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Bug - BD tome 1 sur 3
EAN : 9782203105782
88 pages
Casterman (22/11/2017)
3.9/5   536 notes
Résumé :
Dans un avenir proche, en une fraction de seconde, le monde numérique disparaît, comme aspiré par une force indicible. Un homme, seul, malgré lui, se retrouve dans une tourmente planétaire.

Après avoir traité de sujets politiques, géopolitiques (Les Phalanges de l’Ordre Noir, Partie de chasse, avec Pierre Christin), de destins dictatoriaux et de rêves d’immortalité (La trilogie Nikopol), de cauchemars obscurantistes prémonitoires (Le cycle du Monstre)... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (88) Voir plus Ajouter une critique
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Enki Bilal présentait récemment, à La Grande Librairie et sur France Inter, son deuxième tome BUG. Attirée par ce récit d'anticipation, je suis allée aussitôt chercher le tome 1 à la médiathèque.
L'action se passe le 13 décembre 2041, à Paris. La première page fait part d'une difficulté de connexion : une jeune fille vient voir sa mère car elle a un problème de réseaux avec son smartphone, et dès la deuxième, nous apprenons que « Tous les liens, nous disons bien tous, ont disparu de manière – pour le moment – inexplicable. » Il s'agit, en fait, d'un gros méchant bug à l'échelle planétaire.
Dans les pages suivantes, nous voyons quelles sont les premières conséquences post BNG (Bug numérique généralisé) à Londres, New York, Paris. C'est une planète retournée au chaos en quelques heures.
Le bug serait lié au retour du vaisseau en provenance de Mars. Kameron Obb, seul survivant de cette mission spatiale, est victime d'un mystérieux virus électronique et toutes les données numériques de la planète se retrouvent étrangement logées dans sa tête. Inutile de vous dire que cet homme va être convoité par tous, que ce soient les États, les entreprises, les mafias, les religieux et même les particuliers. le récit tourne au polar quand un individu d'apparence calme jusque-là, va devenir un véritable psychopathe, n'ayant qu'un seul but : retrouver à tout prix Gemma, la propre fille de Kameron Obb.
Enki Bilal, dans cette BD, nous montre de façon pertinente les effets que peut avoir la disparition brutale de toute technologie numérique sur une société devenue totalement dépendante. Il démontre ici les limites d'un progrès technologique incontrôlé.
Ce livre nous interroge sur notre dépendance parfois addictive aux nouvelles technologies et à internet et montre que les gens, une fois privés de toutes leurs connexions, livrés à eux-mêmes, ne savent que faire… « ils n'arrivent pas à se regarder les yeux dans les yeux, la plupart, depuis l'âge de trois ans, ne côtoient que leurs écrans… »
L'auteur a su créer des ambiances froides pour décrire ce futur anxiogène. Pour cela, il a utilisé une palette de nuances allant principalement du bleu au gris, ce qui donne un ensemble magnifique et effrayant à la fois.
J'ai aimé aussi le découpage aéré avec de grandes cases. J'ai parfois eu un peu de peine à différencier les personnages d'autant plus que l'on passe souvent des uns aux autres, sans transition. Dans cet univers un peu flippant où la tension va crescendo, l'auteur a néanmoins glissé quelques notes d'humour lorsque, par exemple, une recherche désespérée de vieilles personnes ou de vieilles voitures non connectées est faite pour essayer de pallier à ce bug, ou encore ces pages de journaux truffées de fautes du fait de la disparition des correcteurs d'orthographe.

J'attends avec impatience de lire le Livre 2.
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2041, plus d'internet, plus de connexion, les données se sont volatilisées, les liens ont disparu, l'humanité est en péril : les avions sont cloués au sol, les morts se multiplient faute de pouvoir accéder aux traitements médicaux désormais numérisés, la guerre froide reprend… ce ne sont que quelques effets de l'absence d'une technologie avancée qui a rendu les hommes dépendants… Dans l'espace, des scientifiques oeuvrant pour la station spatiale internationale alertent la Terre : plusieurs d'entre eux meurent subitement sans raison apparente à l'exception de Kameron Obb qui, pris de malaise et brûlant de fièvre, développe des symptômes étranges.

Cette bande dessinée captivante montre intelligemment combien nous sommes dépendants de nos progrès, on ne peut s'empêcher de mesurer à quel point nous serions paralysés si un tel phénomène se produisait aujourd'hui, je me suis surprise à cesser ma lecture pour envisager un tel avenir. Oui, nous sommes bel et bien esclaves et empêchés de réfléchir, d'agir, de vivre tout simplement sans nos claviers, nos correcteurs d'orthographe, nos intelligence artificielles, notre vie, réglée par l'informatique. Ce scénario, poussé à l'extrême invite à prendre du recul, un certain recul, bien que nous ne puissions tout maîtriser, l'intelligence se retrouvant désormais entre les mains d'une poignée de « grands » de ce monde.

L'auteur ne se contente pas de démontrer notre dépendance et les dégâts occasionnés par un bug de cet ampleur, il nous offre un scénario bien ficelé avec un héros qui fera l'objet d'une véritable chasse à l'homme, il amène un autre danger plus fictif : celui d'une invasion par je ne sais quel micro-organisme invasif qui prennent un humain comme hôte, une sorte de virus indéterminé que l'humanité ne semble pas en mesure d'analyser… Cet aspect est très certainement approfondi dans les deuxième tome que je vais m'empresser de réclamer à ma bibliothécaire. Un léger bémol toutefois, l'auteur a certainement sa propre logique, et l'errance du héros semble parfois confuse, on se demande alors qui sont réellement les personnages mis sur son chemin, je pense qu'il n'est pas inutile de relire attentivement cette bande dessinée pour voir certains passages confus s'éclaircir.

Belle surprise en ouvrant le livre : des planches qui sont de véritables oeuvres d'art, des dessins superbes qui donnent l'impression d'être face à un roman photo, des illustrations sur lesquelles on s'arrête, en admiration.
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Le monde en chie des ronds de chapeau.
Hier, hyperconnecté, aujourd'hui en mode bug généralisé et ce, de façon durable et visiblement irrémédiable.
Imaginez maintenant qu'un seul homme soit désormais, à l'insu de son plein gré, en possession de ce maelström d'informations fantômes, de quoi foutre les jetons, n'est-il pas ?
Souhaitons donc sincèrement au cosmonaute Kameron Obb d'avoir la citrouille bien faite, lui qui vient officiellement de rentrer dans le nouveau livre des records, section plus grosse tête de l'univers et de sa proche banlieue. Et accessoirement d'avoir suffisamment de sang froid pour échapper aux nombreuses super puissances bien plus intéressées par son ciboulot que par ses beaux yeux.

Nouvelle trilogie d'anticipation du sieur Bilal et grosse accroche dès le premier volet.
Bilal, c'est avant tout un coup de crayon immédiatement identifiable.
Plaisir de la rétine malgré des proportions souvent aléatoires, le bonhomme privilégie la beauté et la force du dessin esquissé plutôt que sa perfection.
L'auteur fait dans l'ingénieux et l'inventif tout en saupoudrant le propos de quelques scénettes humoristiques histoire de détendre un brin l'atmosphère (mention spéciale à l'absence de correcteur orthographique en une des journaux).
Gros coup de coeur pour ce Bug, premier du nom, et précurseur de deux frangins que l'on souhaite tout aussi jouissifs.

Top !
Dixit René...
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Le monde de cette fin 2041 vient de connaitre un évènement radical : Il n'y a plus aucune connexion. Toutes les datas sont perdues , les moyens de locomotion cloués au sol, même les correcteurs orthographiques sont en carafe, prouvant à quel point les profs de français avaient raison de s'inquiéter quelques décennies auparavant.
Un homme pourtant semble posséder toutes les connaissances . de retour de Mars , il va susciter toutes les convoitises .

Mais, dites moi, ce n'était pas mal du tout !
Bon , cela ne donne pas trop envie de se projeter dans le futur où les très beaux dessins ne laissent que peu de place à la clarté , où les califats se sont multipliés , où les hommes semblent toujours aussi prêts à profiter des faiblesses des autres.

L'anticipation est pourtant assez réaliste , avec un monde tributaire de la technologie et prompt à profiter de toutes les failles du système
le héro malgré lui est plutôt sympa , même s'il est surtout paumé avec son 'bug' inside. le tome ne se suffit pas à lui seul puisqu'il s'arrête de façon impromptu et clairement nous pousse à s'engouffrer dans le tome 2. la lecture prenant une petite heure, pourquoi s'en priver ?
Comme quoi ,, poser ses yeux sur des lectures hors des sentiers battus est assez souvent une belle expérience , je suis à deux doigts d'ouvrir un Flaubert :).
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Une éternité que j'avais lu une BD de Enki Bilal. J'évitais de m'y replonger, ses dystopies étant des plus sombres.
Pourtant, le hasard m'a mis cette BD entre mes mains et j'y ai retrouvé beaucoup de ce qui m'avait fasciné il y a bien longtemps chez Bilal. Un scénario intelligent et ambitieux, et des dessins à l'avenant.
Bilal imagine un monde qui connaît une panne internet majeure. L'informatique a disparu. Les données se sont enfuies. A une époque où tout le monde a perdu la volonté de garder en mémoire des informations, puisque internet est partout, le monde est en crise : c'est le BUG. Impossible de simplement s'appeler au téléphone : qui connait encore le numéro de ses correspondants ?
Mais un astronaute de retour de la station spatiale, rapatrié en urgence sur terre suite à une série d'incidents, connait lui le processus inverse. Habité par un organisme inconnu, lui sait tout sur tout. Google et Wikipedia faits homme.
Un beau sujet, une belle réalisation.
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critiques presse (10)
LaPresse
24 mai 2019
Enki Bilal nous tient en haleine avec ce nouvel album aux teintes de bleu et de gris. Et oui, malheureusement, ce livre 2 se termine abruptement par le mot « suite ».
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LaPresse
20 décembre 2018
Imaginez que le web se vide de son contenu. Et que les derniers humains à avoir des connaissances en mémoire sont des hommes et des femmes octogénaires.
C'est le scénario dystopique imaginé par Enki Bilal, qui a démarré l'année en force avec cet album de science-fiction illustré avec art.
Lire la critique sur le site : LaPresse
BoDoi
20 février 2018
Entre observation géopolitique, critique sociale et aventure pure, Bilal balade son lecteur avec maestria dans un conte qu’on subodore philosophique. Et qui nous intrigue diablement.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Actualitte
10 janvier 2018
Bilal a sens fans, ils ne seront pas déçus par cette nouvelle parution. Mais il a aussi ses détracteurs. Il sera peut-être difficile aux lecteurs repoussés par des décennies de postérisation de l’œuvre de Bilal, d’accepter de rouvrir un de ses albums pour se laisser emporter.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeDevoir
20 décembre 2017
Le bédéiste ouvre un nouveau cycle dystopique sur fond de planète dénumérisée
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LaLibreBelgique
06 décembre 2017
Enki Bilal revient avec le premier tome d’une nouvelle série. Et si notre futur proche ultra-connecté était victime d’un bug sans précédent ?
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Auracan
05 décembre 2017
On ne présente plus le trait puissant d’un des auteurs majeurs du 9ème art, rehaussé par des couleurs électriques qui font de ce thriller d'anticipation un petit bijou. Une version grand format, dotée d’un ex-libris, permettra aux inconditionnels de l’artiste de profiter davantage
Lire la critique sur le site : Auracan
BDZoom
05 décembre 2017
Bref, ce « Bug » est un grand Bilal et rendra le lecteur avide d’en connaître la suite prévue pour 2019… Mais d’ici là, tout peut arriver !
Lire la critique sur le site : BDZoom
LeMonde
29 novembre 2017
Dans « Bug », son nouvel album, le dessinateur et scénariste imagine un monde dévitalisé par un gigantesque bug informatique.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LePoint
20 novembre 2017
Dans Bug, nous sommes en 2040 : Mark Zuckerberg a 57 ans, les Gafa sont plus puissants que les États, mais ils sont bien embarrassés : un gigantesque bug a dénumérisé toute la planète ...
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
…Tous les disques durs sont vides…plus aucune donnée nulle part…plus d’archives, plus de codes, plus rien, un assèchement total…
L’ampleur et la simultanéité du crash dépassent l’entendement, nous sommes à l’arrêt.

- Bug temporaire … ça va sûrement revenir …

- … Je ne crois pas. Nous sommes bel et bien vidés de toutes nos substances informatiques… du plus gros serveur à la plus petite clé usb… l’humanité est dans la merde, et on imagine mal à quel point… Mes amis, j’ai un mauvais préssentiment.
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- Au bout de trois jours, ils ont commencé à se réunir dans cette zone... Ils essaient de se parler, mais n'y parviennent pas... C'est très chargé ici...
- Je sens ça...
- ... Ils n'arrivent pas à se regarder les yeux dans les yeux. La plupart ,depuis l'âge de trois ans, ne côtoient que leurs écrans... Certains exposent leurs smartphones au moindre rayon de soleil, espérant un miracle... Ils sont totalement perdus... Dévitalisés...
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- On sait qu'un rapport sur les conséquences de tout ça est en cours d'élaboration. Ça risque de prendre du temps.... Il va falloir revenir au papier, à l'encre et à la notion de mémoire... Pas "vive", mais vivante, la mémoire... Celle de nos cerveaux...
- Parce que vous croyez qu'on saura encore s'en servir de nos cerveaux ?
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Nous sommes devant un phénomène de rupture brutale avec nous-mêmes, avec ce que nous sommes devenus... Des êtres arrogants, décérébrés par trop de dépendances que nous nous sommes infligées au nom d'une idée dévoyée du progrès et d'un libre-échangisme porté par des médias à la complaisance criminelle. Nous sommes, je dirais, enfin face à notre propre connerie.
P. 21
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Pourquoi "nés avant 1980"? C'est les plus de soixante ans...
On recherche des gens dont le potentiel intellectuel n'a pas été totalement impacté par le tout numérique.
Ils ont la mémoire et les ... réflexes cérébraux adaptés à ce que nous vivons très mal aujourd'hui.
p 43
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Vidéo de Enki Bilal
Augustin Trapenard reçoit Enki Bilal pour "Shakespeare – Bilal. Une rencontre", paru aux Editions Marie Barbier. L'ouvrage se penche sur l'adaptation de "Roméo et Juliette" de William Shakespeare par Enki Bilal en 2011. A ses côtés, Camille de Peretti présente "L'Inconnue du portrait", édité chez Calmann-Lévy, dans lequel elle imagine l'histoire de la femme peinte par Gustav Klimt dans son "Portrait d'une dame". Yannick Haenel, lui, évoque "Bleu Bacon", publié chez Stock, et Thomas Schlesser "Les Yeux de Mona", édité chez Albin Michel.
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