Fleurs sauvages offre un voyage dépaysant et agréable en Tasmanie, une île au sud de l'Australie. Emma, danseuse étoile au London Ballet, hérite de sa grand-mère Beattie la propriété de Wildflower Hill, « la colline des
fleurs sauvages ». Elle décide de s'y rendre pour vendre cette demeure à l'abandon. Elle doit d'abord faire le tri de ses affaires entassées dans des placards. Au milieu de ces vieilleries, elle va découvrir des pans entiers de l'existence de Beattie qui lui étaient inconnus. Comment est-elle devenue propriétaire de ce domaine dont Emma et sa mère ne connaissaient pas l'existence ? Qui est cette petite fille dont Beattie avait précieusement conservé la photo et cet aborigène, Charlie Harris, qui semble avoir beaucoup compté pour Beattie ?
De Glasgow en 1929 à Londres en 2009 en passant par l'Australie et la Tasmanie, j'ai suivi avec plaisir le récit de la vie de ces deux femmes attachantes, riche en péripéties, parfois un peu rocambolesques, comme la manière dont Beattie a réussi à devenir propriétaire de Wildflower Hill. Beattie, la grand-mère, et Emma, la petite-fille, se sont peu connues mais Beattie était là lorsque Emma était enfant et elle a accompagné sa passion naissante pour la danse. Quant à Beattie, elle rêvait dans sa jeunesse d'étoffe et de mode et espérait en vivre un jour. Les deux femmes ont en commun ce tempérament passionné.
J'ai aimé leur caractère, la ténacité de Beattie et la maladresse sociale d'Emma qui la rend sympathique, parfois amusante tant elle est asociale et souvent émouvante. Elle qui ne vivait que pour la danse doit faire face à une rude épreuve : une blessure qui met un terme à sa carrière au moment où son compagnon Josh la quitte. Elle aime tellement la danse qu'elle n'a pas de temps à lui consacrer. Comment se reconstruire et trouver un nouveau sens à sa vie ? La réponse est peut-être en Tasmanie sur les traces de Beattie qui, elle aussi, a dû affronter de rudes épreuves, aux côtés de Patrick, un enseignant, et de Mina, une jeune fille trisomique qui rêve de danser…
Kimberley Freeman raconte tantôt l'histoire d'Emma tantôt celle de Beattie qui fut jetée dehors de chez elle à Glasgow, en 1929, parce qu'elle était enceinte de son amant, un homme marié. Son récit est prenant et bien mené. Il évoque plusieurs sujets qui m'ont donné envie de connaître la suite : l'opprobre dont étaient victimes les filles-mères, le racisme à l'encontre des aborigènes en Australie, les difficultés sociales, l'exclusion et le désir brûlant de réaliser ses rêves contre vents et marées.
J'ai regretté que la fin soit trop rapide et donc, pour moi, décevante car il manquait la réaction tant attendue du personnage qui reçoit la lettre écrite par Beattie et qu'Emma retrouve dans ses affaires. du Royaume-Uni à l'Australie,
Fleurs sauvages offre cependant un voyage émouvant à travers les époques aux côtés de deux femmes courageuses.