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EAN : 9782221271377
358 pages
Robert Laffont (28/09/2023)
3.76/5   23 notes
Résumé :
" Faites mieux ! "

Ces mots avec lesquels j'ai conclu ma campagne présidentielle comme candidat pour les Insoumis de France sont une invitation à l'action et non un appel à compétition. C'est l'espoir d'une réplique devant le saccage de la beauté du monde et l'aggravation mortelle de la crise écologique. C'est la volonté de tourner une page de l'histoire de la civilisation humaine après le gâchis du règne de la finance. C'est un appel à l'insoumission... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Habituellement, j'évite de lire les ouvrages des personnalités politiques. Peu intéressé par la forme livresque des programmes de campagne et encore moins par tous genres de récits autobiographiques de tels personnages publics, au moins de leur vivant, je suis conscient que l'éventuelle sympathie ou antipathie que l'on peut nourrir pour l'auteur de ces livres dérive de (ou bien détermine – là est une autre question, au demeurant fondamentale en sociologie électorale...) nos opinions politiques et nos comportements devant l'urne, lesquels constituent donc des éléments parasites dans l'approche que l'on a envers le livre, ce qu'il nous apporte en termes de savoir et de réflexion, et spécifiquement dans le jugement de sa valeur.
L'écoute de plusieurs interviews radiophoniques à Mélenchon, réalisées par des journalistes souvent peu bienveillants à son égard, l'invitant à présenter son essai très récemment paru, m'a persuadé qu'il s'agissait là d'un ouvrage de théorie politique, suffisamment abstrait et distancié de l'actualité – et de toute campagne électorale – pour aspirer à se proposer comme grille d'analyse de longue durée. Et en effet, j'y ai trouvé une articulation tout à fait inattendue entre la « théorie de l'ère du peuple et de la révolution citoyenne » et la critique du capitalisme néolibéral actuel sous le prisme écologique radical. Alors que l'écologie politique ne brille pas toujours pour sa théorisation (sans parler de ses avatars sous forme de partis politiques des différents pays d'Europe...) et que l'anticapitalisme ne présente pas souvent la question écologique sur le même plan prioritaire que la question sociale, loin s'en faut, le texte a au moins le mérite de cette originalité-là. de plus, si les théories sus-évoquées peuvent ressembler à des slogans électoralistes creux, je les ai trouvées nourries ici par la solide tradition d'analyse économique matérialiste marxienne, caractérisée par la rigueur et l'austérité conceptuelle. Enfin, les sujets abordés et les exemples utilisés dans les démonstrations sont particulièrement ancrés dans la réalité contemporaine : en particulier la problématique démographique, la centralité des réseaux et celle de l'urbanisme dans toutes leurs déclinaisons, en termes de conflictualité économique, de politique intérieure et enfin (même si l'accent est moins prononcé sur ce dernier point) de politique internationale. À l'issue de cette lecture très exigeante, devant un texte remarquablement dense dans lequel les pistes de réflexion fusent dans tous les sens, je comprends que le livre condense de nombreuses années de pensée et d'action politiques, mais qu'il ne s'adresse ni à l'actualité ni même principalement aux électeurs d'aujourd'hui : comme l'indique l'exhortation que représente son titre, il s'adresse plutôt aux jeunes « citoyens » et aux générations futures, comme un appel à associer notre temps présent non pas seulement au temps des décisions calamiteuses et de la négation de toute possibilité d'espérance, mais à l'envisager aussi comme celui où une certaine lucidité existait qui montrait – partiellement mais hardiment – la voie vers une alternative plus logique, plus vertueuse, plus durable, plus généreuse et soucieuse de l'intérêt général de l'espèce humaine dans son ensemble...




Table [succincte, avec appel des cit. ; chaque chap. est suivi d'un court résumé mien] :

Introduction

I. Insoutenable :

Chap. 1 : le nombre

[Où l'on a compris que le problème démographique, d'une envergure exceptionnelle et inédite, n'est pas traité de manière malthusienne, et que « l'hyper-individu » hyper-connecté peut être un enjeu pour la lutte politique.]

Chap. 2 : le nouvel espace-temps [cit. 1]

- le temps est une propriété de l'univers social
- le capitalisme comme temps dominant
- le choc avec le temps du vivant
- le présent déjà dépassé
- Harmonie et planification

[Où il est question de domination comme contrôle de l'espace-temps. L'espace-temps capitaliste tend à l'accélération permanente ; le maximum du pouvoir constitue l'objectif absolu qui est l'espace-temps zéro de la sphère financière. Cependant ces rythmes sont discordants avec le vivant et surtout avec l'écosystème. D'où la « Règle verte » qui impose une planification tendant à la concordance du temps de production avec les rythmes sociaux et ceux de l'écosystème.]

Chap. 3 : L'ère de l'incertitude :

- Savoir à l'ère de l'incertitude
- Nombre et savoir

[Où il est question de l'incertitude des changements de l'écosystème et de l'intelligence collective, ou « culture cumulative », comme moyen de progrès, seul capable d'y faire face.]

Chap. 4 : La noosphère :

- La noosphère globale et totale [cit. 2]
- Monopolisation du savoir

[Où la notion de noosphère est définie et en est donnée une exemplification contemporaine avec les connaissances numériques et en particulier big-data et l'IA. Néanmoins se pose le problème du stockage de ces données, répondant à des choix politiques, ainsi que celui de leur diffusion, qui est entravée par l'appropriation monopolistique des Gafam, grâce à la législation sur la propriété intellectuelle – ex. le brevet des recettes des vaccins Covid.]

Chap. 5 : de la servitude involontaire :

- Capitalisme insoutenable
- le libéralisme autoritaire [cit. 3]
- La déconfiture sociale-démocrate
- Vaincre dans nos têtes [cit. 4]
- L'impératif de la rupture

[Où une critique du capitalisme est détaillée d'abord et surtout pour des raisons écologiques, à savoir :
i) le capitalisme est incompatible avec les impératifs de soutenabilité sous forme d'intérêt général ;
ii) le capitalisme est autoritaire et n'assure que la liberté du capital ;
iii) le nouvel antagonisme n'oppose plus le capital au travail mais le profit privé à l'intérêt général ;
iv) La social-démocratie est obsolète car productiviste ;
v) La notion d'anthropocène pose la responsabilité générale de l'espèce dans l'organisation productiviste, notamment par la consommation ;
vi) La rupture est un impératif lié au délai environnemental.]

Chap. 6 : Les droits de l'espèce :

- La nuit
- le silence
- L'air
- L'eau
- L'alimentation
- Memento

[Où sont établis des droits plus fondamentaux que la propriété privée, comme « droits de l'espèce » : droit à l'obscurité, au silence, à un air respirable, à de l'eau potable, à une alimentation saine, sachant que la famine et la malfbouffe sont liées davantage à la pauvreté qu'à la capacité de production alimentaire.]

II. Nouvelle conflictualité, nouvel acteur

Chap. 7 : La ville [cit. 5] :

- Ville, nombre, marché et classes
- Ville et capitalisme [cit. 6]
- le nouveau fait urbain inégalitaire
- Les révolutions urbaines

[Où il est question d'urbanisme, depuis le début du développement historique de la ville, puis de son lien continu avec le capitalisme à travers le temps jusqu'à la ville néolibérale et aux révoltes urbaines des dernières années.]

Chap. 8 : Les réseaux :

- La vie en réseaux
- Anthropocène et réseaux
- Les nouveaux travailleurs des réseaux
- La nouvelle conflictualité [cit. 7]

[Où il est question de l'étendue des réseaux dans la vie sociale contemporaine, mesurable a contrario par leurs dysfonctionnements : déserts médicaux, carences d'autres services, défaut de couverture numérique. Nouvelle définition de la conflictualité entre « peuple » et « oligarchie » relative au contrôle des accès aux réseaux.]

Chap. 9 : le peuple :

[Où le peuple est défini comme acteur politique au sein de la conflictualité spécifique contre l'oligarchie pour le partage des richesses et le contrôle des accès aux réseaux.]

III. La Révolution citoyenne

Chap. 10 : le grain de sable [cit. 8] :

- Au début c'est inouï
- Les luttes préexistantes

[Esquisse d'étude de la phénoménologie révolutionnaire : définition de la révolution citoyenne, ses signes avant-coureurs, « transcroissance » des revendications, liens avec les questions écologiques, importance du suicide socio-politique.]

Chap. 11 : Les habits neufs de la révolution :

- Spectacle de la révolution
- Assemblées citoyennes
- Visibilité
- Urbanité
- Légitimité et unanimité
- Les femmes en révolution
- Les phases de la révolution

[Phénoménologie de la révolution (suite) : visibilité des assemblées citoyennes où règne le principe du consensus, révoltes urbaines , présence féminine, phases y compris parfois les cycles longs.]

IV. le nouvel Eldorado

Chap. 12 : le capitalisme en réseau :

- le nouveau capitalisme [cit. 9]
- Les nouveaux monopoles
- La nouvelle bataille du contrôle

[Étude sur le capitalisme en réseau, dont la globalisation se fonde sur trois piliers : « la logistique [qui] rend possible le fonctionnement des réseaux matériels, l'informatique [qui] ordonne la circulation, et la finance [qui] commande et condense » (p. 248). La fin pose que la géopolitique traditionnelle n'est pas rendue caduque par la globalisation, car sa fonction est de garantir la sécurité des réseaux stratégiques : hydrocarbures, câbles, voies maritimes, eau...]

V. Vers le peuple humain

Chap. 13 : Une diplomatie altermondialiste :

- Nouvel ordre mondial
- Les nouveaux venus
- Vers l'altermondialisme

[Où l'on constate le déclin des États-Unis et notamment du dollar, face aux Brics : ce constat conduit à envisager une diplomatie selon de nouveaux principes : coopération et collectivisme vers l'altermondialisme et en faveur des causes communes ; centralité de l'ONU, lourde critique de l'Otan.]

Chap. 14 : Nouvelles frontières de l'humanité :

- L'espace
- La mer

[Enjeux et vulnérabilité des nouveaux territoires de l'humanité : l'espace qui n'est plus res nullius ni démilitarisé et la mer étant conçue comme un potentiel immense de ressources énergétiques renouvelables.]

Conclusion : La morale de l'histoire [cit. 10]
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Après le meeting "Tout comprendre sur la crise de l'eau" très interessant, je vous invite à lire le livre de Jean-Luc Mélenchon. Faites mieux ! Vers la Révolution citoyenne. Ces mots avec lesquels j'ai conclu ma campagne présidentielle comme candidat pour les Insoumis de France sont une invitation à l'action et non un appel à compétition. C'est l'espoir d'une réplique devant le saccage de la beauté du monde et l'aggravation mortelle de la crise écologique. C'est la volonté de tourner une page de l'histoire de la civilisation humaine après le gâchis du règne de la finance. C'est un appel à l'insoumission permanente contre un ordre du monde injuste et destructeur.
L'action est aveugle sans la théorie. La théorie est vaine sans l'action. Je propose ici une grille d'analyse pour trier et interpréter les faits auxquels nous sommes confrontés. J'ai écrit au fil des années et plus particulièrement dans la dernière période où se déroulaient trois séquences de révolution citoyenne en France. La théorie de l'ère du peuple et de la révolution citoyenne est une proposition de décryptage global. Puisse-t-elle aider à penser pour agir. Elle n'a pas d'autre ambition.

Livre passionnant et tellement instructif. Bien que l'auteur ne nie en rien la vérité sombre semée années après années par le libéralisme, il donne l'espoir d'un monde meilleur. Et c'est en cela que le mouvement insoumis est riche. Toujours la lumière au bout du tunnel.

Claudia
Lien : https://educpop.fr/2024/03/2..
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Quelle déception...j'avais un grand espoir en achetant ce livre et finalement, j'en ai subi la lecture. J'ai voulu aller au bout pour avoir un avis objectif mais ça a été très long. Je m'attendais à lire des idées ou des ficelles pour changer les choses, comme le titre le présageait et ce ne sont en fait que 300 pages de résumé de ce qui ne va pas dans le monde...300 pages réalistes mais lourdes à lire de ce que l'humain a mal fait sans réellement nous donner des pistes sur ce qu'on pourrait faire. Sans parler de certains propos qui sont à la limite du mensonge car Melenchon, comme tous les politiques, fait dire des choses aux chiffres qui ne sont pas réelles, ou affirme des choses qui ne sont que présomptions. J'ai vraiment voulu lire ce livre et peu importe notre avis politique, ce qu'il dit est en majorité vrai et ça doit nous ouvrir les yeux.
Malgré tout, je pense que ce livre ne délivre pas ce que le lecteur peut attendre et est parfois complexe si on ne connaît pas certains faits.
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On retrouve dans cet ouvrage la verve et l'érudition du tribun Mélenchon. Il dresse un portrait détaillé de l'état de notre société phagocytée par le capital et vouée à sa perte. Il annonce les catastrophes à venir ou déjà en cours. Il propose des solutions ou des pistes pour tenter de freiner l'inéluctable, améliorer ce qui peut l'être, voire semer les graines d'une société nouvelle. Il faut lire cet ouvrage et réfléchir sur les scénarios possibles pour ne pas laisser une poubelle à nos enfants.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
10. « Du point de vue politique, elle [la créolisation] est le chaînon manquant entre l'universalisme désiré et la revendication de droit à la différence. Ce n'est pas un entre-deux mais une voie de passage. La créolisation majoritaire de nos jours s'opère par les modes d'emploi des objets, la musique et les séries télévisées. Toutes choses permettant d'opérer une symbiose des comportements et des normes de ceux-ci. La créolisation invalide le racisme. Aucune distance ne sera jamais assez grande entre les êtres humains pour les empêcher de produire quelque chose de commun et de neuf, ensemble. La créolisation dépasse concrètement le concept étriqué de l'exigence d' "intégration" dans un monde fantasmé préalable, pour former la communauté humaine dans chaque pays. La créolisation est inclusive. Certes elle se réalise à coup sûr à partir de la culture dominante d'une époque et d'un lieu. Mais elle n'est pas pour autant un nivellement ! Elle fait jaillir de l'imprévu et de l'original. Et elle accueille et reformate tout ce qui l'approche. Cette tendance est d'autant plus forte quand la pression du nombre augmente les échanges et multiplie les connexions. Dès lors, elle peut être considérée comme le nouvel âge en préparation d'une matrice commune. Ou bien encore comme la base d'une future culture cumulative. » (p. 316)
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7. « La dépendance aux réseaux engendre alors de cette façon l'acteur social qui en est l'objet. C'est le peuple. C'est nous. C'est-à-dire la masse de ceux qui ne peuvent reproduire leur existence matérielle sans cet accès. Le contexte polarise la lutte qui s'en déduit entre "eux" et "nous". D'un côté l'oligarchie. C'est "eux". Elle a son intérêt dans la levée de tous les contrôles citoyens qui pourraient s'opposer à sa maîtrise sur la géographie des déserts et des oasis de services rendus par les réseaux qu'elle possède. Il lui faut étendre cette géographie en abolissant tous les régulateurs tels que services publics, normes et rapports de force sociaux qui limiteraient son pouvoir ou l'expansion de son projet. De l'autre côté c'est le peuple. Il dépend en tout et pour tout de son accès aux réseaux collectifs. Ils assurent sa survie et la reproduction de son existence matérielle et sociale dans tous ses aspects. Lui doit à l'inverse garantir sa propre sécurité en se donnant les moyens d'accéder sans entrave à ces réseaux. La relation du peuple et de l'oligarchie a pour enjeu ce contrôle des réseaux. Et cela aussi bien pour y accéder, pour la garantie de leur bon fonctionnement, pour le contenu et la qualité de leurs services. Dans ce conflit d'intérêts et de pouvoir, on voit en effet un conflit pour la répartition des fruits de l'activité des réseaux entre services à rendre et profits financiers à prélever. Mais ce n'est pas tout. Pour les uns c'est une lutte pour l'appropriation de la richesse réalisable. Pour les autres c'est la lutte pour la réappropriation de soi en contrôlant le moyen de satisfaire ses besoins vitaux. […] Les uns portent une logique de classe, les autres, un projet de condition humaine. Les uns, une appropriation privée, les autres, une mise en commun des moyens. Les uns, un privilège individuel, les autres, un pouvoir collectif dans la cité que résume le mot "citoyen". Les uns, un intérêt particulier, les autres, un intérêt général humain. » (pp. 173-174)
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2. « Donc aujourd'hui, aucune information numérisée n'est définitivement stockée. Elle occupe de la place et sa conservation consomme de l'énergie. Petit à petit une information peut reculer dans les profondeurs du stockage du cyberespace. Pour finir, elle se démembre et disparaît.
[…]
Quelles sont nos priorités dans l'utilisation de l'énergie si on doit en limiter la production et l'usage ? Ce n'est pas une question de logique : une information aujourd'hui inutile ou sans usage sera peut-être décisive demain. En matière de savoirs, détruire tout l'inutilisé n'est donc pas si raisonnable dans la durée ! Autre chose : quelles sont nos conservations prioritaires : l'écrit, le sonore, le visuel, la 3D ? La musique, la littérature, la peinture, l'art plastique, les cours de la Bourse, des horaires de bus ? Ce sont des questions politiques. La culture cumulative est intimement liée au fonctionnement de la communauté humaine. Elle ne peut pas échapper à ses règles de décision. Elle est la couche de pensée interface avec le monde. Mais sa production et sa conservation sont liées aux techniques d'une époque. Par conséquent la question politique qu'elle pose se formule différemment à chacune d'elles. » (p. 65)
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8. « La révolution citoyenne se présente donc sous deux formes. D'abord comme une action collective spontanée. Ensuite comme le programme et la stratégie délibérée d'une organisation politique quand elle fait sienne ce projet, comme nous le faisons en France. Mais d'abord c'est une révolution de fait. Partout où elle a lieu, elle présente un épisode insurrectionnel plus ou moins frontal avec le gouvernement et le pouvoir en place. Dans son déroulement, elle passe par des formes et des phases à ce sujet, souvent identiques dans le monde entier. C'est là un signal de l'homogénéité des conditions dont elles sont issues. L'expérience en désigne au moins deux. D'une part les politiques néolibérales de rabougrissement de l’État et des services publics. Car le passage de secteurs essentiels au profit du secteur privé est toujours socialement discriminant et vécu alors comme une injustice. D'autre part, il s'agit des catastrophes liées au changement climatique. Ou bien des conséquences de la dégradation de l'écosystème sous les coups du système productif. Elles désorganisent et mettent à nu l'impuissance du marché à régler les problèmes. » (p. 193)
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3. « On comprend comment l'industrie pétrolière [ainsi que les autres industries à fort impact environnemental] agit souverainement au nom des droits de la propriété privée et de la liberté d'entreprendre dans la conception issue de la fin de la société féodale et de l'entrée dans l'ère capitaliste. Tous les autres interviennent au nom de l'intérêt général humain confondu avec celui de la protection de son écosystème. Ils ne peuvent délibérer comme ils le font sans poser une nouvelle hiérarchie politique des normes. Au sommet d'entre elles, ils installent ces intérêt général humain. Mais ils introduisent aussi même sans le dire la définition d'un nouveau type de propriété : le bien commun de l'humanité. La confrontation est inéluctable. Elle présente des traits communs avec celle du capital et du travail aux deux siècles précédents. Mais elle en renouvelle et en élargit le sens et les enjeux. À sa façon elle instaure un peuple humain concret : celui, empoisonné, asphyxié, dénaturé par un mode de production individuellement profitable et collectivement suicidaire. » (pp. 96-97)
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Vidéo de Jean-Luc Mélenchon
Le Lider Maximo de La France Insoumise expose ses idées sur le monde actuel, tel qu'il va et, surtout, tel qu'il ne va pas. Le capitalisme n'a pas d'avenir, et l'effondrement a déjà commencé. Bien sûr, il ne mâche pas ses mots, et l'outrance affleure parfois derrière la truculence, mais il met souvent le doigt là où ça fait mal, et l'on aurait tort de ne pas l'écouter.
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