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Anne Karila (Traducteur)
EAN : 9782330179014
416 pages
Actes Sud (07/06/2023)
3.46/5   63 notes
Résumé :
Veronica et Marieke sont amies depuis toutes petites. L'une est charismatique, l'autre dans l'ombre, les deux fascinées par tante Klara et sa liberté. Elles partent sur les traces de celle-ci, de la Malaisie à San Francisco. Lorsqu'elles rencontrent James, un énigmatique pianiste de bar, les équilibres vacillent. Quel genre de trio peut devenir leur duo ? Un roman envoûtant sur les fantômes de l'enfance, les secrets et les rêves.
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Dans sa librairie, à la nuit tombée, installée devant l'écran de son ordinateur, Marieke hésite encore à envoyer le message à son amie, Veronica. Dix longues années que les deux amies d'enfance ne se sont pas parlé. Depuis leur voyage à Langkawi, en Malaisie, puis à San Francisco...
Cette année-là, tante Klara meurt soudainement dans son lit. Très affectée par celle qui l'a élevée au détriment d'une mère désinvolte et insouciante, Veronica est étonnée de voir autant de têtes inconnues à l'enterrement de sa tante. Des personnes étrangères qui semblent connaitre Klara depuis de nombreuses années. Cette dernière, pourtant, était peu loquace sur sa vie privée, privilégiant l'éducation de sa nièce. Excepté les deux voyages qu'elle effectuait dans l'année, l'un à Langkawi, l'autre à San Francisco, elle voyait très peu de monde et était peu sociable. Aussi, Veronica décide-t-elle de marcher sur les traces de sa tante afin de mieux la comprendre. C'est tout naturellement qu'elle demande à sa meilleure amie de l'accompagner...


Veronica et Marieke, deux très bonnes amies d'enfance qui ont partagé tant de choses. La première est une professeure de musique indépendante et extravertie. La seconde est écrivaine et libraire, plus discrète et réservée. Que s'est-il passé au cours de ce voyage pour qu'elles ne s'adressent plus la parole ? Marieke a bien tenté de renouer le dialogue. En vain, ses lettres et ses appels restaient sans réponse. À Langkawi puis à San Francisco, les deux femmes vont découvrir les amis que fréquentaient Klara mais aussi certains pans cachés de sa vie. Des révélations qui vont bouleverser Veronica, elle qui était certaine de connaître sa tante. Maria Ernestam dépeint avec pertinence les relations et les sentiments humains, notamment l'amitié et l'amour. Au fil des pages, l'on découvre les blessures, parfois profondes, des deux femmes ainsi que le lien fragile et complexe qui les unit. Dans ces pays étrangers où tout repère est bousculé, chacune va se révéler et dévoiler sa vraie personnalité. Un voyage initiatique, introspectif et envoûtant au cours duquel l'on va de surprises en surprises. Les personnages, attachants, notamment James, le pianiste blessé, sont très fouillés. Une subtile réflexion sur l'amitié et la vie portée par une plume riche.
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J'ai découvert récemment et tardivement cette auteure suédoise, avec "Les Oreilles de Buster"... que j'ai beaucoup apprécié, en dépit de la virulence du ton et du sujet...

En apercevant une nouvelle publication traduite de cette écrivaine, j'ai réagi aussitôt et en ai débuté aussitôt la lecture. Lecture moins âpre que le premier roman que j'ai lu de cette dame !.... Même si les thématiques récurrents à l'auteur reviennent en boucle dans cette nouvelle fiction: la solitude intrinsèque de chacun, la difficulté de la
vie en couple, la complexité infinie des rapports humains...

Ici, deux amies d'enfance, à la mort de la tante de l'une d'elles, partent en Malaisie, puis à San Francisco... où cette tante, Klara partait chaque année en vacances...Pourquoi ce départ inopiné ???.. la nièce, Veronica, est des plus perplexes et intriguées, après les obsèques de sa parente,
ayant croisé une abondance de visages totalement inconnus. Marieke, l'amie, l'est tout autant...

j'allais oublier de préciser que cette tante adorée a élevé Veronica, sa mère étant inconséquente et pas très concernée par l'éducation de sa petite fille; Marieke devient l'amie de Veronika et passe une majorité
de son adolescence chez la tante Klara, enseignante passionnée par son métier , et personnalité profondément bienveillante et affectueuse ...

Les deux jeunes femmes partent donc comme deux véritables enquêtrices, en réalisant de plus en plus qu'elles méconnaissent des pans entiers de l'existence de cette tante, chez qui elles passaient le plus clair de leur temps !

Veronica est professeur de musique, aussi charismatique, envahissante, extravertie que Marieke, écrivaine, est discrète, réservée, limite "effacée" !...
L'ombre et la Lumière , conjuguées...Marieke, d'ailleurs, encore adulte, s'est toujours étonnée que Veronica l'ait
choisie comme "meilleure amie"...

Je ne rentrerai pas dans les détails abondants de ce voyage quasi-initiatique... où chacune des amies va mettre à plat son existence... Elles croiseront un célèbre pianiste , déchu, James... qui sera un révélateur décisif pour elles deux...

de multiples questionnements universels jalonnent ce roman des plus foisonnants, dont cette question ,parmi d'autres : "Parvient-on un jour à connaître vraiment une personne, même parmi les êtres les plus aimés.. ?"

de l'irrémédiable solitude fondamentale de chaque être humain... Ce n'est évidemment pas le thème le plus nouveau, mais Maria Ernestam déploie cette thématique dans les moindres replis, et sous tous les prismes...avec
un foutu talent !!!

Le décès de cette personnalité charismatique et lumineuse de la tante Klara, va être le déclencheur des bilans de vie de ces deux amies d'enfance, de la force ainsi que des failles de leur amitié...

La nièce se trouvera très perturbée de ce qu'elle découvre de sa tante...voulant garder inchangée l'image qu'elle en avait toujours eue ! L'amie, au contraire est très enthousiaste, curieuse, et ravie de l'autre versant "secret" de cette tante "adoptive" qu'elle chérissait avec autant de sincérité que la véritable nièce !!

Un roman aux nourritures infinies, car il est aussi beaucoup question de musique, d'art, de littérature et du travail d'écrivain de l'amie , Marieke...


Une analyse très subtile sur les rapports humains, d'amitié comme d'amour...

"Aujourd'hui, j'ai pris conscience que je n'y échapperai pas. si je ne te contacte pas, je traînerai toujours un sentiment de manque, alors même que ma vie est en réalité satisfaisante telle qu'elle est. Mais les blessures intérieures ne s'effacent pas. Au contraire elles s'aggravent.
Depuis notre voyage, je réfléchis à ce qui fait de nous les êtres que nous sommes. Les gens
sont tous tellement différents. Il y a ceux qui donnent et ceux qui prennent. ceux qui parlent et ceux qui se taisent. Ceux qui se mentent à eux-mêmes et mentent aux autres, et ceux qui essaient d'être sincères même lorsque c'est impossible. Ceux qui classent les individus en bons ou mauvais sans comprendre que tout le monde peut être à la fois l'un et l'autre, que chacun fait de son mieux.
Je me demande quel genre de personne je suis. Probablement un mélange de tout cela. (p. 9)

Un immense, immense... coup de coeur, aux couleurs de la pluie, mais aussi à celles d'extraordinaires arcs-en -ciel, inoubliables même si fugitifs....
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Que je me suis ennuyée ! Alors que j'avais vraiment apprécié, de cette auteure, "Les oreilles de Buster" et "Toujours avec toi", j'ai lu ce roman comme un véritable pensum.

Vraiment, j'ai eu l'impression de lire une romance mâtinée de réflexions "profondes" genre feel-good.

Un mot de l'histoire vite avant que je ne l'oublie : une écrivaine-libraire suédoise se remémore la fin de son amitié avec Veronica,  sa soi-disant meilleure amie, lors d'un voyage en Malaisie et à San Francisco 10 ans auparavant. Elles étaient parties sur les traces de la charismatique tante de Veronica,  décédée en laissant des zones d'ombre quant à ses vacances dans ces lieux-là.

Il y est question d'amour et d'amitié, de décisions et de destin, ces thèmes étant mis en scène dans une histoire non crédible, du moins de mon point de vue.

Bref, ce pianiste blessé n'a provoqué en moi aucune once de compassion.
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Suède, 2014. Devant son ordinateur Marieke hésite à envoyer ce mail, dernière tentative pour renouer avec Veronica, sa meilleure amie perdue de vue depuis dix longues années.
La rupture s'est faite lors d'un voyage. Durant ce voyage, aux destinations plutôt attrayantes (une île en Malaisie puis San Francisco) l'atmosphère entre les deux femmes est devenue pesante et leurs liens d'amitié se sont émiettés au fil des jours, avec comme point originel de cette cassure un pianiste qui joue dans le bar de leur hôtel.

En 2004, Klara, tante et mère de substitution de Veronica, décède subitement. Elle laisse derrière elle une zone d'ombre sur la vie qu'elle semblait mener et les relations qu'elle entretenait avec certaines personnes lors de ses vacances annuelles en Malaisie et à San Francisco. Accablée de chagrin par la perte de celle qui avait toujours été à son écoute, Veronica entraîne donc Marieke sur les traces de sa tante afin d'éclaircir ce mystère qu'elle ressent comme une trahison.

En marge de cette recherche, cette lecture décortique une relation d'amitié plutôt surprenante que j'ai eu du mal à comprendre et à ressentir. Visiblement, dès l'adolescence et de part leurs caractères et leurs physiques aux antipodes, cette relation semble avoir abrité en elle rivalités, jalousies et envies. Et pourtant, Marieke et Veronica se sont soutenues de manière indéfectible jusqu'à ce voyage.

Les détails trop précis des simples faits et gestes de chacun m'ont un peu lassée, les reformulations d'évènements sont nombreuses et non nécessaires. Avec les innombrables souvenirs de la narratrice qui ne sont pas toujours très intéressants, je me suis un peu enlisée jusqu'à la moitié du roman mais ensuite, les thèmes abordés ont éveillé mon intérêt.
Ils sont multiples et bien abordés : le poids des choix que l'on fait dans nos vies et leurs conséquences, la place du hasard dans nos existences, l'aspect social et son carcan et bien sûr les liens d'amitié et leur complexité.

Une lecture intéressante sur la vie dans sa fragilité, malmenée parfois par certains évènements qui font suivre un tout autre parcours que celui initialement prévu...

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Le pianiste blessé est avant tout le récit d'une amitié brisée. Celle de Marieke, la narratrice, introvertie et altruiste, et de Veronica, séduisante et égocentrique. Deux tempéraments opposés et une envie commune de ressembler à celle que l'on ne peut pas être. Vaste sujet, le mieux traité dans le livre, mais qui se confronte à beaucoup d'autres : la création artistique, la vie de couple, la mémoire, etc. Depuis Les oreilles de Buster et le peigne de Cléopâtre, l'on sait que la suédoise Maria Ernestam a le chic pour entraîner ses lecteurs dans des histoires plus ou moins abracadabrantes dès l'entame de ses romans. Dans le pianiste blessé, Marieke est sur le point d'envoyer un mail à Veronica, qu'elle n'a pas revue depuis 10 ans. Avant qu'elle ne clique sur l'icône "Envoyer", près de 400 pages vont passer pendant lesquelles les souvenirs vont affluer, narrant dans le détail les relations entre les deux héroïnes, après la mort de la bienveillante Klara, tante de Veronica, dont certains secrets restent à découvrir. Entre la Malaisie et San Francisco, l'intrigue va dérouler son ruban d'informations forcément éloignées de l'image de celle qui a disparu. Et cristalliser l'animosité entre deux femmes qui vont, de plus, chacune tomber amoureuse d'un ténébreux pianiste au lourd passé. Bref, c'est un récit aux multiples circonvolutions, très romanesques et sentimentales, mais un peu lourdes dans leur enchaînement et qui débouchent parfois sur une philosophie sentencieuse. Dans l'ensemble, un livre relativement agréable à lire mais un peu trop chargé et rocambolesque voire mélodramatique (l'incendie).
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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critiques presse (1)
Actualitte
25 septembre 2017
Comme souvent avec les romans de Maria Ernestam, le lecteur se glisse volontiers et aisément dans l'histoire puis, progressivement, il est confronté à des personnages tout en nuances, intrigants plus qu'immédiatement attachants ou d'emblée sympathiques.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
Aujourd'hui, j'ai pris conscience que je n'y échapperai pas. si je ne te contacte pas, je traînerai toujours un sentiment de manque, alors même que ma vie est en réalité satisfaisante telle qu'elle est. Mais les blessures intérieures ne s'effacent pas. Au contraire elles s'aggravent.
Depuis notre voyage, je réfléchis à ce qui fait de nous les êtres que nous sommes. les gens sont tous tellement différents. Il y a ceux qui donnent et ceux qui prennent. ceux qui parlent et ceux qui se taisent. Ceux qui se mentent à eux-mêmes et mentent aux autres, et ceux qui essaient d'être sincères même lorsque c'est impossible. Ceux qui classent les individus en bons ou mauvais sans comprendre que tout le monde peut être à la fois l'un et l'autre, que chacun fait de son mieux.
Je me demande quel genre de personne je suis. Probablement un mélange de tout cela. (p. 9)
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A un moment ou à un autre, toute relation connaît un tournant. Celui-ci se produit le plus souvent quand l'amour est devenu une habitude et une évidence. Lorsque nous ne comprenons pas que les rituels quotidiens, la fierté que l'on éprouve l'un pour l'autre et les petites attentions inaccoutumées que l'on se témoigne, sont des choses aussi belles et précieuses que les expériences sexuelles ou le champagne le plus coûteux. (p. 60)
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On s'étonne de ce que la vie commune nous impose. Trimer pour gagner de l'argent, une conjoncture déclinante, des hivers sombres, les rituels immuables des jours fériés avec leur lot d'espoirs exprimés ou tus, nos ressemblances et nos différences, les maisons de campagne, les exigences grandissantes de profit et les reportages des magazines sur la sexualité acrobatique. Dans quelle mesure les convenances sont-elles responsables ? Les règles qui dictent nos comportements sont si profondément ancrées en nous que parfois, nous ne remarquons même plus que nous vivons comme si nous étions éternellement condamnés à agir à l'encontre de nos désirs véritables.
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Ce qui blesse à l'intérieur ne disparaît pas. Au contraire, cela empire. Oui. C'est ça. L'oubli et le quotidien font leur oeuvre, bien sûr, mais il est faux que le temps guérisse toutes les blessures. Il subsiste d'horribles cicatrices sur lesquelles la peau est si fine que le moindre effleurement suffit à les faire saigner de nouveau. Le traumatisme s'inscrit dans tout notre être, nous oblige à surveiller nos paroles et nos actions.
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Je me dis que nous étions vraiment très démunis devant la douleur. Nous sentons le coup venir, nous faisons face à l'assaillant, et pourtant nous sommes pris au dépourvu et ne lui opposons qu'une défense dérisoire. À croire que nos corps ne sont jamais capables d'anticiper la portée réelle de l'attaque. Peut-être est-ce une question de survie. Anticiper l'infiniment effroyable, c'est perdre l'envie de vivre.
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Vidéo de Maria Ernestam
Bande-annonce du Peigne de Cléopâtre de Maria Ernestam (Gaïa Éditions). En librairie le 2 octobre 2013.
Après Toujours avec toi et Les oreilles de Buster (Prix Page des libraires), découvrez le Peigne de Cléopâtre, le nouveau roman de Maria Ernestam.
Mari, Anna et Fredrik, trois amis de longue date, ont monté une société au doux nom du Peigne de Cléopâtre. Leur créneau : résoudre les problèmes des gens. Jusqu'au jour où une vieille dame se présente avec une étrange requête : elle souhaite que le peigne de Cléopâtre élimine son mari. Difficile de résister à un filon qui promet d'être lucratif, et les candidats se bousculent bientôt au portillon.
Toutes les infos sur www.gaia-editions.com
Réalisation : ingaproduction / Plus d'infos sur www.ingaproduction.com
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