Cercle polar : quand les héros s'incrustent. .
Cercle polar : quand les héros s'incrustent. Allez savoir pourquoi ! Il arrive parfois q'un héros s'impose à un auteur, jusqu'à ne plus le quitter, jusqu'à vieillir ensemble. le phénomène n'est pas nouveau. Philip Marlowe et Raymond Chandler, Agatha Christie et Hercule Poirot, Arthur Conan Doyle et Sherlock Holmes sont des couples mythiques. Et le phénomène se poursuit, plus encore peut-être depuis le succès des séries télévisées. Fred Vargas et son commissaire Adamsberg, Michael Connelly et Harry Bosch finiront pas fêter leurs noces d'or pour le plus grand bonheur de leurs lecteurs. Car le plaisir est grand, en ouvrant chaque nouvel épisode de leurs aventures, de prendre des nouvelles de ces amis de papier comme on s'inquiète de la santé de nos proches. Matt Scudder va-t- il replonger dans l'alcool, se demandait-on à chaque épisode de la série de Lawrence Block. Ces héros que l'on dit récurrents sont plus nombreux que jamais, en voici trois que vous ne connaissez peut-être pas encore... « le Joker » de John Burdett (Presses de la Cité) « Une affaire d'hommes » de Todd Robinson (Gallmeister) « Aux vents mauvais » de Elena Piacentini (Au-delà du raisonnable)
+ Lire la suite
Nous vivons à une époque de psychose imposée.
Vivre à Hong Kong, c'était comme camper devant l'entrée de la grotte d'un cyclope. Survivre requérait une étude méticuleuse des habitudes du monstre, mais tout le monde tirait tôt ou tard la même conclusion : le cyclope était fou.
Je dois préciser qu'il existe deux façons d'échapper à la mort sur nos routes : pop pong et pop gun. Pop gun, c'est recourir à tous ces moyens inefficaces et ennuyeux consistant, par exemple, à boucler sa ceinture et à ne pas conduire trop vite. Nous préférons généralement pop pong, une protection spirituelle inviolable. Convenablement pratiqué, non seulement pop pong protège votre vie mais il peut aussi sévèrement châtier ceux qui la menacent.
Nous devons oublier un moment la négligence professionnelle et regarder les choses dans une perspective personnelle. Pence à ton organe préféré , Ben.
[...] La Thaïlande ne retire pas grand chose d'industries comme celles du vêtement. Les sociétés occidentales se réservent la part du lion. C'est pourquoi nous voyons dans l'industrie du sexe une façon de redistribuer la richesse mondiale de l'Occident vers l'Orient.
[...] L'Occidental fait généralement observer que le Thaï vit dans un paradis de dupes. Peut-être, mais le Thaï n'est-il pas fondé à rétorquer que l'Occidental s'est construit un enfer de dupes ?
[...] Nous sommes un peuple superstitieux pour lequel quelque chose d'aussi intime que le nom doit nécessairement posséder un pouvoir magique. X demande ce qu'il en est des noms occidentaux. Ils reflètent généralement le fait que les Occidentaux sont obsédés par l'argent, en ceci qu'ils rappellent le métier que faisait un de leurs ancêtres : Smith, Woodman, Baker, Meunier, etc. C'est donc l'argent qui compte pour eux, et pour nous c'est la magie ? On peut le dire ainsi, bien que ce soit peut-être trop simplifier.
[...] Quoique la Thaïlande soit une société bouddhiste et humaine soucieuse des droits de l'homme et de la dignité de ses citoyens, les pays riches doivent comprendre que nous n'avons pas toujours les ressources nécessaires pour faire appliquer la loi comme il le faudrait. C'est un luxe que seules peuvent s'offrir les nations qui se sont industrialisées les premières.
Appeler ce méli-mélo de vanité, de désespoir et d'apitoiement sur soi-même le moi est non seulement le comble de l'orgueil mais aussi la preuve (si tant est qu'il en faille une) que nous sommes avant tout une espèce en proie à l'illusion.
[...] - Bon, d'accord [...] pour toi, l'esprit occidental est le croisement digne de Frankenstein d'une religion mal ficelée et des idées d'une bande de pédophiles grecs [...] ?
- Oui, à peu près.
[...] Tu es le fils d'une pute, proxénète, tu diriges un bordel, tu fais partie d'une des polices les plus corrompues d'Asie, mais tu es innocent.
Je n'ai jamais enfreint une loi, fraudé, menti ni participé à une affaire tordue de ma vie, et pourtant je suis corrompue, je me sens sale.
-Mais qui apporte ici tous ces braquemarts ? Qui les orne de fleurs fraîches ?
-Les femmes du cru.
-Des femmes apportent des godemichés géants pour les dédier à l'esprit masculin du ficus ? Hmm, ça donne à réfléchir.
Les farangs ne nous comprennent pas. Ils croient que parce qu'une fille vend son corps, elle n'a aucune dignité, elle ne connaît pas de limites. En fait, c'est le contraire qui est souvent vrai. Des femmes comme ta mère sont des esprits très libres. (…) Il arrive qu'une femme vende son corps parce qu'elle trouve ça plus digne et plus sûr que d'être mariée à un pochtron qui va aux putes sans protection.