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EAN : 9781092016070
Jigal (12/09/2013)
3.24/5   29 notes
Résumé :
Libreville. 2008. Un an avant les élections, un type est retrouvé mort sur une plage de Libreville, près du palais de la présidence de la République, une balle dans la gorge et deux doigts de la main gauche coupés.
La victime est un journaliste d’investigation connu pour ses enquêtes très sensibles sur le pouvoir dont il dénonçait la corruption et la main mise sur les affaires du pays. Pour la corporation, la société civile et les associations de défense de l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Immersion totale à Libreville en 2008, avec un bref "topo" sur l'histoire ( fondation en 1472, indépendance en 1960 ) du Gabon dans un style et une écriture en langue française émaillée d'argot local et d'expressions propres aux maisons " poulaga " !
Bref, un pays pourri par le chômage, la pauvreté, le travail précaire, l'immigration mais surtout par la corruption, la drogue, les pillages et les falsifications de documents en tout genre !
Mais pour assurer l'ordre, la sécurité, la sureté se trouvent :
d'une part : à la direction des recherches avec la gendarmerie : 2 officiers : Louis Boukinda et Hervé Envame qui s'occupent des affaires politiques, judiciaires et intérieures.
d'autre part : dans les services du département des Affaires Criminelles de la P.J : il y a les capitaines : Louis Koumba et Jacques Owoulo et le directeur : le colonel Essono.
Boukinda et Envame sont appelés pour un crime commis sur la plage à coté du Palais présidentiel : il s'agit d'un journaliste d'investigation aux Echos du Sud qui a été trouvé pieds nus, avec une balle dans la gorge, avec 2 doigts de la main gauche sectionnés et surtout une douille provenant du même calibre que celui qui a éliminé, quelques années auparavant un soldat tchèque : Pavel Kurka ! Cette enquête s'annonce difficile car elle touche le pouvoir politique, et dans 1 an, auront lieu les élections présidentielles.
Au niveau de la P.J : Koumba et Owoulo ont 3 affaires à régler : à savoir
La mort de 2 adolescentes suite à la mise en ligne de vidéos compromettantes ! Ils recherchent un globetrotteur pédophile.
Un vol de chéquier dans l'auto du ministre Mébalé avec le retrait de 2 millions de francs CFA..
Un accident mortel sur une femme et son bébé renversés par un chauffard au volant d'une vieille Toyota.
La routine en quelque sorte, si ce n'était que le bureau des flics est un cagibi, ils n'ont pas de moyens matériels et même pas d'ordinateur pour leurs investigations : à part la débrouille Gabonaise et leur expérience du métier !
Un polar réaliste, dépaysant, facile à lire avec un clin d'oeil à James Ellroy que Janis Otsiemi admire !
L.C thématique : polar de juillet/août 2022 : AFRICAIN.


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Les éditions JIGAL permettent décidément de découvrir des auteurs inattendus. C'est le cas de cet auteur gabonais, qui retranscrit finement l'ambiance de son pays, les travers des politiques et des policiers, le climat torride et la vie quotidienne qui réunit chacun. C'est bien écrit, sans chichi, ni recherche exagérée de termes locaux. Même si l'enquête (ou plutôt les enquêtes) tourne un peu court, et que le dénouement final arrive comme un cheveu sur la soupe, ce court roman policier africain vaut le détour.
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Libreville, Gabon. Si loin, si proche.

Le Gabon a un long et lourd passé avec la France, la Françafrique y a pris tout son sens à une certaine époque.

Janis Otsiemi nous plonge dans le Gabon d'aujourd'hui, mélange de tradition et de modernité, si loin, si proche comme je le disais.

Une langue officielle commune à nous, elle aussi si proche et si lointaine. Parce que le grand intérêt de ce roman est avant tout la langue de l'auteur. Oui du français, mais du français qui sent la terre d'Afrique, la terre du ghetto. Une prose pleine de (bons) mots de là-bas, d'expressions fleuries et imagées.

Des expressions savoureuses, drôles ou désespérées, qui donnent un cachet authentique au roman. Otsiemi parle de ce qu'il connaît par coeur et ça sonne terriblement juste.

Le nom du roman décrit bien ce qui attend le lecteur (hommage au roman American Tabloïd de Ellroy) : une descente dans les coulisses de la police gabonaise et du pouvoir en place.

Méthodes policières où la violence et la corruption sont monnaie courante, inscrites dans les moeurs et où l'abus est ancré dans les gènes du pouvoir.

Une Afrique désenchantée où il ne fait pas bon faire partie des minorités visibles.

La peinture sociale du pays est donc imagée et vraiment très intéressante. Un peu dommage que l'intrigue soit convenue et qu'elle n'arrive pas au niveau du reste.

Un court roman de 200 pages, dépaysant et véritablement instructif à défaut d'être totalement prenant. A vous de voir ce qui compte le plus dans votre envie de lecture.
Lien : http://gruznamur.wordpress.c..
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Janis Otsiémi fait partie maintenant du paysage africain du polar. Après la lecture de son "Le chasseur de lucioles", j'ai plongé dans ce 4ème livre du genre avec l'espoir que l'impression mitigée de ma découverte de son univers s'estompe. Las, ce "African Tabloïd" m'a fait l'effet d'un déjà-lu qui ne soulève pas mon enthousiasme.

Janis Otsiémi campe des agents de la Direction Générale de recherche d'un côté et de la Police Judiciaire de l'autre. Deux services de l'ordre gabonais fait de personnages assez hauts en couleur et qui suivent en parallèle des enquêtes différentes.

"Maryline ne travaillait pas. Son parcours était presque le même que celui de la plupart des jeunes filles qu'on pouvait rencontrer dans les rues grisâtres des matitis de la ville. Elle avait cassé le Bic au cours moyen première année. Elle savait à peine orthographier son nom sur un bout de papier. A vingt ans, elle avait attrapé un gosse avec un étudiant qui l'avait aussitôt abandonnée. Elle avait élevé son môme toute seule."

D'un côté, le meurtre de Roger Missang, un journaliste anti-pouvoir assez virulent et qui fait passer sur l'enquête une atmosphère de complot politique au plus haut niveau. de l'autre côté, une affaire de vol de chéquier d'un ancien ministre, qui a toujours le bras long, dont les voleurs se servent pour aller vider les comptes remplis d'argent d'origine douteuse, évidemment. En fond sonore, plusieurs petites affaires sont relatées mais ces deux enquêtes sont celles qui rythment les deux cent pages du roman.

"Rythme" est bien le mot. C'est justement son manque qui est le plus flagrant. Pour rester dans le registre policier, on a l'impression de lire un "Inspecteur Derrick" ou un "Les 5 dernières minutes" quand on a l'habitude de "Les experts" ou "NCIS". L'auteur a le souci de nous dépeindre l'environnement gabonais, de faire des apartés sur l'histoire social et politique du pays, sur les vies de – plus ou moins – luxures des flics, … et justement, ces parenthèses trop nombreuses ont eu tendances à couper mon rythme de lecture. de plus, certaines anecdotes, scandales politico-financier, semblent ne pas être de la fiction et, quand on ne connait pas le contexte gabonais, on a du mal à placer la limite entre ce qui est de l'imaginaire de l'auteur pour habiller son récit et ce qui serait une dénonciation des réalités politiques du pays.

"Pavel Kurka a été découvert au petit matin dans sa voiture par une dame qui allait aux champs. C'est elle qui a alerté les gendarmes du CAP Estrias. Quand ils sont arrivés sur les lieux, ils ont découvert son identité. Ils ont tout de suite appelé le ministère de la Défense nationale qui a confié l'affaire au B2 dès les premières heures."

Cependant, Janis Otsiémi garde ce que ses lecteurs aiment ; son style. L'auteur utilise une langue vivante et proche de ce que serait la réalité de ses personnages. de nombreux néologismes qui sont surtout une restructuration de la langue française par des gens qui se sont approprié ses mots pour en faire quelque chose de propre. La langue française de Janis Otsiémi n'appartient pas à la France, elle est gabonaise, sans aucun doute. Cette lecture m'a fait penser – toutes proportions gardées – à "La reine des pommes" de Chester Himes. Même souci de coller à l'atmosphère, même irrespect pour la langue "littéraire" tout en jouant avec ses mots, avec amour.

Le choix de donner au narrateur omniscient cette "langue" particulière faite parfois de parti-pris dans les propos m'a quelque peu gêné. J'ai préféré "entendre" cette langue gabonaise de la voix des personnages alors que, de la part du narrateur, j'aurai préféré un ton plus neutre.

Ceux qui sont réellement friands de polar auront peut-être une autre impression mais le lecteur lambda que je suis aurait souhaité trouver plus de suspens, une tension qui monterait crescendo, au de-là de la violence qui, elle, existe et est parfaitement dosée. L'auteur n'en fait pas trop.

J'ai aimé les personnages, tous, flics et voyous, qui sont bien conçu et qui donnent l'impression qu'on pourrait les rencontrer dans les rues de Brazza ou d'Abidjan. Contrairement à ce que j'avais pensé du "Chasseur de Lucioles", dans cet "African Tabloïd" nous découvrons Libreville. Les descriptions faites de la capitale gabonaise permettent de la visualiser de façon assez réaliste, je pense, même pour ceux qui n'y ont jamais mis les pieds.

Au final, je garde ce sentiment mitigé que j'ai eu à la lecture du "Chasseur de Luciole". Une lecture pas déplaisante, mais les aspects "polar" m'ont laissé sur ma faim et le sentiment qu'avoir une "langue" bien à lui ne suffit pas à l'auteur pour faire adhérer complètement le lecteur lambda que je suis. Mais je vous invite tout de même à le découvrir.

Lien : http://www.loumeto.com
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Lorsque je suis allée flâner dans le rayon polar de ma bibliothèque, je me suis rendue compte que le continent africain était sous représenté. Pourtant, la littérature africaine est foisonnante. C'est dommage.
« African Tabloïd » est un polar qui se déroule au Gabon. le Gabon est un pays d'Afrique centrale, coincé entre la Guinée équatoriale et la République du Congo avec un accès à l'Océan atlantique. Actuellement, la diplomatie française informe le voyage de la circulation d'infection pulmonaire (Covid-19) et du risque élevé d'attentat. « African Tabloïd a été édité en 2013. Il met en action deux services, la PJ dirigée par le colonel Lambert Essono et la gendarmerie. Boukinda et Envame, officiers de la gendarmerie sont rattachés à la Direction générale des recherches. Après avoir déposé sa fille à l'école, Boukinda se rend à son travail, dans un Libreville embouteillé. Il est tôt ; il fait déjà une chaleur torride. Sur le chemin, il voit un attroupement. Il s'arrête et découvre sur la plage un cadavre tué par balle et avec deux doigts en moins à la main gauche. Un règlement de compte à première vue. Il s'agit d'un journaliste indépendant, Roger Missang. L'enquête devient politique à quelques mois d'élections présidentielles. L'opposition tire à boulets rouges sur le fils du président actuel qui est désigné comme le commanditaire du meurtre. D'ailleurs une douille a été retrouvée sur le corps, du même calibre que celui qui a tué le chef de la sécurité du ministre de la défense nationale quelques années plus tôt.
Comme chaque lundi, le colonel Essono convoque ses deux lieutenants Koumba et Owoula. Il procédait ainsi à l'inventaire de l'actualité criminelle de la semaine écoulée. Deux affaires qui les occupent : celle concernant le vol d'un chéquier de l'ancien ministre des Mines et du Pétrole, Odilon Mébalé. Déjà, plusieurs millions ont été subtilisés. Et un délit de fuite d'un chauffard ayant renversé une femme et son bébé, tous les deux morts sur le coup. Et ce meurtre qui arrive comme un cheveu dans la soupe. Il y a aussi le suicide de deux adolescentes suite à la diffusion de vidéo où elles sont dévêtues.
Au Gabon, le tribalisme est ancré dans la conscience collective, comme les combines, le racket, la corruption, la violence policière, l'adultère, la franc-maçonnerie. J'ai trouvé intéressant le rythme des phrases, sa couleur locale avec des idiomes linguistiques (ex. la cuisse tarifée, gâteau national – richesses dont regorge le sous-sol du pays). Chaque partie du roman est inaugurée par la une des journaux. Mais, je n'ai pas été séduite par les rebondissements. le dénouement m'a convaincu, pourtant. C'est un roman ancré dans le réel de l'Afrique. Je pense qu'après une seconde lecture, j'en apprécierais la substantifique moelle.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Lundi 1

Libreville.
Quartier du Plateau.
Trois heures du matin.
Assoupie sous un brouillard épais, la ville s'éveillait peu à peu entre les limailles d'une nuit sale, moribonde qui hésitait à se démarabouter sous la pression des premières lueurs poudreuses du jour qui commençaient à poindre à l'horizon.
À cette heure, le quartier avait des allures de cimetière. Mais c'était un leurre. Au premier chant du coq, ses rues poussiéreuses seront prises d'assaut par des dizaines de commis d'État, des chômeurs diplômés à la recherche d'un premier emploi, des clochards, des gigolos, des escrocs cravatés comme des bureaucrates, des chercheuses de vie en DVD et des centaines de véhicules chiant des volutes de fumée acre.
Le Plateau, c'est le quartier de la Défense, version locale. Il abrite la présidence de la République, la primature, des ministères et des administrations publiques. Pourtant, à la nuit tombée, le quartier s'illumine de mille feux. Il attire sur ses trottoirs éclairés par des lampadaires laiteux des prostituées et une faune fortunée en quête des sensations fortes.
Le Gabon doit son nom à l'estuaire qui ceinture les côtes du quartier du Plateau. Les explorateurs portugais qui l'ont découvert en 1472 lui ont donné le nom de Gabão parce qu'il ressemblait à un caban. Très imaginatifs, ces Portugais !
Fondée en 1849, la ville de Libreville, quant à elle, doit son nom aux esclaves libérés du navire négrier L'Eliza. D'abord établie tout le long de la côte autour du Fort d'Aumale, la ville s'est peu à peu étendue sur le continent.
Malgré l'indépendance du Gabon en août 1960, Libreville, ancienne capitale «vache à lait» de l'Afrique équatoriale française, ne connaît son expansion qu'avec le boom pétrolier au milieu des années soixante-dix. Depuis lors, Libreville est devenue une ville cosmopolite. Elle attire comme un égout tous les paumés du pays et de la sous-région. Exode rural et immigration économique obligent. Mais le rêve gabonais est un mirage. Beaucoup en ont fait l'expérience.
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Libreville est une ville caméléon.
Le premier touriste venu qui parcourt sa vitrine maritime lui trouverait le charme d'une ville développée avec ses immeubles de verre et de marbre. Mais c'est l'arbre qui cache la forêt. Derrière cette façade luisante s'étendent des agglomérations hétéroclites, des bidonvilles marécageux, infectés de rats et de moustiques.
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Il mesura des yeux les trois étages qui formaient le bâtiment. Il n'avait jamais couché dans cet hôtel. D'ailleurs il n'en avait pas les moyens. Il préférait les petits motels discrets, qui poussaient dans la ville comme des champignons. Il était à cent pour cent sur de na jamais y croiser sa belle-mère en sortant d'une chambre au bras d'une jolie greluche. Pour un abonné assidu de la cuisse tarifée comme lui, il ne pouvait pas rêver mieux. La panthère vit toujours dans les fourrés.
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Boukinda était un vrai gabonais. Il pensait comme la plupart de ses compatriotes qu’un homme viril doit avoir une plantation et un jardin. Entendez par là, une femme légitime et un deuxième bureau, en cas de coup dur.

p57
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L'affaire avait sûrement fait sourire les bangandos (voyous). Si les flics et les gendarmes se bastonnaient pour des broutilles au lieu de leur courir après, ça ne pouvait être qu'une bonne chose pour eux.
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