Douleurs exquises est un recueilles de nouvelles dans lequel on retrouves les thèmes cher à Shusaku Endo qui sont le catholicisme ; les hôpitaux ; les mainates ; la guerre ; la mandchourie.
Ces histoires tournent surtout sur la lâcheté de certains personnages mise en parallèle avec l'héroïsmes d'autres et qu'est ce qui nous guide vers un choix plutôt qu'un autre.
Si vous ne connaissez pas cet auteur, je vous conseillerais plutôt de commencer par ses romans. Ces nouvelles sont, genre oblige, d'un intérêt inégal.Endo ne semble pas être un très grand nouvelliste. Peut êtres que ses histoires sont à prendre comme des esquisses de ses romans, qui sont beaucoup plus ambitieux, abouties voire même pour certains de véritable chef d'oeuvre.
Un homme de 40 ans :
Un homme hospitalisé demande à sa femme de lui acheter un mainate.
Un sale type :
Pendant la guerre un étudiant non croyant est hébergé dans un foyer de travailleur chrétiens. Contraint d'aller visiter une léproserie, la peur de cette visite lui procure des sentiments dépréciatifs sur sa personne. Il se sent faible, lâche, sale type.
Cet homme là :
Deux écrivains discute ensemble de conversion au catholicisme.
Mater Dolorosa :
Un homme se rend sur une île qui fut le théâtre de persécutions à l'égard des chrétiens durant la période Edo.
Unzen :
Un homme qui effectue des recherches sur les martyres chrétiens du Japon se rend à Unzen, lieu de persécutions des révoltés de Shimabara au 17°siècle.
Le Jour d'avant :
Un homme hospitalisé cherche à faire l'acquisition d'un fumié : image représentant le Christ en relief que les chrétiens devaient fouler du pied en reniant leurs religion durant la période d'Edo
Silhouettes :
Un homme se remémore des souvenirs d'hospitalisations et de son enfance durant la guerre.
Ami d'enfance :
Un prêtre organise une réunion pour célébrer ses 25 années de prêtrise. L'occasion de revoir quelques amis d'enfance que la guerre n'a pas épargnés.
Temps de guerre :
L'arrivé d'une ancienne violoniste à succès dans un bar fait resurgir des souvenirs douloureux à un client attablé.
Japonais à Varsovie :
Un groupe de touristes Japonais en visite en Pologne vas de déceptions en déceptions, sous le regard indifférent et méprisant de leurs guide.
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"Mais", dit une des hôtesses en examinant la figure de l'homme, "mais vous pleurez !"
Je regardai dans sa direction et je vis qu'il avait ôté ses lunettes et se frottait les yeux.
"Enfin, il n'y a pas de quoi pleurer !"
L'homme avait un air honteux qui n'était pas dans son personnage.
"Ces temps-ci, ça me fait quelque chose. Ces silhouettes qui s'éloignent en vous tournant le dos.
- Qu'est-ce que ça a de triste ?
- Laisse ! Tu peux pas comprendre."
Avec un rire rauque, il se leva. Alors qu'il montait l'escalier, je l'entendis prendre à dessein une voix enjouée pour taquiner l'hôtesse qui le reconduisait.
"Encore un qui n'est plus tout jeune", dis-je au barman avec un sourire.
(Silhouettes)
J'ai attrapé un avion le samedi après-midi. Dans mon petit sac de voyage, j'avais mis un livre de poche sorti au hasard de ma bibliothèque, un recueil de poèmes d'Ito Shizuo.
Sur le chemin où passe le râle noir
Nul besoin du parfum de la brise du matin
Nul besoin de la dentelle des nuages
A bord de l'avion où toutes les places étaient prises, j'ai ouvert le livre et je me suis arrêté sur les premières lignes. Du bout de la langue, je les ai savourées silencieusement, sans me presser. Elles avaient bon goût.
(Amis d'enfance)
dans mon enfance, j'ai été baptisé, non par ma volonté, mais par celle de mes parents, et pendant longtemps je n'ai fréquenté l'église que pour la forme, par habitude. mais depuis ce jour-là, je sais bien que je ne peux me défaire de ces habits que mes parents ont choisis pour moi sans le mettre à ma taille. Il s'était rendu compte qu'avec toutes ces années l'habit était devenu une partie de sa personne et que s'il s'en débarrassait, ne lui resterait rien pour protéger ni son corps ni son cœur.
quand Egi se retrouva seul, il eut envie de pleurer. En regardant l'hospice qui ressemblait à une étable et le champ gris sous le ciel nuageux, il se dit qu'il continuerait à trahir sa conscience, à trahir ses sentiments, à trahir l'humanité à cause de sa peur de la douleur physique. Il n'était qu'une ordure, un sale type de la pire espèce, un couard, un lâche, un minable, un sale, sale type.
les sous-vêtements et les pyjamas de l'enfant que l'on ne pouvait faire sécher dehors étaient suspendus dans le couloir et dans sa salle de bain. l'humidité et l'odeur désagréable qui s'en dégageaient rappeler à Suguro l'usure de sa vie conjugale, celle d'un homme déjà entre deux âges.
Silence (film, 2016), réalisé par Martin Scorsese, d'après Silence de Shūsaku Endō, avec Liam Neeson, Andrew Garfield. Bande annonce.