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EAN : 9782203165502
160 pages
Casterman (04/04/2018)
3.69/5   18 notes
Résumé :
Les événements de mai 68 vus par Madeleine, étudiante à la Sorbonne : les facultés n'ont plus de moyens, le pouvoir en place est rejeté et la guerre du Vietnam est dénoncée. Madeleine participe à la contestation et tombe amoureuse du très militant Jean. Ses rapports avec ses parents changent également. Avec des tracts et des affiches de l'époque et un dossier documentaire.
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MERCI A BABELIO ET A SA MASSE CRITIQUE POUR CETTE LECTURE !

Ce roman est construit sous forme de journal intime et nous raconte le quotidien de Madeleine, une jeune fille de 18 ans qui vivra de l'intérieur les évènements de mai 68. Cette période fascinante et foisonnante m'intéresse énormément, et j'ai été très heureuse d'en apprendre plus à l'aide de cette lecture très richement construite. le journal de Madeleine nous plonge en plein coeur d'une époque et nous permet d'en saisir tous les aspects : les références culturelles ne manquent pas, de même que les descriptions riches du contexte géopolitique ou encore de la vie quotidienne en plein changement. Les notes de bas de page, très précises, aident à remettre chaque évènement dans son contexte, et j'ai trouvé l'ensemble tout bonnement passionnant! "A 18 ans demandons l'impossible" est un roman qui fourmille d'informations, creusées en profondeur, qui nous offre une immersion parfaite dans les sixties. Si ce roman s'adresse à la jeunesse, il faut cependant posséder certaines connaissances, notamment en matière de politique, pour pouvoir l'apprécier à sa juste valeur. Bref, ce livre, bien que Young Adult, peut s'avérer très complexe et saura captiver un public adulte de passionnés d'histoire. Cet ouvrage me semble tout de même être un très bon outil à mettre au service des profs d'histoire pour faire découvrir cette période autrement.

J'ai déjà pu lire des choses sur la période de mai 68, mais jamais rien qui m'ait offert une vision d'ensemble aussi précise : "A 18 ans, demandons l'impossible" est une sorte de roman-panorama qui nous aide à saisir cette crise complexe dans tous ses enjeux. A travers le quotidien de la très engagée Madeleine, nous comprenons les revendications plus que fondées de ces jeunes, qui désiraient s'élever contre une société jugée archaïque. La surpopulation des universités, la volonté de s'engager politiquement pour ne pas suivre le même schéma que les parents, les problèmes de sexualité et de contraception, le caractère inutile des cours magistraux où l'on se sent comme un numéro... Tous ces problèmes étaient bien réels à l'époque et certains le sont encore aujourd'hui : plus qu'un roman historique, il s'agit presque d'une étude sociologique qui nous pousse à réfléchir sur la société : certes le monde a évolué, mais il reste encore aujourd'hui beaucoup de choses à régler. Pour mon plus grand plaisir, j'ai aussi croisé de nombreux personnages historiques qui interagissent avec nos héros fictifs, sans oublier les slogans révolutionnaires, cités en nombre, dont certains sont plus que frappants, comme "Consommez plus, vous vivrez moins". Il faut aussi souligner la dimension ludique de cet ouvrage, entrecoupé de reproductions d'affiches de l'époque, et qui s'achève d'ailleurs par un dossier documentaire jamais barbant, juste assez long pour être complet et assez simple pour remplir sa mission de vulgarisation scientifique. 

La narratrice, Madeleine, est intéressante, sans pour autant être super attachante : sa psychologie n'est pas très développée, mais ce n'est pas non plus le but ici... Cependant, le ton qu'elle utilise est simple et assez entraînant, et il devient très facile de la comprendre et de se mettre à sa place.  Particulièrement pour moi.. En effet, Madeleine est une étudiante en Lettres comme moi, elle a le même âge que moi et j'ai été frappée de constater que son quotidien était très similaire au mien, notamment au niveau scolaire, malgré les 50 ans qui nous séparent. L'amour de Madeleine pour la littérature est un petit plus qui m'a particulièrement plu : non seulement parce que je peux m'y reconnaitre, mais aussi parce que son journal est émaillé de jolis extraits et de célèbres poèmes des plus grands auteurs français. Mais voici venir les bémols...Si Madeleine, la narratrice, est un personnage central assez chouette, tous les autres ne sont que trop rapidement esquissés et manquent cruellement de relief. Il n'y a pas non plus vraiment d'intrigue ou de rebondissements : nous sommes plus dans le portrait d'une époque que dans un récit narratif, et j'avoue que cela m'a un peu manqué...Malgré la petite taille de ce roman, j'ai fini par m'ennuyer et par avoir envie de le refermer, car les évènements tournent en rond et tout est assez répétitif. Cela n'entache pas la qualité de cette belle peinture historique, mais c'est dommage...
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Un excellent roman, qui par la forme du journal nous fait vivre, au jour le jour, les événements de Mai 68.

Nous suivons la vie de Madeleine, venue à Paris suivre des études à la Sorbonne. Elle évoque au départ ses relations avec ses parents, le conformisme de sa mère et son désir d'être reconnue comme adulte à une époque où la majorité est à 21 ans.

Mais le récit est principalement tourné vers la montée des mécontentements avec l'arrivée massive d'étudiants, dont l'auteur esquisse quelques portraits, et le manque de professeurs.

La rencontre avec Jean va marquer le début des manifestations mais aussi des lectures et groupes de paroles. le temps de la violence policière et étudiante n'est pas oubliée avec ses morts.

L'histoire complète n'occulte pas la fin progressive de cette révolte de la jeunesse, des étudiants, des femmes et des ouvriers contre les carcans qui les étouffent.

Un livre riche et complet qui offre la reproduction d'affiches de l'époque et un dossier documentaire final.

Un beau livre pour le cinquantenaire de mai 68 !

Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Rentrée 1967 : Madeleine entre à la Sorbonne et emménage à cette occasion dans son petit studio parisien. Elle écrit un journal au fil duquel les revendications politiques et sociales vont crescendo jusqu'à aboutir au fameux « mai 68 ».
Je ne vous apprendrai rien en disant que les temps ont bien changé... Ce qui ne révolte plus personne ou presque aujourd'hui ; les étudiants et la population se seraient soulevés pour bien moins que ça...

Le roman est frais, l'ambiance bien retranscrite, les personnages plein d'espoir et attachants et le dossier documentaire à la fin de l'ouvrage est net et précis. Je conseille cette lecture aux ados pour s'instruire et se divertir.
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À 18 ans demandons l'impossible, mon journal de Mai 68 – Adeline Regnault et Elsa Neuville
23 mai 2018 ~ Laisser un commentaire ~ Modifier "À 18 ans demandons l'impossible, mon journal de Mai 68 – Adeline Regnault et Elsa Neuville"

demandonslimpossible

Le bac en poche, Madeleine a vite des envies d'indépendance, une soif d'apprendre, le désir secret de tomber amoureuse. On est en septembre 1967, elle entre à la Sorbonne dans quelques jours. Pour le moment, elle savoure ses premières heures dans sa chambre de bonne au 6ème étage avec vue sur le Sacré Coeur… enfin seule, loin de sa famille – de Courbevoie. Une page se tourne pour Madeleine, elle décide de rapporter tout ce qui lui arrive dans un « joli petit carnet », décrire sa nouvelle vie, écrire son journal intime.

Ses premiers pas à la Sorbonne la déconcertent pourtant : les amphis sont bondés, les professeurs peu nombreux, les résidences étudiantes non mixtes, les locaux décrépis… Les étudiants en ont assez, et ils ne sont pas les seuls – les baby boomers rejettent les institutions, le gouvernement de Gaule passéiste. Si les étudiants ouvrent le bal des revendications, les ouvriers rejoignent rapidement le mouvement contestataire.

Madeleine raconte ce quotidien riche en bouleversements. Fan de Dylan, des Beatles, d'Hugo, Zola et Rimbaud, membre du club de lecture les Décomplexées, comédienne dans la troupe de théâtre À nous la scène, follement éprise de Jean, Madeleine est pleine d'enthousiasme et profite de chaque instant, bien consciente du changement qui est en train de s'opérer dans la société française, et bien contente d'en être actrice.

Très documenté, – la fiction est souvent écrasée par l'aspect historique, je pense aux innombrables notes en bas de page – , ce roman reste captivant grâce à l'écriture alerte et au caractère frondeur de l'héroïne. L'immersion est totale. Affiches et slogans d'époque rythment les pages et un dossier documentaire vient compléter le tout.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Madeleine se livre sans pudeur à son journal intime. Ce support porte fièrement la libération d'expression et des femmes dans les écrits de cette jeune fille de 18 ans.

Nous sommes en 1967, sortie le bac en poche, Madeleine a soif de liberté et de découvertes! Elle tombe amoureuse et se confie à son journal concernant ses premières expériences.

Angoissée, elle va bientôt rentrer à la Sorbonne, très vite les craintes des amphithéâtres imposants s'efface suite aux revendications estudiantines.

Le format de Journal intime nous place en confident, cette présentation peut mettre mal à l'aise certains lecteurs.
Si le journal intime aurait été un personnage (une amie), la gêne de la lecture d'un journal intime serait envolée.
A 18 ans demandons l'impossible à cet arrière goût de livre scolaire imposé par notre professeur de français.

Elsa Neuville écrit sur un thème essentiel "mai 68", la liberté est un combat gagné il y a quelques années seulement, et ce n'est pas forcément un acquis!
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
« 20 mai 1968. Dix millions de grévistes aujourd’hui. C’est phénoménal. Les postes, les banques, les usines sont toujours en grève. Les nostalgiques de 1936 sont heureux, tellement heureux. Les éboueurs s’y mettent aussi! « Ça pue, dans (notre) gueux de Paris ! », comme dirait madame François dans Le ventre de Paris – j’aime beaucoup ce roman de Zola. Les poubelles s’amoncellent, l’odeur est repoussante. Quelle « chienlit », hein, Charles? Il s’était pourtant dit qu’avec le mot magique « réforme », ça allait nous calmer et endormir le mouvement. Raté! « Réformes, chloroforme. »
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Les gens de moins de 30 ans semblent propager le virus de la rage autour d'eux et ça commence à faire des dégâts car, ça y est, la contestation devient internationale. (p 87)
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« Le cortège est passé devant la maison de la Santé puis pas loin de l’ORTF (que certains surnomment Odile Ramasse Tes Fesses!). Vers 20 heures étudiants, lycéens, enseignants, tous coude à coude, on s’est dirigés vers le boulevard Saint-Germain puis le boulevard Saint-Michel. Jean était à la tête du défilé avec tous ses copains du 22 Mars, coiffé d’un casque de mobylette. La consigne était d’occuper le Quartier latin (« On ne revendiquera rien, on ne demandera rien. On prendra. On occupera. »). Des grands gaillards ont commencé à dépaver les rues. On a fait une immense chaîne pour faire passer les pavetons à l’équipe « chantier en cours ». D’ailleurs sous les pavés y a du sable ! Les barricades ont été construites à l’arrache avec des grilles, des panneaux de signalisation et même des voitures qu’il faut toujours renverser du côté du réservoir pour éviter une explosion (j’ai appris ça le jour même). »
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Nous, les moins de 21 ans, nous ne pouvons pas faire entendre notre voix via le suffrage universel. Comment pouvons-nous alors montrer que nous avons des idées pour changer la société ? Réponse : grâce à notre imagination !
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Le problème c'est que j'ai l'impression que quand les gens ont de l'argent, ils veulent le protéger en soumettant les autres.
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