Ça commence par une baston.
Au milieu , ça bastonne.
A la fin , baston de" catégorie DVD " et sur les bords , ça rebastonne, alors oui, je suppose que l'on peut dire que c'est Une Affaire d'hommes .
Ou sont les femmes ? Et bien , excepté celle du milieu , qui est la même que celle de la fin et si on soustrait celles qui n'en sont pas vraiment mais qui en ont l'air , alors oui, c'est vraiment et "sans contrefaçon " : Une Affaire d'hommes .
De tous les hommes: les hétéros," les pédés "(je cite ...), et puis les petits garçons de huit ans , les orphelins, les potes à la vie , à la mort etc...
Si vous n'avez pas lu le 1° tome," Cassandra" , je vous invite sérieusement à le lire avant d'attaquer "Une affaire d'hommes" , sinon, vous passeriez à coté d'un grand moment de pure marade , et de renseignements sur les personnages principaux .
Boo et Junior sont amis depuis l'orphelinat où éviter quelques problèmes de catégorie 10 sur l' échelle des emmerdements , ont fait d'eux des" poteaux" à vie . Devenus , grâce à leur physique imposant (110 kilos de muscles et de tatouages ) , des videurs , ils ont un chic fou pour se retrouver dans les bastons, emmerdes, meurtres et autres joyeusetés .
Voulant persuader un ex petit-ami de leur barman préférée , de rembourser ses dettes , ils ont un peu trop usé de leurs charmes ( rapport aux muscles /kilos, et flingue )... et le brave musicien est retrouvé mort .
Eeeet ... la police s'approche un peu trop prés , mais c'est pas eux ...
Amitié, baston, homophobie ,coming-out, rythme trépident , "recousage " de plaie par balles, amitié , ( baston ), amour, ( baston) , répliques savoureuses,( baston ), sexe, alcool, jazz, tueurs, ton déjanté, amitié virile, (baston) ," planquage" de cadavres , humour , séquence émotion, (baston ) .
Tout ceci sent bon la testostérone et ne serait rien sans le talent de Todd Robinson pour des dialogues à 100 à l'heure, bourrés d'humour et déjantés .
Vivement le tome 3 : je veux revoir Kelly et tout savoir sur Emily ...
"Où sont les femmeeeees ? "
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Ancien videur à Boston, Todd Robinson restitue à merveille l'ambiance interlope du monde de la nuit. Le vocabulaire est cru, les coups font mal, mais l'humour est toujours présent dans ce roman noir.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Savourons le côté Pulp, le côté "gonzo noir" du roman. Avec des dialogues qui en rappellent d'autres. Tarantino bien sûr, qui aux yeux de l'auteur est la référence absolue en la matière.
Lire la critique sur le site : LeJournalDuDimanche
Chacun de nous sans exception est la somme de ses blessures. On survit à certaines. D'autres vous rendent boiteux . D'autres encore vous laissent une douleur qui vous réveille tous les jours. Mais si cette douleur n'est pas la votre, vous ne remarquerez peut-être jamais combien elle fait souffrir l'être qui est en face de vous.
C'était une règle tacite : un homme doit savoir se démerder. Bien sûr, il y avait des exceptions, comme toute règle. Mais quand on avait des problèmes de filles, on se démerdait. Comme dans toutes les batailles qu'un homme doit mener, on se prend des coups, sur la tronche ou sur le cœur, et on passe à autre chose. Et quand on en est capable, on rend des coups aussi.
ON s’emmerdait comme des rats morts.
Je peux vous dire un truc au sujet de la monotonie et de l’été dans un foyer pour orphelins. C’est un cocktail dangereux. Surchauffez une bande d’ados dont les couilles sont prêtes à éclater et proposez-leur que dalle pour occuper leurs journées.
Vous voyez où je veux en venir ?
— Oh putain, on a encore perdu la boule blanche.
Ollie avait enfoncé son bras squelettique jusqu’au coude dans un des trous du billard de la salle de jeu à Saint-Gab. Il espérait y trouver la boule coincée à l’intérieur.
— On l’a perdue, Ollie.
En une semaine et demie, depuis que quelqu’un avait offert ce vieux billard au foyer de garçons Saint-Gabriel, six boules étaient déjà parties se balader sans jamais revenir. Et que dire des deux queues qui avaient disparu…
J’avais du mal à comprendre comment les assistantes sociales avaient pu s’imaginer que le billard serait une activité enrichissante pour une centaine de gamins enfermés. Ça nous procurait simplement un moyen supplémentaire de nous faire mal. Et la direction se contentait de remplacer ces putains de boules.
— Tu peux pas nous bidouiller un truc ?
Junior planta son aiguille dans le tube d’un Bic noir, puis injecta l’encre dans la peau de son avant-bras. Il pensait devenir tatoueur quand il quitterait l’orphelinat. Il était en train de s’infliger sa première œuvre, son premier tatouage.
Ollie gratta le duvet clairsemé, couleur pêche, qu’il tentait de cultiver sur sa lèvre supérieure.
— J’sais pas. Faudrait que j’aie de la résine.
Junior leva les yeux au ciel.
— Oh, putain !
— Quoi ? demanda Ollie, en remontant sur son nez ses grosses lunettes offertes par l’État.
— Je rigole.
Ollie haussa les épaules.
— Pas moi.
Ollie était le genre de môme qui occupe ses loisirs à écrire aux producteurs de MacGyver afin de leur signaler les inexactitudes techniques qu’il a repérées lors des rediffusions. La plupart du temps, les sarcasmes et leur subtilité lui passaient au-dessus de la tête.
Nous avions toujours vécu de rien. À Saint-Gab, nous ne possédions pas le moindre objet, nous n'avions rien qui soit à nous en propre. Miss Kitty était la première chose importante ou durable qui ait appartenu à Junior, signe que nous nous étions affranchis d'un système qui avait fait de son mieux - de son pire ? - pour nous nous enterrer comme les victimes numérotées d'une guerre des classes dont personne ne savait même qu'elle avait été déclarée. Ou dont tout le monde se contrefichait.
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Je m'installai sur le canapé et faillis poser mes pieds sur le cadavre roulé dans le tapis. Au lieu de quoi je dérapai maladroitement sur mon postérieur, en équilibre sur une fesse, puis je me rappelai que j'avais un revolver coincé dans ma ceinture. Juste avant de me l'enfoncer dans l'anus, je changeai de position avec toute l'élégance que me permettaient mes précédents mouvements .
Cercle polar : quand les héros s'incrustent. .Cercle polar : quand les héros s'incrustent. Allez savoir pourquoi ! Il arrive parfois q'un héros s'impose à un auteur, jusqu'à ne plus le quitter, jusqu'à vieillir ensemble. le phénomène n'est pas nouveau. Philip Marlowe et Raymond Chandler, Agatha Christie et Hercule Poirot, Arthur Conan Doyle et Sherlock Holmes sont des couples mythiques. Et le phénomène se poursuit, plus encore peut-être depuis le succès des séries télévisées. Fred Vargas et son commissaire Adamsberg, Michael Connelly et Harry Bosch finiront pas fêter leurs noces d'or pour le plus grand bonheur de leurs lecteurs. Car le plaisir est grand, en ouvrant chaque nouvel épisode de leurs aventures, de prendre des nouvelles de ces amis de papier comme on s'inquiète de la santé de nos proches. Matt Scudder va-t- il replonger dans l'alcool, se demandait-on à chaque épisode de la série de Lawrence Block. Ces héros que l'on dit récurrents sont plus nombreux que jamais, en voici trois que vous ne connaissez peut-être pas encore... « le Joker » de John Burdett (Presses de la Cité) « Une affaire d'hommes » de Todd Robinson (Gallmeister) « Aux vents mauvais » de Elena Piacentini (Au-delà du raisonnable)
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