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EAN : 9782757866993
288 pages
Points (25/04/2019)
3.82/5   28 notes
Résumé :
Suivant les destins croisés de six personnages, ce roman polyphonique de l’auteur des Remèdes du docteur Irabu nous plonge dans la « petite industrie » du sexe à Tôkyô.

Fasciné par les conquêtes féminines de son voisin, un solitaire asocial épie ses ébats à travers les cloisons en s’organisant d’acrobatiques séances de masturbation.
Un jeune rabatteur, qui débauche des femmes dans la rue pour des clubs très spéciaux, apprend le difficile métier... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Y'aurait-il quelque chose de détraqué au pays du soleil levant ? A lire Hideo Okuda, on ne s'interroge même plus ! En six tableaux aussi éloquents que consternants, l'auteur du déjanté Docteur Irabu met en scène quelques personnages complètement obsédés par le sexe. Et il ne s'agit pas là d'êtres volages qui vont cocufier quotidiennement leur conjoint avec un partenaire différent, non, ils sont comme contaminés par une terrible déviance qui va jusqu'à mettre en péril leur propre vie.

Le lecteur va ainsi rencontrer pour commencer un jeune homme mal doté par la nature et malheureux en amour, qui, lorsqu'il ne fait pas son affaire avec une grosse fille gourmande et collante, tout aussi mal dotée, se pignole en écoutant les ébats de son voisin avec chacune des minettes qu'il ramène chaque soir à l'appartement…Le même voisin qui en fait teste ces filles, qu'il convainc de jouer moyennant finance dans des vidéos X orchestrées par une petite bande qui en tire les bénéfices. Un jour, une femme plus mûre délaissée par son mari et en manque accepte de tourner…jusqu'à se retrouver nez à nez avec sa propre fille dans un plan à trois…Cette femme cache d'ailleurs un terrible secret dans sa maison qui empeste tout le quartier. Alors quand tout fout le camp, autant que son logement parte en fumée ! Pour jouer les pyromanes, elle va trouver un jeune pigeon sans volonté…Pas étonnant finalement, le jeune en question est lui aussi au bout de son rouleau. C'est qu'il a été le complice, au départ involontaire d'un petit trafic pas joli-joli mêlant de petites lycéennes décidément bien trop dévergondées et vénales. Car le club de karaoke où il bosse se transforme peu à peu en véritable maison de passe où des messieurs viennent batifoler moyennant quelques dizaines de milliers de yens avec des mineures toujours plus gourmandes, mais surtout de monnaie sonnante et trébuchante. Les hommes sont au paroxysme de l'excitation, les clients, mais aussi les employés s'y mettent, les filles sont parfois vindicatives et récalcitrantes, l'atmosphère s'électrise…La police met les pieds dans le plat, surprenant parmi les clients un écrivain de romans érotiques sur le retour, qui cherchant l'inspiration dans la vérité de terrain en a oublié la loi et tout contrôle de lui-même ! Et que dire de cette grosse jeune femme, très gourmande…dont on découvrira qu'elle exploite sans vergogne à des fins mercantiles ses ébats successifs pourtant officiellement non tarifés avec le facteur du quartier et deux de ses collègues. Mais au fait, cette femme obèse, je ne l'ai pas signalée, elle aussi, plus haut !?

Et oui ! La construction du récit est bien ficelée, car sous l'apparence d'une succession de six nouvelles sur le thème central d'une obsession sexuelle et ses dérives lamentables, l'auteur prend soin de tirer son personnage principal du tableau précédent, où il était un personnage secondaire. En bouclant ainsi la boucle, ce procédé permet de donner une cohérence à l'ensemble, d'autant plus forte que la thématique est en permanence tournée vers cette obsession. On peut donc finalement bien parler de roman. du roman du Tokyo des perdants. Certes, je n'ai pu m'empêcher de trouver au moins deux sortes de défauts à cette oeuvre : un scénario parfois un peu trop rocambolesque et exagéré, et évidemment du sexe récurrent qui n'a rien d'érotique, et tout de pornographique, même si l'auteur ne s'attarde jamais dans une longue description. On est là dans l'accumulation, la quantité et pas une description « qualitative ». le but de l'auteur n'était clairement pas de créer une ambiance érotique pour émoustiller sérieusement le lecteur, mais de souligner le détraquement mental de ces pauvres bougres. Mais pour ça, la démonstration est assez magistrale ! Ces gens évoluent dans un contexte de mal-être dans leur vie : besoin d'argent, vie de couple morne marquée par les conflits, l'indifférence et l'absence de sexe, physique repoussant ou déclinant. Surtout, ils font preuve d'une grande faiblesse de caractère devant la tentation, de l'argent et du sexe, qui va les entraîner à auto-saborder leur vie en peu de temps, puisqu'ils sont toujours rattrapés par la police ou par un destin plus cruel encore. L'auteur en cela est très habile pour rendre ce basculement de ces êtres ordinaires dans une sorte d'auto-destruction, alors qu'ils auraient quand même pu continuer à vivre tranquillement sans grand dommage. C'est que dans la folie urbaine du monde moderne, on croit à ces trajectoires déviantes brisées nettes. Un livre écrit en 2005, souvent dérangeant, toujours palpitant, plutôt bien écrit, alliant drame, et il faut le dire humour, qui révèle sans doute une part de vérité sur l'univers du Tokyo nocturne et souterrain, mystérieux et déroutant, mais aussi licencieux et parfois hors des limites de la légalité.
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Dernière parution d'un roman de Hideo Okuda, connu pour la série du docteur Irabu (Les Remèdes du docteur Irabu, Un yakuza chez le psy )

Lala pipo, est une immersion dans le milieu underground du sexe Japonais avec des narrateurs haut en couleur : un rabatteur amoureux de sa protégée, un journaliste en manque d'inspiration, une femme esseulée, un écrivain de livre érotiques …


Lala pipo semble contenir six nouvelles sur l'underground de Tokyo (quartier de Shibuya) solitude des êtres ‘perdus', en soif d'amour. Comment se reconnecter aux autres : le sexe comme solution ? solution provisoire ?

Le retour d'Hiroshi ! Fallait y penser ! Son personnage de gros est remarquable. Il vient chez vous parce qu'il est rejeté par la société. Il n'y a que chez Mlle Tamaki que quelqu'un comme lui trouve un peu de consolation… Et Yamada le facteur qui était là au même moment. Précisément au moment alors qu'il venait de se faire souffler dans les bronches par sa supérieur. La honte de l'homme, quarantenaire misérable. C'est une scène de drame ! Tous les personnages sont des perdants de la vie. Exactement comme ceux qui achètent ces DVD d'ailleurs, tous des perdants ! le festival losers ! Gé-nial ! Je voudrais que le monde entier voie ce film. Je voudrais que tout le monde sache le genre de drame que vivent les perdants de la société, quelque part dans un coin de Tôkyô.

Des nouvelles tragico-comiques, plutôt teintées d'un humour noir. Des séquences, ou les protagonistes de ces ‘nouvelles' se retrouvent, et apportent une nouvelle facette de leur destin et leur motivation d'anti héros urbains. Un patchwork habilement tissé nous fait croiser la route de ces ‘losers' à plusieurs reprises.

Ce roman thématise en toile de fond, l'incommunicabilité entre les gens, l'isolement insupportable de gens rejetés. Il explique les raisons pour lequel nous faisons des actes rejetables. le seul lien qui les unit sera de se retrouver dans le monde du x.

Superbe couverture rose bonbon de Loulou Picasso du collectif Bazooka, un roman amer sans concession sur l'underground Tokyoïte. Un style un peu trash, et de l'humour au second degré.

Le roman a été adapté au cinéma en 2009.
Lien : https://nounours36.wordpress..
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« Je voudrais que tout le monde sache le genre de drame que vivent les perdants de la société, quelque part dans un coin de Tôkyô». Ces mots que Hideo Okuda met dans la bouche de l'un de ses personnages résument assez bien le projet auquel il s'est essayé avec ce livre. Ses six nouvelles mettent en scène quelques-uns des millions d'habitants que compte la capitale nippone, avec une nette préférence pour les laissés pour compte.
Jeune femme obèse, épouse délaissée, écrivain aigri ou rabatteur pour cabaret-club, qu'ils aient foirés leurs études, échoués à s'intégrer dans le monde du travail ou qu'ils souffrent de leur différence, tous ses personnages ont raté le train de leur vie. Ils se retrouvent à des degrés divers exclus de la société et l'auteur nous dévoile la pauvreté de leur vie sociale et affective. Il étale leurs petits travers, leurs fantasmes et leurs désirs faisant de nous les témoins de leur quotidien. Ou plutôt des voyeurs puisque c'est sous l'angle de leur sexualité que la vie de ses z'héros nous est présentée. Et ce que nous découvrons n'est pas bien gai.
Leurs relations intimes sont dévoyées,. Il n'y a pas de liens, peu de partage, juste la recherche d'un plaisir égoïste et solitaire. le sexe n'est plus qu'un exutoire ou pire, un objet de consommation comme un autre. Il symbolise parfaitement la médiocrité des rapports humains dans une ville où tout semble s'exprimer en termes de domination et de possession. Il n'y a plus de véritable communication. Les gens ne se livrent jamais totalement mais semblent jouer un rôle. C'est une comédie des apparences où seule compte l'image que l'on renvoie, laquelle doit être conforme à son statut social ou à sa réussite professionnelle.
Chaque nouvelle est contée du point de vue d'un personnage qui jouait un rôle secondaire dans la nouvelle précédente. le procédé n'est pas neuf mais il fait toujours son petit effet. Cela permet de revivre certaines scènes sous un angle différent et de donner un nouvel éclairage aux attitudes des uns et des autres. Cela renforce aussi le sentiment d'isolement de tous ces gens qui se côtoient quotidiennement sans pourtant se connaître. Ils sont voisins ou travaillent dans le même immeuble, fréquentent la même bibliothèque ou le même karaoke et pourtant ils demeurent parfaitement étrangers les uns aux autres.
C'est cru, c'est triste, ça se termine parfois mal mais c'est aussi très drôle. Les situations sont décalées et souvent excessives. On aime ou on déteste ces messieurs-dames tout le monde, on les juge sans vraiment les connaître mais surtout, on les plaint car « Que la vie soit à rire ou à pleurer, il faut quand même la vivre. »
Ce roman d'Hideo Okuda est donc une excellente découverte et je sens que je reviendrai bientôt vers ces éditions Wombat et notamment sa collection « Iwazaru » où j'ai d'ores et déjà repéré quelques titres bien tentants.

Lien : http://sfemoi.canalblog.com/..
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Un peu de sexe et d'humour dans ce monde de brutes. Petite escapade au pays du soleil levant après Venise (Donna Leon) et Neuchâtel (Nicolas Feuz). Hideo Okuda est un auteur japonais dont les récits plutôt loufoques (« Les remèdes du docteur Irabu », « Un yakuza chez le psy » - pas encore lu) me rappellent par leurs côtés absurdes Arto Paasilinna et Pascal Garnier. Rien que le titre résume cet état d'esprit : lala pipo. Aucun lien avec l'histoire. Il s'agit juste d'un morceau de phrase – lot of people - prononcé en anglais et mal interprété par l'un des personnages au détour d'une rue. 7 lignes de texte à 20 pages de la fin du livre.
« Lala pipo » nous plonge dans l'industrie du sexe à Tokyo et nous présente quelques-uns de ses protagonistes, des acteurs malgré eux, des consommateurs compulsifs, des victimes consentantes… Hideo Okuda nous dépeint toute une galerie d'individus dont un des points communs est un intérêt plutôt marqué, parfois financier, pour l'érotisme et la pornographie. Ce sont tous des « loosers » mais même les « méchants » sont montrés sous un jour plutôt sympathique.
Le langage a beau être assez cru, Hideo Okuda ne tourne pas autour du pot et utilise un vocabulaire assez explicite, le texte ne tombe pas dans la vulgarité grâce encore une fois à l'extravagance des situations et au comportement parodique de certains personnages.
Mais en parallèle au côté saugrenu qui semble caractériser ce petit roman anodin, se dégage une sévère critique de la civilisation japonaise d'aujourd'hui, des moeurs plutôt dissolues d'une partie de la population, de l'attitude totalement amorale d'une certaine jeunesse.
Hideo Okuda nous décrit très bien, sous couvert de petites anecdotes, la tension des rapports entre voisins de classes sociales différentes, la difficulté éprouvée par beaucoup de citadins à s'en sortir financièrement, la détérioration des relations au sein des familles, la solitude comme lot commun d'une grande partie des habitants de la ville. Mais ici, pas de jugement de valeur (à la Donna Leone). C'est une série de constats, au lecteur de se faire une opinion. Hideo Okuda ne se pose ni en donneur de leçon, ni en nostalgique d'une autre époque.
La construction du récit le rend très agréable à lire. Les 6 chapitres s'enchaînent naturellement et chacun reprend les anecdotes racontées dans le précédent sous l'angle d'un protagoniste différent, ce qui nous permet de bien saisir le contexte global. La dernière partie clôt le suspens créé au début de l'histoire. La boucle est bouclée.
La narration se rapproche également d'un genre résolument théâtral : on imagine sans peine la scène dans laquelle Hiroshi monte en équilibre instable sur une table dans son studio afin de se masturber tout en collant son « micro-béton » au plafond. L'adaptation cinématographique, 5 ans après la parution du livre, doit sans aucun doute faire la part belle à ce genre de tableau.
Hideo Okuda, un auteur sans prétention pour se détendre et oublier les affres du confinement.
Jean-Claude


Lien : http://club-lecture-zurich.o..
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Tout d'abord merci à Babelio, aux masses critiques ainsi qu'au éditions Wombat pour la découverte de se roman surprenant...

On demandant celui là je ne savais pas trop à quoi m'attendre, en le voyant arriver, moi qui m'attendait à un livre d'une centaine de page, je ne savais plus trop quoi penser... Mais bon une fois reçu il faut le lire...
Et bien grand bien m'en à pris, nous suivons l'histoire de plusieurs habitants de Tokyo dont la vie sociétal et par extension sexuelle est dirigé par la frustration.

On est pas dans de l'érotisme classique bien au contraire, les gens sont au centre de l'histoire avec leur désir leurs angoisse, leur difficulté à lier leurs envie avec leurs vie dans un Japon tabou et puritain, le sexe en soit n'est qu'une partie de l'histoire propre, sans voyeurisme ni pornographie, juste raconter sobrement et c'est plaisant. On sent la détresse de ses gens, leur besoin de tout bouleverser pour se sentir vivre par la sexualité puisque plus rien ne les pousse a avancer dans la vie jusqu'au déclic sexuel légal ou non...

On voit un Japon triste sans avenir pour les "ratés" comme ils les appellent et quelque peut effrayant... le tout ecrit à la japonaise, toujours sobre, respectueux voir poétique dans leur malheur...
Ce roman est un ovni et mérite je pense d'être lu par les amateur du pays du soleil levant...

ncore merci
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critiques presse (1)
Lexpress
06 septembre 2016
Une plongée vertigineuse dans les désirs et les frustrations qui couvent à Tokyo.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Tous les personnages sont des perdants de la vie. Exactement comme ceux qui achètent ces DVD d'ailleurs, tous des perdants ! Le festival des losers ! Gé-nial ! Je voudrais que le monde entier voie ce film. Je voudrais que tout le monde sache le genre de drame que vivent les perdants de la société, quelque part dans un coin de Tôkyô.
- Vous voulez dire que vous me l'achetez, celui-là aussi ? demanda Sayuri, un peu gênée.
- Bien sûr ! Celui-là aussi je vous le prends pour cinq cent mille yens.
Le patron la paya en billets neufs. Sayuri était soulagée. Il allait falloir trouver une autre poire, mais dans l'immédiat, elle avait de quoi vivre.
- A propos, mademoiselle Tamaki, le Hiroshi en question, il est bien coupable d'une tentative de meurtre...Vous n'avez pas l'intention de lui demander des dommages et intérêts ? Votre DVD constitue une preuve incontestable.
- Hein ? Des dommages et intérêts ?
Sayuri était embarrassée. Elle n'y songeait pas.
- Vous pourriez en tirer beaucoup. Je peux même vous présenter une connaissance à moi, un type qui saurait lui faire peur. Actuellement, il fait du recrutement pour des cabarets-clubs et des vidéos porno, mais c'est un ancien d'un gang de motards, vous pouvez compter sur lui.
- Non...D'ailleurs, Hiroshi n'a absolument pas d'argent.
- Aucune importance. On l'oblige à faire un emprunt auprès d'une officine au noir et on l'envoie dans un bureau d'intérim un peu spécial. Il est jeune, on devrait pouvoir en tirer deux millions. On ferait moitié-moitié. Un million pour vous, un pour moi. Qu'en dites-vous ?
- Hum...
Sayuri réfléchit. Un million de yens, c'était effectivement tentant.
A ce moment, plusieurs lycéennes apparurent dans le magasin.
- Patron, tu nous achètes nos petites culottes ? Ah ha ha ha ! lancèrent les filles de leurs voix perçantes.
La boutique était devenue instantanément un endroit bruyant.
- D'accord, d'accord, répondit le patron. Enlevez-les derrière le rideau, là-bas. C'est deux mille yens, comme d'habitude, hein.
- Ah bah non ! Trois mille ! ça fait trois jours que je la porte !
- Non non non, je ne veux rien entendre. Les petites culottes usagées, y en a trop, maintenant.
- Zut alors...Radin !
Les lycéennes enlevèrent rapidement leurs petites culottes et les mirent dans des sachets en plastique qu'elles laissèrent au comptoir.
- Tu sais, patron, il y a deux jours on s'est fait arrêter par les flics dans un karaoké box, déclara l'une.
- Qu'est-ce que vous avez fait, encore ?
- On vendait notre cul, bien sûr ! Ils ont convoqué nos parents et tout, on a eu droit à leur sermon jusqu'au matin.
- Ah, en voilà un malheur qui vous est tombé dessus. Bon, maintenant, je vous prends en photo, allez !
Il prépara un appareil Polaroïd et commença à photographier les filles.
- Yeaah ! s'exclamèrent-elles joyeusement en faisant un V avec les doigts.
Les photos accompagneraient les petites culottes.
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Hum...Eh bien, j'ai une idée : Shinobu, voilà le nom qui vous va parfaitement. Tae-shinobu, celle qui résiste et se cache...Oh, mais c'est tellement vous, ça ! Et ça tombe impeccable, votre nom de famille sera donc Tae. Tae Shinobu. Et voilà, c'est décidé. En cet instant, Tae Shinobu, la nouvelle étoile au firmament de la vidéo pour adultes est née.
- Euh, excusez-moi...fit Tomoko de sa voix fluette. Il faut que je me déshabille ici ?
- Tout à fait. Pour vous habituer, puisque à partir de maintenant, sous les feux des projecteurs des studios, vous allez vous accoupler avec des messieurs, n'est-ce pas...
- Ômura empoigna la caméra vidéo. Le visage sombre, Tomoko ôta ses vêtements un à un. Légèrement à l'écart, Kenji assistait à la scène.
- Oh, quels fruits lourds et abondants ! Et quel beautiful mamelon érotiquement rosé ! Permettez que je le suçasse dans la boubouche ?
- Pardon ?
- Je peux le prendre dans ma bouche ?
- Euh...
Tomoko s'était crispée. Elle se tourna vers Kenji comme pour lui demander de l'aide.
- Attendez, patron, s'il vous plaît..., dit Kenji.
- Kurino, toi, tu restes à ta place et tu fermes ta gueule, répondit Ômura d'une voix soudain impérieuse.
La demoiselle que voici est sur le point de renaître à une nouvelle vie. De chrysalide à papillon, une métamorphose est en train de s'opérer. Ne nous dérange pas.
- Non, mais attendez...
- Shut up ! C'est un rite. Comme depuis la nuit des temps les Arabes se coupent le prépuce, comme les femmes africaines se font suturer le clitoris, il y a des rites de passages obligatoires, alors on n'interrompt pas.
Ômura écarta les mains de Tomoko et lui emboucha les seins avec un gros bruit de succion.
- Oh, quel goût sublime ! Allez, allez, la petite culotte, maintenant ! Enlevez-moi ça vite fait.
Cette fois Ômura tendit la main pour le faire lui-même. La caméra toujours en main droite, d'un geste preste il baissa la petite culotte.
Hé, il ne va quand même pas la prendre à la gonzo pour de vrai ? s'énerva Kenji.
- Bon, patron, ça suffit peut-être pour aujourd'hui, non ?
- Kurino. Je crois que je t'ai dit de fermer ta gueule. La fille que tu as devant tes yeux n'est plus celle que tu as recrutée dans la rue, d'accord ? C'est une actrice de vidéo pour adultes, Tae Shinobu. Allez, Shinobu-chan ! On s'allonge sur le sofa...
Livide, Tomoko obéit aux ordres d'Ômura sans rien dire, lançant parfois un regard triste vers Kenji. Le coeur de Kenji se serra.
C'est alors que quelqu'un lui tapota l'épaule par-derrière. Il se retourna et reconnut Nishizawa, qu'il n'avait pas vu arriver.
- Kurino, il ne faut pas éprouver de compassion pour le produit. Penses-y comme à un animal avec une chatte.
- Ouais...
- C'est quand le tournage ?
- La semaine prochaine, jeudi.
- Bon. Alors fais gaffe qu'elle ne disparaisse pas dans la nature avant. Si, le jour du tournage, ils sont obligés d'annuler, tous les frais, la location du studio, le matos et les salaires du staff seront pour ton compte, je te préviens.
- C'est vrai ?
- Oui. Dans ce cas, prépare-toi à casquer au moins cinq cent mille yens.
Kenji prit la décision de laisser de côté les autres filles pour un moment et de ne plus lâcher Tomoko.
- Cela dit, elle est pas mal du tout, cette fille, Kurino ! Bon, je passe après le patron.
- Que...
Nishizawa baissa son pantalon et commença à se chauffer à la main.
Devant lui, sur le sofa, Tomoko se faisait enfiler par Ômura. Elle fermait les yeux de toutes ses forces, et pourtant devait tout de même sentir quelque chose car on entendait de petits ahanements.
Au bout d'un moment, ses propres sentiments s'évanouirent. Il regardait la scène comme si cela concernait quelqu'un d'autre. Simplement, il se dit qu'il ne serait sans doute plus jamais capable d'aimer quelqu'un normalement. Idée qui, en elle-même, ne lui ressemblait pas du tout, pensa-t-il.
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Après avoir parcouru tout le relevé, elle referma l'enveloppe avec de l'adhésif double face. Elle ne s'était encore jamais fait piquer.
Si Yoshie lisait le courrier de sa voisine, elle n'avait néanmoins aucune intention d'aller plus loin. Pour elle, il s'agissait d'un acte sans poids réel : "Quand tu trouves quelque chose à manger, renifle d'abord pour voir ce que c'est", rien de plus. Elle n'avait pas conscience de commettre un délit.
Vérifiant d'abord que personne ne se trouvait dans la rue, elle alla remettre le courrier dans la boîte des Kikuchi. Le chien recommença à aboyer. Elle l'avait vu plusieurs fois à l'heure de sa promenade, c'était un grand chien : dressé sur deux pattes, il était aussi haut qu'un homme.
Elle rentra chez elle, s'allongea de nouveau au salon. Par hasard, elle buta dans une brosse à cheveux par terre, alors elle se brossa les cheveux. Elle bâilla, lâcha un pet.
Elle était habituée à cette vie d'oisiveté. Depuis que sa fille travaillait, elle n'avait plus personne de qui s'occuper. Elle pensait juste à ce qu'elle allait manger, et c'est tout.
Une idée subite lui vint : elle sortit un désodorisant du placard. C'était un produit de professionnel pour utiliser dans les toilettes sur lequel elle était tombée au supermarché ; elle en avait acheté tout un lot.
Elle traversa le couloir, puis, du bas de l'escalier, lança le flacon jusqu'à l'étage au-dessus.
Le liquide déborda de la bouteille, répandant une odeur de produit chimique. Elle battit rapidement en retraite dans le salon et ferma la porte coulissante en papier derrière elle.
Elle s'allongea sur le sofa et regarda la télé. C'était la rediffusion d'une série. Quand vint la scène d'amour, sa main droite trouva de nouveau le chemin de son entrejambe.
Récemment, elle se masturbait tous les jours. Plusieurs fois par jour.
Ses sens s'étaient réveillés, subitement. Elle avait redécouvert qu'il y avait au moins un plaisir dans l'existence.
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Ceux qui bossent sont des cons. Inventer comment se faire du blé, voilà la véritable intelligence.
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Que la vie soit à rire ou à pleurer, il faut quand même la vivre.
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