Philosophique, spirituel, thérapeutique... un bien singulier ouvrage plein de pépites glanées au fil de 32 chapitres courts, bourrés de références. Une écriture vive et fluide pour aborder des sujets essentiels : l'amour, la joie, l'être, la maîtrise de soi... L'auteur nous invite à "apprendre à aimer et créer sans limite" ... un bien beau programme !
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Voici un livre clair, juste, passionnant...et profond !
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Mais il y a des moments où nous nous surprenons nous-mêmes :
ce que nous faisons ou disons ne nous ressemble pas.
Ce peut être pour le pire.
Tel, habituellement calme et posé, est soudain emporté
dans un terrible accès de violence;
tel autre, père et mari aimant, disparaît et change de vie. . .
C'est le moi qui explose, sous la poussée de forces
longtemps refoulées hors du champ de l'identité.
Révélation subie, non préparée, douloureuse et parfois destructrice.
Mais ce peut être aussi pour le meilleur.
N'avons-nous pas tous connu ces « moments de grâce »,
où naît le geste juste, la parole authentique, l'acte fécond ?
Une rencontre amoureuse, et dans une spontanéité qui nous déconcerte,
nous laissons se dire des paroles neuves,
qui nous révèlent à nous-mêmes en même temps qu'à l'aimé...
La détresse d'un ami, et voilà les mots justes qui sortent de notre bouche,
et disent des vérités qu'il nous semble découvrir en les disant. . .
Qui sommes-nous ?
Cette question, cette quête, ce mystère est celui de notre humanité.
Pour vivre en société,
nous avons dû apporter à cette interrogation des réponses,
dont la synthèse constitue notre moi.
Mais cette identité, nous l'avons intériorisée
à partir du regard des autres sur nous,
particulièrement le regard des parents et des figures majeures de l'enfance
et, aussi, à partir des récits que, très tôt, « on » a racontés à notre sujet.
Ce moi que nous croyons être est donc conditionné,
un personnage fictif, fabriqué en réaction
aux contraintes de nos premiers environnements.
Et ces circonstances historiques exceptionnelles,
lorsqu'il faut être un héros ou un lâche et que, dans l'action,
nous découvrons en nous-mêmes des forces et des capacités
que nous ne soupçonnions pas.
Plus tard, c'est l'étonnement: « Comment ai-je été capable de cela ? »
Il est des moments où nous sommes plus que nous-mêmes.
« Je est un autre », disait Rimbaud,
décrivant là ce moment étrange où je laisse passer à travers moi
des choses qui n'appartiennent pas à la définition de moi-même,
au point que ce « Je » que je suis m'apparaît comme à la troisième personne.
Inspiration : parce que j'ai su lâcher le savoir sur moi-même,
et jusqu'à la notion de mon identité,
je laisse s'exprimer la spontanéité créatrice de mon être profond.
Alors, je me découvre autre que ce que je croyais être.
Je fais connaissance avec moi-même,
et ce moi-même plus vrai que moi est un moi-autre.
.
La clé pour être heureux ? Elle est double : abandonner toute idée du bonheur ; renoncer au pouvoir sur ma propre vie.
Ne prétendant plus savoir ce que les choses doivent être pour que je sois heureux, j’autorise la vie à me surprendre.
Ne vivant plus en fonction d’une idée, je quitte la prison du mental et retrouve la saveur de mon corps et de mes ressentis. Cessant de prétendre imprimer mes volontés sur le cours des choses, je me détends et goûte un bien-être qui ne dépend de rien.
(Page187)
La caractéristique principale de ce personnage,
auquel nous sommes identifiés, est d'être défini.
Nous sommes capables d'en donner une description,
car il est dans une large mesure identique à lui-même :
il y a un noyau dur en nous, qui est, croyons-nous,
véritablement nous, et qui n'est pas susceptible de changer.
C'est notre identité (du latin idem, le « même »),
qui nous permet de nous sentir en securité,
notamment parce que, étant prévisibles, nous sécurisons les autres.
Ce que nous avons été, nous le sommes et le serons.
Éléments de philosophie angélique
Patrice van Eersel nous parle du dernier livre de Denis Marquet : "Éléments de philosophie angélique", éd. Albin Michel.