Un drôle de roman, un mélange de caricatures et d'amour de la nature québécoise.
Si l'héroïne peut être attachante, les autres personnages sont des clichés : l'idole tombeur de femmes, le politicien corrompu, le p'tit gars du coin devenu un riche et avide promoteur, l'activiste écologiste professionnel, etc.
Le décor est aussi une caricature : une petite ville d'Abitibi qui s'appelle Maldoror (!!!), avec un journal local dont le seul rédacteur signe d'un nom différent toutes les chroniques, un lac avec des chalets, des animaux et surtout beaucoup de moustiques.
C'est en général assez amusant, mais connaissant la région, j'ai parfois eu envie de dire « Pousse, mais pousse égal! ». À coup de gelées tardives et d'insectes piqueurs, de citoyens naïfs et de village incestueux, on a parfois du mal à imaginer les bonheurs et les tragédies de réalité à travers les envolées humoristiques.
Un roman à lire pour un brin d'émotion face à la nature, pour les amours et les désillusions des protagonistes, et pour un bain de langue québécoise.
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J'ai été éblouie. Par les images que ces mots suscitent, par leur justesse, par la recherche presque scientifique derrière toute cette poésie inspirée par la nature.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Louis Hamelin fait vivre la folle aventure d’une femme qui revient s’installer dans sa ville natale de l’Abitibi, après avoir vécu dix ans à Montréal.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Une fable écologiste et politique aussi brillante que jouissive qui n'épargne personne.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Cent trente-cinq mille kilomètres carrés de forêt publique où je suis libre comme l’air d’aller. Un autre 130 000 kilomètres carré d’eau douce avec tous les dorés et les brochets qu’il y a dedans. Cinquante mille orignaux et 800 000 caribous pour remplir mon congélateur. Trois millions de perdrix pour mon souper. Des millions de framboises et de bleuets pour mettre dans mes céréales. Assez de pleines lunes et de couchers de soleil pour économiser 500 paires de billets de spectacle et l’abonnement au câble. Et si j’ajoute à ça tout le ciel qui s’étend entre le pôle Nord et la frontière des États-Unis, et les vols d’outardes et d’oies blanches qui vont avec, oui, monsieur. Je calcule que je suis riche.
(p. 105)
Dans l’imaginaire de la classe moyenne (bungalow profile, comme dirait le père d’Éva), le client type du Loup Blanc est un vivoteur, un songe-creux et un pelleteux de ouate-the-fuck, le genre d’écrivaillon arrosé d’obscures bourses de création censées l’encourager à triturer ses méninges encroûtées par l’abus de cannabis.
(p. 46)
Et n’oubliez jamais que, si vous abordez chaque journée comme si c’était la dernière de votre vie, vous allez avoir raison un jour.
(p. 151)
La construction, c’est temporaire. La destruction, c’est pour toujours.
Ne rien faire est plus facile à dire qu’à faire.
Louis Hamelin, romancier, publie « Un lac le matin » (LE CULTUREL 2.0 avec Winston McQuade)