Le voyage du Salem porte bien son titre. C'est à un voyage que nous convie
Pascal Janovjak. Oh pas un voyage comme on l'entend d'habitude. Cela ne ressemble pas à des vacances , les cocotiers ne sont pas là et cela ne sent pas le sable chaud comme l'a dit Gainsbourg. Pourtant le côté légionnaire n'est pas très loin.
Ecoutez cela : Au début des années 1980 le Salem est un cargo portant haut ses 200 000 tonnes à la jauge Avant de s'appeler Salem il s'est appelé Sea Sovereign dans les années 1970 et était la fierté de la flotte commerciale suédoise.
Mais les années 1980 sont aussi l'époque des bateaux poubelles et des pavillons de complaisance.
Ce fut le sort du Sea Sovereign. Il devint le Salem, pavillon du Libéria, armateur grec, financier américain et équipage tunisien.
En cette fin de 1979, il est à quai au Koweit et on le remplit de 200 000 tonnes de pétrole brut, direction Gênes.
On le retrouvera entrain de couler le 19 janvier 1980 au large des côtes du Sénégal. L'équipage a eu le temps de monter à bord des canots de sauvetage. le Salem s'enfoncera dans le fond de l'Océan sans provoquer de marée noire. Mystère.
C'est dans ce voyage de quelques semaines qui nous entraîne
Pascal Janovjak.
Voyage au long cours avec des éclairages différents . L'éclairage de l'enquête mise en place par les assureurs et la police maritime. L'éclairage romanesque d'un membre d'équipage tunisien.
Enfin l'éclairage de l'auteur lui -même au prise avec se roman et le confinement qu'il vit entre suisse et Italie.
La réussite du livre tient à ce mélange entre véridique et vraisemblable. le roman donne la part belle à la force du récit et ce voyage maritime confère à la nostalgie et la mélancolie. Reste une atmosphère telles les brumes et les brouillards océaniques.
Au raz des vagues
le voyage du Salem s'estompe , l'équipage sur des canots de sauvetage nous rappelle que des esquifs traversent la Méditerranée....
Lien :
http://auxventsdesmots.fr