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EAN : 9782021020403
144 pages
Seuil (13/10/2011)
3.17/5   41 notes
Résumé :
«Ma femme avait ramené un garçon.
Elle avait prétendu que c'était le fils d'une camarade de fac. Je trouvais ça un peu bizarre, mais j'ai été frappé par le regard mélancolique du garçon : ses yeux avaient un éclat émeraude de la couleur d'un vieil étang. Je l'observais tout en lui servant à boire : malgré son comportement et son élocution, fort courtois, il laissait échapper, par instants, des paroles fielleuses qui surprenaient beaucoup. Ses attaques, qui ne... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Un jour son mari lui ramène un chien. Et c'est à la femme de le promener.
Un jour sa femme ramène un jeune homme. Et c'est au mari de s'inquiéter. Il se prénomme Dahlia et elle prétend qu'il est le fils d'une ancienne camarade.

Il se dégage une atmosphère de ce garçon où tout le monde semble tomber sous le charme, la femme surtout, la fille également, l'enfant aussi et même le mari ; une famille japonaise au complet. le visage basané, comme ces nouveaux arrivants que l'on appellerait maintenant migrants, Dahlia se fond dans l'intimité de cette famille. Seul le grand-père déjà sénile semble retrouver une certaine lucidité à son égard, mais qu'en est-il de la parole d'un vieux tremblotant que la mémoire a oublié.

Et être sous le charme, c'est peu dire. C'est comme un état d'hypnose, même moi, je suis subjugué par le mystère qui semble l'envelopper. Étrange, presque comme si je vivais un rêve éveillé. du coup, je les observe, tel un voyeur malsain. La femme qui se donne sauvagement à Dahlia, corps et âme. La fille entièrement nue, qui se masturbe, la porte légèrement ouverte pour qu'on l'observe, enfin elle espère surtout que Dahlia viendra l'ouvrir. le coeur qui bat, s'emballe, étranges pulsions qui m'habitent, mon regard se porte sur cette femme, sur cette fille, que je détaille lentement, poil après poil, frisson après frisson. Tel un mystère, je me demande là où cette histoire va m'emporter.

Tiens, le chien me regarde à son tour, je deviens l'amant de sa femme à mon tour, comme dans un rêve éveillé, je le répète. de même qu'on ne peut jamais capturer la lumière, le rêve devient éveil, et la fin du rêve se perd au-delà de la vie, dans un territoire où les âmes errent, la mienne comprise, entre les limbes de mon inconscience et de mes désirs les plus profonds. Dahlia est un mystère, entre spiritualité et onirisme. Il est chimère, il est diable, je ne sais plus qui il est, mais il m'a envoûté. On ne se remet jamais d'une telle rencontre, pour peu qu'on ne veuille pas s'échapper de la fantasmagorie de la vie. Illusion troublante ou réalité malsaine ?

Je suis un fan de Hitonari Tsuji, un inconditionnel même lui vouant presque une obsession tant ses histoires provoquent à la fois envoûtement et malaise. Sans faire de bruit, l'auteur m'emmène dans des sphères littéraires vers lesquelles j'erre sans modération, en déposant corps et âme au pied de chacun de ses livres. Il est lumière. le romancier m'entretient, depuis quatre romans maintenant, des mystères, des rêves, des souvenirs. Il laisse, là encore, une empreinte indélébile en moi. Avec Dahlia, c'est d'une intense sensualité que mon esprit s'en trouve perturbé, une fleur androgyne. Il ne m'est jamais indifférent mais je ne suis plus objectif, mon côté malsain probablement.
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Ce que je retiendrai de ce livre c'est avant tout la qualité de l'écriture, le style et la poésie qui font que je lirai encore cet auteur. Quand à l'histoire, elle est dantesque, à la façon de Kafka, Hitonari Tsuji ne donne pas de nom à ses personnages, ils les nomment par leur statut dans la famille. le vieil homme, le grand-père, vit plus avec sa femme et ses amis morts que dans le présent, il attend le jour où il les rejoindra. La mère de famille s'ennuie mortellement, tous les jours elle conduit et va rechercher son plus jeune garçon à l'école en promenant son chien lorsqu'elle rencontre Dahlia, un beau jeune homme basané qui va la soumettre totalement à un tel point que dépendante, elle l'amènera chez elle en le faisant passer pour le fils d'une amie. Dahlia c'est une forme humaine du diable, sous son emprise,toute la famille, à l'exception du grand-père, va connaître les tréfonds de son âme. La quatrième de couverture qualifie l'histoire d'une brillante allégorie à mi-chemin entre Poe et Pasolini. Un roman que je n'ai pas aimé mais lu jusqu'au bout pour les raisons évoquées ci-avant. **** pour l'écriture.
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Je n'étais pas allée à la bibliothèque pour « Dahlia » de Hitonari Tsuji, le livre que j'allais chercher n'était pas disponible.
C'est « Dahlia » qui est venu à moi en me faisant de l'oeil sur l'étagère « Coups de Coeur » à l'entrée de la salle de lecture. 130 pages écrites « gros ,voilà ce qu'il me fallait. le 4ème de couverture se finit par « Un intrus dans une famille bouleverse toute la vie quotidienne. Une troublante allégorie, à mi-chemin entre Poe et Pasolini. »

Mes souvenirs nébuleux de Poe et ceux aussi précis de « Les Ragazzi » de Pasolini m'ont laissé à penser qu'un peu de mystère et de sexe ne peuvent pas nuire…J'avais oublié la dimension fantastique de Poe.

« Dahlia » est un roman japonais, le style typique de cette littérature est respecté : des phrases denses, courtes avec un choix précis du vocabulaire qui ne laisse aucune ambiguïté quant à l'émotion recherchée chez le lecteur. Et des émotions dans ce roman , il y a en ; pas tout à fait celles qu'on pourrait attendre mais celles qui relèvent du romantisme pur entre souffrance et volupté…

L'histoire commence dans un pavillon de banlieue, n'importe qu'elle banlieue urbaine où le vieux centre-ville s'est fait happé par la nécessité d'extension des logements pour accueillir de nouvelles populations.

Un homme vieux, tente de fuir la réalité en ayant des visions d'Autres. Morts ou Vivants, réels ou irréels ?

Une famille, 6 membres. Un amant qui se faufile dans le quotidien en répondant aux désirs des habitants de ce pavillon…

Imposteur ou Diable ? Mort ou Vivant ? Réel ou Irréel ? L'intrus devient l'acteur principal et nous balade d'un monde à l'autre en nous faisant voyeur de ses frasques.

Quelque fois au bord du déséquilibre, parfois laissant le lecteur errer dans un couloir à la recherche d'un trou de serrure…On a le sentiment d'être une âme dans cette maison dotée d'une vison circulaire. Sensation bizarre mais une fois encore aucune envie de fermer le livre.

J'ai été déstabilisée par l'absence de transition et de lien entre le premier chapitre et le second. J'ai eu un instant l'impression de lire des saynètes. Puis les chapitres suivants s'enchaînant, je me suis dit que je comprendrai sans doute le premier à la fin du livre. Ce ne fut pas une évidence, il a fallu que je le relise après avoir fermer le roman . Et j'hésite encore quant à ma compréhension.

Je dirais donc que « Dahlia » est un roman à découvrir si on veut faire une expérience de lecture décalée. Il s'agit bien d'une allégorie, j'aurai du ma concentrer sur le terme à la lecture du 4ème de couverture. Une lecture avec une approche plus philosophique le rendrait peut-être plus limpide. Je me demande bien , encore, pourquoi « Dahlia » m'a fait de l'oeil depuis son étagère « Coup de Coeur » de la bibliothèque municipale. Peut-être se demandait-il lui même ce qu'il y faisait…
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Voici un livre qui m'a fait irrésistiblement pensé aux nouvelles d'Edgar Allan Poe : on y trouve cette note fantastique qui fait basculer la normalité dans un monde où les fantômes côtoient des créatures lubriques et malsaines. L'élément surnaturel qui amène l'intrusion du fantastique est assuré par la présence de Dahlia, jeune homme au charme ravageur et malsain, qui a tous les traits du diable en personne. Buriné et asexué, ce dernier n'hésite pas à saccager et salir une vie de famille qui donne l'impression de n'avoir attendu que cet évènement pour « vivre ». Dahlia m'a également fait beaucoup pensé au roman : le Diable amoureux de Jacques Cazotte, du fait de l'incarnation « mortelle » de cette créature, dont on ne sait pas si elle intervient vraiment dans ce quotidien, ou si c'est juste un rêve, comme l'auteur semble le suggérer à plusieurs reprises et même qu'il affirme puisque le père dit à la fin qu'il aurait voulu ne jamais finir ce « rêve éveillé ».

C'est là le principal trait fantastique qui nous fait refermer le livre sur une réelle ambigüité : est-ce que ce qui a été raconté est vraiment vécu par les personnages ou non? de ce point de vue, cette histoire est vraiment bien mise en scène, on ne cesse jamais de se poser des questions.

Par ailleurs, la mise en place du « mal » prend la forme de chacune des faiblesses des membres de cette famille, plus névrosés les uns que les autres. C'est donc intéressant de se demander s'ils vont tous céder à la tentation ou non. le personnage de Dahlia s'apparente à une véritable allégorie de la tentation qui prend toutes les formes possibles et imaginables, au gré des envies du récepteur qui crée lui-même son propre fantasme, et cette idée-là est géniale.

Ce livre est vraiment et surtout dérangeant : il laisse une impression inquiétante sur le lecteur, qui a la sensation de voir se dérouler devant lui un cauchemar d'un réalisme troublant, avec une stupéfaction égale à celle du père ici qui voit se passer des choses sans arriver à les maîtriser. On sort de la lecture comme lui sort de sa maison, réplique miniature d'un château aux mille horreurs : on respire quand on en voit la fin.

Je ne pourrai pas vraiment dire si j'ai aimé ou pas, au contraire de l'un de ses précédents ouvrages, que j'avais adoré, En attendant le soleil (Belfond). J'avais juste envie de savoir comment les protagonistes allaient s'en sortir, si Dahlia aurait une mainmise totale sur cette famille, si tout cela était vrai, bref, de savoir comment ça allait se terminer. de plus, c'est un livre qui se lit facilement et qui attise la curiosité, tout en nous faisant nous poser des questions à n'en plus finir, et c'est un élément vraiment appréciable.

Une idée intéressante revient dans cette histoire : ces personnages qui vivent un quotidien qui est d'un ennui aussi insupportable qu'assassin, subissent tous, à des degrés divers, la violence et l'aura malsaine de Dahlia qui les conduit à réaliser le pire, quitte à perdre de leur humanité. En contrepartie, ils ont le droit de vivre et de faire exploser leur désir, comblant ainsi les manques dévastateurs qui les tuent à petit feu. Même s'ils souffrent et qu'ils sont humiliés, ils apprécient ces moments où ils se laissent aller, qui a plus de réalité que leur vie passée. La question se pose : est-ce que la vraie vie, ce n'est pas la réalisation de ces fantasmes dans lesquels tout est osé et où le regard des autres ne compte plus, et qui, bien au contraire, n'en devient que plus excitant ? C'est sans doute l'une des théories qui m'a le plus marquée dans Dahlia.

En revanche, on pourrait trouver la chute « rapide » et de se demander si c'est vraiment une « résolution » de l'histoire, et donc quel en est vraiment son sens. Je ne suis pas certaine d'avoir tout compris, et une seconde lecture avec une attention particulière à ce qui m'a échappé au premier contact serait sûrement nécessaire pour en saisir vraiment le sens. Je trouve également qu'il y a trop d'insistance sur l'aspect « sexuel » de la tentation : la majorité des personnages ont un problème de frustration à résoudre, et à la longue, même si cela donne des scènes aussi bien sensuelles qu'horribles, d'une ambigüité fascinante, cette insistance devient lassante.

Pour résumé, je dirai que Dahlia et une allégorie troublante et percutante, qui laisse une forte impression sur le lecteur. de plus, ce texte est parsemé de références et de richesses cachées qui mériterait vraiment une analyse précise.
Lien : http://blackcritic.wordpress..
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Dahlia la saisit par les mains et colla ses lèvres contre les siennes. Elle versait des larmes, tout en priant qu'on ne les surprenne pas ensemble. Son désir était présent, mais recouvert d'épaisses pellicules que Dahlia ôta l'une après l'autre. La lampe était allumée, mais la porte n'était pas fermée à clé. Elle sentait son cœur prêt à exploser. Avec une expression de fureur sauvage, Dahlia plaqua le visage de la femme contre le lit et il se redressa pour se déshabiller. Elle ne pouvait contrôler en elle le mélange de regret, de honte, de désir et de repentir qui l'envahissait et, mettant une main sur sa bouche, elle fut gagnée par l'excitation. Dahlia se planta face à elle, exhibant son corps viril, et elle s'offrit, les jambes écartées. Son visage, abandonné à la sensualité, se crispait. Réprimant un sanglot, comme un oiseau dont on aurait transpercé le cœur, elle fixa un point au plafond, les yeux exorbitées.
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«... mourir signifie que l'âme se libère du corps. La mort est la séparation de l'âme et du corps. C'est cela qu'on appelle la mort.»
...
«Suivant ce raisonnement, il n'y a rien de bizarre à ce que le monde spirituel et le monde réel se trouvent au même endroit. Les fantômes n'ont fait que perdre leur corps.»
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Le vieil homme voyait ce que sa vie était à présent devenue, se résumant aux feuilles des arbres qui rougissaient et se desséchaient, aux cadavres d'animaux qui pourrissaient, aux nuages qui se métamorphosaient dans le ciel. Il avait l'impression d'être un pêcheur immobile dans un flux emportant mille objets flottants. Pendant que ses yeux fixaient un point à la surface, le monde ne cessait de se transformer.
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A l'intérieur de mon corps, quelque chose ne cessait de jaillir. Cette absence constante, infinie, ininterrompue d'identité comme si mon "moi" se confondait avec Dieu, cet instant ou peut-être cette éternité, cet état mystérieux... Je n'éprouvais rien, je ne pensais à rien, je me contentais de parcourir une extase. Et à l'instant où j'éjaculai, où mon âme transcendait le monde, je criai inconsciemment, en moi-même, le nom de ma femme.
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Avec l'extrémité de l'index droit, elle écarta doucement la touffe de son bas-ventre comme si elle se promenait dans une prairie. Sous la pilosité se trouvait un renflement élastique et, en s'enfonçant pour atteindre la moiteur, elle parvint à un ruisseau éclairé par une lumière oblique, un marécage dans un ravin et elle toucha une pointe douce à découvert. Lorsqu'elle mit une légère pression sur cette proéminence avec la partie charnue de l'extrémité de son index, sa peau frémit et soudain son entrejambe eut un soubresaut et une crispation. Ses tympans ne pouvaient plus capter de son, puis le bout de sa langue se paralysa et ses jambes se mirent à trembler. Un trop-plein d'énergie jaillit en elle et fit soulever ses fesses, par secousses successives. Chaque fois que son doigt frôlait la proéminence, elle sentait ses idées devenir vagues et confuses.
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