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EAN : 9782818504840
352 pages
Fayard (09/09/2015)
3.42/5   6 notes
Résumé :
La guerre civile de trente ans que représentent les deux conflits mondiaux de 1914 à 1945 ont fait naître la conviction que l'abandon des nations au travers de la création de l'Europe était la seule option possible au maintien de la paix. C'est aller un peu vite et négliger que bien que non élucidées de manière consensuelle - à la fois du fait du recouvrement de la question par les atrocités de la seconde guerre mondiale, des divergences d'interprétations selon les ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce livre comporte deux parties d'intérêt très inégal et surtout dont le passage de l'une à l'autre parait en grande partie artificiel.

La première partie est passionnante. Elle traite des conditions du déclenchement de la première guerre mondiale, de la conduite de cette dernière, et de la paix, des conditions de sa négociation, de l'évolution des Etats-Unis en la matière, et des modalités de l'application de la paix de Versailles.
Elle est très riche d'informations, d'analyses qui stimulent la réflexion du lecteur, et sont donc d'un très grand intérêt, même pour celui qui n'y adhère pas totalement, et peut être même surtout dans ce cas. Bref, exactement ce que l'on attend d'un esprit supérieur comme celui du Che : on prévoit de ne pas être toujours d'accord avec ce qu'il peut écrire, mais on s'attend à trouver un très grand plaisir à se livrer à la réflexion que cette divergence va susciter. À titre d'exemple, à propos de la culpabilité exclusive que l'auteur attribue à l'Allemagne dans le déclenchement de la guerre. Car c'est une chose de pouvoir à présent froidement observer, (si du moins c'est bien le cas, je veux bien le concéder à M Chevènement, n'ayant pas le temps de creuser la chose) que la mauvaise organisation de la Russie et ses mauvaises conditions de transports auraient du empêcher l'Allemagne de craindre de pouvoir être prise de court au cas où la Russie aurait décrèté la mobilisation générale, et d'en tirer, confortablement installés dans notre lecture et nos fauteuils, que donc l'Allemagne n'avait pas besoin de se livrer par précaution à l'exercice de mobilisation qui allait entrainer, de fil en aiguille, celle de tous ses ennemis potentiels, et rendre la guerre inévitable ; mais c'en est une autre, quand on est en situation, d'apprécier exactement un danger quand il peut être mortel.

Pour résumer, cette première partie est un incomparable bonheur de lecture.

Les choses se gâtent sérieusement dès que JP Chevènement aborde, en faisant un parallèle peu convaincant, la période que nous vivons.
Le livre se transforme alors en une suite de chapitre qui fait penser à une succession ininterrompue d'articles de pages ˝ débats ˝ de la presse quotidienne, avec ce qui les caractérise le plus souvent : ne pas être, précisément une contribution à un débat, mais l'affirmation sans nuance d'une position de parti pris. Or les a priori et les affirmations de Chevènement ne sont pas intéressants pas en tant que tels, mais en tant que susceptibles de susciter la réflexion, objectif manqué en l'occurrence, car multiplier les présentations d'une thèse ne constitue pas une analyse du monde et de son fonctionnement économique et politique. Bref, je n'ai pas tenu bien longtemps  (une quarantaine de page peut être...) après le basculement de ma lecture dans cette deuxième partie qui touche à notre monde contemporain.
Peut-être ai-je, du coup, manqué quelques pépites dans le reste du livre ?
Je ne l'exclus pas.
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Un essai politique sorti fin 2013. L'Union Européenne est en crise, quels choix lui permettront d'en sortir ? Dans la deuxième partie de l'ouvrage, JPC ébauche des propositions, dont deux me semblent intéressantes pour résumer sa position : 1/ donner à nouveau du poids aux nations au sein de l'UE et 2/ sortir de la monnaie unique et la remplacer par une monnaie commune (« rétropédalage » ; « revenir sur la surintégration entre les Etats trop hétérogènes réunis au sein d'une même union monétaire », p302).

Comment en est-on arrivé là et quelle est la position de l'Allemagne ? L'auteur scrute l'histoire de l'Europe au 20e siècle et cherche à anticiper l'orientation de l'Allemagne, car le destin de l'UE, en cette seconde décennie du millénaire, se décide à Berlin. Quel sera le choix allemand : l'ancrage en Europe ou la tentation du grand large ?

Et le passé : sur cent pages, l'auteur se penche sur la Grande Guerre, ses origines, ses causes profondes et sur la responsabilité allemande dans son déclenchement. Il choisit de creuser cette piste car la position dominante de l'Allemagne lui rappelle les circonstances au début du 20e siècle. Un parallèle troublant. Il est question de hégémonie et de rivalité avec la Grande Bretagne ; du leurre (ou de la faute !) de décideurs allemands de l'époque. Une mise en perspective sur le long terme afin de dégager les lignes de force, autrement dit la destinée de l'Europe (rien que ça). Eh bien, c'est pour cette révision d'histoire que j'ai mis quatre étoiles, le reste de l'essai sera vite obsolète.
Même s'il comporte un détour par la mondialisation et le binôme Etats Unis – Chine, le propos de l'auteur reste centré sur l'UE.

L'essai manque par endroits de fluidité et de concision, surtout lorsqu'il est question d'économie et des chiffres. L'auteur aurait dû structurer différemment son propos : placer en ouverture le volet contemporain avec les interrogations sur l'UE et mettre en deuxième partie le volet historique. Cela aurait été une démarche plus stimulante à mon goût : comment est-on arrivé là (au déficit démocratique au sein de l'UE, au déséquilibre entre les Etats) ? Autre regret, l'auteur aurait dû ajouter une bibliographie des ouvrages cités au fil des pages.

Extraits :
« Les dirigeants allemands devinent sans doute l'impasse politique de la monnaie unique et, selon une hypothèse assez vraisemblable, peuvent chercher à dégager leur responsabilité en faisant porter à d'autres celle de son naufrage. [ Il y a eu une ] mise en garde publique de Joschka Fischer [ancien ministre sous Schröder] : Angela Merkel ne doit pas apparaître comme la troisième personnalité allemande à avoir détruit l'Europe en l'espace d'un siècle, après Guillaume II et Hitler ». p257.

« le leadership [de l'Allemagne ] a-t-il été délibéré ? [ ] Prend-il en compte l'intérêt général européen ? le poids de l'Allemagne ne risque-t-il pas de déséquilibrer à nouveau l'Europe ? » p173
« La chancelière allemande a imposé à vingt-quatre de ses partenaires un traité budgétaire dit TSCG sans rencontrer de résistance » p204

« L'Histoire a modelé des tempéraments différents chez nos deux peuples. de Luther défendant l'autorité des princes contre les paysans révoltés, à Bismarck réalisant d'en haut la première unification, puis à la CDU de Helmut Kohl, artisan de la seconde, et d'Angela Merkel, gardienne de l'orthodoxie ordo-libérale, l'Allemagne manifeste plutôt des traits culturels conservateurs. La France, quant à elle, qu'on s'en targue ou qu'on le déplore, reste le pays de la Révolution ; sa vie politique tourmentée témoigne de cette prédisposition particulière. » p292
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La thèse de l'auteur assez alambiquée - qui va chercher dans les causes de la guerre de 1914 les raisons d'abandonner l'Euro mis en place en 2002 - n'est pas soutenue par une présentation claire et structurée. Au contraire, l'idée vient à la lecture du texte qu'il a été davantage dicté qu'écrit et composé par blocs que conçu comme un ensemble. L'argumentation se déploie en effet par d'innombrables allers et retours et de répétitions qui ne facilitent pas son suivi. de plus, l'humour, le cynisme, le trait d'esprit et l'argument d'autorité sont souvent insérés là où un raisonnement aurait certainement permis de clore plus sûrement les assertions présentées. Enfin, la thèse politique qui repose elle-même sur un postulat historique fragilise encore une position que l'on ne parvient décidément pas à insérer dans la réalité. Ajoutons à cela qu'une opinion politique, si elle gagne certainement à s'appuyer sur une mémoire, semble devoir toutefois dégager des horizons et préparer l'avenir, celle de Jean-Pierre Chevènement reste à l'inverse, quel que soit l'angle sous lequel il la présente, irrémédiablement enracinée dans la Belle époque. On trouve donc décidément peu de raisons d'accorder le moindre crédit à son travail pourtant très érudit.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Il y a ainsi dans le partenariat franco-allemand une certaine dissymétrie, comme dans un couple que l'un revendique et dont l'autre s'accommode.
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