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EAN : 9782234079083
486 pages
Stock (22/04/2015)
3.36/5   62 notes
Résumé :
À l’été 1876, la ville de San Francisco suffoque sous une chaleur accablante. Dans le saloon des McNamara, en lisière d’une voie ferrée, un coup de feu retentit dans la nuit. Blanche Beunon échappe de justesse à la mort qui n’épargne pas son amie Jenny. Inconsolable, Blanche va tout mettre en œuvre pour confondre le meurtrier de Jenny et le conduire devant la justice.

Leur histoire est à l’image de la ville, bruyante et crasseuse, peuplée de femmes au... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
3,36

sur 62 notes
Pas trop enthousiaste finalement pour ce roman à la thématique abondante. Histoire ancrée dans le San Francisco subissant une grosse vague de chaleur et une épidémie de variole en cet année 1876, presque trente ans après le "Gold-rush", et ses immigrés venus de tout horizon, dont les français(es), comme Blanche. Ancienne écuyère de cirque a Paris, reconvertie dans la danse burlesque aguicheuse et "michetonneuse" afin d'entretenir son amant et l'ami de ce dernier.

Cette Blanche, justement, personnage principal avec son caractère de girouette, m'a souvent énervée ! Elle aurait bien mérité un pair de coups de pied aux miches pour la faire réagir. Or, le jour où Blanche se heurte au grand-bi de Jenny Bonnet, cette dernière s'en chargera en ne se gênant surtout pas pour remettre les yeux de Blanche en face de sa conscience. Saisie alors d'un sentiment de culpabilité, l'instinct maternel bien enfoui de Blanche se réveillera (un tantinet) et elle cherchera à récupérer (enfin) son bébé rachitique dans une "ferme" de nourrissons. Mais la présence de ce fils braillard dans leur appartement, situé dans le quartier chinois (et donc négligé par les autorités sanitaires), ne plaira pas au mac-amant de Blanche (habitué à sa belle vie de bohème payée sur les turlutes de Blanche)... et causera au final (...je prends beaucoup de "raccourcis")...la mort de Jenny Bonnet.

Les relations amicales, comme celles de l'amour, ne s'expliquent pas. Blanche ne sera jamais devenue ma copine ! Mais entre elle et Jenny se créera un lien très fort... lien qui poussera Blanche a essayer de trouver le meurtrier de.. et la justice pour son amie sauvagement flinguée.

Basé sur un fait divers, d'ailleurs jamais élucidé, le roman aborde aussi (et approfondit parfois) grand nombre d'autres sujets liés à ce San Francisco du 19ème siècle et la vie de tous les jours : l'immigration et ses problèmes sous-jacents, les transports, les laissés-pour-compte de la guerre civile et la ruée-vers-l'or, les conditions sanitaires...etc.
C'est peut-être là où le bât m'a blessé : le voyage historique (par ailleurs bien documenté) était très intéressant, mais a également instauré, avec ses quelques longueurs, une distance malvenue avec l'histoire de Blanche et Jenny. J'aurai franchement aimé me sentir plus proche d'elles.

Le texte est en outre émaillé de chansons d'époque, principalement anglaises, et traduites (sans aucun sens de poésie) en bas des pages. Elles amènent encore une autre "dimension" au récit qui déborde déjà d'un "trop plein".

Je refuse néanmoins de quitter ce livre sur une note négative, parce que Jenny Bonnet, fille au passé bigarré, aurait été une femme a mon coeur : chasseuse de grenouilles (pour les restaurants français à Frisco), jeune femme se promenant en costume-pantalon (interdit à l'époque...comme aujourd'hui en France, puisque la loi n'a jamais été changé), n'ayant pas peur de dire tout haut ce que lui passait par la tête (récoltant ainsi des coquards de la part de la gent masculine) et surtout clamant son désir de vivre en tant que femme libre... "Cute froggy", cette Jenny !

Je remercie Babelio et les éditions Stock pour cette exploration bien différente du "Far West".
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San Francisco, 1876. La ville connait un épisode de canicule sans précédent et doit faire face à une épidémie de variole des plus virulentes... Dans le quartier chinois, où les drapeaux jaunes signalant la contamination foisonnent, se regroupent tous les immigrés sans le sous qui ont fui leur pays en espérant faire fortune dans le pays du « tout est possible »… Blanche Beunon, une ancienne écuyère française, est arrivée depuis un an, accompagnée de ses deux michetons : Arthur, son compagnon, et Ernest. Danseuse vedette au House of Mirrors, un bordel populaire, la jeune femme vend ses charmes afin d'entretenir les deux bons à rien qui l'accompagnent et qui s'empressent de flamber son salaire dans des jeux d'argent ainsi que son fils d'à peine un an, placé en pension « à la campagne » et qu'elle ne voit que rarement.

Cette vie-là semble parfaitement convenir à Blanche, qui ne se pose pas trop de questions quant à sa situation et à son avenir, jusqu'au jour où elle fait la connaissance de Jenny Bonnet… Cette chasseuse de grenouilles, qui revend le fruit de sa chasse aux restaurants français de San Francisco, détonne dans le paysage. Elle se déplace sur un grand-bi volé, porte des pantalons au risque de se faire arrêter et de prendre une amende, vit au jour le jour et respire la liberté et l'indépendance. Une rencontre qui va venir perturber l'équilibre fragile de Blanche et remettre en questions ses choix de vie. Mais alors que la jeune femme commence à prendre son envol, sa nouvelle amie se fait assassiner sous ses yeux…


A la fois roman de moeurs, portrait d'une époque et peinture sociale, « Frog music » s'inspire d'un fait divers pour nous dépeindre la vie dans le San Francisco de la fin du XIXème siècle. le récit se déroule en deux temps. Il s'ouvre sur la rencontre entre les deux femmes et bascule ensuite sur le moment où, un mois plus tard, Jenny est tuée lors de la fusillade et où Blanche se retrouve livrée à elle-même avec le désir de venger la mort de son amie et de récupérer son fils. Un récit alterné qui nous permet de découvrir progressivement les éléments qui ont débouché sur cet assassinat et d'en apprendre plus sur tous les tenants et les aboutissants de cette dramatique affaire…

Mais derrière le fait divers se cache deux très beaux portraits de femmes. Jenny avec son exubérance, son grain de folie et son humour est un personnage particulièrement dense, intéressant et attachant. On regrette que son rôle soit si bref tant son charisme est contagieux et apporte une bouffée d'oxygène et de bonne humeur dans cet univers crasseux et malsain. Néanmoins, même si Blanche paraît plus fade et plus agaçante, on assiste avec elle à une véritable métamorphose, celle d'une femme légère, inconsciente et soumise en une femme émancipée, libérée du joug des hommes et enfin prête à accepter la maternité. Blanche est un personnage qui ne cesse d'évoluer et que l'on prend plaisir à suivre.

Emma Donoghue prend soin de poser le décor et d'installer ses personnages dans un San Francisco qui n'a pas vraiment de quoi faire rêver ! On sent le souci du détail chez l'auteur, quitte parfois à provoquer quelques longueurs… Les thèmes sont nombreux, trop peut-être pour être traités avec profondeur. On côtoie les laissés-pour-compte de la société et ceux qui en profitent : les immigrés, les malades, les prostituées, les macs, les policiers corrompus… Emma Donoghue y parle des déracinés, de la condition des femmes, du rapport des parents aux enfants, de la violence quotidienne… Son écriture est agréable et fluide et permet de passer un bon moment de lecture, même s'il m'a manqué un petit quelque chose pour être vraiment emballée…


Je tiens à remercier vivement Babelio et les éditions Stock pour ce partenariat !
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1876: Blanche a quitté Paris pour un avenir meilleur dans le grand Ouest américain, cherchant fortune à San Francisco avec deux compagnons, anciens artistes du Cirque d'hiver.
Elle est devenue danseuse de bastringue (et bien plus si affinités), a mis sans état d'âme un fils en nourrice, et entretient par ses charmes tarifés de danseuse un brin putain, cet improbable ménage à trois.

Quand Jenny, jeune femme originale, chasseuse de grenouilles, clown androgyne et sauvage, apparait dans la vie de Blanche, l'amitié va bousculer la routine. Et l'équilibre "familial" précaire de la danseuse et de ses "macs" va voler en éclats, en un été de canicule, jusqu'au drame le plus extrême.

San Francisco post ruée vers l'or: plongée sordide dans les cloaques de la ville, ses bordels, ses salles de spectacles, ses trafics, ses "fermes à bébés", ses blanchisseries chinoises, ses immeubles de rapport de Chinatown et Downton.

Emma Donoghue ne nous épargne rien, on s'y croirait!
Cette lecture est édifiante, hyperréalisme, vivante et canaille!
S'appuyant sur des faits véridiques et une documentation unique, elle nous offre un roman puissant, une plongée dans un melting pot grouillant où étrangers et aventuriers pullulent, avec la chaleur étouffante de l'été 1876, l'épidémie de variole, la pestilence urbaine, la violence des rapports humains et l'émigration qui transforme une ville en plein essor.

Drame de la jalousie, concupiscence masculine et prostitution, statut de la femme dans ces temps de pionniers... le décor est en place, odorant et musical de multiples airs de tout horizon. C'est palpitant, cinématographique.
Frog Music m'a maintenue captive, concentrée sur un montage littéraire original, mêlant les journées sans chronologie.
Une réussite!

Clin d'oeil de fin: la consommation des grenouilles jambes-rouges de Californie faillit provoquer l'extinction de la race à la fin du XIXe. Fin d'un mythe: les froggies ne sont pas simplement des français!
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San Francisco 1875.
Frog music est un roman qui parle d'amitié.
Celle de deux jeunes femmes, l'une danseuse dans un bordel, Blanche, l'autre, affublé d'un costume masculin et qui exerce le métier de "chasseuse de grenouilles", Jenny.
Une amitié ambigüe et éphémère, car Jenny est bientôt assassinée.
Blanche n'aura de cesse de faire arrêter et condamner les coupables dont elle croit connaître l'identité.
Un roman sur fond de pauvreté, de maladie (l'épidémie de variole qui ravagea la région), de violence...
Un roman où les mensonges et les trahisons se multiplient, où chacun vit de combines pour essayer de s'en sortir, allant jusqu'à se vendre parfois, où l'héroïne traine son mal être et un lourd secret.
Tiré d'un fait divers réel, Emma Donoghue nous livre un ouvrage où domine le drame, mais avec , parfois, heureusement quelques scènes plus légères.
Une narration rendue complexe par les aller-retours permanent entre passé et présent, une sensation de lenteur, de répétition également.
Etait-il nécessaire de saupoudrer son histoire de nombreux refrains, qui plus est, en anglais ?
Il y a des interrogations qui persistent, des points qui mériteraient un complément d'information pour donner plus de crédibilité au récit.
Au final, un roman dur, dans lequel la vie de l'époque est parfaitement restituée et où les personnages sont plus vrais que nature.
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Il y a des amitiés, qui comme ça, naissent au détour d'un coin de rue. C'est ce que Blanche et Jenny ont véçu, et c'est ce qui a changé leur vie.
Blanche , danseuse burlesque aux moeurs légères fait le rencontre inopinée de Jenny, femme extravertie et excentrique.
Blanche par son côté déluré va causer la perte de Jenny. Cette dernière aura tout fait pour que Blanche retrouve son fils qu'elle avait laissé en nourrice et pour qu'elle fasse enfin face à ses responsabilités de mère et de femme.
Mais l'amant et souteneur de Blanche ne verra pas cela d'un bon oeil.
Blanche fera son possible pour que le meurtre de son amie ne reste pas impuni.

Un livre sympathique, à l'écriture agréable. néanmoins, les trop nombreux extraits de chansons ont géné ma lecture. L'histoire, quant à elle, est intéressante, une belle leçon d'amitié, mais qui au final n'a rien de transcendant.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
"Dors, min p'tit quinquin
Min p'tit pouchain,
Min gros rojin..."

Dors, mon petit enfant, mon petit poussin, mon gros raisin. Les notes coulent sans heurt, pas plus douloureuses que des piqûres d'épingle. Une vieille berceuse picarde un peu simplette que sa grand-mère lui chantait dans la petite mansarde parisienne.
[...]
Blanche se redresse sur le bord du lit et reprend :

"Tu m'f'ras du chagrin
Si tu n'dors point qu'à demain"

"Ferme ton clapet, bébé, avant que je ne te le cloue moi-même" traduit Jenny très librement. J'imagine que la plupart des berceuses se résument à ça."
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Blanche se souvient de ce que c'est, d'avoir quinze ans : on se sent prisonnière d'entraves indéfinissables, on a l'impression que la vie n'appartient qu'aux autres. Et puis un jour, sans crier gare, tout commence.
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Blanche est experte dans l'art d'aguicher. C'est une allumeuse, qui s'y entend comme personne pour faire naître une flamme, la moucher, la rallumer, la souffler à nouveau.
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"Tout le monde a besoin d'un zeste d'inattendu pour distinguer une journée de la précédente".
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Quand on fatigue à San Francisco, on trouve toujours une colline contre laquelle s'adosser.
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