130 jours de mensonge

Léon vole des valises, d'abord poussé au défi par son pote Max; ensuite par vengeance contre ses parents qui s'en occupent fort peu. Entre sa maman qui est davantage dans les reproches et son père fort neutre et éteint, les relations sont loin d'être agréables...

Ensuite, il y a Manon, dont la maman part pour Paris afin de réaliser son rêve d'adolescente. Manon passe son temps à se morfondre chez sa grand-mère où elle réside désormais, en quête de réponses aux questions qui entourent son enfance, son père, et l'absence de sa mère.

Il y a aussi Mélanie, qui erre dans un cimetière et se lie d'amitié avec Manon.

Je n'ai pas aimé ce roman pour adolescents. Je ne pense pas qu'il pourrait plaire aux jeunes, dans le sens où il ne se passe pratiquement rien. La couverture et le résumé laissent croire que l'on va découvrir un roman d'action, un thriller, peut-être dans un milieu carcéral... Il n'en est rien. le roman est intimiste, les sentiments sont dévoilés progressivement mais avec une lenteur qui plombe le moral et verse une chape de plomb sur l'humeur du lecteur.

Je m'attendais à une histoire pétillante avec des rebondissements; en définitive, j'ai été plongée dans les pensées d'enfants rejetés par leurs parents; sans que cela ne soit vraiment plausible. En effet, je n'arrive pas à comprendre les comportements des parents, des mamans en particulier ici, et cela me semble si peu vraisemblable et convainquant que j'en garde une couleur grisâtre dans l'esprit.

L'écriture est simple et facile à lire, mais cela n'a pas sauvé mon avis à propos de l'histoire et du livre en général. Je ne le recommande malheureusement pas.

Mis au défi par son ami d'enfance Max, Léon vole une valise dans le train qui l'emmène en vacances d'été comme chaque année chez sa grand-mère ; en lutte contre un père démissionnaire et une mère absente, il devient kleptomane. Manon vit seule chez sa grand-mère en province depuis que sa mère l'a abandonnée pour réussir sa carrière de couturière à Paris ; sans nouvelles de cette mère, Manon s'invente au cimetière avec une orpheline, Mélanie, une mère idéale sur la tombe de Roselyne Vallet mais elle présente bientôt son ami Noa à Mélanie et tous deux la trahissent…


Nadine Brun-Cosme est une autrice en littérature pour la jeunesse depuis 1989 et a publié un peu plus de 180 oeuvres, aussi bien des albums avec de nombreux illustrateurs que des romans. Elle commence sa carrière chez Milan puis très vite, elle publie aussi chez Flammarion, Nathan puis à l'Ecole des loisirs. Elle est notamment l'autrice de Grand Loup & Petit Loup avec Olivier Tallec mais aussi de la série le club des dys chez Flammarion. Elle a obtenu le prix jeunesse des libraires du Québec (Canada) en 2016 pour Moi devant illustré par Olivier Tallec, le Premio nazionale Nati per Leggere (Italie) en 2014 au salon international du livre de Turin pour Grand loup et Petit loup illustré par Olivier Tallec et elle a été finaliste du prix Landerneau en 2021 dans la catégorie album jeunesse pour le Voyage de Grand Ours illustré par Sébastien Pelon. Elle écrit beaucoup sur les thématiques de la séparation et de l'absence.


Il s'agit d'un roman intimiste, Nadine Brun-Cosme décrit les humeurs de deux adolescents : l'un, parisien, abandonné par ses parents focalisés sur leurs propres activités, éprouve du plaisir en transgressant les règles et se met à voler des valises dans les trains puis des sacs dans les rames de métro ; l'autre, abandonnée par sa mère dans son enfance, s'invente une mère idéale et découvre parallèlement le journal intime de sa mère lorsque celle-ci était jeune femme. Nadine Brun-Cosme décrit la séparation de l'enfant de ses parents, le deuil et l'absence des parents en raison de leur mort, leur éloignement ou leur défaillance. le rythme est lent et le roman est une longue plongée dans les troubles psychotiques des deux héros. Ce roman aura des difficultés à rencontrer un public adolescent.

Léon a une mère et un père absents. La maman de Manon est partie, celle de Mélanie est morte. Trois ados en recherche de racines, de liens, d'amour, de reconnaissance. Alors pour s'évader un peu et sans savoir pourquoi, ils mentent. Ils se mentent à eux, mais aussi aux autres. Léon, ment à ses parents et sa grand-mère et vole pour le plaisir de dérober, pour le frisson. Manon ne veut pas qu'on sache que sa mère ne veut plus d'elle, alors elle pleure sur une tombe qui n'est pas celle de sa mère tout en prétendant que c'est elle. Enfin Mélanie, qui se rend au cimetière et rencontre Manon sans lui dire le nom de sa mère. Un chapelet de mensonges qui va les submerger. Une spirale qui pourrait mal se terminer s'ils ne le réalisent pas à temps. Et pourtant ils continuent. Pourquoi ? Pour retrouver un peu de cet amour et de ces absences perdues. Mentir c'est aussi se fabriquer d'autres souvenirs, d'autres vies, faire revivre les morts et délaisser les vivants qui eux-mêmes nous délaissent. C'est facile et c'est une forme de soulagement. Et puis Manon va retrouver le journal de sa mère. le mensonge va se transformer en soif de vérité et tout va changer ! Mais surtout une rencontre va l'aider à avancer, ils vont tous avancer ! Peu de pages pour ce roman qui se lit en une soirée, mais beaucoup de réflexion sur la parentalité, les relations parents/enfants et bien sûr sur les mensonges et leurs conséquences. On se détend mais on apprend aussi, à faire mieux de notre côté, à plus discuter, savoir aborder les sujets et écouter nos ados, ne pas les laisser dériver. Un livre pour être plus à l'écoute. Très réussi ! Bravo.
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Alors d'abord je dois dire que je suis fâchée contre le marketing du livre. Cette couverture, ce résumé derrière, surtout, laisse plus croire à un thriller, un suspens, un choc entre trois ados.

« Manon. Léon, Mélanie. 3 personnages et 130 jours de mensonge. Ils se mentent, ils se trahissent, ils apprennent à s'aimer. »

Et pourtant ce n'est rien de tout ça. Oui, c'est « un chant à trois voix », mais plus de ceux qui se dévoilent lentement, dans la douleur.
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