En reprenant ce livre que l'on m'avait offert il y a une dizaine d'années, je comprends pourquoi je l'ai si peu ouvert. Pourtant
Raymond Depardon est reconnu comme un photographe qui marque son époque, ou celle de son enfance, avec ses chouettes reportages sur des
paysans français.
Ce recueil de photographies ne m'a inspiré que de la déception et de l'ennui. Il se met en scène dans un « tour du monde en 14 jours ». Dès la première photo, on le voit embarqué dans l'avion, chaque escale est introduite par la photo de son billet en première classe ou en classe affaire.
Il atterrit à Washington « petite ville où il fait bon vivre, bien planquée » et il photographie les touristes. Bon, il ne s'y trouvait pas en janvier 2021 !
De Los Angeles où il photographie les pavés de Sunset Boulevard, il se rend à Honolulu, « je craignais le pire en venant à Honolulu. Je suis logé dans un hôtel en 2ème ligne, mieux que nos Costa del Sol européens ». On est rassuré pour le confort de monsieur !
Puis, il s'envole pour Tokyo, puis Hô Chi Minh-ville, puis Singapour. Les commentaires sont affligeants.
Le reporter se dit heureux de retrouver l'Afrique qui lui donne l'occasion de dire « je » dans toutes les phrases. Il montre le Cap, mais c'est de lui qu'il parle, de sa fatigue et de son estomac.
Il ose, en dernière page, montrer le tableau des 45127 km parcourus, pour se féliciter d'avoir compensé, par un don de 1 234€, ses émissions de CO2.
Déplorable et représentatif du mépris de cette génération qui se donne bonne conscience.