Un collègue m'a prêté cette bd qu'il a beaucoup aimée. J'hésite... Les faits divers et les flics super héros, pas mon truc, en plus beaucoup d'écriture, mais le dessin est beau, les traits des visages fascinants, les corps en mouvement. Eh bien je me prends vite au jeu. Autorisation, pour les auteurs de cette bd, de séjourner deux mois (qui seront prolongés) au quai des Orfèvres à la BRB. 15 enquêteurs pour les préjudices de plus de 300 000 euros. Ils nous racontent, en 10 chapitres, différents braquages. Un documentaire si bien raconté qu'on en oublie parfois la réalité. le casse du siècle est excellent, ainsi que celle de l'ambassadeur qui baisse de plus en plus la valeur des bijoux volés. Un lexique amusant des termes des enquêteurs à la fin.
Univers de grand banditisme où il est difficile de savoir parfois qui sont les vrais héros avec un respect partagé entre flics et voyous. Un ouvrage de grande qualité.
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L'idée a germé dans l'esprit de Raynal Pellicier, réalisateur de documentaires pour les médias, d'un reportage écrit et visuel sur l'une des cellules les plus secrètes et les plus prestigieuses de la police nationale : la Brigade de répression du banditisme (BRB). L'auteur a dû vaincre les réticences en haut lieu. Son idée première était de réaliser un film documentaire, mais ce projet lui a été refusé. Raynal Pellicier a rencontré le dessinateur Tiwane et de cette rencontre est né ce livre, un "carnet de voyage" nous dit l'auteur. "Voyage" accordé, non sans mal, car les services de la "PJ (Police judiciaire dont la BRB est l'une des branches) sont assaillis de demandes de la part du cinéma, de la TV, de la presse écrite, d'écrivain jusqu'à n'en plus pouvoir...
Mais ce voyage est bien particulier, celui d'une immersion dans le quotidien des policiers de la BRB. Cela aurait pu avoir quelque chose de fastidieux. Mais le pari est réussi : après les présentations des divers "personnages", le lecteur est plongé dans un récit à suspens, comme dans un polar, mis à part que ce n'est pas de la fiction. Les enquêtes s'enchaînent, les liens se recoupent peu à peu... et l'on en oublie presque qu'il s'agit de faits réels tellement les braquages, (les "bracos", comme disent les policiers") ne manquent pas d'air parfois. Ce ne sont pas des petits voyous de bas étage que l'on traque là, mais bien de vrais bandits, parfois de surcroit criminels, d'envergure international souvent, notamment en provenance de l'ex-Yougoslavie. Parfois, lorsque les bandits se font prendre, ils n'hésitent pas à féliciter les policiers ! On est entre "pros"... Mais sans rire, ces trafics, cette économie parallèle, l'argent qui appelle l'argent, le "braco" qui en appelle un autre encore plus gros, la perte de repères quant à la violence des faits donnent froid dans le dos.
Le texte est agréable à lire, à la fois aéré et dense, agrémenté d'illustrations où les détails ne manquent pas. N'ayant pas vraiment l'habitude de lire ce type d'ouvrage, j'appréhendais un peu. Mais j'ai été conquise ! A mes yeux, une belle réussite !
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Se reporter au titre "Brigade criminelle" des mêmes auteurs
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Le texte est à la hauteur, qu'on ne lâche jamais tant il donne au lecteur le sentiment d'être dans la matière brute du documentaire, sans tomber dans la fascination pour des policiers qui ne sont ni des cow-boys ni des héros.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Place Vendôme à Paris en mars 2001. Dragon Mihic et deux complices arrivent devant la bijouterie. Habillés en ouvriers. Ils attaquent la vitrine à la lance thermique, un lance-flammes de chantier pour couper le béton ! Le verre se dilate, se fragilise. Un coup de masse et la vitrine se brise. Les trois hommes saisissent un collier d’une valeur de 260 000 euros. Le tout en deux ou trois minutes.
« Quand tu as exploré l’impossible et qu’il ne reste que l’impensable, c’ est dans cette direction que tu dois aller. »
Renan (volontairement provocateur) :
Dans les affaires d’homicide, trois mobiles paraissent toujours possible : le cul, l’argent, la folie... Ça donne des axes d’enquête...
L’enquêteur :
Allez, c’ était un beau coup, non ?
Grand sourire du braqueur présumé.
L’enquêteur :
- En tout cas vous avez bien bossé.
Le suspect :
- Vous aussi.