Texte en 4e de couverture
En quelques années, notre environnement a été bouleversé par l'apparition de nouveaux objets : téléphones portables, distributeurs automatiques de billets, appareils photographiques jetables puis numériques, sacs en plastique, écrans d'ordinateurs… Pour les intégrer à notre vie, nous avons dû inventer de nouveaux gestes, et ceux-ci sont la source d'émotions et de fantasmes à travers lesquels nous nous familiarisons peu à peu, le plus souvent à notre insu, avec de nouvelles images de nous-mêmes et des autres. Ces images, et les discours qui les accompagnent, constituent autant de « petites mythologies » auxquelles les objets doivent de pouvoir entrer de plus en plus profondément dans notre univers intime.
Car le monde des nouveaux objets, calqué désormais sur le modèle d'une « vie sans mode d'emploi », nous impose aujourd'hui de les apprivoiser dans un corps à corps qui tient autant du fantasme que de la compétence.
Au sommaire :
– Technologies et sensualités
– Grandir dans un monde d'images
– L'avenir est flou
– Les stratégies publicitaires
– Images et croyances
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L'image comme moyen de transport.
Si nous n'y prenons pas garde, une fracture risque de s'établir entre, d'un côté, des adultes pour qui l'image est signification et, de l'autre, des enfants et des adolescents pour qui elle est une interrelation. Pour l'éviter, il est essentiel de changer le modèle des images qui est le nôtre. Il faut cesser de les traiter comme des significations pour les considérer comme des moyens de transport. (...)
Nous pouvons utiliser un moyen de transport, comme le train, la voiture, la bicyclette ou la moto, de cinq façons différentes au moins :
- pour nous rendre plus rapidement d'un point à un autre ;
- pour flâner à notre rythme à travers un paysage qui nous enchante ;
- pour connaître la région que nous traversons (alors nous serons sensible à la forme des habitations ou aux vêtements des autochtones) ;
- pour les fortes sensations qu'il nous procure (se déplacer très vite en moto ou en voiture décapotable provoque des sensations fortes et exaltantes) ;
- ou encore pour le plaisir d'être ensemble (une famille qui réalise chaque week-end une promenade commune en voiture existe probablement de manière plus forte en tant que telle qu'une famille qui ne le fait jamais).
Ces cinq grandes fonctions existent également pour les images (...)
Toutes ces façons d'utiliser les images ont un point commun : elles ont l'images comme véhicule. Elles nous permettent de comprendre que les images se définissent d'abord par leurs fonctions et que celles-ci ne dépendent pas seulement de leurs contenus, mais aussi du support médiatique par lequel elles transitent. Une image ne constitue pas en effet le même véhicule selon qu'elle occupe un écran vidéo, qu'on la voit au cinéma ou à la télé, ou encore sur le mur d'un musée.
Mais cette comparaison attire également notre attention sur un autre aspect. On ne peut utiliser un véhicule que si on accepte de monter dedans. (pages77 à 80)
C'est que toute image nous fait courir le risque de la confondre avec la réalité. Cette confusion n'est évidemment pas intellectuelle. Nous savons bien - et les enfants le savent autant que les adultes - que les images ne disent pas la vérité des choses et qu'elles ne sont qu'un point de vue sur le monde.
Pourtant, nous avons beau savoir avec notre esprit que toutes les images sont des constructions, nous ne pouvons pas nous empêcher d'y adhérer, émotivement et corporellement, comme à des vérités. Tel est bien l'un des problèmes principaux que nous avons à envisager. Les images ne nous convainquent pas qu'elles reflètent le monde, mais elles savent le plus souvent nous en persuader.
Et cela ne concerne pas seulement l'image politique, mais aussi, comme nous le verrons, la publicité. (pages 15 et 16)
État des lieux et enjeux
Avec la participation de Nora ABED, Gisèle APTER, Angélique BELMONT, Stéphane BOUCHARD Dana CASTRO, Nele DE WITTE, Bénédicte DEFONTAINES, Naomie DESIREE, Emmanuel DEVOUCHE, Haddia DIARRA, Philippe DRWESKI, Capucine DUBOIS, Quentin FRULEUX, Sara GABRI, Carlo GALIMBERTI, Richard GNASSOUNOU, Sarah HAMMAMI, Marianne JOVER, Gilbert LACANAL, Fredi LANG, Alice LECOQUIERRE, Andra LUNGU, Carine MILCENT, Sylvain MISSONNIER, Gladys MONDIERE, Clotilde PERREVE, Virginie PICCARDI, Fanny REDLINGER, Bertrand SCHOENTGEN, Serge TISSERON, Emmanuelle TRUONG-MINH, Inès UTRILLA, Tom VAN DAELE, Ilaria VERGINE, Xanthie VLACHOPOULOU
Un état des lieux sur les pratiques psychologiques à distance, en France et ailleurs, piloté par des acteurs majeurs de cette discipline.
Cet état des lieux des pratiques à distance des psychologues, en France et au niveau international, a pour objectif de nourrir les réflexions et les pratiques des professionnels et des chercheurs. En effet, les récentes et rapides évolutions de ces modes d'intervention facilitées par l'usage des TIC (technologies de l'information et de la communication) génèrent des débats éthiques et méthodologiques qui s'inscrivent dans les transformations du champ de la santé. Ainsi la télépsychologie, discipline encore assez nouvelle, est amenée à se développer de façon structurée grâce aux résultats de la recherche et aux apports des professionnels de terrain.
Si la pandémie COVID-19 en a généralisé l'utilisation pour permettre le maintien d'un lien ou d'une écoute dans une situation alors particulièrement anxiogène, elle a révélé la nécessité d'une meilleure formation des psychologues pour cerner les problématiques pratiques, techniques, méthodologiques, théoriques et déontologiques. Certains cadres existaient avant la crise dans le contexte scientifique plus large de la cyberpsychologie mais ils restent à enrichir voire à construire dans une démarche collective pour les inscrire dans le champ social, institutionnel et réglementaire. Les auteurs, acteurs majeurs de cette discipline, y contribuent.
Dans la collection
Cybercultures
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