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EAN : 9782867465802
156 pages
Liana Lévi (01/10/2011)
3.68/5   47 notes
Résumé :
Dans le Yémen du XVIIe siècle, les communautés cohabitent et s'affrontent.
Alors quand Fatima, la fille du mufti, s'éprend du bel adolescent juif qui répare les fenêtres ajourées du palais de son père, leur histoire est forcément destinée à connaître un parcours semé d'embûches. Quant à l'enfant de cette union interdite, ni les Musulmans ni les Juifs ne veulent le reconnaître. Que son père se convertisse à l'islam n'y change rien. Et quand, vers 1660, un cert... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Dans le Yémen du XVII e siècle, Salem un jeune juif de douze ans fréquente la maison du mufti, pour réparer portes et fenêtres. La fille de ce dernier, de cinq ans son aîné se met en tête d'apprendre à lire et à écrire en arabe à ce “beau juif”. Les leçons d'arabe vont tourner à l'idylle, et vu le pays, l'époque, les différences de culture et de croyance, ils ne peuvent qu'espérer au miracle.....Deux communautés, deux croyances, mais quand le désir du coeur et de la chaire est en question, rien n'a plus d'importance.
Magnifique conte poétique, où à travers un amour interdit entre, juif et musulman, espoir et tragédie, l'auteur dresse un tableau des rapports entre les communautés juive et musulmane dans le Yémen du XVIIe siècle. Seul l'art semble avoir le pouvoir d'apaiser les tensions et de les réunir.
L'auteur Ali al-Muqri repose la morale de son récit dans la description de la troisième génération, où l'identité du petit fils du « beau juif » de mère juive et père musulman, sera rattachée à ses origines géographiques et surtout aux liens d'amour familiaux et non aux distinctions fondées par la religion.


« Pour elle toutes les terres se valaient, de même que tous les êtres humains qui les arpentaient. »
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Ali al - Muqri est un conteur né , il nous transporte dans le Yémen du XVII è siècle . Fatima , jeune musulmane s'éprend d'un bel adolescent Juif , elle va lui apprendre à lire , malheureusement cette initiative est vécue comme un trahison à la fois par les musulmans et les juifs , car la belle Fatima va l'initier à la culture musulmane et donc à l'Islam .
Tous les deux auraient pu être un exemple de paix et d'espoir pour les deux communautés , mais cela ne se passe pas du tout comme ça , les deux jeunes gens sont rejetés par tous , même la mort ne parviendra pas à les réunir , car les cimetières respectifs , n'en veulent pas non plus .
Au contraire , après une période de paix relative , les communautés s'affrontent de plus belles .
Leur enfant , né de leur amour sincère , sera lui aussi rejeté car pour les juifs , on est juif par sa mère et pour les musulmans , on est musulman par son père ! Ah comme l'homme aime se compliquer la vie , et préfère la guerre à la paix .
Un beau livre qui se lit facilement .
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Une découverte pour moi, que cet écrivain AliAl-Muqri, né en 1966 au Yémen, avec son deuxième roman le Beau-Juif.

C'est son pays qu'il nous raconte dans ce passé du XVIIè siècle, à travers une histoire d'amitié entre Fatima, fille du mufti et le jeune Salem, jeune juif, fils de Youssef al-Naccache et d'Afraa qui résident tous au village de Rayda.

Tout a commencé alors que Fatima a invité son jeune ami chez elle pour lui apprendre à lire et écrire en arabe. Elle lui a présenté les grands penseurs comme Avicienne, comme elle lui a demandé de lui apprendre à son tour à lire et écrire en hébreu. Elle a souhaité qu'il lui apprenne la loi canonique juive pour pouvoir comparer avec ce qu'elle avait lu dans les livres arabes. " Après ça, tu ne trouveras de rival à ta taille, excepté le rabbin en personne." Elle a éclaté de rire. " Vous n'êtes pas nos rivaux, à Dieu ne plaise, mais nos cousins, nos voisins et nos bien-aimés ! " Cette amitié et ce partage sont sincères et brûlant d'optimisme, d'ouverture au monde de la connaissance.

Seulement tout le monde n'avait pas cette largesse d'esprit, il fut déjà bien compliqué par la suite de se revoir. Elle enfermée chez elle et lui travaillant pour son père menuisier, ils vont trouver des petites astuces pour se rencontrer, savourer la présence de l'un et de l'autre. Et ainsi l'amour va grandir entre eux, jusqu'à ce que la passion amène à devoir partir, car ils savent que jamais ne sera autorisé leur liaison, celle de la musulmane et du juif malgré le fait que les deux communautés parviennent à cohabiter.

Quand Salem à dix huit ans, ils se marient en secret et fuient à dos d'âne vers la grande ville de Sanaa au coeur de la communauté juive. Ils ne sont pas au bout de leur joie et leur peine, tout reste encore à venir avec la naissance de leur fils, Salem.

C'est un roman d'amour, poétique et profond, d'une écriture douce l'auteur nous conte un peu le Yémen, l'histoire des relations qui existent entre ces deux religions dans ce lointain passé comme il fait écho avec les actualités d'aujourd'hui. Une tragédie qui questionne !

La religion peut être source de rapprochement comme destructrice , elle peut devenir moteur de haine hélas lorsque le Message n'est absolument pas compris et totalement détourné de sa réalité.
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Ici encore l'amour entre deux êtres inquiète les religions, en menace les fondations. Elles avaient pourtant bien ficelé leur affaire : tout comme la religiosité assigne la soif d'absolu innée chez l'homme à une soumission idéologique et corporelle au pouvoir de quelques-uns, l'inévitable gangrène de la passion amoureuse est censée être aseptisée par le mariage règlementaire, en bonne et due forme.
Que deux ingénus transgressent cette doctrine et c'est toute la communauté qui se voit ébranlée, comme une greffe qui refuse de prendre sur un organisme déficient.
Et pourtant... quelle majestueuse divagation lorsque leurs lèvres s'effleurent, que les langues papillonnent le même langage, unies dans un seul et unique souffle partagé...
Oui mais qu'est-ce qu'il y a d'écrit sur la notice ? Y a-t-il jurisprudence ? Ont-ils payé la redevance ? Qu'a décrété le très béni Croque-Mort, fils premier-né de Sa Sainteté Bouche Baveuse ? Près du coeur, loin de nos yeux.
Adieu messieurs les théologiens, nous vivrons d'amours buissonnières jusqu'à ce que las de nous aimer sur terre, nos cadavres rejetés de vos cimetières ensemencent l'eau des rivières et les croyances de vos enfants.
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Quelle belle histoire d'amour ! Un amour interdit à la Roméo et Juliette. Mais ici ce qui les sépare est la religion : une Musulmane ne peut pas se marier à un Juif.
Ali Al-Muqri place son histoire dans le Yemen du XVIIème siècle, nous permettant ainsi de découvrir la situation conflictuelle à l'époque entre les Musulmans et les Juifs, où haine et incompréhensions sont les maîtres mots. Mais malgré tout l'auteur nous livre un message d'espoir, notamment grâce aux actes de Fatima et Salem, ces deux jeunes gens ayant soif d'apprendre et de découvrir la littérature et les religions, sans juger. Ils sont emplis de bonté, de tolérance et de bienveillance, prêts à pardonner leur prochain. J'ai beaucoup aimé leurs réflexions, sur ce qu'est la religion et l'importance de vivre ensemble en harmonie tout en respectant les coutumes de l'autre.
J'ai beaucoup aimé donc cette première partie nous narrant l'incroyable histoire d'amour entre Fatima la musulmane et Selam le beau Juif.
L'auteur a ensuite écrit une partie beaucoup plus sombre où le narrateur explique la détérioration progressive de la situation des Juifs au Yemen. Mais malgré tout, je conserverai en mémoire cette note positive et ce bel amour, plus fort que la religion et du qu'en dira-t-on des gens
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
....la lecture, je ne savais même pas ce que c’était, pas plus que l’écriture. À la maison, quand j’ai interrogé mon père à ce sujet, il m’a expliqué que les paroles et les invocations qu’il récitait lors de ses prières étaient inscrites dans des recueils anciens, les savants les avaient transcrites sur des planches, des supports de cuir ou de papier afin que les lettrés y aient accès. Il m’a avoué que lui-même ne savait ni lire ni écrire, simplement, il avait mémorisé ces chants et ces incantations en assistant à la prière, psalmodiés par des récitants qui ne faisaient que les répéter après les avoir eux-mêmes entendus d’autres bouches.
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« Écoute-moi bien, il n’y a pas d’un côté l’art juif, de l’autre l’art arabe, il n’y a que l’art tout court. Ce qui est de l’art et ce qui n’en est pas. »
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La vie elle -même est un rêve ,qui nous est donné ; les rêveurs ne font ensuite qu'entretenir cette illusion pour qu'elle ne dépérisse pas .
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Après avoir pris des cours chez le mufti pendant plus de deux ans, je me suis arrêté. Je continuais cependant à expliquer à Fatima certaines phrases qu'elle avait lues en hébreu dans le Talmud et n'avait pas réussi à comprendre. Elle était émerveillée par ce qu'elle découvrait, particulièrement les hymnes et les psaumes. Pour ma part, je continuais à me servir parmi les livres rangés dans la bibliothèque de la maison du mufti ; je les lisais sur place, n'osant pas les emporter chez moi, de peur que mon frère ou mon voisin Assaad ne les voient.
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Un juif qui psalmodie le Coran,comment est-ce possible ?
- Attention, a objecté Assaad, il faut bien comprendre le Coran. Le texte dit bien que l'Eternel a dédié la Terre sainte au peuple de Moïse, et Il ne leur en a interdit l'entrée que pour quarante ans, durant cette période ils étaient condamnés à errer sur la Terre, comme châtiment pour avoir refusé de combattre les hommes forts qui l'occupaient auparavant.
-Ça, c'est ton interprétation sournoise du Coran", a répliqué le muezzin.
Cependant Assaad ne s'est pas démonté.
"Dans ce cas, s'est-il exclamé, tu n'as qu'à m'en donner une autre, si tu en as une. Voilà trente ans que j'étudie ce que les Musulmans disent de ces sourates dans les recueils de glose et les livres d'histoire. Bien sûr, il y a des divergences d'interprétation sur ce que recouvre exactement cette "Terre sainte" que l'Eternel a promise aux fils d'Israël pour en faire leur demeure. Selon Qutada, c'est le Levant tout entier. Selon Mujahid, c'est Tyr et ses environs. Pour ibn 'Abbas, al-Sadi, 'Akramah et Salamah ibn Yazid, c'est Jéricho.pour al-Zujjaj et al-Kalbi, c'est Damas, la Palestine et une partie de la Jordanie. Selon al-Dahhak, c'est Elia - l'un des anciens noms de Jérusalem. Si je mentionné ces noms, c'est parce qu'il s'agit de penseurs musulmans dont les citations sont reprises dans les sommes de Thaïlande et d'autres penseurs. Alors, vas-tu encore me dire que c'est une interprétation juive ? Ces types-là sont-ils des Juifs ou des Musulmans ? D'ailleurs, oublie même ça, et donne-moi ta propre interprétation, puisque pour toi tout est clair. Sinon, réfère-toi aux livres d'histoire, mieux, contente-toi de l'auteur enterré ici, à Rayda, ibn al-Haïq al-Hamadani qui, dans la Couronne, a parlé de ces territoires - al-Qods ou encore Elia, ainsi que la Syrie- et de leurs habitants.
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Video de Ali Al-Muqri (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ali Al-Muqri
La dernière vidéo et pas la moindre de notre serie estivale - Les livres par leurs traducteurs - nous plonge dans " le pays du commandeur" du romancier & journaliste yémenite Ali Al-Muqri. L'histoire d'un écrivain invité par le dictateur d'un pays imaginaire, l'Irassybie, pour écrire sa biographie. Paru début mars, et traduit de l'arabe (du Yémen) par Khaled Osman et Ola Mehanna pour les Éditions Liana Levi, c'est une fable sur le pouvoir, la liberté et la vie après la chute du tyran.
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