Le monde d'ici-bas aurait-il perdu de sa magie au point qu'il me faille m'immerger à nouveau dans celui de la science-fiction ?
Après “
L'Aveuglement” du Nobel portugais
José Saramago il y a peu, me voici entraîné dans la lecture du roman “
Le jour des triffides” de l'écrivain anglais
John Wyndham : un double pied-de-nez en quelque sorte à mon penchant par trop cartésien !
La première moitié du siècle dernier est considérée comme l'âge d'or de la science-fiction et “
Le jour des triffides” paru dans les années cinquante fait partie des grands classiques de l'époque.
L'intrigue est basée sur l'apparition de deux phénomènes, indépendants l'un de l'autre, dont la juxtaposition va conduire l'humanité au bord du chaos.
Résultat de manipulations génétiques hasardeuses, le triffide est une plante carnivore se nourrissant surtout d'insectes et qui tire son nom de sa racine à trois fourches. Haute d'environ 1,20 m, elle dispose en son milieu d'une sorte de grand fouet dont l'extrémité contient un poison mortel. Autre particularité et non des moindres : lorsqu'il arrive à maturité le triffide acquiert la faculté de se mouvoir à une vitesse comparable à celle de l'homme.
Le narrateur, Bill Masen, a été l'un des premiers à s'intéresser à cette plante qui prolifère sur les cinq continents. de nombreux laboratoires un peu partout spéculent sur ce végétal riche en protéines qui, sa domestication résolue, pourrait à terme nourrir une population mondiale toujours croissante.
Suite à une opération oculaire, Bill se réveille les yeux bandés dans la chambre d'un hôpital londonien. Il ne sait pas encore que 90% de l'humanité est devenue aveugle. Cette cécité à grande échelle incluant les animaux est la résultante de mystérieux éclairs verts émis par les débris d'une comète passant à proximité de la terre.
Dans ce décor post-apocalyptique, les rescapés de ces rayonnements arriveront-ils à contenir l'agressivité décuplée des triffides maintenant en position de devenir les maîtres du monde ?
D'aucuns pourraient voir dans cette supposée hostilité végétale un réflexe de survie de dame nature à l'agonie, un retour de bâton à la folie destructrice de l'homme à son encontre.
Une amie m'a gentiment conseillé cette lecture surprenante et facile, d'un genre littéraire que je ne connais pour ainsi dire pas et qui s'adresse à un large public.
En guise de remerciement, cette citation du poète et chanteur
Julos Beaucarne grand laudateur du monde végétal :
“La rose quand elle se déshabille le soir
ôte une à une ses épines pour pas se faire mal
si elle se retourne dans son lit en dormant”