J'avoue qu'il y avait tout pour me déplaire dans ce livre. le titre me séduisait, la 4e me rebutait. La prostitution en Thaïlande, quelle horreur... Mais quand l'écriture est là, je me rends. On ne peut pas nier la puissance de cet auteur. C'est fou. Il y a des phrases d'une telle force ! Et là, je reste admirative, même si je désapprouve totalement ce sujet. le point de départ est original : faire naître
Paul Gauguin en 1968 et non plus au XIXe siècle. L'auteur remplace Tahiti par Bangkok. On suit ce peintre dans cette ville gigantesque semble-t-il. Je connais un peu l'Inde et le Cambodge pas ce pays que j'ai toujours évité à cause de tout ce qu'on sait de lui. J'ignore s'il restitue l'ambiance réelle mais sa reconstitution est extraordinaire. On la voit. On sent littéralement la chaleur, la promiscuité. On est dans une mégapole et ses bruits, avec ses odeurs. C'est formidable. Son personnage tombe amoureux d'une très jeune fille et là j'ai franchement failli dire non. Mais encore une fois, il y a une telle humanité dans la manière de la peindre (c'est le cas de le dire ) que ce serait malhonnête de l'occulter. Aucune surenchère, aucune gratuité, pas d'apitoiement facile. L'auteur nous montre un être humain trop jeune qui cherche à s'en sortir par n'importe quels moyens. C'est beau, terrible. Je pense à toutes ces filles qui n'ont pas le choix pour sauver leurs parents et leurs enfants. Je ne vous en dis pas plus mais elle finira par vaincre ! C'est un livre long, qui vous prend au ventre et qui vous marque. Evidemment, le livre se termine par une exposition polémique de ce peintre avec la jeunesse d'aujourd'hui qui lui tombe dessus. Bon, ça, c'est la transposition de Gauguin chez les woke. C'est intéressant, moins intense que la vie là-bas. J'ai appris énormément aussi sur l'histoire de ce pays. le roman est d'une très grande richesse, avec des moments plus historiques, d'autres philosophiques et surtout des moments très poétiques. Pour moi c'est un grand roman et je le conseille vivement !