Golden Kamui dont voici la 7ème livraison, reste quand même un manga à part.
Dès la présentation des différents personnages (utile, car il y a quand même de quoi se perdre entre les Sugimoto, Kiroranke, Shiraishi, Ushyama, Tsurumi…) on sait que l'humour sera là. Parmi les signes distinctifs des uns et des autres, on notera des détails tels que : "n'aime pas les criquets confits", "n'aime pas les Shiitaké", "aime la cervelle relevée d'une pointe de sel"…On est loin du questionnaire de
Proust.
L'auteur Satory Noda nous ballade une nouvelle fois à travers les immensités glacées de l'ïle d'Hokkaido, d'un champ de courses, à une chasse à l'ours, à la poursuite des tatouages qui mis bout à bout, doivent conduire la petite équipe rassemblée autour de Sugimoto l'Invicible, au trésor des Aïnous.
Encore une fois, on referme le livre avec le sentiment d'avoir acquis les connaissances indispensables à tout homme moderne soucieux de garder un lien avec la nature (précaution qui pourrait s'avérer utile le jour où l'homme à la mèche et celui au plumeau sur le crane, finiront par tout faire péter) : comment capturer un renard avec un seau et de l'huile, faire de la divination avec un crâne de renard enveloppé dans des copeaux de saules, éloigner les mauvais esprits en mâchant de la racine d'Ikema, déguster de la viande de phoque (même sans anémones flasques),..
Un exemple parmi tant d'autres : imaginez que vous vous trouviez face à un ours grognon au sortir de l'hiver. Que faire ? Fuir ?
Un peu facile.
Pourquoi ne pas plutôt lui donner à manger du lichen et des pétasites ? Ces plantes qui permettent la création de gaz, serviront à déboucher l'anus du plantigrade obstrué par les écorces qu'il a mangées avant l'hiver. Une fois la nature arrosée sur 3 kilomètres à la ronde (pensez à vous baisser à temps), vous retrouverez un ours urbain et le tour sera joué.
Étonnant, non ? Enfoncé le Manuel des Castors Juniors !
A propos d'enfoncer, ce volume se laisse aller à des séquences assez trash montrant des découpes de museau d'ours suivies de sodomie au sabre. Quand je vous dis que ce manga est à part.
Sinon, au niveau du dessin, comme d'habitude, le découpage un peu haché et des cases sans doute trop biscornues ne facilitent pas toujours la lecture. Mais on n'a rien sans rien.