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EAN : 9782919176762
184 pages
Aux forges de Vulcain (28/08/2014)
3.41/5   16 notes
Résumé :
Un jeune homme revient chez lui, au bord du fleuve où, cinq ans plus tôt, il a tué son meilleur ami.
Fasciné, il redécouvre la ville de son enfance, étrangère et familière, et se remémore cette amitié tourmentée jusqu’à l’événement fatal.

Récit entre ombre et lumière, roman intense et fervent où la nature reflète les passions, Le Jour de l’effondrement emporte son lecteur jusqu’à la résolution – et l’apaisement.

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« Jour de l'effondrement » est le retour d'un jeune homme sur les lieux de son malheur, sa ville natale, où il a passé les seize premières années de sa vie, mais surtout là où il a tué, cinq ans plus tôt, celui qu'il considérait comme son meilleur ami.

Il le dit dès les premières lignes, et on entre tout de suite dans une ambiance de plomb, où le gris domine, où personne n'a de nom, sauf Sonia, la soeur du meilleur ami décédé, seul personnage positif, même s'il a lui aussi son lot de souffrances.

Ce retour de quelques jours sera majoritairement une errance dans les lieux connus : le fleuve où les deux amis allaient se baigner, la tour dans lequel le meilleur ami assassiné vivait avec sa mère et sa soeur, et qui est désormais inhabitée pour cause de destruction prochaine.

Rédigé sous la forme d'un monologue, on apprend peu à peu quelles sont les raisons qui ont poussé le jeune homme à tuer son ami, la spirale de mal-être dans lequel il est s'est enfoncé, cédant peu à peu la place à un sentiment de jalousie et d'autodestruction (qui s'est finalement retournée contre son ami), l'amitié malsaine qui régnait entre les deux garçons, la culpabilité dans laquelle il vit désormais. le personnage principal cherche à atteindre le fond, sans désir de s'en sortir, sans envie tout court, ni sentiments.

Le résultat donne un roman très froid, dans lequel je n'ai pas réussi à me sentir à l'aise à un seul moment. Aucun personnage n'est attachant, tout est triste, morne, sombre. A souligner toutefois, l'écriture très belle de Michèle Astrud, qui rend poétique des situations tristes comme la pluie. On se laisse emporter par sa prose, si bien que parfois, il arrive qu'on en perde un peu le fil de l'histoire (il y a eu quelques passages que je n'ai pas su situer dans la chronologie des faits, et cela m'a gênée).

J'ai reçu ce roman dans le cadre de l'opération « Masse critique » et je remercie Babélio et les éditions Aux forges de Vulcain pour ce texte exigeant et marquant
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Tout d'abord, merci à Babelio pour cette nouvelle opération Masse Critique ainsi qu'aux Éditions Aux Forges de Vulcain pour cet exemplaire de le Jour de l'Effondrement.

Je l'admets, je suis déçue. Ce livre, je voulais l'aimer. Il avait jusqu'ici de bonnes critiques et cela me désole un peu de faire chuter la note. D'autant plus que je ne peux pas reprocher à Michèle Astrud de mal écrire. le style est irréprochable. Je n'ai relevé que peu de fautes. Les descriptions sont belles, soignées, visuelles. Très détaillées, très sombres. Trop pour moi. C'est lent, c'est morne, c'est déprimant. J'aime mes romans avec plus d'action, ou à défaut, d'interactions entre les personnages.

Or, le principal problème est là : on ne croit pas à ces relations, à ces amitiés. Les dialogues sont tout sauf crédibles (à 16 ou 21 ans, personne ne parle pas comme ça, même chose pour les autres personnages, les ivrognes/SDF notamment). le style très intellectuel fonctionne bien pour les passages pensés et les descriptions, même s'ils me laissent personnellement de marbre, mais impossible de rentrer dans les passages parlés. Les personnages sonnent faux, ils sont distants, obscurs, sans émotion, antipathiques au possible. Et quand notre lecture touche à sa fin, on n'a toujours pas cerné grand-chose de leurs personnalités. J'ai cette décevante impression de n'avoir rien appris du personnage principal, qui est pourtant le narrateur : on connait les grandes lignes de son histoire, mais on ne comprend pas ses frasques, ses états d'âme. Pourquoi est-il si froid, si apathique? Il est toujours dans la fuite, dans le rejet, il méprise le monde entier. Il n'a rien pour lui, je n'ai même pas réussi à le prendre en pitié. Les rares indices sur son caractère ne se confirment pas nettement, s'infirment même parfois. Il est flou, insaisissable.

Pour moi, ce livre ressemble un peu à de l'art contemporain ou à certains films d'auteurs français un peu ronflants. On attend qu'il s'y passe quelque chose, mais ce n'est finalement qu'une enfilade d'événements sans profondeur, avec un message présent sans doute, mais qui nous échappe et qui n'éveille en nous que l'ennui. Quand vient le générique de fin, on reste avec une impression un peu malsaine de vide et de soulagement.

Bref, je dois préférer la littérature plus populaire, moins érudite. Ce livre n'était pas pour moi, il ne m'a pas touchée, même si cela n'enlève rien au talent de l'auteur qui a une plume très précise (ce qui s'entend, pour une professeure de génie civil) et poétique.
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Ce qui frappe avant tout dans ce beau roman sur l'amitié est la qualité de l'écriture de Michèle Astrud, au point qu'à plusieurs reprises, j'ai été obligée de revenir en arrière tant j'étais sous le charme de cette prose toute en finesse au point d'en oublier la trame du récit !
En revenant sur les lieux de son passé, le narrateur évoque la mémoire du garçon qui fût son seul ami. C'était un garçon brillant, il était bon élève, toujours premier en mathématique et en physique. Mais son seul but était de partir, tout lui semblait étriqué dans sa vie. Les études, le travail, la famille, une petite vie bien rangée, ce n'était pas pour lui.
Le narrateur au contraire était un enfant effacé et solitaire, sa mère directrice d'école n'a que peu de temps à lui consacrer, il se débrouille seul pour étudier.
Pour lui accepter une vie ordinaire allait de soi : « A quoi bon se révolter ? Contre qui se rebeller ? Je n'avais rien à dire, rien à demander. Je n'étais pas malheureux. »
Une amitié improbable va se nouer entre ces deux enfants tellement différents qu'on les avait surnommés : « le tigre et le vautour ».
Une lecture très prenante, à la fois par une écriture qui mène très bien ce parcours entre le présent et le passé. Mais aussi par les réflexions sur des questions qui touchent à la solitude, au malaise social d'une société individualiste.
Pas de règlement de comptes dans ce roman, pas de haine ou de larmes, juste des souvenirs, des jours de colère et des jours de bonheur, le récit d'une histoire.

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Je tiens tout d'abord à remercier les éditions « les forges du Vulcain » de m'avoir permis de lire en avant première, ce livre qui va sortir en août prochain.
J'ai reçu donc des épreuves non corrigées, mais peu de coquilles dans cette version.
J'ai beaucoup aimé l'univers de cette auteure et cela m'a fait penser à d'autres ouvrages, que j'ai lus récemment.
L'un, déjà édité par « les forges de Vulcain », « Et je me suis caché » de Geoffrey Lachassagne que j'avais découvert lors de la précédente rentrée littéraire.
Et « l'esprit d'ivresse » de Loïc Merle, édité par les éditions Stock ou « Faber » de Tristan Garcia
Ces livres écrits par de jeunes auteurs, parlent des villes de province et surtout de la vie dans les zones péri urbaines. Nous sommes dans les banlieues, en marge de grandes villes, que cela soit Paris ou des grandes villes de province.
Le jour de l'effondrement raconte le retour d'un jeune homme dans la ville de son enfance et surtout de son adolescence.
L'effondrement est celui de deux tours HLM, qui vont être dynamitées dans quelques jours. le narrateur revient donc sur les traces de son enfance et adolescence.
Enfant et adolescent, il a été ami avec un garçon, avec qui il avait une amitié fusionnelle et on apprend, à travers les lignes, qu'il l'aurait peut être posé un soir dans le fleuve qui longe ce quartier périphérique. Ils ont rêvé ensemble de prendre la route et de fuir ce lieu si terne, si triste.
Au fils des pages, le narrateur va nous raconter son quotidien actuel de loser, il a le diplôme de la vie, il a fait plusieurs métiers au fils de ses errances. Il vit en marge de la société, il va au gré du vent, au bord de sa moto.
Nous allons découvrir sa vie de lycée.
Avec une belle écriture, proche de la vie et poétique à la fois, nous allons nous attacher au parcours de ce jeune homme et des êtres qui l'entourent.
La nature peut être présente, malgré tout, dans ces zones péri urbaines, il y a des tours, genre cages à lapins, des zones commerciales et d'activités, assez moches, des petites maisons individuelles, un lac où les enfants des tours peuvent faire du canoë ou quelques bêtises, mais cela devient vite un lieu de découverte, de chasse au trésor, d'aventures.
J'ai beaucoup apprécié la description de ces zones, peu décrites dans la littérature mais où peut jaillir de la poésie, du fantastique…
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Comme toujours, aux forges de vulcain, l'on sait choisir les récits décalés et parfaitement écrits donnant une perception autre de la réalité. Sobre, faite de ressentis et sans s'embourber dans des détails inutiles, Michèle Astrud nous mène par la plume vers les eaux sombres, plongeant le lecteur inexorablement dans la mémoire d'un inconnu, pareillement a un kelpie...

Une fable moderne donc, immergée entre deux tours d'immeubles industrieux, entre deux jeunes-hommes, entre deux familles. Une lente coulée dans la peau trop étroite et craquelée du narrateur, le véritable noyé de l'histoire... Car au final, qui de la victime ou du malheureux meurtrier s'est perdu à tout jamais ?
Lien : http://unlivresurmeslevres.b..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je ne voulais pas survivre. C'était bien le cadet de mes soucis. Replié, tassé sur une chaise, la tête baissée, j'attendais juste quelques mots de plus, une seule phrase : "Vous n'avez rien à ajouter ?" pour tout cracher, tout avouer.
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Il pouvait débarquer d'une minute à l'autre. N'importe quel jour, à n'importe quelle heure, nous l'attendions; les deux femmes n'étaient pas inquiètes, elles avaient l'habitude, mais je finissais par m’exaspérer.
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C'était un bon élève. Les meilleures notes en mathématique et en physique, c'est lui qui les raflait. Toujours derrière, je cravachais sans réussir à l'égaler.
Il haussait les épaules et répétait:
- Aucune importance, tu te fatigues pour rien. Je te laisserai bientôt ma place, je ne veux pas continuer. Pas comme ça. Pas ici.
Sa place? Quelle place?
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Vidéo de Michèle Astrud
VLEEL 295 Rencontre littéraire avec Michèle Astrud, Simplement immortels, Aux forges de vulcain
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