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EAN : 9782702156346
288 pages
Calmann-Lévy (08/04/2015)
4/5   8 notes
Résumé :
Dans les Pyrénées-Orientales, à la fin du XIXe siècle. Sennen et Laurent ont grandi ensemble dans le quartier populaire du Moulin à Saint-Laurent-de-Cerdans, un village perdu dans la montagne. Sennen travaille avec son père, fabricant de clous. Laurent vit de la taille des châtaigniers, dont on tire des piquets pour les vignes.
Autant Sennen est timide, autant Laurent est séducteur, mais tous les deux convoitent la même jeune fille : Marthe.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
C'est un énooooooorme coup de coeur que je vous présente aujourd'hui. J'ai littéralement été happée par la lecture de ce livre que j'ai rapidement fini.

L'écriture est fluide, et la narration est vraiment originale. En fait, chaque chapitre nous présente un personnage, une époque, une action. Sur le fil de ces rencontres, nous avançons dans l'histoire et dans L Histoire : chaque portrait nous fait passer d'une histoire personnelle à une autre, tout en nous dévoilons l'époque dans laquelle il a grandi. Nous débutons par la vie de Laurent, Marthe et Sennen, puis nous suivons celle de leurs enfants, et de leurs petits-enfants. A chaque chapitre, nous les retrouvons, vieillis, différents. L'écriture épouse le point de vue des personnages, et l'on se dit que toute cette petite famille aurait pu exister quelque part dans les montagnes catalanes.

En débutant le récit, j'ai eu du mal à accrocher à la singularité de la narration. En effet, j'ai eu davantage l'impression de lire une succession de nouvelles et de portraits reliés les uns aux autres par une trame narrative légère, que de me promener dans un véritable roman. Contrairement à ce qu'annonce le résumé, l'industrie sandalière n'est pas seulement le contexte dans lequel prend place l'histoire, elle est aussi l'un de ses enjeux. A travers chaque portrait, l'on découvre un/des personnage(s) ainsi que le rapport des personnages à cette industrie, du côté de ceux qui habitent au quartier du Châteaux, et de ceux qui résident au Moulin. On entrevoit aussi les liens qui les unissent aux autres personnages. J'ai été surtprise par l'impression de réalité que m'a laissée le récit. Plusieurs fois, je me suis demandé ce qui était inspiré par la réalité, et ce qui avait été imaginé, tant l'illusion était prenante. Finalement, je suis devenue très vite accroc à cette chronique qui mêle fiction et Histoire.

L'histoire et les personnages sont particulièrement intéressants. J'ai aimé certains personnage (Louise, Montsé, Laurent), j'en ai détesté d'autres (Marthe), j'ai été surprise par certains (Xabi), décontenancée par l'évolution d'autres. A chaque chapitre, j'ai eu des émotions différentes : la peur lors de la guerre 39/45, la surprise lors du dernier, de la tristesse lors de certains passages poignants. L'histoire de Louise m'a particulièrement touchée.

Le seul repproche que j'aurais à adresser à ce livre, c'est la rapidité avec laquelle nous le finissons. J'en aurais aimé davantage, ainsi qu'une fin plus développée. L'auteure ne s'est pas attardée à décrire les années 80 et le contexte actuel, alors qu'elle aurait pu et du le faire, à mon avis.

Quant aux descriptions du paysage, elles m'ont vraiment rappelé le paysage serdan. L'ambiance "carte postale" de décor est retranscrit à la perfection. Les mots sont simples et choisis, les phrases ne vous pompent pas toute votre énergie. Elles reproduisent merveilleusement les montagnes, les forêts, les personnages et le village catalan.

Critique de la couverture et de la mise en forme :

La précédente avait été bâclée, celle-ci a été plus réalisée avec plus de soin. Elle simple et évoque d'emblée l'industrie sandalière. Elle aurait aussi pu être un peu plus travaillée et nous montrer l'un des personnages ! le photographe a réalisé une mise en scène poétique, et le contraste des couleurs retravaillé par ordinateur est tout à fait pertinent et apporte du dynamisme à l'ensemble.

Concernant la mise en forme de la couverture, je n'apprécie toujours pas : surtout la mention "France de toujours et d'aujourd'ui", parce que ça ne m'évoque pas les romans de terroirs. En fait, quand je vois cette mention, je pense aux feuilletons TV diffusés sur France 3 en plein après-midi, juste après Rex ou Inspecteur Barnaby. Peut-être que les deux séries ne sont actuellement plus diffusées, mais ce n'est pas grave.

Je pense que la collection gagnerait en visibilité en dynamisant ses couvertures terroirs avec de belles images, de belles écritures : une police calugraphiée seule n'est pas attirante. le nom d'Hélène Legrais, et le nom du roman pourrait être mis en relief, légèrement ombré...Il faudrait aussi laisser plus de place à l'image, car elle semble avoir une moindre importance que le titre et le nom de la collection. C'est dommage : on sait très bien que les lecteurs choisissent un livre plutôt qu'un autre pour le titre ET pour l'image.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Elle avait même eu la naïveté de croire un moment qu’un vrai sentiment allait pouvoir naître de cette union improvisée. Un moment seulement. Quand Laurent eut épuisé l’attrait de la nouveauté et fini d’explorer chaque parcelle de sa peau, il était revenu à cette indifférence polie qu’il manifestait à son égard depuis sa demande en mariage et s’estimait quitte en remplissant son devoir conjugal une fois la semaine. Quand on avait pu goûter à son tempérament de feu, on mesurait l’ampleur de son désintérêt.
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La frontière n’était qu’un trait sur une carte, un trait que des gens de Paris et de Madrid – qui n’avaient jamais mis les pieds dans le secteur bien sûr – avaient tracé après de longues et laborieuses négociations. Mais la diplomatie ne tenait aucun compte des liens, de sang ou d’amour, qui unissaient les hommes. Cela avait des avantages parfois.
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À soixante ans bien sonnés, elle aurait préféré pouvoir rester chez elle et vivre des légumes de son petit jardin potager, de ses poules et de ses lapins. Mais les hommes au front, il fallait bien que les femmes prennent le relais et fassent tourner les ateliers. Les espadrilles ne se fabriquaient pas toutes seules ! Alors tant pis pour la vieillesse paisible dont elle rêvait et qu’elle avait bien méritée, elle continuait inlassablement à manier le poussoir.
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Que la nostalgie lui faisait embellir les choses et prendre ses rêves pour la réalité. Elle avait voulu en avoir le cœur net. Et là-haut, en équilibre sur cette frontière qui unissait plus qu’elle ne séparait les hommes ici, qui les avait à l’occasion nourris et protégés, elle avait fait des excuses muettes à son aïeul. Oui, on voyait la Méditerranée.
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Rien qu’à voir son teint rubicond et son regard flou, il était facile d’imaginer la raison de son retard ; avec ce qu’il avait bu, il ne risquait pas d’attraper froid !
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