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EAN : SIE126982_556
(30/11/-1)
3.9/5   10 notes
Résumé :
Eça de Queirós se moque de tout. Sa verve n’épargne personne. Bourgeois, bigots, courtisanes et tartufes, fustigés dans leur hypocrisie, caracolent dans ce roman avec une irrésistible cocasserie.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Première rencontre pour moi avec un écrivain portugais, et on ne peut plus marquante. Messire de Queiroz nous invite là à une promenade. Non pas sur les douces rives du Duros ou parmi les fleurs de Madère ; mais dans un jardin où pousse dru l'un des plus courants et des plus laids sentiments humains : l'hypocrisie.

L'honorable Théodoric Raposo prend la plume pour nous raconter l'histoire de sa vie. Orphelin de père et de mère, il est recueilli par une vieille tante ayant atteint de le stade ultime de la bigoterie… Et fabuleusement riche. Et notre héros est prêt à tout pour capter son argent. Entendre cinq messes par jour, marmonner des patenôtres à s'en faire mal à la bouche et rester agenouillé à s'en faire des calles aux genoux, tonner contre la déchéance et le manque de moralité… Et le soir, rejoindre discrètement sa maîtresse - car le gaillard est un chaud lapin, et la vue d'un jupon suffit à le rendre fou.

Malheureusement, et malgré les prières ardentes qu'il adresse à tous les saints pour hâter son décès, la vieillarde est solidement accrochée à la vie, et songe même à léguer tous ses biens à l'Eglise. Aux grands maux les grands remèdes : pour gagner en sainteté, notre Théodoric entreprend un pèlerinage à Jérusalem ! Pleine d'admiration, sa tante lui demande de lui ramener quelque chose : une relique sainte…

Personne pour sauver l'autre, dans ce livre où le héros est prêt à toutes les lâchetés et tous les mensonges, se fait plumer par des malignes et fréquente de doctes professeurs qui vous fabriquent une authentique couronne d'épine en deux temps-trois mouvements. La fin vient adoucir ce qui, sans cela, passerait pour un manifeste d'agnosticisme et de misanthropie : mieux vaut être ami avec un athée honnête qu'un chrétien hypocrite, et vice-versa. On ne peut qu'approuver.

Un livre absorbant, magnifiquement écrit… Et qui m'a mis profondément mal à l'aise. En tant que croyant, d'une part. Mais aussi en tant que personne humaine. Si brillante est l'écriture qu'elle nous incite à réfléchir sur nous même. Qui peut se prévaloir de n'avoir jamais laissé passer un mot complaisant qu'il ne pensait guère ? de toujours placer ses actions à la hauteur de ses idéaux ? de croire et penser chaque mot qui franchit ses lèvres ? N'en prenez pas plus à votre compte que vous ne voulez ou pouvez vraiment en faire, tel est le second message du livre. Pas évident…
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L'écrivain portugais José Maria de Eça de Queirós est souvent comparé à Balzac, à Flaubert ou à Zola (qu'il a rencontré à Paris en 1885), parce que c'est à lui qu'on doit l'entrée du naturalisme à la française dans la littérature portugaise.

La relique, un de ses premiers romans, raconte le parcours d'un jeune orphelin, pris en charge par une tante riche et bigote, devant laquelle il fait toutes les courbettes, se prétendant même le plus pieux des hommes, parce qu'il se voit déjà l'héritier d'une fortune qu'il compte acquérir au prix de sa bonne conduite. Inutile que la vieille tante sache vraiment de quoi il retourne, puisqu'il arrive à mener une double vie dont elle n'a pas connaissance.

Elle le croit donc si pieux, si épris de toutes les bondieuseries du monde, que pour le récompenser et s'acheter le paradis à sa fin de ses jours, elle envoie son neveu se recueillir sur les lieux foulés par le Christ, en lui rappelant d'être digne et de faire honneur à son nom, en ajoutant que si jamais elle apprenait qu'il avait dérogé à cet ordre, la punition serait fatale pour lui.

Voilà brièvement résumé La relique, ce roman dont une partie se déroule à Lisbonne et l'autre en Égypte et en Terre Sainte, que l'auteur avait visités en 1869-1870, puisqu'il a beaucoup voyagé au cours de sa vie pour des raisons diplomatiques, voyages qui l'ont notamment conduit à Cuba et à Bristol. Et même à Montréal dont il dira : Montréal est une petite ville qu'on voudrait ranger sur une étagère… On dirait qu'il n'y a pas de rues - mais une suite de jardins. Et cela m'enchante!

Même si la facture finale de la traduction de Georges Raeders revue par Beranrd Emery et publiée en 1992 par les éditions Arléa laisse à désirer (fautes d'orthographe, erreurs de typographie, etc.), ce qui m'a parfois agacée, je recommande la lecture de la relique, entre autres pour ce regard que le roman jette sur une époque révolue et pour cette façon qu'a de raconter José Maria de Eça de Queirós, qui donne envie de le découvrir davantage.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Raposo, jeune orphelin est recueilli par sa riche Tata tyrannique et bigote.
Pour rester dans les bonnes grâces de sa tante,
sa vie apparente n'est que dévotions et hypocrisies,
sa vie cachée est plutôt du genre débauchée...
Pour espérer hériter, il se voit proposer un pèlerinage à Jérusalem
et la mission d'en ramener une sainte relique.
En guise d'au revoir, Tata lui dira :
"Si j'apprenais que durant ce voyage tu aies couru après les cotillons,
je te jetterais à la rue, sans une croûte, comme un chien !"
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Texte jubilatoire par un des plus grands auteurs portugais.

Olivier (Meulan et Bouafle)
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je me retirai dans ma chambre pour mettre ma redingote noire.
Là, examinant devant la glace mon visage brûlé,
je souris d’un air de gloire et pensai : “Ah, Théodoric, tu as vaincu !”
Oui, j’avais vaincu ! De quelle façon, tante ne m’avait-elle pas accueilli !
Avec quelle vénération ! Quelle dévotion… ! Et elle allait mal, mal…
Bientôt j’entendrais, le cœur oppressé de joie, les coups de marteau
sur son cercueil. Et rien ne pourrait désormais me déloger du testament
de la senhora Dona Patrocinio.
J’étais devenu pour elle saint Théodoric.
L’ignoble vieille était enfin convaincue que me laisser son or, c’était, pour ainsi dire, le donner à Jésus, aux Apôtres
et à toute notre Sainte Mère l’Église !
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Mais si j’apprenais que, durant ce voyage, tu aies eu de mauvaises pensées et quelque mauvaise fréquentation, ou que tu aies couru après les cotillons, sache-le bien : bien que tu sois l’unique personne de mon sang, et que tu aies visité Jérusalem et gagné des indulgences, je te jetterais alors à la rue, sans une croûte, comme un chien !
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- Caramba, je vais m'en fourrer jusque là !
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