Dans le même ordre d'idée, l'histoire de l'avènement de la démocratie représentative et de son principal, bientôt exclusif, outil d'expression de la souveraineté populaire qu'est le suffrage universel, ne saurait effacer toutes les formes de souveraineté en acte et d'aspiration à la démocratie directe qui se sont exprimées dans le passé.
Au cours de l'histoire, certains groupes sociaux se sont ainsi accaparé les moyens d'imposer leur vision des choses, faisant volontiers passer pour universels des récits qui, en réalité, servent leurs seuls intérêts.
L'histoire ne naît pas émancipatrice. Elle le devient. Ou pas.
Le premier réflexe est d'attendre d'une histoire émancipatrice qu'elle soit celle des dominés, des vaincus, des opprimés, sans grades, sans voix, sans-culottes ou sans dents et, souvent, sans histoire.
Une décennie s'achève et "Télérama" demande à celles et ceux qui ont fait les années 2010-2020 de regarder dans le rétro et de nous proposer un bilan, chaque jour jusqu'à la fin de l'année. En Arts, Musique, Cinéma, Littérature... Que retiendra-t-on de ces dix ans qui viennent de s'écouler? Aujourd'hui pour décrypter une décennie d'éducation, nous avons interrogé Laurence de Cock, historienne et enseignante. Auteure de "école", elle nous parle de la crise identitaire et institutionnelle que traverse le corps enseignant depuis 10 ans.