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EAN : 9782702156377
416 pages
Calmann-Lévy (19/08/2015)
3.79/5   24 notes
Résumé :
Trois histoires d’amour pour remonter à l’origine du mal…
Trois générations, deux génocides.

Tout commence dans la touffeur ignoble d’un wagon à bestiaux. Le jeune Karl y fait la connaissance d’Helena, son bref et unique amour le temps du voyage. À son arrivée en Pologne, le gamin juif est gazé.
Dès lors, depuis un étrange séjour des morts, le Shéol, il est condamné à regarder évoluer les siens et à tenter d’éviter désespérément la cata... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Le récit débute en 1943, en Pologne. Karl, un jeune garçon d'une douzaine d'années fait partie d'un convoi de déportés en route vers un camp de concentration. Il est gazé dès son arrivée et se retrouve dans le Shéol, le royaume des morts, les limbes, là où les morts séjournent avant d'être "triés" et envoyés les uns vers le Paradis, les autres vers l'Enfer. de là il peut voir ce qui se passe sur terre et remonter dans le passé dans l'espoir d'y changer quelque chose, ce qui pourrait éviter à ses parents de vivre cette terrible époque. Malheureusement, il s'apercevra vite que les dés sont jetés depuis bien longtemps et qu'il sera impuissant à changer le cours des choses.

La première partie de ce récit se déroule dans un camp de concentration en Pologne. du Shéol, Karl découvre son père dans sa fonction de Sonderkommando, chargé de transporter les cadavres des déportés de la pièce où ils ont été gazés jusqu'aux fours. Puis, il remonte dans le temps : il revoit sa vie de petit garçon à Berlin entre ses deux parents, la mort du grand père amoureux de l'Afrique et avec lui la disparition de son secret, les conditions de vie des juifs persécutés par les nazis qui se dégradent, jusqu'à l'issue fatale. Alors Karl veut encore voir plus avant : s'il pouvait empêcher son père et sa mère de se rencontrer, bien sûr il ne naîtrait jamais, mais sa mère serait restée en Algérie et son père aurait eu sans doute une vie différente. Mais là encore, il reste impuissant. La troisième partie du roman nous emmènera à travers les "yeux " de Karl en Namibie, là où son grand père paternel Ludwig avait pris part à l'occupation allemande, à sa rencontre avec une jeune femme héréro dont il tombera amoureux et qu'il ne pourra empêcher d'être massacrée avec tout son peuple par ceux qu'on n'appelait pas encore "nazis".

Trois histoires d'amour ......nous dit la quatrième de couverture. Trois générations : Karl et Helena, Manfred et Elisa, Ludwig et Hitjiverwe. Trois histoires d'amour sur fond de haine, d'antisémitisme, de racisme, de massacres et d'horreur. Et peut être la possibilité d'éviter de se retrouver pris dans l'un de ces génocides : Si Manfred n'avait pas rencontré Elisa...., si Ludwig s'était enfui avec la femme qu'il aimait passionnément ........J'ai trouvé la première partie du récit -celle se déroulant dans le camp de concentration - particulièrement terrible, probablement parceque je n'étais pas encore habituée au style et au vocabulaire de l'auteur : cru, direct : des phrases violentes pour décrire des scènes qui frisent l'insoutenable. La dernière partie - le massacre du peuple héréro - l'est tout autant, mais peut être parceque ces événements sont plus anciens où qu'ils se sont déroulés dans un pays lointain, ils m'ont un peu moins affectés émotionnellement. Peut être aussi parcequ'on n'avait jamais entendu parler de ce génocide jusqu'à il y a peu de temps, que personne n'avait encore écrit dessus......

Ce livre se lit comme un thriller bien que l'auteur place ses personnages au coeur d'événements historiques, ce qui les rends encore plus rééls. C'est un récit poignant, très bien documenté et malheureusement d'actualité : on ne peut s'empècher de penser à la discrimination et aux massacres perpétués en ce moment au Moyen Orient.
Lien : http://lecturesdebrigt.canal..
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C'est l'histoire du jeune Karl, allemand, embarqué dans un fourgon à bestiaux à destination des usines de mort nazies, installées en Pologne. Parce que Juif ! Il est gazé comme des millions d'autres.

Il est «condamné», depuis l'« étrange séjour des morts», le «Shéol», à regarder vivre, souffrir et mourir les siens : Son père, devenu Sonderkommando (chargé de l'incinération des prisonniers) ; sa mère, Elisa, fille d'Alger, amoureuse folle de la musique andalouse, le «paradis perdu» des Arabes et des Juifs, lumineuse et grande battante, elle aussi gazée dans le même camp parce que juive ; le papy («heureusement» décédé de mort naturelle mais enterré à la va-vite). Lui, c'est Ludwig qui, un siècle auparavant, a servi dans l'armée allemande du sud-ouest africain (actuelle Namibie, totalement colonisée, martyrisée, massacrée, avec des centres de «concentration» identiques, ou pires,à ceux des descendants nazis ) et qui était resté «possédé» par le continent noir, en raison d'un immense amour (le pire des crimes !) pour une «indigène», Hitjeverwe, qui allait lui donner un enfant, lui aussi mort sous les coups des occupants...

L'enfant, Karl, et tous les autres, chacun dans son univers, remontent le temps, essayant – vainement, tant la réalité est effroyablement et incroyablement vraie - de comprendre l'évolution du mal à travers le massacre, par un même pays, de deux populations : les Héreros de Namibie et, plus tard, les Juifs. Et, aussi, de revivre, ne serait-ce que mentalement, le temps passé avec ses joies et, surtout ses peines, ses succès et surtout ses ratages, ses espoirs et surtout ses regrets.
Avis : Ça ne se lit pas, ça s'ingurgite. .Une histoire lointaine, qui remonte à bien longtemps, mais une histoire qui concerne toute l'humanité… Une humanité qui bascule, toujours, si facilement, dans l'inhumanité et l'horreur. L'histoire bégaie : Avant-hier, les Héreros de Namibie, hier les Juifs ! Aujourd'hui, les Palestiniens … A qui le tour?

Interdit de lire aux moins de dix-huit ans, tant l'horreur de l'inhumanité prussienne puis nazie, est décrite avec force détails et vous noue les tripes, avec une envie monstre de vomir
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Quand j’ai lu son résumé, j’ai eu envie de lire ce livre. Mais quand je l’ai reçu, je n’avais plus du tout envie d’affronter un texte sur cette période si noire de l’histoire récente. Un bon mois après, je l’ai enfin sorti de la pile, et terminé en deux soirs. Bon, d’accord, ce n’est pas un livre facile ni bien optimiste, puisqu’il aborde le sujet de l’holocauste et des camps d’extermination, nous parle du sort des juif pendant la seconde guerre mondiale, mais aussi au fil des siècles.
Il aborde également un sujet que j’ai découvert dans ce roman, le massacre des tribus Hereros et Namas sous les ordres de Lothar Von Trotha dans le Sud-Ouest africain, c’est-à-dire dans l’actuelle Namibie, au tout début du XXe siècle. Comme un terrible avant-goût de ce qui adviendra pendant la grande guerre, il s’agit du tout premier génocide du XXe siècle, un programme d'extermination programmé par les allemands jusqu’au moment où ils se rendront compte qu’il n’y a plus personne pour travailler les terres qu’ils ont volées aux peuples qu’ils ont méthodiquement massacrés.
Quand débute ce roman, le jeune Karl est arrêté et embarqué dans les trains de la mort vers les camps d’extermination. On a déjà beaucoup écrit sur l’horreur de ces camps, ici l’auteur prend comme angle la vision du passé par un jeune Karl défunt qui évolue dans le Shéol, le séjour des morts. Là, il voit défiler sa vie et celle des siens, parents, grand père. Il remonte le temps, prétexte à dérouler toute la vie de sa famille, heureuse un temps, lorsque son père rencontre sa mère en Algérie, puis désespérément dramatique pour tout un peuple.
C’est un angle inhabituel qui donne un rythme particulier au roman. Cela ne l’empêche pas d’aborder des thèmes tragiques et de poser des questions. Il interroge avec justesse sur ce qu’il advient et ce que l’on aurait pu faire, quelle est notre marge de manœuvre, notre capacité à prendre des décisions, à agir face aux évènements. La faiblesse, la trahison, la fatalité, mais également la peur et la souffrance sont autant de thèmes abordés. Est-on capable de modifier, de transformer sa vie, ou tout est-il programmé d’avance ? Autant de questions sans réponse.

Lien : https://domiclire.wordpress...
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On connaît L Histoire et pourtant on reste scotché!
On découvre Karl, jeune juif déporté vers un camp d'extermination. On va vite être confronté à l'horreur de ce pan d'histoire. J'y ais découvert que les allemands s'étaient entraînés à l'extermination d'êtres humains avant l'arrivée d'Hitler au pouvoir. L'originalité de ce roman tient dans sa narration qui remonte le temps ainsi que dans la découverte d'un autre peuple opprimé Les personnages sont très humains,et aussi très faibles voire veules dans leur désir de survivre,mais tellement réels.
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Excellent roman!

Mon avis pourrais ne pas être objectif, je suis une fan de la première heure de A. Benmalek. Tous ces romans m'ont systématiquement fait ce même effet de gifle, de manque d'air, celui-ci y compris.

J'ai toujours été très fervente lectrice, curieuse de tout ce que la seconde guerre mondiale a crée comme destins tragiques ou merveilleux (si tant est qu'il y en ait eu!) et ce roman m'intéressait à plus forte raison que pour la première fois un auteur algérien s'y intéressait !
Son style d'écriture est toujours aussi clair et limpide, facile et imagé sans être trop lourd.
je ne peux décemment pas me permettre de poser un résumé qui dirait autre chose que ce qui est exposé plus haut sans risquer de dévoiler quoique ce soit.

Mention spéciale à cette façon de nous présenter une histoire où tous les événements majeurs censés appeler au suspense sont dés le départ dévoilés. Mais ou malgré ça, le rythme nous tient en haleine, nous poussant à vraiment vouloir avoir la suite !

Je le recommande vivement !
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Comment expliquer à cette inconnue que son fils n'avait pas encore de nom, ou plus précisément qu'il n'en avait jamais eu, qu'il n'avait qu'un "mon fils"...
....elle avait préféré ne pas lui donner de nom, persuadée obscurément que quelqu'un sans nom mourrait moins péniblement : les crochets douloureux inventés par les hommes pour persuader les nouveaux venus sur terre qu'ils sont uniques et que leur vie vaut d'être vécue.
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Même la félonie, calculent avec détresse quelques neurones de son cerveau, n’est pas une solution ! Voudrait-on être traître, lâche ou héros, dans le Sonderkommando les héros meurent, les lâches meurent, les traîtres meurent ! Dans ce bâtiment d’aspect si anodin de l’extérieur, toute la panoplie des conduites morales conduit à une identique issue, la mort. Laide, douloureuse, dégradante.
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Ce ne sera pas de tout repos, il faudra être sur nos gardes, parce qu’il y aura toujours des mécontents, mais au moins, on sera assurés de ne pas figurer dans la sélection à venir. Peut-être bien que nous crèverons avec la suivante, mais, en attendant, personne ne crache sur un rab de vie. C’est bon la vie, pas vrai ?
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Le camp « normal » n’était donc pas encore l’enfer – ou alors seulement son bord ! On y souffrait, certes, cruellement de la faim et de la saleté qui provoquaient la gangrène de la bouche et du visage, on pouvait y être torturé, pendu, tué d’une balle dans le cou ou d’une piqûre de phénol dans le cœur, tout ce que l’on veut, mais on n’y était que « victime », mais on n’y était pas « sali » intérieurement à ce point.
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Je n’arrive pas à croire que ça va être la fin. S’il vous plaît, ce n’est pas si grave que ça d’être juif, voyons. Même si ma cervelle bout, même si ma respiration me fait aussi mal que si je m’enfonçais des couteaux dans la gorge. J’ai besoin, oh besoin, d’inspirer, et chaque inspiration me propulse davantage dans la douleur.
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