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EAN : 9782809703283
224 pages
Editions Philippe Picquier (10/02/2012)
3.67/5   9 notes
Résumé :
Rassembler son peuple dispersé, les Touvas de Mongolie, et les ramener au berceau de leurs origines, telle est la promesse que s’est faite l’écrivain et chaman Galsan Tschinag. Un jour de printemps 1995, le rêve s’accomplit et s’ébranle la caravane dont ce livre conte l’épopée.
Hommes, femmes, enfants, trois cents chevaux et cent trente chameaux lourdement chargés vont cheminer durant cent cinq jours à travers steppes, déserts et montagnes, dans une nature d’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'ai lu quelques livres de Galsan Tschinag, nouvelles ou récits de son enfance touva dans les grandes steppes mongoles, et, fiction ou réalité, j'ai toujours aimé son ton sobre, cette sorte de nostalgie résignée qui rend poignante la simplicité de ses récits.
J'ai donc ouvert La Caravane sans trop réfléchir, pensant y retrouver l'auteur que j'aime. Mais ce récit est bien différent. C'est l'accomplissement d'une promesse que s'était faite Galsan Tschinag, celle de ramener son peuple exilé par les vicissitudes du communiste Mongol sur ses terres, pour y vivre à nouveau selon ses traditions nomades. Galsan Tschinag se mut alors en organisateur d'expédition, en acheteur de dromadaires et en berger pour son peuple.
En berger surtout, et c'est ce qui m'a dérangé dans ce livre où l'auteur, parlant de lui à la troisième personne, se donne le rôle de patriarche débonnaire ou sévère, redresseur de tort et ayant toujours raison. Un rôle qui ne sied pas à l'image que je me fais du personnage et qui me le rend bien antipathique. J'espère qu'il n'a pas pris la grosse tête comme l'on dit, mais je crois que je vais rester pour un temps sur les oeuvres qu'il a écrit plus tôt dans sa carrière, et je préfère conseiller le monde gris ou Belek, une chasse dans le Haut Altaï à ceux qui ne connaissent pas cet écrivain.
Je tiens seulement à préciser, avec de mettre un point final à cette note de lecture, que, bien que je n'ai pas aimé l'angle ni le style du récit, j'ai beaucoup appris sur les Touvas. Je n'aurais jamais imaginé qu'il existe, aux confins glacés de la Mongolie, un peuple turcophone, minorité exotique dans ce peuple déjà si étrange à nos yeux que sont les nomades des déserts froids. le livre semble accompagner un reportage sur la caravane qu'a monté Galsan Tschinag pour retourner sur le territoire traditionnel des Touvas. Si je parlais allemand (pays d'adoption de l'auteur, où il connaît un bien plus grand succès qu'en France), je crois que je tenterais de regarder ce film et que je le conseillerais plutôt que ce livre.
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Une petite expédition en Mongolie, çà vous tente?
Celle que nous propose Galsan Tschinag revêt un aspect bien particulier. En effet, notre auteur est originaire de l'Altaï, massif montagneux coincé entre la Russie, la Mongolie et le Kazakhstan. Il fait partie de la communauté Touva (peuple turcophone) aujourd'hui disséminée dans ces steppes d'Asie Centrale.
Son idée est, telle celle de Moïse, de rassembler son peuple et de le ramener au bercail, c'est à dire sur les hauteurs de l'Altaï. Il va, donc, créer un grand exode de Touvas à travers la Mongolie à dos de chameau, à cheval (et aussi en véhicules motorisés). Cette grande migration, suivie de près par les médias allemands (Tschinag est très connu en Allemagne) va , donc, nous être contée par cet écrivain Chaman.
L'ouvrage se décompose en deux parties. La première évoque les préparatifs, le contexte dans lequel vit cette population nomade. La seconde est le journal de bord de Tschinag abordant la grande traversée.
Au terme de cette lecture, j'ai été un peu déçu. Si l'idée de ce voyage me semblait fascinant, j'ai été un peu troublé par la narration. L'auteur n'évoque pas assez (à mon goût) , l'histoire de ce peuple, les paysages traversés, les difficultés du quotidien. Tout me semble survolé. 2.5/5
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Une fresque épique comme j'en ai peu lu, une épopée digne des plus grandes légendes de notre monde. Et oui, à ce point, il suffit de lire la quatrième de couverture pour comprendre un peu où on va mettre les pieds. Rassembler un peuple dispersé pour les ramener au berceau d'origine puis l'accident, menant à cinq cent jours de périple à travers des paysages aussi merveilleux que dangereux, pour arriver jusqu'au mont Altaï en Mongolie. Voilà pour l'histoire, mais l'intrigue, elle, n'est pas de savoir s'ils vont y arriver mais combien vont y parvenir, quel sera le prochain drame à surmonter.
Je n'ai pas pu m'empêcher d'avoir cette vieille légende indienne en tête, transportant des marchandises et des personnes royales, une caravane subit une avalanche dans l'Himalaya et tous périssent enseveli, c'est alors qu'une divinité vient sauver un enfant, le descendant du trône. J'avais peur que l'auteur soit le seul survivant. « Je veux écrire une page d'Histoire » est écrit dans le prologue, c'est la sensation que j'ai eue.

Un récit d'une grande force, comme nos voyageurs et ils ne sont pas les seuls à en sortir grandi.
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Les Touvas sont un peuple turc vivant principalement en Russie. Lors de la période communiste de la Mongolie, ce peuple minoritaire en Mongolie a été disséminé. Les 3/4 de sa population a été déplacée !

Galsan Tschinag, auteur mongol écrivant en langue allemande, est le chef et le chamane de ce peuple. En 1995, il entreprend de former une caravane de chameaux, chevaux et camions pour ramener son peuple dispersé d'où il vient. C'est cette histoire qu'il raconte dans La Caravane.

Le livre est construit un peu bizarrement : d'abord des chapitres racontant les Touvas avant leur exil (Tschinag appelle cela "la préhistoire") et des chapitres racontant la préparation du voyage où le narrateur parle à la troisième personne; ensuite le journal de bord de l'auteur, à la première personne. L'Histoire est essentielle pour lui. En ramenant son peuple chez lui, il a l'impression de la faire.

On sent tout au long du propos que l'auteur est quelqu'un de très fier, alors quand il dresse un portrait peu flatteur de son peuple et des Mongols en général, c'est d'autant plus dur : paresse, alcoolisme, cupidité. le quotidien de la caravane est souvent malmené par des tracasseries liées à ces particularités.

Mais il est aussi l'occasion d'une ode au retour aux sources et aux valeurs essentielles du nomadisme.

Une belle aventure même si le livre en lui même est très brouillon. J'ai eu l'impression parfois que l'auteur ne nous fournissait qu'une version tronquée de son Journal de Bord. Pour un voyage de 2 mois je le trouve un peu court. Mais l'important est qu'à présent les Touvas peuplent à nouveau l'Altaï.
Lien : http://ledragongalactique.bl..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
La steppe de Gobi devient leur yourte et, peu à peu, ils s’accoutument au sable jaune clair et froid qui pénètre par tous les pores. Le matin au réveil, ils se retrouvent recouverts du sable apporté par le vent. Pour s’en débarrasser, ils doivent se frotter les yeux et les oreilles, tapoter leurs vêtements et secouer leurs bottes. Quand ils boivent du thé, il reste une couche de sable au fond de leur bol, et leurs dents crissent lorsqu’ils mâchent de la viande ou du fromage séchés. Ils prononcent désormais le mot sable avec autant de respect qu’ils pensent et disent d’ordinaire pierre ou glacier. (p. 71, Chapitre 8, “L’histoire s’infiltre dans le sable et le froid”).
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Plus efficaces, les femmes savent au moins où trouver les choses et sont toujours les premières à mettre la main à la pâte. Partout en pays mongol où les hommes sont devenus des propres à rien, elles doivent depuis peu charger leurs frêles épaules de tous les fardeaux ; ici aussi, elles sont plus vives et courageuses que ceux censés avoir représenté un jour le sexe fort, eux qui se contentent depuis longtemps d’engrosser leurs compagnes, de les tenir en tutelle, et de se faire en plus servir et nourrir.
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Le tempérament mongol s’accompagne d’un peu de laisser-aller et de lourdeur d’esprit qui s’expriment tout particulièrement dans la vie nomade. Mais ce que je découvre ici est bien pire, c’est un crime sans nom, une catastrophe sournoise. La vie semi-sédentaire a profondément altéré la nature des anciens nomades qui se vautrent aujourd’hui dans un tas de boue appelé habitude. Tout empêtrés dedans, ils ont besoin d’une main secourable pour les en tirer : le fouet sera cette main. Favorisée par les fêtes d’adieu qui se succèdent sans fin, l’indolence chronique s’est accrue. Jamais encore les gens n’ont été à ce point imbibés d’alcool. Nombre d’entre eux sont devenus des épaves, des singes avides de nourriture et de boisson
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Le peuple dont je suis issu est en train de s'éteindre sous mes yeux et personne ne s'en soucie. Moi, je veux saisir par la bride l'Histoire qui pense s'écouler sans nous et nous laisser pour morts, telles des épaves anonymes.
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A présent, je peux l’affirmer : on mène ici une vie plus originelle et plus nomade que dans les districts laissés derrière nous, voici la Mongolie chère à mon cœur. Je suis satisfait de n’avoir plus à acheter désormais un seul litre de lait. Où que nous passions, on nous accueillera au moins avec du thé, des galettes et du fromage blanc, et on nous demandera comment nous préférons notre lait : cru, bouilli ou caillé.
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Videos de Galsan Tschinag (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Galsan Tschinag
"J'ai le goût du merveilleux, ce sont des restes d'enfance." C'est avec ces quelques mots de Romain Gary, extrait de "La Nuit sera calme", que nous démarrons ce nouvel épisode de notre podcast. Car il y sera justement question d'éblouissement des premières fois, de cet âge où chaque découverte est un trésor à apprivoiser. D'enfance, en somme.
Pour nous accompagner : nous recevons Valentine Goby, autrice de nombreux romans pour adultes, mais aussi pour la jeunesse. Son dernier livre, "L'Île haute", nous emmène à la rencontre de Vadim, jeune garçon de 12 ans, qui vit à Paris. Nous sommes en 1943 et il est envoyé dans les Alpes. Officiellement pour soigner son asthme, mais surtout pour fuir les Allemands... car il est Juif. Arrivé après un long trajet en train et dans la neige, Vadim découvre la splendeur de la montagne, immensité enivrante qui le rend minuscule.
Au cours de cet entretien, Valentine Goby nous dira comment est née cette envie d'écrire un roman d'apprentissage, et en quoi l'enfance la fascine et l'inspire.
Juste après, nous retrouverons les libraires de Dialogues, Romain, Rozenn et Laure. Ils ont sélectionné pour nous plusieurs romans sur l'enfance et l'émerveillement. 
Bibliographie : 
- L'Île haute, de Valentine Goby (éd. Actes Sud) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20859799-l-ile-haute-valentine-goby-actes-sud
- Murène, de Valentine Goby (éd. Actes Sud) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18855093-murene-roman-valentine-goby-actes-sud
- L'Anguille, de Valentine Goby (éd. Thierry Magnier) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16758956-l-anguille-valentine-goby-thierry-magnier
- Chèr.e moi (éd. Seuil) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21362899-cher-e-moi-lettres-a-l-ado-qu-lettres-a-l-ado--collectif-seuil
- Germinal, d'Émile Zola (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/843968-germinal-emile-zola-folio
- Les Misérables, de Victor Hugo (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/11354695-les-miserables-victor-hugo-folio
- E = mc2 mon amour, de Patrick Cauvin (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/185907-e-mc2-mon-amour-roman-patrick-cauvin-le-livre-de-poche
- Élisée, avant les ruisseaux et les montagnes, de Thomas Giraud (éd. Contre-allée) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16687921-elisee-avant-les-ruisseaux-et-les-montagnes-thomas-giraud-contre-allee
- Ciel bleu, de Galsan Tschinag (éd. Métailié) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18909888-ciel-bleu-une-enfance-dans-le-haut-altai-galsan-tschinag-anne-marie-metailie
- L'Invention de Louvette, de Gabriela Trujillo (éd. Verticales) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18955179-l-invention-de-louvette-roman-gabriela-trujillo-verticales
- le Petit Prince, d'Antoine de Saint-Exupéry (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/392754-le-petit-prince-avec-des-aquarelles-de-l-auteur-antoine-de-saint-exupery-folio
- Alice au pays des merveilles, de Lewis Carroll (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/8194310-les-aventures-d-alice-au-pays-des-merveilles---lewis-carroll-folio
- L'Étranger, d'Albert Camus (ed. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/440374-l-etranger-albert-camus-folio
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