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Critiques de William Irish (185)
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Fenêtre sur cour et autres histoires

Pour tous celles et ceux qui ont vu et apprécié le film d'Alfred Hitchcock « Fenêtre sur cour », la première nouvelle de ce recueil sera un très bon moment : c'est rythmé, c'est bien amené, c'est efficace. Toutefois, je tiens à préciser que les ajouts d'Alfred Hitchcock sont loin d'être négligeables : le personnage interprété par Grace Kelly n'existe pas dans la nouvelle de William Irish et est remplacé par une sorte de domestique maniéré façon Nestor dans Tintin ou docteur Watson dans Sherlock Holmes, qui n'a rien de très crédible. Donc, très bien joué M. Hitchcock, sur cette première modification.



Il y a une autre modification d'importance, à savoir que le protagoniste principal n'est pas photographe dans la nouvelle, or, c'est un élément scénique majeur dans le film. Et, là encore, moi qui ne suis pourtant pas toujours fan des interprétations qu'effectue Alfred Hitchcock des nouvelles ou des romans qu'il adapte à l'écran, il faut reconnaître qu'ici c'est un ajout positif et qui donne encore de l'intensité à l'histoire. Ceci explique, selon moi, assez bien le fait que le film était considéré à sa sortie et toujours depuis lors comme une grande réussite alors que les nouvelles d'Irish, sans être délaissées, n'ont pas non plus un succès délirant de nos jours.



Hormis cette nouvelle, que dans l'ensemble j'ai vraiment bien aimé, il me faut encore apporter une autre précision quant aux différentes éditions. On retrouve en effet quantité de variantes, toutes intitulées « Fenêtre sur cour et autres nouvelles » (ou histoires) mais dont les nouvelles constitutives ne sont pas forcément voire presque jamais les mêmes. En ce qui me concerne, je possède l'édition de la Découverte qui propose, outre la nouvelle titre, Un Plat qui se mange froid ; Pour le reste de sa vie ; Dans la gueule du lion ; Un Détective amateur ; L'Engrenage ; Divorce à l'américaine I & II ; L'Argent parle.



Dans l'ensemble, c'est un recueil assez solide mais dont les nouvelles autres que Fenêtre sur cour ne m'ont pas vraiment emballé. L'auteur tient souvent à faire en sorte qu'il y ait une pirouette finale ce qui n'apporte, selon moi, pas toujours grand chose, et surtout pas en crédibilité.



L'auteur utilise les vieilles recettes de la littérature policière, qui du suspense, qui du mystère, le tout agrémenté parfois d'un bon vieux compte à rebours des familles comme Dans la gueule du lion. Alors, il n'y a pas à dire, ça fonctionne à peu près, mais, en ce qui me concerne, ça ne m'embarque pas, je n'y crois pas trop, ça fait très " tiré par les cheveux ", très écrit.



Dans L'engrenage, par exemple, un pauvre brave type, poussé par le besoin, en vient à fomenter un genre de braquage de son ancien patron. Et puis, paf !, de pas de bol en pas de bol, tout part en vrille dans une surenchère meurtrière digne d'un tueur à gage pour finalement conclure sur une pirouette un brin coconne.



Dans Un plat qui se mange froid, un père cherche à venger et/ou à élucider la mort soi-disant accidentelle de son fils. Pour ce faire, il va imaginer une immense mise en scène que je considère hautement improbable. Ça fait une nouvelle, mais je n'y crois pas du tout, c'est un truc très artificiel, qu'on ne voit qu'au cinéma (ou dans les nouvelles d'Irish !). Pour Divorce à l'américaine, pareil et finalement, hormis la nouvelle titre, je trouve à toutes les autres un côté désagréable d'exercice d'écriture et pas forcément d'expérience de vie.



Certains lecteurs aiment bien la mécanique millimétrique d'un scénario, quitte à ce que l'ensemble paraisse peu vraisemblable. Moi, je suis beaucoup plus sensible à la vision de la vie que nous transmet un auteur au travers de ses personnages et des situations qu'il décide de nous présenter.



Voilà sans doute pourquoi, dans l'ensemble, j'ai une impression mitigée vis-à-vis de ce recueil. Ceci est bien évidemment à prendre avec beaucoup de pincettes car, tout cela dépend infiniment de votre sensibilité de lecteur au départ, comme je l'ai précisé plus haut. N'hésitez donc pas à consulter d'autres avis ou, mieux encore, à vous faire votre propre opinion en découvrant vous-même ce recueil.
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Fenêtre sur cour et autres histoires

Auteur prolifique de centaines de nouvelles et romans dans les années 30,40 et 50, William Irish excelle à jouer avec nos nerfs avec un talent qui n'a pas toujours été reconnu à sa juste valeur, surtout au début de sa carrière.



Son style se caractérise par une description minutieuse et analytique des faits qui entretient un suspense insoutenable, et nous pousse à tourner les pages de ses intrigues avec une sorte d'urgence, une envie irrépressible de savoir si le héros va s'en sortir et de comprendre les rouages d'un meurtre annoncé. La vengeance et l'analyse psychologique des sentiments et des comportements sont des thèmes prédominants dans ses nouvelles angoissantes auxquelles William Irish ajoute souvent une bonne dose d'effroi mâtinée d'humour noir. Ses héros se font détectives et croisent bon nombre de tueurs psychopathes.

Hitchcock, François Truffaut et tant d'autres ne s'y étaient pas trompés, repérant plusieurs de ses œuvres pour les adapter et en faire de véritables chefs d'œuvres du film noir.



Ce recueil s'ouvre sur Fenêtre sur cour, nouvelle d'une quarantaine de pages qu'Hitchcock a magistralement adapté pour le cinéma en 1954.

Une autre nouvelle met en scène l'accident d'un ascenseur qui s'écrase au sol, aussi éprouvante à lire que l'avait été pour moi un récit d'A. Conan Doyle qui devait s'appeler Terreur ou Horreur en plein ciel avec l'ascenseur de la Tour Eiffel dont les câbles étaient sectionnés un à un par un tueur fou.

Mais si j'ai pris plaisir à les lires, ces nouvelles ne laisseront que peu de traces dans ma mémoire, contrairement à quelques uns de ses grands romans comme Lady Fantôme ou L'heure blafarde.



Challenge Mauvais Genres 2023

Challenge solidaire 2023

Challenge multi-défis 2023
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Irish bar

Après Irish Murder, la collection "Grands Détectives" publie le deuxième opus dédié aux nouvelles de William Irish, Irish Bar qui réunit six nouvelles noires du maître. Auteur d'une vingtaine de romans qui ont contribué à sa renommée comme La Sirène du Mississipi, La Mariée était en noir ou Retour à Tillary street, William Irish a pourtant parfaitement mérité le surnom d'Edgar A. Poe du XXème siècle par les quelques 250 nouvelles qu'il a écrites à partir des années 30. Parmi celles qui ont été publiées en France, nombre l'ont été ses dernières années et bien après son décès en 1968, la collection dirigée par Jean-Claude Zylberstein chez 10/18 ayant justement pour ambition de publier des auteurs méconnus ou tombés quelque peu dans l'oubli. Publiées une première fois entre 1937 et 1943 aux Etats-Unis, "Manège à trois", "Des yeux qui hurlent", "Charlie ne rentre pas ce soir", "Crains la femme avant le serpent", "Histoire policière" et "Parions une vie" composent donc ce recueil. Entre un couple dont les problèmes d'argent sont peut-être moins importants que l'accusation de meurtre qui les menace, une vieille femme paralysée entièrement qui ne communique que par des battements de paupière, un flic qui soupçonne son fils de cambriolage et de meurtre, une femme qui veut e débarrasser de son mari en le faisant mourir de peur, un écrivain meurtrier et un parieur compulsif qui joue sa vie, Irish décrit des gens ordinaires qui se retrouvent dans des situation dans lesquelles ils s'enfoncent irrémédiablement et où le meurtre et la mort les prennent au dépourvu avant de s'en sortir à la dernière minute. Ou alors des meurtriers qui voient les pièges qu'ils ont tendu se refermer sur eux inexorablement. Dans un style précis et une ambiance souvent pesante, William Irish sait faire partager au lecteur les émotions vécues par les personnages, notamment dans "Charlie ne rentre pas ce soir" ou "Les yeux qui hurlent" et garde le suspense jusqu'à la dernière page pour maintenir le lecteur en haleine. Pas étonnant que Hitchcock, Siodmark et Truffaut l'ait adapté au cinéma.
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Irish blues

Dans les années 80, les éditions 10/18, dans sa série « Grands Détectives », ont eu la bonne idée de regrouper les nouvelles policières de William Irish sous plusieurs volumes dont le titre commençait toujours par « Irish.. ». Irish Blues fait donc partie de cette collection et renferme neuf histoires courtes toutes assez bien ficelées, avec une fin en « coup de théâtre », bien que, sans me vanter, j’avais deviné les tenants et aboutissants de quelques unes d’entre elles. Mais là n’est pas l’essentiel.

Le fait est que ce que l’on admire chez Irish, c’est cet art de la narration, de la construction dramatique, celui aussi de camper une ambiance en deux ou trois phrases. Peu d’auteurs savent le faire, je pense. Toutes les histoires de ce recueil ont des points communs entre elles et notamment celles de jeunes filles qui rêvent à une vie aventureuse, qui jouent à la risquer à leur insu. Il y a aussi cet humour noir qui consiste à piéger les malfrats dans leurs propres pièges, il y a ce petit garçon qui « raconte toujours des histoires » - Irish devait beaucoup lui ressembler – influencé par les films du cinéma, films de gangsters et qu’on ne croit pas lorsqu’il est témoin d’un vrai meurtre. Il y a ces femmes dont les anciens amants reviennent pour les faire chanter- « la boucle d’oreille » (The Earring) a ma préférence - ce gangster cerné par la police et qui s’échappe de façon on ne peut plus originale, ce trapéziste mort mystérieusement ou cet autre qui revient chez sa vieille mère aveugle après un braquage raté. On ne s’ennuie pas dans ces nouvelles ayant souvent pour décor la nuit et la grande ville avec ces quartiers chauds, ces escaliers d’incendie new-yorkais qui mènent vers l’aventure ou la mort.

Le seul écueil de ce recueil (admirez la rime interne !) me semble la traduction plutôt bâclée de cette série, souvent lourde et dans laquelle certains dialogues ne semblent très naturels. Mais ça n’empêche pas le plaisir qu’on prend aux histoires.

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Irish blues

Contient : Le Stylo (Fountain Pen), Une incroyable histoire (Fire Escape), Saint-Louis Blues (The Humming Bird Comes Home), La Boucle d'oreille (The Earring), Cendrillon et les gangsters (Cinderella and the Mob), La Seule issue (That's your Own Funeral), Double programme (The Most Exciting Show in Town), Si le mort pouvait parler (If the Dead Could Talk) et La Mort entre deux danses (Death Between Dances)



9 nouvelles, inégales, mais tenant chacune la route.

Certaines sont datées, mais il faut les remettre dans le contexte de l'époque où elles furent écrites, et là le charme opère...

Le Stylo a tout le charme des années 50... On s'imagine même que Gary Grant va sortir de ses pages... et le charme des femmes n'a d'égal que leur grâce (Kelly).



Il faut savoir tout de même que certaines des nouvelles de William Irish furent montées en court métrages, notamment pour Hitchcock pour la série "Hitchcock présente".....





Si vous arrivez à trouver ses livres dans des bouquinistes, n'hésitez pas.... Des perles de suspens y sont cachées et l'ombre du Grand Hitchcock plane sur beaucoup d'entre elles..... notamment le fameux et inoubliable Fenêtre sur cour.
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Irish cocktail

Irish Cocktail est un recueil de nouvelles policières, tantôt pleines d’humour, tantôt pleines de suspenses. Les intrigues sont toutes plus originales les unes que les autres.



Un pied dans la tombe — Le personnage le plus amusant



Agatha Appleby est une « vieille fille de tante » qui va séjourner avec son neveu Howie à New York. Tous les deux essaient de faire ce que l’on attend d’eux, du moins en apparence. Agatha rêvait de faire un tour dans la Grande Roue, d’aller au quartier chinois ou encore de fumer. Las, Howie l’entraîne au Art Museum et au tombeau de Grant. La découverte d’un cadavre mettra un peu de piment dans le séjour d’Agatha.

L’intrigue est de facture classique. Mais la tante enquêtrice, vieille fille indigne, est un personnage drôle et savoureux.



Sinistre — L’intrigue la plus énigmatique

Harry Jordan, enquêteur pour une compagnie d’assurance, s’aperçoit que sa femme sort en cachette la nuit. Il la suit pour découvrir le fin mot de l’histoire. Mais la vérité est-elle celle d’Harry ?



Si je devais mourir avant de m’éveiller — Intrigue sous haute tension

Thomas a douze ans quand il se rappelle ce qui est arrivé à Millie Adams. Tous les deux avaient alors neuf ans et ils partageaient en secret les sucres d’orge qu’un gentil monsieur avait donnés à Millie. Elle avait disparu et n’avait jamais été retrouvée. Et lorsque Jeanie se procure les mêmes sucres d’orge, Thomas se pose des questions. Les adultes refusent de l’écouter.

La suite de l’histoire, racontée par Thomas, qui n’arrive pas à communiquer ce qu’il sait, donne des frissons. Thomas est un enfant malin, mais il reste un enfant. J’ai tremblé pour Jeanie et lui.



Milk Bar – Le hasard fait bien les choses

John Spanish est un tout jeune homme au physique avantageux. Les adolescentes le recherchent volontiers. Lorsque l’une d’elles fait mine de le dédaigner, il s’enflamme, et se laisse entraîner dans une histoire invraisemblable.



Entre les mots – Une étrange histoire d’amour

L’histoire d’amour d’Annie pour Dwight est inclassable. Parce qu’il y a un cadavre ? Peut-être.


Lien : https://dequoilire.com/irish..
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Irish cocktail

Ce recueil de cinq nouvelles est un vrai bonheur pour les amateurs de suspense. Impossible de résumer ces nouvelles sans dévoiler l'intrigue, sachez toutefois qu'elles ont un petit charme désuet très appréciable et se lisent rapidement avec le sourire. Idéal pour une petite pause revigorante !

Elles doivent être très percutantes dans leur langue d'origine. Je continuerai de fréquenter cet auteur...



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Irish cocktail

Un cocktail de William Irish est à déguster sans modération.



Un cocktail est un mélange, plus ou moins bien réussi, mais en règle générale, quand il est concocté dans les règles par un homme de talent, il est à vous couper le souffle et faire pâlir vos points du permis de conduire...



Oh bien sur, il est peut être sans alcool, bien entendu...



Mais William Irish, n'avait pas la réputation d'être un buveur d'eau...



Et dans cet "Irish cocktail" en question, le bonhomme nous dosé un savant mélange de courage, de triomphe et de tragédie....



A déguster, bien tranquille chez vous.



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Irish détective

Super recueil de cet auteur que j'aime beaucoup ! J'ai tout particulièrement apprécié L'ongle.
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Irish détective

Un des nombreux recueils de nouvelles signées William Irish, publiées dans la collection 10/18, série “Grands détectives” sous la direction de Jean-Claude Zylberstein.

Comme souvent, la qualité est inégale et l'appréciation varie selon la sensibilité de chacun.

Dans de recueil, j'ai ressenti des traductions médiocres, ce qui évidemment fausse le jugement; curieusement, une seule des nouvelles est honorée du nom de son traducteur.

L'histoire que j'ai préférée est celle intitulée “Erreur, soldat!...”: la chute est subtilement concoctée.
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Irish liberty

Ce livre est un recueil de 6 histoires plus ou moins courtes, histoires policières, fantastique ou science fiction.

Moi qui n’est pas une fan des nouvelles, j’ai apprécié ces histoires courtes, elles sont bien écrites et c'est sympa de temps en temps d’avoir la fin de l’histoire rapidement. Certaines font sourire et d’autres font peur mais en tout cas elles ne laissent pas indifférentes.

Ma préférée est celle où la femme d’un flic qui en a marre de le voir rester devant la télé lui demande d'aller dans un musée. Celui ci va alors visiter la statue de la liberté en même temps qu'un homme qui lui ne revient pas de la visite. Il va alors devoir résoudre l’énigme.
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Irish murder

Contient : Marihuana (Marihuana), L'Héritage (The Bequest), Cauchemar (Nightmare), Adieu New York (Good Bye, New York), Meurtres à la seconde (Three O'clock) et Rendez-vous devant le mannequin (Meet Me by the Mannequin)



6 nouvelles cette fois-ci...

Pas toutes égales, mais certaines notamment Rendez-vous devant le mannequin sont excellentes...

De quoi alimenter vos fin de soirées...
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Irish murder

William Irish apparaissait dans le challenge solidaire 2023 je n'ai pas eu l'occasion de le découvrir. Me voici donc avec ce recueil de six nouvelles, Irish Murder . Six nouvelles, six meurtres. Six nouvelles d'intensité inégale, mais six atmosphères complètement différentes.

Les années 1940, New-York, ses bas-fonds, la drogue, le jeu, les gangsters, le désir de tuer avec ou sans mobile, pour l'argent, pour le plaisir ..

Un univers noir, glauque, poisseux et des histoires aussi hallucinantes que glaçantes.

Ma préférence va à Marihuana et à Cauchemar ..

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Irish murder

On connait William Irish au moins par le cinéma, L'homme-léopard, Les mains qui tuent, Fenêtre sur cour (pseudo Cornell Woolrich), La mariée était en noir, La Sirène du Mississippi. Chez 10/18 on a regroupé nombre de ses nouvelles sous une appellation globale Irish Bar, Irish Cocktail,Irish Blues. Irish Murder compte six histoires policières écrites autour de 1940. La plupart ont été publiés dans les fameux Pulp Magazines, bon marché, qu'ont hantés aussi d'autres très grands comme Chandler, Hammett, McCoy. Elles mettent en scène des types très ordinaires la plupart du temps victimes d'une certaine naïveté de leur part. Manipulés par plus forts qu'eux ils sortent parfois innocentés, mais rarement complètement comme dans Marijuana, texte qui aborde de front l'usage de la drogue d'une manière assez nouvelle à l'époque.



J'aime beaucoup L'héritage où, comble de malchance, deux braqueurs de voiture récoltent un cadavre dans le coffre et par là même une accusation de meurtre. Le manque de pot est aussi fréquent dans ce recueil, la vie polar est ainsi, on est parfois au mauvais endroit au mauvais moment. Par exemple Meurtres à la seconde où un mari jaloux, horloger de surcroît, prépare un mécanisme explosif dont le hasard pourrait faire de lui sa propre victime. Le dénouement est souvent inattendu et l'on s'aperçoit que la vérité ne tient qu'à un fil. Ce fil, fragile, et susceptible de se rompre à tout moment, c'est celui du talent de ces écrivains longtemps mésestimés, très souvent alcooliques, la plupart du temps bridés par Hollywood. Des écrivains, tout simplement. Et c'est déjà bien.

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Irish revolver

Il est de ces romans dont l'épaisseur, la notoriété, la densité, le sujet font peur et fascinent en même temps. Cependant, une fois les premières pages lues, je suis magnétisé, hypnotisé, emmené, entraîné.

L'auteur nous embarque avec son écriture addictive pour ne plus nous lâcher avant un final à la hauteur de la tension qui habite tout le roman. Pour la question stylistique, c'est du grand art ! Sens de la métaphore, construction en accélération rythmique, syntaxe alambiquée, métaphores à plusieurs niveaux...

Merci pour ce moment de lecture jubilatoire, intense et grandiose, ce fut un réel plaisir. J'aimerais pouvoir oublier ce roman pour le découvrir de nouveau comme une première fois!
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Irish window

William Irish est un grand nom du noir américain, et tout particulièrement dans la forme courte. Ce recueil de nouvelles est une lecture agréable qui permet d’apprécier le talent de nouvelliste de l’auteur même si, forcément, tous les textes ne se valent pas. Je vais évoquer chacun de ces textes, de celui que j’ai le moins aimé à ceux qui ont emporté ma complète adhésion.



Etonnamment, la nouvelle qui m’a le moins séduite est « Fenêtre sur cour ». L’argument est excellent bien sûr et il faut rendre hommage à Irish pour l’avoir imaginé mais, fait rare, l’adaptation cinématographique qui en a été faite est bien meilleure que la nouvelle originale. En effet, le film d’Hitchcock hisse cette histoire à un tout autre niveau en étoffant l’intrigue qui est, dans la nouvelle, un peu mince et trop rapidement développée. L’ajout du personnage de Grace Kelly y est pour beaucoup ainsi que toute la galerie de voisins dépeinte dans le film qui est absente ici.



Un peu plus réussie, quoique tout aussi anecdotique, « Le cap triangulaire » permet de passer un bon moment tout en étant assez dispensable et pas très marquante. Je pense que je ne tarderai pas à oublier cette nouvelle.



« Le créateur » est une nouvelle à chute intéressante mais pas très marquante non plus. Ceci dit, ce récit vaut pour sa tonalité un peu étrange teintée d’absurde.



« L’idole des jeunes » est un récit très inattendu venant d’Irish. Là aussi, il s’agit d’une nouvelle à chute et celle-ci est plutôt très bien trouvée. Le petit côté surnaturel est surprenant et très plaisant.



« Quelque chose qui s’est passé chez nous » bénéficie d’une solide maîtrise narrative. Habilement construite à partir d’un point de départ original, cette nouvelle est très agréable et très prenante même si l’auteur a parfois recours à des ficelles un peu grosses.



« L’engrenage » est une excellente nouvelle. On est ici dans la quintessence du noir avec ce quidam sur qui la fatalité va s’acharner dans un enchaînement d’événements tragiques. Le type lambda pris au piège de la fatalité est un motif du noir que j’apprécie énormément et il est ici poussé à l’extrême dans un récit remarquablement ficelé et bénéficiant d’un personnage très bien campé. Un des meilleurs textes du recueil.



Mais la palme revient à « Un plat qui se mange froid ». Cette histoire est vraiment formidable. Scindé en deux parties, la nouvelle commence comme un récit catastrophe haletant avec un accident d’ascenseur. Cette partie est digne des meilleurs récits d’action, Irish instaurant une tension palpable. La seconde partie, très originale, fait la part belle au suspense. Et le suspense est ici insoutenable, à se ronger les ongles. Extrêmement addictif, le lecteur est totalement happé par l’histoire et ne peut plus lâcher le bouquin jusqu’à connaitre le fin mot de l’histoire, dénouement qui offre une dernière surprise réjouissante. Une excellente nouvelle qui vaut à elle seule la lecture de ce recueil.



J’ai passé un bon moment avec ce recueil. J’ai d’autres bouquins d’Irish dans ma PAL, ce qui est une bonne nouvelle, d’autres bons moments noirs en perspective.

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Irish window

FRISSONS ET SUSPENSE GARANTIS

Ce recueil comprend 7 nouvelles dont 6 ont aussi été publiées dans la collection du “Livre de poche Policier” sous le titre de la première nouvelle, “Fenêtre sur cour” qui m'est apparue surfaite par rapport à l'adaptation cinématographique d'Alfred Hitchcock.

Trois autres nouvelles se distinguent :

-“Un plat qui se mange froid”: la meilleure nouvelle du recueil. Comment se venger d'un déni de justice ? Élémentaire et machiavélique: il suffit d'organiser un dîner de justice...à la chansonnette autour d'un bouillon de onze heures !

-“L'engrenage”: notre bon La Fontaine avait prévenu : “Le trop d'attention qu'on a pour le danger fait le plus souvent qu'on y tombe” (Le Renard et les Poulets d'Inde). Le recouvrement des gages arriérés d'un employé victime de son patron indélicat vire au cauchemar par excès de précautions.

-“Quelque chose qui s'est passé chez nous ”: la perspicacité d'une maîtresse d'école permet d'élucider une affaire criminelle étouffée dans l'entourage d'un élève par un climat de violence familiale que la police se refusait à prendre au sérieux.

Les nouvelles “Le créateur”, “Cap triangulaire” et “L'idole des jeunes” sont de moindre intérêt.
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J'ai épousé une ombre

suspense jusqu'au bout, super livre
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J'ai épousé une ombre

Un cent à tête d'Indien.

Un cent à l'effigie de Lincoln.

Une pièce de cinq cents frappée d'un buffle.

Une de dix cents à l'effigie de Lincoln.

Dix-sept cents.



C'est donc avec dix-sept cents en poche et un aller simple New-York/San Francisco qu' Helen Georgesson voyage en train... Il n'y a que deux décennies qu'elle est sur terre et elle en a vu des vertes et des pas mûres... Abandonnée par un sale type, elle voyage seule avec sa pauvre valise. Seule ? Non, à vrai dire, pas tout à fait, car elle abrite un petit habitant derrière son nombril.... 8 mois...



Peut-on dire que le hasard fait bien les choses ? Patricia Hazzard, voyage avec son mari, Hugues, dans le même train. Tous les sépare et pourtant Patricia prend sous son aile, ce pauvre "oiseau" tombé du nid, qui est Helen...

Patricia est une femme libre, sans chichis, sans contrainte, enceinte de 7 mois, mais vivante comme jamais. Elle fait l'admiration de Helen...



Helen semble, pendant quelques temps, être comprise, être entendue, être aimée.



Mais si le hasard permet de belles rencontres, le destin quant à lui peut se révéler cruel....



Par quel hasard Helen verra sa vie basculer, son identité changée à jamais.... Et quel Hazzard la vie va lui réserver ?



Irish a construit un roman méthodique... Le temps prends son temps...Nous sommes dans le Missouri à quelques pas de la frontière du Nebraska... Le temps s'écoule lentement...Mais l'histoire reste sur les rails et Irish sait très bien où se trouve le terminus... On ne s'arrête pas à toutes les gares, et plus l'histoire avance, plus la machine s'emballe...



La fin est digne d'une première classe ; et on comprend que si le hasard peut bien faire les choses, le hasard apporte rarement le bonheur, ou du moins de façon permanente...



Les ombres subsistent toujours... Quelque soit notre destin. Avec ou sans Hazzard.
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J'ai épousé une ombre

Un roman policier, ou pourrait on écrire plutôt un roman dramatique de pure valeur littéraire. Le suspense est par moment insoutenable jusqu'à certains paliers du scénario où l'on croit arriver à un dénouement; et là, tout repart, après de multiples rebondissements qui laissent le lecteur abasourdi par tant d'intensité. Les personnages eux mêmes sont imprévisibles; Ce roman est au sommet de l'art littéraire par le suspense et le scénario construit telle une toile d'araignée qui nous mène vers une fin improbable et difficilement prévisible. Il fallait le maître du suspense pour construire un tel roman comportant également des passages poétiques, émouvants dans un style direct sans aucune longueur ni fioriture.
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