AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782226435194
528 pages
Albin Michel (12/04/2023)
4.5/5   3 notes
Résumé :
Ce fut un temps déraisonnable : Serge Gainsbourg inventait la «décadanse», Tony Duvert réclamait la majorité sexuelle pour les enfants de six ans et Ménie Grégoire s'obstinait à vouloir faire des ménagères des machines à produire des orgasmes en rafales. Longtemps pourtant, la révolution sexuelle des années soixante-dix a été présentée comme le temps des merveilles.

Un nouveau marché a triomphé: celui du corps. Une nouvelle religion s'impose : l'hédon... >Voir plus
Que lire après DécadanseVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
"La décadance, c'est se réjouir de la catastrophe qui entraine le troupeau à l'abbatoir en lui faisant croire qu'il s'agit d'une fête, c'est aller à la mort en dansant dans ce climat de nihilisme festif et exubérant qui est la marque de notre époque".

Patrick Buisson est ce fameux conseiller qui enregistrait Sarkozy à son insu, ce traditionnaliste affirmé qui a longtemps fricoté avec l'extrême droite, ce fervent catholique que l'on peut qualifier de réactionnaire authentique, un essayiste que l'on peut diaboliser, "cancel" et décrédibiliser sans même pas le lire ou l'écouter. Et on aurait à mon sens plutôt tort !

Dans son dernier livre "Décadance", l'auteur traite de la rupture anthropologique qu'a subi la société Française à partir des années soixante qui n'est autre que la "Libération Sexuelle" . Cette libération que l'on a toujours présenté comme un indéniable progrès pour l'individu et surtout pour les femmes. Un de ces étendards que l'on n'ose remettre en question aujourd'hui par peur de se faire traiter de facho ou d'individu suspicieux et moralisateur.

Et pourtant il y a lieu de formuler une véritable critique socio-économique des conséquences de cette Libération. C'est l'exercice auquel se livre Patrick Buisson dans cet essai.
L'auteur décrit dans de longues pages les coulisses politiques et médiatiques dans les cercles de pouvoir bourgeois après guerre ayant mené à l'ébauche puis à la propagation de l'idéologie libertaire qui débouchera sur le fameux mai 68 puis sur la loi Veil.

Ce qui s'apparentait à une émancipation des corps et des esprits a finalement débouché sur un individualisme narcissique, un consumérisme des corps, un délitement moral, un vide spirituel, un effritement des liens solidaires traditionnels, des divorces affectant les plus précaires, un renforcement du masculinisme exploitant des luttes féministes légitimes...

J'ai particulièrement apprécié la critique anticapitaliste tenue par Buisson qui reprend Clouscard et Michéa notamment, qui ont expliqué comment le capitalisme s'accommodait et encourageait la destruction des valeurs traditionnelles pour engloutir les individus dans l'antre du marché.

On comprend également comment une certaine bourgeoisie pour des raisons idéologiques a manipulé et s'est servi du peuple pour réussir son entreprise de déconstruction des moeurs.

Buisson reprend également à son compte les analyses de Michel Foucault concernant le transfert du contrôle des individus opéré anciennement par la famille, vers l'Etat via l'armada d'experts médiaux, psychologues, assistants sociaux etc..

Un livre dense, documenté, riche en anecdotes et en références mais surtout un livre essentiel à mon sens, même s'il s'agit souvent de lieux communs de la pensée conservatrice, pour tempérer l'ardeur des fanatiques du progrès.



Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
à propos de l'avortement "... l'éphémère ministre de la santé avait objecté qu'il ne considérait pas comme un progrès le fait de mettre certains vices des riches à la disposition des pauvres et que plutôt que de détruire la vie, mieux valait pour une politique sociale digne de ce nom chercher à en finir avec les conditions qui la rendaient insupportables. A peu de choses près, les mots étaient les mêmes que ceux qu'avait utilisés la communiste Jeannette Vermeersch au milieu des années cinquante. Mais une certaine gauche ne supportait plus qu'on lui rappelât son idéal de promotion humaine par un effort éducatif de la réflexion et de la volonté ni qu'en matière d'inégalités sociales, il valait toujours mieux s'attaquer aux causes qu'aux effets."
Commenter  J’apprécie          10
sur l'influence de la Franc Maçonnerie dans la promotion de la contraception "... la transposition au biologique du processus démocratique qui défait la société en tant qu'organisme vivant pour reconstruire artificiellement ce qu'elle a détruit dans l'ordre de la nature".
Commenter  J’apprécie          30
déculpabiliser les femmes au travail "Longtemps jugée inexpugnable, la position de la mère au foyer vacille sous les coups de boutoir des grands intérêts économiques, des forces patronales avides d'une nouvelle main d'oeuvre sous-payée, et de la montée en puissance des revendications féministes, objectivement coalisés."
Commenter  J’apprécie          20
la société de consommation "...nouvelle forme de domination à visage humain où le pouvoir s'exercerait de façon anonyme, indolore, non localisable et d'une manière infiniment plus efficace que tout autre pouvoir précédent en dissolvant les liens sociaux pour créer un monde artificiel d'individus esseulés."
Commenter  J’apprécie          20
à propos de l'évolution de la structure familiale (p442) : "Le passage d'une structure autoritaire à une structure de coopération, de la famille cellule de base de la société et de la nation à la famille privatisée et délestée de ses enjeux collectifs, de l'autocratie du mari-père à l'autonomie des différents membres ne fut donc pas le fruit d'une lente évolution mais la résultante de bruques à-coups sous la double influence de la culture de masse qui affaiblissait tous les corps intermédiaires au bénéfice d'un agglomérat d'individus et de la pression normative des nouvelles lois promulguées entre 1965 et 1975."
(NB :contraception, avortement, divorce par consentement mutuel)
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Patrick Buisson (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Patrick Buisson
La société française et ses valeurs ont-elles été détruites par la modernité ? C'est la thèse de « La fin du monde », livre publié chez Albin Michel, dans lequel Patrick Buisson assure que la France catholique et paysanne s'est désagrégée au profit du libéralisme social et économique.
Du concile Vatican II en 1965 aux événements de Mai 68, Patrick Buisson fait l'éloge d'une France forte de valeurs chrétiennes, patriarcales et communautaires, et se désole de les voir progressivement mises à mal pêle-mêle par la modernité, le féminisme ou la technologie.
Une condamnation du progrès social qui a parcouru la deuxième moitié du XXe siècle, de l'élévation du niveau de vie des Français, aux avancées du droit des femmes, à laquelle Marlène Schiappa répond en deuxième partie d'émission.
L'invité des Matins de France Culture. Comprendre le monde c'est déjà le transformer(07h40 - 08h00 - 20 Mai 2021) Retrouvez tous les invités de Guillaume Erner sur www.franceculture.fr
+ Lire la suite
autres livres classés : sociétéVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (20) Voir plus



Quiz Voir plus

Naruto Shippuden

Comment s’appelle le meilleur ami de naruto ?

Madara
Naruto
Sasuke
Kakashi

11 questions
1257 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur ce livre

{* *}