AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782330014254
352 pages
Actes Sud (06/03/2013)
4.05/5   10 notes
Résumé :
Sur fond de mutations politiques et sociales, le parcours croisé de trois étudiants pris dans les grandes utopies des années 1970, qui verront converger leur désir d'engagement et leur revanche personnelle sur une adolescence contrariée dans le projet de création d'une école alternative, ouverte aux adolescents en rupture scolaire.
Que lire après De jour comme de nuitVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Idéalistes, rêveurs, activistes. Trois adjectifs qui décrivent parfaitement Juliette, Hippolyte et César, adolescents issus de la bourgeoisie des années 60, en rupture familiale. Alors que mai 68 a ouvert la porte à la contestation et que les années 70 annoncent une ère de militantisme, un monde rêvé de relations humaines non hiérarchisées et de parole libérée s'invente chez nous. Au sud de l'Europe, les dictatures s'effondrent mais d'autres naissent en Amérique du Sud.
C'est dans ce contexte que ces jeunes gens défendent avec vigueur, et parfois une certaine naïveté, des causes qui leur tiennent à coeur. Lors d'une manifestation de protestation contre le régime franquiste, ils vont faire connaissance et construire au fil de leurs discussions, une société plus juste. Jusqu'au jour où un projet concret prend réellement vie : créer une école alternative pour tous ceux que le système scolaire étouffe ou laisse sur le bord du chemin. Ces « rejetés d'école en école, à qui la société renvoyait l'image répétée de ratés sociaux » Pour changer la société et aller au bout de ses convictions, il faut bien commencer quelque part. L'enseignement n'est-il pas un enjeu stratégique ?
Le trio se lance alors dans une formidable aventure humaine. Autogérée par des praticiens appartenant à différentes disciplines, l'École des Sept Lieues se veut d'abord un lieu de vie. Les élèves participent à la gestion de la vie collective, s'expriment sur l'organisation des journées, tout en suivant des cours-ateliers.

Emportés par leur enthousiasme et la concrétisation de leur utopie, ils devront se rendre compte hélas que la réalité est souvent plus prosaïque que les rêves.

On sent une certaine nostalgie dans cette observation des années 70. le regard que porte Jean-Luc Outers sur cette période n'est pas vraiment aussi détaché qu'il voudrait nous le faire croire. Je découvre l'auteur avec ce roman mais il me semble avoir mis beaucoup de lui-même dans cette histoire. Son écriture est magnifique, sans fioriture, la narration rythmée, le ton ironique (certaines scènes sont vraiment drôles) et les personnages finement construits.
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce récit paru dans la collection « Un endroit où aller » créée par Hubert Nyssen chez Actes Sud.
Commenter  J’apprécie          30
Dans de jour comme de Nuit, Jean-Luc Outers évoque le début des années 1970, le temps des révolutions, du militantisme, de la soif de justice. Juliette, César et Hippolyte étudient sans grande conviction les matières universitaires qui leur permettront de remplacer leurs aînés. Ils suivent fébrilement les événements du Chili et la Révolution des Oeillets en écoutant Grandola Vila Morena sous un portrait du Che, manifestent et visitent des coopératives le long du Douro, couvrent les banques de graffiti et rêvent d'une société enfin juste. Ce militantisme un peu dilettante, fait petit à petit place à un projet concret. Eux qui ont tant souffert sur les bancs de classe, créeront une école pour tous ceux dont le système scolaire ne veut pas. pour les inadaptés et les rêveurs, pour ceux qu'on appelle encore à l'époque les caractériels. Mais la réalité réserve des surprises que la théorie révolutionnaire n'avait pas prévue. Bien vite, les éducateurs remiseront Marx et Freud au fond d'un tiroir pour plonger les mains dans le cambouis humain.
Le nouveau roman de Jean-Luc Outers est, une fois de plus, largement autobiographique. Il se distingue cependant du reste de son oeuvre. Pour la première fois, j'ai eu l'impression qu'Outers racontait une histoire. Lui qui nous avait habitué à des romans faits de tranches de vie mises bout à bout, à des narration dont on se demandait pourquoi elle finissaient là, dont on sentait qu'elles auraient pu avoir dix, cent, mille pages de plus ou de moins sans que le récit en soit altéré, nous livre ici roman touchant au scénario bien ficelé. J'ai aimé l'histoire de ces jeunes, de leur confrontation avec le réel, de la maturation de leurs convictions, de leurs fidélité à des idéaux de progrès.
Commenter  J’apprécie          20

Au début, une écriture italique nous emmène en Belgique, dans le Borinage, vers La louvière sur les chemins de halage en compagnie du facteur.

Dans une écriture normalisée, l'auteur nous plante le décor. Trois jeunes enfants de bourgeois, la vingtaine font le choix de leurs études. On découvre :

- Hippolyte dont la mère est fanatique de Racine et de Phèdre en particulier; le père est politicien, il s'inscrit en fac de droit en pensant que cela mène à tout.

- César est le fils d'un banquier, il a fait un petit séjour au Chiapas, il méprise les banques et le système, il décide de faire sciences po. Il est militant et engagé.

- Juliette est la fille d'un bijoutier et se dit pourquoi pas psycho. Elle rencontre Rodriguo qui est d'origine chilienne, en tombe amoureuse et portera leur fille Marie.

Nous sommes dans les années 70, sous fonds de révolution des oeillets au Portugal, la fin de Franco, l'arrivée de l'horreur et de Pinochet au Chili.

Nos jeunes sont révoltés de la vie, bercés par Mao, le Che ; ils se rencontrent dans des manifestations et rêvent d'un monde meilleur.

Rodriguo abandonnera Juliette pour aller combattre auprès des siens au Chili. Juliette élèvera sa fille avec comme deux parrains Hippolyte et César, notre trio est bien formé.

Cette partie très bien écrite et agréable à lire était un peu lente à mon goût . Mais tout à coup je fais le lien entre les écritures, les deux histoires se chevauchent, et leur vrai combat est enfin lancé. le véritable rythme du roman est donné, les pages tournent, tournent, l'écriture magnifique m'emporte.

Nos trois amis gardent un très mauvais souvenir de leur éducation, et petit à petit ils vont se réunir avec d'autres pour un vrai projet d'école alternative qui les occupera à plein temps.

Comment intégrer dans notre société des jeunes complètement déscolariser et hors normes ? Comment les prendre en charge et leur apprendre à vivre ensemble ? et à partager ?

On assistera aux réflexions, jusqu'à l'aboutissement de cette belle école pas comme les autres. Elle existe vraiment, c'est le Snark à Houdeng-Aimeries, une école qui essaie vraiment de comprendre pourquoi et d'aider les jeunes à retrouver une place dans notre société.

Ces jeunes vont être confrontés à la réalité, ils feront grandir en même temps que le projet, leurs convictions, leurs idéaux, une petite révolution populaire qui changera l'enseignement pour permettre l'intégration quand rien ne va.

On suivra aussi de très près le chemin d'un enfant autiste qui traverse ce roman en répétant "qu'il cherche ce qui ne va pas dans la vie"

Un très beau roman à lire sans plus attendre.


Lien : http://nathavh49.blogspot.be..
Commenter  J’apprécie          23
Belgique. Les années 70. César, Juliette et Hippolyte, tout juste sortis de secondaire, se rencontrent lors d'une manifestation contre Franco. de manifestations en lecture de psychiatre innovant, ils se lient d'amitié, arpentent les rues de Bruxelles et Leuven, découvrent la vie. Un bébé et un voyage au Portugal - tout fraichement libéré de la dictature - plus tard, ils se lancent dans un grand projet : ouvrir un internat dans la région de la Louvière pour accueillir les adolescents en décrochage scolaire.
 
Une jolie écriture toute fluide pour ce beau roman sur les premiers pas dans l'âge adulte de trois personnages attachants. On y parle politique mine de rien, en replongeant dans une époque où l'Europe était encore le théâtre de plusieurs dictatures. On arpente des terres connues en suivant les héros au cimetière d'Ixelles ou à Mons. On s'interroge sur le système scolaire qui semble inchangé depuis des temps immémoriaux. A lire ! ❤️
Commenter  J’apprécie          00


critiques presse (1)
LaLibreBelgique
12 mars 2013
Dans son nouveau roman, Jean-Luc Outers revient sur les utopies des années 70. [...] [Il] a bien réussi à évoquer cette génération et sa fragilité, incarnée par cet enfant autiste qui traverse le roman.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Dans le quotidien sombre qu’on vit aujourd’hui, avec un ciel plombé et un horizon incertain, on se remémore les temps pas si lointains où on croyait encore pouvoir rendre le monde meilleur.
Commenter  J’apprécie          60
Un monde, en effet , séparait Bruxelles et La Louvière qu'un cataclysme semblait avoir détachée de la terre ferme pour l'envoyer à la dérive, créant une fracture entre les deux villes espacées de soixante kilomètres à peine.Même les bourgeois, pensait César, avaient largué le luxe de leurs villas, fuyant cette terre hostile. Et lui et ses camarades, le plus sérieusement de monde, par un mouvement de balancier, rêvaient de réinvestir les lieux pour quelque cause humanitaire, allumant une bougie dans la nuit.
Commenter  J’apprécie          10
Les femmes font des enfants, les hommes font la révolution. Ainsi en va-t-il de la répartition des sexes. Que Juliette fût enceinte, c'était dans la nature des choses. Qu'un jour il serait le père d'un enfant faisait partie de la vie, tout simplement, car la vie c'était faire bouger le monde pour qu'il se soulève enfin. Ce bébé, elle l'avait voulu et à présent elle le sentait dans son ventre. Comment se défaire d'un être à qui l'on parle tous les jours
Commenter  J’apprécie          10
L'ennui, c'est terrible l'ennui, cette force d'inertie qui saisit votre corps à l'improviste, s'y installe paralysant ses moindres gestes. Il n'y a pas d'antidote à l'ennui, aucune fuite possible. Sans crier gare, le voilà, il est en vous, occupant indélogeable d'un corps devenu inerte où seuls la respiration et les battements de coeur témoignent d'un soupçon de vie.
Commenter  J’apprécie          10

Les études sont une suspension du temps entre l'enfance et l'âge adulte, un moment différé avant de plonger dans le bain définitif de la vie. On sait à peu près d'où l'on vient, on ne sait pas où l'on va.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Jean-Luc Outers (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Luc Outers
David Murgia - Nathalie Dessay - Laurent Stocker - Edouard Baer - Didier Besace - Lucas Belvaux - Anne-Cécile van Dalem - Robert Mcliam Wilson - Peter Heller - Vinciane Despret - Benoit Peeters - Lise Charles - Jens Christian Grondahl - Jean Luc Outers - Brice Matthieussent - Boris Lehman - Marietta Ren - Fabrice Drouelle - Hubert Antoine - Emma Jane Kirby - Manuel Rocheman - Johann Hari - Catherine Graindorge
autres livres classés : roman socialVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (22) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3193 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}