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Critiques de William Irish (184)
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J'ai épousé une ombre

William Irish fut un maître incontesté de la nouvelle noire américaine.

Cependant, ce grand auteur sut produire des romans d'anthologie parfois adaptés au cinéma.

C'est du film avec l'extraordinaire rôle de Nathalie baye, que date ma première rencontre avec J'ai épousé une ombre.... Histoire modifiée, par rapport au livre éponyme, puisqu'elle se passe en France.

Ce n'est qu'en 2016 que j' ai découvert le texte initial de William Irish incomparablement noir et beau comme la fatalité.

Le récit d'une jeune femme qui rêve d'une vie meilleure, plus heureuse et dont le songe vire en cauchemar.

En tout cas, l'un de mes Irish préféré;

William Irish, qu'il serait vraiment dommage pour les babélotes qui ne le connaissent pas, de passer à côté.
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Six nuits de tonnerre

Le cinéma nous l'a appris, « Un pigeon, c'est plus con qu'un dauphin, d'accord... mais ça vole. » Et ils sont six gogos à voler en escadrille dans ce recueil de nouvelles dans lequel Irish met toute sa virtuosité à plonger ses bouc émissaires dans d'inextricables situations pour le plus grand plaisir de son lecteur qui se demande par quel moyen ils sortiront de la panade.

New-York, Chicago, Hollywood, Montréal, Brooklyn, Zacamoras, le pigeon est voyageur. Irish est un nouvelliste qui sait construire des intrigues solides suffisamment empreintes de force dramatique pour tenir la route sur une vingtaine de pages. Mention spéciale au columbidé d' « Une nuit à Hollywood », plus rusé qu'un chacal, et à celui d' « Une nuit à Zacamoras », imperturbable en plein coup d'état militaire mexicain. Car la nuit, tous les pigeons sont gris et bien malin celui qui les reconnaitra.
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Du crépuscule à l'aube

Cinq nouvelles parues entre 1935 et 1937, plus une de 1959, composent ce recueil. Elles sont précédées d'une passionnante introduction de Francis M. Nevins Jr qui réussit l'exploit d'une analyse très détaillée de l’œuvre de William Irish sans rien divulguer du contenu des nouvelles qui suivent. L’ensemble est donc idéal pour le néophyte.



Les intrigues sont souvent un peu sommaires, parce que l’essentiel n’est pas là. Il s’agit surtout de dépeindre un monde qui broie au hasard des vies déjà peu enviables. On est dans l’Amérique de la grande dépression des années 1930, et donc la toile de fond est constituée du manque d’argent et de perspectives, ainsi que de l’arbitraire et des brutalités policières. Tout cela posé comme la réalité indiscutable d’un monde dans lequel se débattent des protagonistes systématiquement dépassés par les évènements.



Certains s’en sortent finalement, principalement des innocents accusés à tort. Parce que, coup de bol dans leur malheur, des inspecteurs un peu moins pourris ou fainéants que la moyenne (mais pas moins brutaux) vont s’intéresser à vraiment résoudre les affaires criminelles. Le recueil fait ainsi la part belle à une série d’inspecteurs atypiques mais doués.



Et il y a parfois des envolées poétiques confondantes, qui font ressentir (d’après l’introduction mentionnée plus haut) le grand truc de William Irish : l’irruption de forces obscures et fatales qui vienne contrarier les destins de ses personnages.



Finalement, tout cela m’a donné l’envie d’en lire davantage, à commencer par son roman La mariée était en noir (pour Jeanne Moreau qui illumine à son corps défendant le merveilleux film de François Truffaut).
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Une étude en noir

Inédit, complété par le romancier Lawrence Block, Une étude en noir (Into the night) est un peut-être un Irish inachevé, mais il est incontestablement un roman noir de belle facture. On y trouve, comme souvent chez l'auteur, une héroïne complexe, à l'existence un peu confuse, des hommes infidèles, des meublés, de petites chambres modestes, des cafés de seconde zone, des vies tristes, des destinées brisées…



Madeline, une jeune femme dépressive tente de se suicider par arme à feu, se ravise, puis célèbre sa décision par un tir de joie et tue par un malheureux concours de circonstance une passante. Rongée par la culpabilité elle décide de partir sur les traces de sa victime , comblant ainsi le néant abyssal de sa propre existence.

Elle comprend vite que Starr était une femme malheureuse qui avait planifié une vengeance, vengeance que Madeline va accomplir à sa place , dans cette nouvelle vie par procuration. "C'était lui qu'elle voulait tuer et Starr-Madeline serait la dea ex machina qui agirait à sa place."



Une bonne intrigue, un sens aigu de la psychologie, un dénouement inattendu, l'art de croquer en quelques lignes des vies médiocres ou tristes à pleurer, c'est tout cela la griffe Irish. Même si le thème de la vengeance féminine n'est pas nouveau - on se souvient de Julie dans La Mariée était en noir ou d'Alberta dans dans L'Ange noir- Une étude en noir surprend le lecteur, et le personnage de Madeline, obsédée par la femme qu'elle a tuée, nous trouble.
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Alibi noir

« On entendit des ongles gratter désespérément le bois; la voix était méconnaissable, folle, presque incompréhensible.

- Ay, madrecita de mi alma! Il arrive! Il approche! je le vois qui longe le mur, il approche! »

-

La terreur vient de s'emparer d'une petite ville du Panama. Depuis que Kiki Walker, vedette américaine « de la gran révisa de arte Tric-Trac » au Casino Excelsior a suivi les conseils de son impresario de seconde zone Jerry Manning et fait le show avec un jaguar apprivoisé tenu en laisse, rien ne va plus. le jaguar s'est enfui, des jeunes filles sont tuées, et la bête demeure introuvable. Les empreintes, un morceau de griffe, la sauvagerie de l'attaque, tout semble accuser l'animal, mais Manning a des doutes: « C'est l'oeuvre d'un homme! s'écria l'Américain avec exaspération. Il y a autour de vous cent choses qui le prouvent, mais vous ne voyez que cette empreinte! Je ne suis pas policier, mais je les vois; pourquoi pas vous? »



Avec ce roman, William Irish quitte les Etats-Unis pour l'Amérique du Sud, qu'il connait bien pour y avoir suivi son père, ingénieur des travaux publics. L'intrigue est impeccable, l'atmosphère poisseuse à souhait. le roman date de 1942, le thème de la folie meurtrière sans raison apparente est alors peu traité, et le savant dosage entre rationalité et démence trouve ici un équilibre parfait.

Car cet Alibi noir est bien trouvé certes, mais peut-il occulter l'évidence? Un animal sauvage choisit-il ses proies, toutes belles, jeunes et esseulées? Les autorités locales coutumières des crimes crapuleux peuvent-elles seulement envisager des actes qui ne correspondent à aucun schéma connu dans les rues de Ciudad Réal?

Alibi Noir c'est du grand William Irish, un roman noir parfaitement maitrisé, où l'intrigue se double aussi d'une critique sociale très juste. Irish offre à son lecteur un aperçu de l'existence précaire des femmes qui veulent échapper à leur triste condition, par le biais du music-hall, d'une hypothétique gloire qui ne vient jamais ou par un mariage avec un moins pauvre que soi.

Son adaptation par le grand Jacques Tourneur sous le titre L'Homme-léopard ( 1943) est une très bonne série B: petit budget, bons acteurs coutumiers des seconds rôles, effets spéciaux remplacés par des trouvailles dont le cinéaste a le secret, et qui fait écho à son film précédent La Féline, dans lequel sexualité rimait avec violence.

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J'ai vu rouge

Peut-on aimer un bouquin à l'action aussi trépidante que l'encéphalogramme d'un zombie de base lobotomisé à secret story ? C'est un gros oui affirmatif !



New-York, début XXe...Prescott Marshall est jeune, plutôt pas mal de sa personne mais pas vraiment crédible en sosie de Crésus. Qu'à cela ne tienne, Marjorie Worth est jeune, plutôt pas mal de sa personne et blindée. Ni une ni deux, le temps d'une courette expédiée à la va-vite et les voilà unis pour le meilleur et pour le pire. Pas de bol pour Marj, Prescott, devant l'hôtel, ne retint que le pire...



Que dire sans trop en dévoiler. Prescott / Raskolnikov même combat, avec, toutefois, une idée de repentance beaucoup moins ancrée chez le premier.

Irish magnifie la violence latente, celle que l'on ne voit pas, celle qui vous ronge de l'intérieur, allant presque jusqu'à confiner à la folie.



Instantané d'un couple corrodé par le doute, miné par la psychose galopante du pater familias aux dépens de sa femme, victime expiatoire collatérale.



Une écriture fascinante, un canevas au déroulé implacable, J'ai Vu Rouge est de ces bouquins qui vous laissent coi quoi, incitant le lecteur comblé à finalement déclamer " les bras m'en tombent ! ".

Un souci du détail poussé à l'extrême pour cet auteur mort de la gangrène en 1968 !



4.5/5





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Fenêtre sur cour et autres histoires

c’est , je crois, le 1er livre que je lis de cet auteur. Je le voyais examiner cet objet que je ne connaissais pas. Je sortis durant un moment de cet appartement. je ne pouvais imaginer le pire un assassinat. Je ne pouvais comprendre ce crime. j’aimais comprendre ce forfait. J’ai vu le film de nombreuse fois. Ce livre a été traduit par Madelaine Oeuvrard.

Le créateur ou le pigeon.avec Tarteill

ce texte a été traduit par R. Durand.

Le cap triangulaire où Murray Hobart était assis à son. bureau regardait ses timbres. puis il allait Reinier street. Thorvald Harding propriétaire de ce timbre. J’ai déjà lu cette nouvelle.

L’idole des jeunes

En haute fidelite Elle écoutait du jazz et Johnny Prince Molloy comme dans l’auteur irlandais James Joyce. Ce texte a été traduit par Nicolete et Pierre Darcis.

Un plat qui se mange froid : l’un s’appelait kenshaw un grand intellectuel, l’autre Lambert. Mackenzie descendit de l’ascenseur. Des chalumeaux oxhydriques étincelaient. Le grand intellectuels à lunettes se leva d’un seul coup.

Engrenage: Paine l’imposte réussit

son coup de grippe-sou
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Le diamant orphelin

Waouh ! Quelle lecture.

On a ici un recueil de nouvelles policières publiées entre la fin des années 30 et le début des années 40. Et pourtant, elles pourraient être contemporaines, l'âme humaine ayant sans doute moins évoluée que la technologie !



Ce recueil nous offre une panoplie de situations différentes , allant des escrocs de deuxième zone aux flics pourris en passant par des mafieux ou des fins limiers.

Le ton est léger mais l'acuité est fine et les dénouements fort bien sentis avec des rebondissements assez fantastiques .

En quelques pages , l'auteur nous enfume tout en nous immergeant dans des ambiances dont on sentirait presque l'odeur .

Par exemple , sur la nouvelle initiale , des escrocs décident de tuer la propriétaire d'un bijou , de rendre ce bijou à la police , arguant l'avoir trouvé dans la rue , dans le but de venir le récupérer 6 mois plus tard , la loi rendant l'objet à celui qui l'a déposé si personne ne s'est manifesté. Des génies . Et pourtant ...

Un vrai régal pour un livre détonnant, étonnant...et décapant.
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La Mariée était en noir

William Irish n'a pas été loin de réaliser le livre parfait. Pendant les quatre cinquièmes du roman j'étais persuadé de lui attribuer cinq étoiles. C'était époustouflant tant dans le scénario tout à fait nouveau, qu'avec le style vif et très moderne. Mais le chapitre concernant le dernier meurtre (plutôt la tentative) n'est vraiment pas réaliste. De même l'explication de la vengeance de la mariée en fin de roman n'est pas convaincante. D'ailleurs François Truffaut, himself, a senti qu'il ne pouvait dans son film suivre à la lettre William Irish . Les invraisemblances sautent aux yeux encore davantage sur grand écran...

Malgré cette déception en fin de parcours, je vous invite à lire ce roman car peut-être suis-je un peu tatillon et regarde de trop près chaque détail. À vous de me le dire.

Pour ma part, je ne peux donner davantage d'explications au risque d'ôter tout plaisir de découverte pour les prochains lecteurs.
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Irish cocktail

Irish Cocktail est un recueil de nouvelles policières, tantôt pleines d’humour, tantôt pleines de suspenses. Les intrigues sont toutes plus originales les unes que les autres.



Un pied dans la tombe — Le personnage le plus amusant



Agatha Appleby est une « vieille fille de tante » qui va séjourner avec son neveu Howie à New York. Tous les deux essaient de faire ce que l’on attend d’eux, du moins en apparence. Agatha rêvait de faire un tour dans la Grande Roue, d’aller au quartier chinois ou encore de fumer. Las, Howie l’entraîne au Art Museum et au tombeau de Grant. La découverte d’un cadavre mettra un peu de piment dans le séjour d’Agatha.

L’intrigue est de facture classique. Mais la tante enquêtrice, vieille fille indigne, est un personnage drôle et savoureux.



Sinistre — L’intrigue la plus énigmatique

Harry Jordan, enquêteur pour une compagnie d’assurance, s’aperçoit que sa femme sort en cachette la nuit. Il la suit pour découvrir le fin mot de l’histoire. Mais la vérité est-elle celle d’Harry ?



Si je devais mourir avant de m’éveiller — Intrigue sous haute tension

Thomas a douze ans quand il se rappelle ce qui est arrivé à Millie Adams. Tous les deux avaient alors neuf ans et ils partageaient en secret les sucres d’orge qu’un gentil monsieur avait donnés à Millie. Elle avait disparu et n’avait jamais été retrouvée. Et lorsque Jeanie se procure les mêmes sucres d’orge, Thomas se pose des questions. Les adultes refusent de l’écouter.

La suite de l’histoire, racontée par Thomas, qui n’arrive pas à communiquer ce qu’il sait, donne des frissons. Thomas est un enfant malin, mais il reste un enfant. J’ai tremblé pour Jeanie et lui.



Milk Bar – Le hasard fait bien les choses

John Spanish est un tout jeune homme au physique avantageux. Les adolescentes le recherchent volontiers. Lorsque l’une d’elles fait mine de le dédaigner, il s’enflamme, et se laisse entraîner dans une histoire invraisemblable.



Entre les mots – Une étrange histoire d’amour

L’histoire d’amour d’Annie pour Dwight est inclassable. Parce qu’il y a un cadavre ? Peut-être.


Lien : https://dequoilire.com/irish..
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Une étude en noir

Je découvre William Irish avec ce roman qu'il a laissé inachevé et je suis sous le charme. Livre terminé par un autre mais peu importe, le souffle est là. Il y a une écriture désespérée qui m'intéresse. Une jeune femme voulant se donner la mort, tue accidentellement une inconnue. Elle part sur les traces de celle-ci pour connaitre sa vie et découvre qu'elle était mariée. Elle rencontre la mère de la défunte pour en savoir plus, et apprend que le mari avait été marié précédemment. Elle va alors entrer en contact avec la première femme, chanteuse de cabaret puis va aller voir le veuf, photographe. Je n'en dis pas plus car ce serait trahir l'intrigue, mais j'avoue que c'est rudement bien ficelé et les rapports entre les protagonistes sont peaufinés. Il y a comme un voile d'attrait pour la mort tout du long qui plane sur leurs rapports et un secret (joli twist à cet égard). J'ai beaucoup apprécié les réflexions, les pensées du personnage principal, seule dans sa chambre à se demander l'intérêt de continuer à vivre. On ne connait que peu de choses de sa vie. Elle est comme un personnage sans existence, d'où cet intérêt pour la femme morte. C'est un très bon roman.
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Une incroyable histoire

William Irish, je ne le connaissais que de nom, grâce à tous les thrillers excellents adaptés de son œuvre (dont le fameux Fenêtre sur cour). Il s’agit ici d’un court roman, publié maintenant tout seul et classé en littérature jeunesse. A l’origine, en 1948, il faisait partie d’un recueil de nouvelles. L’histoire est assez simple, mais avec un suspense très efficace. On n’est pas très loin de l’histoire de Pierre et le loup, mais dans les années 40 dans le Bronx. Il est intéressant de constater que les sociétés ont tendance à passer cycliquement de la croyance du fait que la vérité sort toujours de la bouche des enfants à la croyance en l’affabulation permanente des enfants. A méditer… C’est très bien écrit, avec un rythme soutenu, des descriptions juste comme il faut pour suggérer l’atmosphère et des rebondissements nombreux qui nous maintiennent en haleine. Malgré la simplicité de l’histoire l’auteur a réussi à rendre le dénouement spectaculaire. Pourquoi ne pas avoir traduit le titre (Escape fire) par «Issue de secours» tout simplement ?

Une lecture qui m’a donné envie d’aller plus loin dans la découverte de cet auteur !
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Valse dans les ténèbres

Ce recueil regroupe des nouvelles publiées entre 1939 et 1968. Comme toute compilation, le résultat est inégal. Mais globalement, j'ai passé un bon moment de lecture.



Dans "crime d'emprunt", un pauvre type s'accuse d'un meurtre pour que sa femme touche la récompense promise à qui permettra l'arrestation, récompense qui leur permettra d'espérer soigner leur fils, atteint de la tuberculose.

Cette nouvelle est très bien construite. Les rebondissements s'enchaînent les uns aux autres, le suspense est très présent.

Il y a un côté social très prononcé avec la peinture de cette famille si pauvre que l'illégalité semble être la seule voie possible pour sauver leur fils.

Il y a aussi un côté ludique dans la résolution de l'enquête par un flic malin.

"Crime d'emprunt" est donc une très bonne nouvelle, équilibrée, narrativement efficace et servie par une belle écriture. Ma préférée du recueil.



"Dans la jungle d'Hollywood" est une nouvelle très divertissante. Une panthère s'est échappée et arpente les rues de Los Angeles. Bientôt, on retrouve un corps déchiqueté. Il semble que cela soit l’œuvre du félin. A moins que...

La résolution de cette intrigue est un peu tirée par les cheveux. D'ailleurs, l'ensemble de l'histoire est peu crédible. Cependant, on passe un bon moment grâce à de jolies séquences d'angoisse. Certains passages dégagent une atmosphère quasi-surnaturelle qui m'a fait penser au film de Tourneur "la féline". A la lecture de ces scènes, je me dis qu'Irish aurait été bien inspiré de s'essayer au fantastique au cours de sa carrière.



"L'affaire de la manucure maladroite" est la nouvelle la plus faible du recueil. L'histoire est beaucoup plus conventionnelle que les précédentes. On retrouve ici une enquête menée par un détective privé tout ce qu'il y a de plus classique.

On ne s'ennuie pas grâce à l'écriture d'Irish et de son sens de la formule mais ce récit est très anecdotique et reste dispensable.



La nouvelle suivante, "escamotages", est bien plus réussie. Cette histoire de kleptomanes assassinées est très prenante. Une construction habile et un rythme soutenu font de cette nouvelle maligne et ludique une des meilleures du recueil.



Le dernier récit est assez différent des autres. En effet, "valse dans les ténèbres" devait au départ être le dernier chapitre d'un roman. En l'état, cela ressemble à un bel exercice de style. Il n'y a pas vraiment d'intrigue. Mais la lecture de ce texte vaut la peine. "Valse dans les ténèbres" permet d'apprécier le talent de l'auteur pour instaurer un climat et permet d'apprécier l'écriture d'Irsish, sa noirceur poétique.



Challenge Multi-défis 2017 - 24 (63 - un livre "déniché")

Challenge 1914-1968 entre 2 points de bascule

Challenge ABC 2016-2017 - 22/26

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J'ai épousé une ombre

Quand on évoque devant moi le titre « J’ai épousé une ombre », j’ai instantanément dans mes yeux le film du même nom et incarné par Nathalie Baye dans le rôle principal.

Pendant très longtemps, je ne savais pas que ce film s’était inspiré du roman du même nom de William Irish, auteur qui a été à l’origine de plusieurs films français comme la célébrissime « La mariée était en noir » de François Truffaut et « La sirène du Mississippi ». Et je ne peux m’empêcher de citer une autre œuvre, « Fenêtre sur cour », qui quant à elle, a été adaptée par Alfred Hitchcock.

C’est en lisant le livre que j’ai réalisé que finalement, je me rappelais relativement bien du film (que je n’ai pourtant vu qu’une fois et il y a fort longtemps) qui lui est relativement fidèle même s’il ne se déroule pas à la même époque.

La fin, par contre, pour mon plus grand plaisir, est bien plus sombre et correspond plus à mes attendus en termes de romans noirs.

J’ai bien aimé la plume de l’auteur, qui distille avec beaucoup de talent une ambiance qui devient de plus en plus oppressante.

Cette histoire d’usurpation d’identité qui de prime abord s’oriente vers un conte de fées pour virer insidieusement au cauchemar est vraiment bien écrite.

C’était la première fois que je lisais un roman de William Irish et je pense que tôt ou tard je me lancerais dans une autre lecture, vraisemblablement « La mariée était en noir «.





Challenge Mauvais Genres 2023

Challenge ABC 2023/2024

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La Mariée était en noir

Un bon moment de lecture, ça nous pompe tellement le cœur qu'on veut vite voir surgir la fin qui effectivement tourne en spirale, ça creuse peu à peu autour de cette femme mystérieuse, toujours présente aux scènes de crimes et disparait avant d'être appréhender, d'interrogations en interrogations, seul le flair de l'inspecteur Wanger est à même de pourchasser une femme de cette poigne, surtout qu'elle est flétrie d'un indéniable sentiment de vengeance ...

Peut-être pas un thriller frémissant mais c'est une agréable lecture!
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Irish window

William Irish est un grand nom du noir américain, et tout particulièrement dans la forme courte. Ce recueil de nouvelles est une lecture agréable qui permet d’apprécier le talent de nouvelliste de l’auteur même si, forcément, tous les textes ne se valent pas. Je vais évoquer chacun de ces textes, de celui que j’ai le moins aimé à ceux qui ont emporté ma complète adhésion.



Etonnamment, la nouvelle qui m’a le moins séduite est « Fenêtre sur cour ». L’argument est excellent bien sûr et il faut rendre hommage à Irish pour l’avoir imaginé mais, fait rare, l’adaptation cinématographique qui en a été faite est bien meilleure que la nouvelle originale. En effet, le film d’Hitchcock hisse cette histoire à un tout autre niveau en étoffant l’intrigue qui est, dans la nouvelle, un peu mince et trop rapidement développée. L’ajout du personnage de Grace Kelly y est pour beaucoup ainsi que toute la galerie de voisins dépeinte dans le film qui est absente ici.



Un peu plus réussie, quoique tout aussi anecdotique, « Le cap triangulaire » permet de passer un bon moment tout en étant assez dispensable et pas très marquante. Je pense que je ne tarderai pas à oublier cette nouvelle.



« Le créateur » est une nouvelle à chute intéressante mais pas très marquante non plus. Ceci dit, ce récit vaut pour sa tonalité un peu étrange teintée d’absurde.



« L’idole des jeunes » est un récit très inattendu venant d’Irish. Là aussi, il s’agit d’une nouvelle à chute et celle-ci est plutôt très bien trouvée. Le petit côté surnaturel est surprenant et très plaisant.



« Quelque chose qui s’est passé chez nous » bénéficie d’une solide maîtrise narrative. Habilement construite à partir d’un point de départ original, cette nouvelle est très agréable et très prenante même si l’auteur a parfois recours à des ficelles un peu grosses.



« L’engrenage » est une excellente nouvelle. On est ici dans la quintessence du noir avec ce quidam sur qui la fatalité va s’acharner dans un enchaînement d’événements tragiques. Le type lambda pris au piège de la fatalité est un motif du noir que j’apprécie énormément et il est ici poussé à l’extrême dans un récit remarquablement ficelé et bénéficiant d’un personnage très bien campé. Un des meilleurs textes du recueil.



Mais la palme revient à « Un plat qui se mange froid ». Cette histoire est vraiment formidable. Scindé en deux parties, la nouvelle commence comme un récit catastrophe haletant avec un accident d’ascenseur. Cette partie est digne des meilleurs récits d’action, Irish instaurant une tension palpable. La seconde partie, très originale, fait la part belle au suspense. Et le suspense est ici insoutenable, à se ronger les ongles. Extrêmement addictif, le lecteur est totalement happé par l’histoire et ne peut plus lâcher le bouquin jusqu’à connaitre le fin mot de l’histoire, dénouement qui offre une dernière surprise réjouissante. Une excellente nouvelle qui vaut à elle seule la lecture de ce recueil.



J’ai passé un bon moment avec ce recueil. J’ai d’autres bouquins d’Irish dans ma PAL, ce qui est une bonne nouvelle, d’autres bons moments noirs en perspective.

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Les yeux de la nuit

Une petite déception pour mon premier contact avec William Irish.

Tout de même, c'est une lecture agréable, rapide, et l'auteur sait créer et entretenir le suspense. Un suspense basé sur une date et une heure de mort annoncée, c'est un procédé plus facile que nouveau, ça n'emporte pas mon admiration (car s'il fallait admirer tout ce que je ne sais pas faire...) mais peu importe, c'est réussi et ça se lit bien.

Je suis encore plus sceptique sur plusieurs aspects. Un des chapitres est un récit fait par une femme angoissée, mais heureusement qu'on nous a bien expliqué combien elle l'était, allant jusqu'à vouloir se suicider, car le récit est en gros fait avec le ton sur lequel je raconterais mon dernier repas avec les copains. Problème de traduction (par François de Mecquenem, copyright 1952) ? Je ne crois pas. Je ne suis pas non plus convaincu qu'Irish se soit souvenu par la suite du début du livre, car quand le père de la jeune femme est à son tour angoissé, sa fille ne l'est plus, sans qu'on juge nécessaire de nous l'expliquer. Je comprends d'ailleurs pourquoi le père est obsédé par les pendules, mais pas bien pourquoi la fille l'était par les étoiles.

Serais-je mauvais public ? Il faut dire que j'ai ressenti un autre problème dans cette lecture. De très nombreux faits étranges (on est à la limite du fantastique) méritent d'être expliqués. Arrivé à quelques pages de la fin, j'espérais (sans avoir de Poirot, de Holmes ou de Marple en vue, je le reconnais) que tout serait éclairci. Et : plouf, la conclusion tombe, happy end ou presque et débrouillez-vous tout seul pour 90% des explications. C'est un peu facile, et pour moi complètement indigne d'un auteur aussi célèbre.

Aussi je pose la question aux assidus : fait-il toujours comme ça, suspense oui, dénouement non ?
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La Mariée était en noir

Ce thriller haletant était ma première expérience de William Irish et j'avoue qu'elle a été plutôt concluante. J'ai eu quelques craintes au départ mais très rapidement le rythme s'est accéléré et j'ai été happée par le suspense.



Avec une facilité déconcertante et malgré les descriptions minimalistes de la narration, j'ai vu se matérialiser le décor de l'intrigue avec la précision d'une séance de cinéma. Sans vraiment pouvoir lui donner de visage ni d'identité physique, faute d'éléments permettant de le caractériser, je me suis néanmoins attachée à la personnalité de l'inspecteur Wanger dont la logique et la persévérance m'ont paru très crédibles.



Je vais me mettre en quête de l'adaptation cinématographique réalisée par François Truffaut en 1967 avec Jeanne Moreau et Claude Rich pour voir ce que ça donne...





Challenge ABC 2012-2013

Challenge AUTOUR DU MONDE
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Crains la femme avant le serpent

Une écoute réjouissante d’un peu plus de deux heures, en compagnie d’êtres finalement bien peu recommandables sous leurs airs de bourgeois bien éduqués. Les chutes sont superbes pour les deux nouvelles comprises dans ce livre audio.



« Crains la femme avant le serpent »



Cela commence bien agréablement et de manière fort quelconque. Dans un salon de thé, deux femmes parlent de choses bien futiles. Enfin, c’est ce qu’on pourrait imaginer si nous n’écoutions pas de manière indiscrète leur conversation. L’une est en fait en train d’expliquer qu’il est possible de tuer une personne par le pouvoir de l’imagination. Trouvons sa peur la plus profonde, et cette personne aura une attaque mortelle, sans qu’aucune arme ou poison ne soit utilisé. Le pouvoir de l’esprit. Ou plus exactement le pouvoir du mauvais esprit et ces deux braves dames n’en manquent pas. Précisons qu’il en est une qui n’est pas heureuse en mariage… une idée de la suite ?



« Parions une vie ! »



La seconde commence avec un pari entre deux hommes, dont l’un est un professionnel des jeux d’argent et qui ne joue que pour gagner. Aussi quand l’objet du pari est-il connu, le pire est à craindre. En effet, gagnera la mise celui qui aura réussi à pousser au crime un parfait étranger choisi au hasard dans la rue, prouvant ainsi que tout à chacun est capable de nourrir la violence nécessaire pour commettre un meurtre de sang froid. Pour lancer les jeux et trouver le cobaye de cette expérience un billet de mille est posé sur la table. On tremble à l’idée de ce pari morbide. Heureusement, un homme intervient pour déjouer les pièges tendus à la victime désignée. Mais...



William Irish écrit très bien, les histoires sont originales, le suspens est très bien amené et réellement les chutes forment de bien belles pirouettes. Un bon moment d’écoute, les voix de Noëlle Rech pour la première nouvelle et de Julien Daubigné pour la seconde étaient agréables et justes dans le ton.
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J'ai épousé une ombre

Un polar qui sent bon les années 40! Je ne sais pas si le film existe, mais je l'ai vu. L'ambiance animée du train à vapeur avant le silence assourdissant, les talons qui descendent et montent sans cesse l'escalier d'une grande maison aux canapés en velours, les mêmes talons résonnant sur le trottoir d'une ville plongée dans la nuit, les portières qui claquent, l'angoisse... et cette jeune femme, élégante, jupe plissée, yeux doux, inquiète, face à cet homme grand, en costume clair, beau, fort, rassurant... les voix cristallines, la musique sourde qui rôde aux instants de solitude.

Je savais que j'aimerais ma première lecture de William Irish - lui qui a écrit La mariée était en noir et la Sirène du Mississippi - et je n'ai pas été déçue, ou à peine, peut-être, vers la fin... enfin je ne sais pas, elle est peut-être pas si mal, cette fin, finalement.

Hâte de découvrir les autres best-sellers de cet auteur!
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