Bien qu'il porte le nom de dictionnaire, l'ouvrage de Léandre Bergeron est en fait un glossaire (ou un répertoire différentiel) qui ne recense que les particularités du français au Québec :
« Nous avons préféré, en une première étape, rassembler tous les mots proprement et spécifiquement québécois et exclure systématiquement le mot ou le sens d'un mot qu'on retrouve facilement dans un Robert, un Larousse ou un Quillet. Donc pour le moment, employez le présent dictionnaire avec l'un ou l'autre des dictionnaires français. »
Avec cet ouvrage, Léandre Bergeron veut présenter un portrait de la langue telle qu'elle est parlée au Québec, dans tous les milieux. L'auteur n'hésite pas à inclure également des usages qui n'ont plus véritablement cours. de fait, certains mots, comme néquiouke « porte-timon, joug vis à vis le poitrail des chevaux qui porte le timon de la voiture » côtoient ceux de la langue courante actuelle, comme quate-par-quate « voiture tout-terrain ». La présence importante de mots vieillis (souvent propres au milieu rural) tient au fait que Bergeron a largement puisé ses données dans les ouvrages de ses prédécesseurs (Dunn, Clapin, Dionne, etc.) et notamment dans le Glossaire du parler français au Canada, dont il a repris certains articles intégralement.
Le répertoire
De Bergeron n'est pas normatif et les termes ne sont accompagnés d'aucune marque d'usage qui permette à l'utilisateur de connaître le contexte d'emploi du mot (par exemple, les usages désuets ne sont pas indiqués) : « Nous avons refusé toute norme, nous avons accepté le critère de l'usage que les Québécois ont fait et font de leur vocabulaire, allant jusqu'à donner à peu près toutes les variantes possibles d'un même mot ».
Les linguistes ne partagent pas la vision de Bergeron d'un ouvrage purement descriptif qui fait abstraction de toute norme, inclut les usages passés et actuels et reflète une langue absolument québécoise. le Dictionnaire de Bergeron a été critiqué, notamment pour ses nombreuses redites ou pour son manque de rigueur scientifique. Nous présentons quelques références à ce propos (voir dans la section Bibliographie, Patry 1982, Trudeau 1982 et Verreault 1994).
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