados, mais aussi des parents, grand-parents, enseignants !



~ Challenge 50 objets-4 : appareil électronique
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Les oreilles sales

Une bande dessinée de 48 pages qui se lit avec intérêt.



Les séquences sont brèves, l'humour est incisif mais parfois il est difficile de suivre l'auteur sans son univers.



Les dessins et les textes sont de qualité. Le format du livre très maniable permet une lecture en toute détente.



Le lecteur est le bienvenu dans le monde de la psychanalyse et ne s'y ennuie pas ! A lire
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Fragments d'une psychanalyse empathique

Dans "Fragments d'une psychanalyse empathique", S. Tisseron partage sa deuxième tranche de psychanalyse réalisée auprès de Didier Anzieu.

Les chapitres sont très courts, et retracent les temps forts communs à toute démarche psychanalytique, sur le format "Le jour où...". Il évoque ainsi la première rencontre, les oublis d'objets chez le psy, etc... Pour chaque chapitre, Tisseron raconte en premier lieu la façon dont Anzieu a réagi, puis il commente chaque partie, en la mettant en regard de, au choix (et de façon non-exclusive) : sa première psychanalyse, sa pratique de la psychanalyse, les textes, théories et pratiques courantes etc...

Il prône une psychanalyse moins neutre, plus égalitaire, avec un psy moins sur son piédestal mais plus bienveillant (en cela, il me semble qu'il se rapproche du "témoin bienveillant" décrit par Alice Miller). Il explique comment une psychanalyse est un processus dans lequel il y a deux acteurs, qui ont chacun leur rôle, pourquoi il s'agit d'un travail à deux. Il dénonce les pratiques actuelles, dans lesquelles le psy reste "en retrait", silencieux, peut-être ayant peur d'outrepasser son rôle ou de trop s'impliquer dans la relation.



Avec une écriture simple et limpide, Tisseron décrit une autre psychanalyse dans laquelle les deux acteurs s'impliquent. La lecture de l'ouvrage est aisée, même pour ceux qui connaissent peu le sujet. Le propos n'en est pas simpliste pour autant, et le lecteur attentif trouvera les thèmes chers à l'auteur : la honte, les secrets de famille, etc... Pour les plus curieux, de nombreux auteurs et textes sont cités pour approfondir un thème, en fin de volume pour ne pas gêner la lecture.

Pour ma part, j'estime que ce livre ne révolutionne pas le monde de la psychanalyse (on indique, sur le 4ème de couverture, que ce livre "devrait aussi susciter une polémique chez les spécialistes"), mais on pourra y trouver des éléments intéressants sur comment se passe une psychanalyse, ses temps forts, ses issues possibles. J'ai apprécié les regards croisés que portait l'auteur sur chaque sujet, en tant que psychanalysé par Anzieu, par son premier psy plus classique, et selon sa propre pratique de psychanalyste. Enfin, c’est un bel hommage envers un psychanalyste qui a toujours inscrit la psychanalyse dans le présent et qui est aujourd’hui disparu : Didier Anzieu.
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Le mystère de la chambre claire

Lecture intéressante. Quelques points qui donnent à réfléchir. Mais, globalement, je suis étonnée de la cote moyenne de ce livre, qui m’avait incitée à l’acheter.



Le titre aurait dû davantage m’interpeller. Photographie et inconscient. Et il est vrai que l’auteur, psychanalyste, donne toute la dimension à ce titre.



Et c’est là que le bât blesse à mes yeux. Si l’auteur s’écarte de la lecture univoque du deuil et de la mort qu’avait Roland Barthes, il fonde toute sa théorie sur le fait que le geste photographique représenterait symboliquement la coupure, à savoir la séparation du lien fusionnel de l’enfant avec sa mère. Mais cet auteur limite son analyse au photographe masculin. Aucune référence à une photographe femme et s’il transposerait son analyse telle quelle, ce qui m’étonnerait quelque peu mais bon.



Et puis, cette analyse n’est-elle pas tout aussi réductrice que celle de Roland Barthes ?



De plus, le propos a un peu vieilli, car l’auteur s’attache aux seuls appareils photographiques argentiques. Il trouve ainsi une signification aux amateurs de moyen format obligés à s’incliner devant leur appareil et aux amateurs de reflex qui interposent l’appareil photographique, viseur oblige, entre leur œil, leur vision et la réalité. Il suppose par ailleurs que le photographe ne voit pas directement son résultat, voire ne fait jamais développer certains films.



Evidemment, tout cela est dépassé avec l’ère du numérique et de l’écran viseur.



Donc déception en ce qui me concerne.



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Un psy au cinéma

Je suis certain que le cinéma remue l'être profondément si le spectateur accepte de lire les émotions, les impressions et les sentiments nés au cours d'une projection stimulante. de nombreux cinéastes, Jane Campion en tête, admettent que l'inconscient est un moteur inspirant.

Serge Tisseron est psychiatre, psychanalyste et surtout un grand vulgarisateur. Les effets de l'image sur le psyché le mobilisent depuis longtemps. Psychanalyse de l'image ; Rêver, Fantasmer, Virtualiser sont des ouvrages de référence. Dans cet ouvrage destiné à un public plus large, l'auteur décode les intentions du réalisateur et explique en quoi tel film vous touche.

Les textes publiés sont des articles parus dans l'excellente revue Cerveau et Psycho. Une sélection de films éclectique montre qu'avec un peu d'attention, n'importe quel long-métrage peut toucher la fibre sensible, de la comédie sociale Potiche au ténébreux There will be blood. The Artist, "un rêve en noir et blanc", film muet, s'avère un point de départ judicieux pour entamer une série de séquences thérapeutiques. Vingt-huit films (Harry Potter présent !) composent le toile de nos désirs, exposée sous des angles inattendus et interpellants.

Ainsi, la scène d'ouverture du Capital (film de Costa-Gavras, avec Gad Elmaleh) débute sur une métaphore sexuelle. Au moment où il va frapper une balle de golf, le président d'une grande banque s'écroule, saisi par une terrible douleur au bas-ventre. Il cachait son cancer des testicules qu'il percevait comme une atteinte à sa virilité. Serge Tisseron suggère un lien entre les testicules et la bourse des actions. Les financiers n'ont d'autre souci que de "remplir leurs bourses".

Le psychologue s'empare d'un détail, d'une situation, d'un personnage, d'un contexte à partir desquels il décrypte l'imaginaire du créateur et du spectateur.

J'ai bu du petit lait, ayant vu 22 des 28 films, passés sous la loupe éclairée d'un grand connaisseur des méandres humains doublé d'une cinéphile averti, toujours à l'affût d'une image parlante. Une abondante photothèque couleurs complète un ouvrage très agréable à lire, en picorant ici et là des bribes de nous-même.




Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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Mort de honte

J'ai terminé il y a quelques jours l'ouvrage de Serge Tisseront, Mort de honte, et cette lecture m'a beaucoup apportée.

Ayant lu il y a peu, Mourir de dire: la honte, de Boris Cyrulnik, j'étais moyennement motivée, ne voyant pas ce qu'un autre psychiatre pouvait apporter sur le sujet (désolée Serge!).

Avec le recul, le sous titre "ma famille imaginaire" a dû jouer un rôle dans mon choix de lecture.



Car c'est véritablement un ouvrage sur les pathologies et les hontes familiales portées de génération en génération, éclairées par l'expérience personnelle de Serge Tisseron.

Il explique comment la bande dessinée a permis l'expression d'une expérience extrême vécue enfant.

Pas à pas, le lecteur suit son histoire et les étapes déterminantes.

Ce livre ne détaille pas uniquement son expérience, Serge Tisseron réussit à dresser un tableau général des hontes et de leurs conséquences sur la santé mentale. C'est très intéressant, relativement simple à lire.

Il tente un exercice complexe, celui de raconter son histoire tout en gardant le recul et une capacité d'analyse sur sa propre histoire, comme un miroir. Il porte aussi un regard critique sur les dessins qu'il faisait enfant, il se souvient du contexte et explique aujourd'hui ce qu'il exprimait à ce moment là sans le comprendre.



C'est à la fois une réflexion sur le rôle des parents qui ont été enfants, et qui n'ont pas choisi non plus leur enfance. C'est à la fois dur et touchant.
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