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EAN : 9782364450998
208 pages
Pierre de Taillac (19/05/2017)
3.17/5   9 notes
Résumé :
Récit haletant et authentique, Comment j'ai infiltré la Gestapo vous fera découvrir la Seconde Guerre mondiale de manière complètement nouvelle : à travers les yeux d'un agent double ! - Infiltrer la Gestapo... Telle est l'incroyable mission que va remplir, pendant la guerre, le capitaine Ludovic de l'Armée secrète. Grâce à un courage et à un culot à toute épreuve, Jean Lacipieras (son vrai nom) va gagner la confiance des vichystes et, ce qui est beaucoup plus rare,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Merci à la masse critique de Babelio et aux Editions Pierre de Taillac pour la découverte de ce récit, ainsi que pour le petit catalogue joint de cette maison d'édition qui a pour but de proposer des livres sur la guerre avec un point de vue inhabituel et original.

N'étant pas forcément férue de l'histoire militaire, quelque chose m'a fait cependant choisir ce titre parmi les centaines de livres proposés par la masse critique. "Comment j'ai infiltré la Gestapo" - il y a comme une promesse d'une aventure haletante et pleine de danger. Et c'était le cas.

C'est un récit authentique de Jean Lacipiéras (alias capitaine Ludovic de l'armée secrète), un héros de la résistance et plus tard officier de la Légion d'honneur (parmi ses autres nombreuses décorations militaires).

Etant plutôt habituée aux récits historiques un peu romancés, je n'étais pourtant pas du tout gênée par le style purement documentaire de ce livre; avec toutefois un petit regret en imaginant ce que les écrivains comme Ken Follet ou Frederick Forsyth pourraient tirer de cette histoire !
Entré dans la résistance en 1942, Lacipiéras joint le Service de renseignement pour mener plusieurs missions d'infiltration; d'abord parmi les collaborateurs français (LVF de la Haute-Garonne, Garde des communications à Tarbes), jusqu'à sa mission la plus dangereuse - infiltrer le service de la Gestapo de Nîmes.
Gagner la confiance, se faire passer pour un collaborateur zélé, assister aux tortures, et au même temps chercher et recopier les informations pour la résistance, prévenir ceux qui doivent être arrêtés, essayer de libérer ceux qui le sont déjà, se méfier de tout le monde...difficile de tenir le coup ! Surtout quand votre homme-relais disparaît subitement de la circulation et toute la connexion avec la résistance est alors impossible. En juin 44 Jean Lacipiéras élimine quatre agents de la Gestapo de Nîmes, est arrêté et condamné à mort par le conseil de guerre allemand. Par une chance incroyable, le train qui le transporte en Allemagne est bombardé par un avion allié, et gravement blessé, Lacipiéras réussit à s'évader.
Deuxième partie du récit se déroule après la guerre, et était pour moi, qui n'est pas française d'origine, une découverte difficilement croyable. le procès avec les chefs Nazi où Lacipiéras est témoin, c'est compréhensible et juste. Mais la montée du communisme, les milices, la période où tout le monde accuse toute le monde dans le dessein de se libérer des accusations ou de s'enrichir, des exécutions des centaines de personnes avec un procès sommaire ou sans procès, les gens qui retournent leur manteau à la moindre occasion du profit - tout ça était nouveau pour moi. Je m'en suis cependant doutée, car c'était pareil dans le plupart des pays d'Europe, mais à ce point !

Pour finir, j'ai découvert un chapitre très intéressant de l'histoire de France dans ce récit d'un courageux agent-double. le livre est bien présenté, avec nombreux annexes, copies d'attestations, extraits de procès etc. Si la guerre vous intéresse, je ne peux que le recommander.
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Cette lecture me laisse ambivalente... Cet homme est réellement un résistant, qui a consacré sa vie à son pays. Mais ses motivations... C'est un patriote, incontestablement. Il défend la France, sa patrie. C'est pour cela qu'il entre dans la résistance : pour défendre la France contre les Allemands. C'est une bonne raison, mais je ne peux pas m'empêcher de me dire que les atrocités allemandes ne sont pour rien dans sa décision, ils ne les mentionnent jamais. Ce qui ne change rien au résultat, on est d'accord. Mais j'ai bien conscience que j'ai un regard de 2017, lui de 1949, cela change tout. D'ailleurs, il me manquait régulièrement des éléments pour bien comprendre tout ce qu'il disait. Je ne connaissais pas les hommes qu'il mentionnait, même les plus connus apparemment (mon homme a été très utile à ce niveau là).
Il a une personnalité agaçante parfois aussi. Il est fier de lui le garçon ! Gascon et fier de l'être ! Il n'a pas un style terrible non plus (bon, ce n'est pas un écrivain, il ne faut pas trop lui en tenir rigueur). J'ai dû vraiment m'accrocher pour lire le livre jusqu'au bout.
Quant à la seconde partie... cela tient du règlement de compte. Monsieur n'aime pas le communisme, et cela se sent ! Et il n'aime pas les exactions, les exécutions qui ont eu lieu à la libération. Alors même si c'est très virulent, même s'il donne des noms, on peut comprendre que cela soit dit à chaud. Devant toutes ses exécutions sommaires de la piétaille et l'absence de conséquences parfois pour les dirigeants, comment aurions-nous réagi ? ok, les miliciens étaient des traîtres, mais de là à exécuter sans procés de jeunes hommes n'ayant pris part à aucun faits à part de la surveillance ? Alors Lacipiéras est sanguin, il va loin dans ses paroles, mais on peut comprendre.
Merci à Babelio et aux éditions Pierre de Taillac pour cet envoi.
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Tout d'abord, un immense merci à Babelio et aux éditions Pierre de Taillac pour ce livre.


Je trépignais d'impatience, je voulais absolument savoir comment ce soldat français a pu infiltrer la milice allemande et ainsi, permettre de sauver des vies, et au passage, d'en supprimer également.
Comme je le disais c'est un récit tout à fait vrai, l'auteur a même été jusqu'à ajouter en annexe des tas de documents venant prouver ses dires. L'édition de 1949 (publiée à compte d'auteur) était déjà très riche en informations, mais je pense que ce n'était pas nécessairement le bon moment pour le publier et encore moins de faire de ces mémoires un réquisitoire.


Voici le bémol du bouquin : sous couvert de relater les faits extraordinaires qu'il a accomplit - et il y en a, le gars était tout simplement trop doué quand il s'agissait de jouer un double jeu, c'est parfois même digne des meilleurs récits d'espionnage. Il a littéralement pensé à tout ; par exemple, le fait qu'il ait lui-même rédigé une lettre de recommandation après avoir subtilisé du papier officiel. Ce simple stratagème lui a permis d'entrer dans bon nombre d'organismes et ainsi de gagner la confiance des collaborateurs -, Lacipiéras en profite surtout pour se donner la position de dénonciateur ; et ça balance à tout va dans son livre !

C'est donc évidemment exaltant, on se retrouve face à un homme qui aime son pays et qui est prêt à tout pour le libérer, ce qui est évidemment tout à son honneur. Mais, lui-même n'est pas un enfant de coeur et on assiste alors à la mise à mort de français qui collaboraient. Alors oui, je sais, on était en temps de guerre, c'était "chacun sa peau" - surtout quand les français balançaient tous ceux qu'ils pouvaient pour être à l'abri... - mais il n'empêche que pour moi, il n'y a rien d'héroïque dans un assassinat. Cet aspect là de l'homme m'a dérangé, et ce n'est pas tout.

Comme je l'ai dit plus haut, Lacipiéras ne s'encombre pas de l'anonymat ou autres futilités, non, lui, il est là pour clamer haut et fort que tous ne sont pas Résistants et que, justement, un bon paquet de français se disent résistants alors qu'ils étaient collaborateurs ou même, qu'ils profitent de la situation assez difficile de la France post WWII pour s'enrichir.

Alors, le truc qu'a trouvé l'auteur, c'est bien évidemment d'infiltrer le PCF dans le Gard, afin de jouer l'agent double une fois encore. Et voilà qu'à partir de là ça balance. Probablement en bon nationaliste qu'il était, Lacipiéras ne comprenait pas les communistes ou peut-être que c'était sa façon de continuer le combat : après les nazis, les bolchéviques. Et d'un côté, bah ça se tient, preuves à l'appui, il nous donne des noms, des faits et on est forcé de reconnaître que le PC n'était pas tout blanc à cette époque.
Je comprends ce besoin de dénoncer. Enfin, je veux dire quand tu as fait la Résistance, que tu as été infiltré parmi les pires vermines, que tu t'es fait capturé, puis laissé pour mort, il me semble un peu normal que tu sois outré de voir des personnes profiter de cette dite Résistance pour se jeter des fleurs alors que tout ce qu'ils ont fait, ça a été de collaborer.


Mon avis en intégralité :

Lien : http://allaroundthecorner.bl..
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Ce livre est la réédition des mémoires du militaire Jean Lacipiéras, lequel est également connu sous le nom de Capitaine Ludovic de l'Armée Secrète. Cet homme courageux et patriote a infiltré la Gestapo pendant des années afin de communiquer des informations clés aux réseaux de résistance, organiser des bombardements sur des sites stratégiques, faire passer la frontière espagnole à de jeunes gens engagés ou encore organiser des évasions de prisonniers.

J'ai été un peu déroutée par ce livre. D'une part, j'ai trouvé très intéressant de découvrir l'histoire de cet homme, agent double, qui a risqué sa vie à de nombreuses reprises afin de participer à la libération de la France occupée. On ne peut qu'être impressionné par une telle force de caractère et de telles convictions. Jean Lacipièras va voir d'horribles choses et être soumis à la torture, malgré tout, il restera toujours fier et droit.

Ce livre fait également une critique assez vive de la résistance et de la France communiste d'après guerre, ce qui peut paraître bien plus surprenant. Jean Lacipiéras met les points sur les i, documents à l'appui. En effet, il rappelle que beaucoup d'opportunistes et d'anciens collaborateurs ont retourné leur veste à la fin de la guerre et se sont prétendus résistants pour échapper aux purges sanglantes qui ont suivi la libération. Il critique la lâcheté de certains résistants, mais également cette escalade de violence qui a eu lieu après guerre et l'instrumentalisation politique qui s'en est suivie. Jean Lacipiéras subira d'ailleurs un procès en diffamation pour cela. C'est certes dérangeant, mais intéressant et cela lève des tabous encore bien présents en France.

En revanche, ce qui m'a davantage dérangé ce sont les opinions politiques de Jean Lacipiéras (tout spécialement au début du livre) qui m'ont semblé parfois un peu limites, même si l'éditeur prend le temps de nous rappeler dans une longue préface que le contexte n'était pas le même.

Le second hic concerne le livre à proprement parlé. J'ai, en effet, trouvé le style très télégraphique et direct. En conséquence, on lit une succession de faits mais l'émotion, le suspense, la peur pour Jean Lacipiéras qui risque à tout moment d'être pris ne passent pas. C'est dommage car on prend beaucoup de distance avec la lecture. Même s'il ne s'agit pas d'un roman j'étais vraiment curieuse de savoir ce qu'un agent double peut ressentir, ses doutes, ses peurs, ses moments d'adrénaline et on passe à côté de toute cette dimension psychologique.

En bref : Un livre intéressant qui passionnera les férus d'histoire, mais je suis restée sur ma faim et le style m'a laissé de marbre
Lien : https://thecosmicsam.com
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Je trouve ce livre très dérangeant et suis assez mal à l'aise pour en faire une critique. Je vais essayer d'expliquer très succinctement.
En 1er lieu, je me demande de quel droit je peux me permettre de critiquer des faits et le courage d'un homme sans qui, comme tant d'autres, nous ne serions pas libres aujourd'hui.
Mais seule la 1ère partie répond à l'attente impliquée par le titre du livre : infiltrer la Gestapo. C'est le récit d'un homme courageux, sûr de lui, rigoureux, prévoyant, sans beaucoup d'états d'âme, qui s'adapte, qui infiltre..
Ensuite j'avoue ne pas avoir aimé son ton accusateur dans la seconde partie : rien ne nous permet de nous faire une opinion sur les personnes accusées de trahison, de vengeances sadiques. Nous ne savons rien sur leur passé et les circonstances. Cette liste de nom est ennuyeuse et très dérangeante.
Je n'oublie pas que ces écrits datent de 1949 ce qui explique le ton très direct et un manque certain de recul mais il y a trop de règlements de compte et finalement je me surprends à penser que les hommes les plus attaqués par l'auteur ne sont pas forcément les allemands.
Merci à Babélio et aux éditions Pierre de Taillac qui m'ont permis de me replonger dans cette période si intéressante et si troublante de notre histoire.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Je m'assieds en face de lui, je remonte une des armes, je la charge et me sens tout à coup pris d'une envie sadique, forcenée, de compléter la démonstration en éprouvant la pénétration à bout portant d'une balle française dans le cuir nazi.
Mais à quoi bon ? Je suis plus utile vivant que mort et je suis sûr qu'il ne perd rien pour attendre.
Je braque l'arme sur sa poitrine et je lui dis d'un ton de reproche amical: "Vous êtes fou, Kurt, vous n'êtes pas assez méfiant, supposez que je sois un terroriste."
Il éclate d'un gros rire, le doute n'effleure pas son esprit.
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Ce rôle, je ne l’ai pas tenu sur les tréteaux d’un théâtre, mais dans la vie même, et quelle vie ! Je l’ai joué dans cette marge incertaine où le royaume des ombres et celui de la lumière confondent leurs limites. Je l’ai joué, à toute heure du jour et de la nuit, entre la vie et la mort. Je l’ai joué avec passion, car j’étais guidé par un idéal qui m’élevait au-dessus de moi-même, au-dessus de la médiocrité et de l’horreur.
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On peut tromper quelques personnes pendant longtemps ; on peut tromper tout le monde pendant quelque temps ; mais on ne peut espérer tromper tout le monde tout le temps.
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Dans mon pays, la montagne donne des jambes et le soleil de l'esprit. J'ai affaire à des Poméraniens, gens de plaine et de ciel gris.
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