Ce livre d'Agnès Grossman se présente comme une réflexion assez personnelle - comme celle de
Lucia Etxebarria - sur les représentations "sexistes" dans la culture populaire (contes, séries, livres, publicité, musique) qui, répétées, créé inconsciemment chez nous l'idée que les femmes sont et doivent se soumettre au désir masculin.
Cette réflexion part de l'affaire Harvey Weinstein, la démarche est intéressante et très utile bien évidemment, ce que j'ai trouvé dommage en revanche c'est l'aspect un peu catalogue du livre avec des echaînements d'images décrites et commentées sans réelle analyse de fond.
J'ai trouvé dommage aussi de ne pas commenter les secteurs dans lesquels ces images et slogans apparaissent ni même l'évolution temporelle de ces réprésentations, les dates des divers documents utilisés n'étant mis qu'à la fin.. pas terrible pour la lecture !
Plusieurs sujets importants sont abordés mais trop brièvement développés : le jeunisme, la responsabilité des femmes dans la reproduction des idées machistes et l'injonction normative de la masculinité et de la virilité. Même si cette violence est ou paraît moindre, on voit pourtant beaucoup d'ados complexés du fait d'être trop maigres, trop gros, trop moches, pas assez musclés ou trop gentils pour plaire.
Malgré ces reproches, je ne perd pas de vue que l'auteure n'est pas sociologue mais journaliste - donc le manque d'analyse est pardonnable - et je considère tout de même cet ouvrage comme une bonne base de discussion sur le sujet qu'elle aborde.